HomeLes sciences sociales face au nucléaire militaire
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Published on Wednesday, February 01, 2023

Abstract

Cette journée d’étude propose d’utiliser la notion de menace comme point d’entrée d’une réflexion sur les sources, méthodes et théories en sciences sociales face au nucléaire militaire. Son ambition est d’aborder la question de la menace d’un point de vue non exclusivement politique, géopolitique ou stratégique en s’interrogeant tout particulièrement sur comment la question du nucléaire militaire a été saisie par les sciences sociales depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945.

Announcement

Journée d’étude des jeunes chercheurs du Centre interdisciplinaire d’étude sur le nucléaire et la stratégie

Date de l’évenement: Jeudi 20 avril 2023

École Normale Supérieure de Paris – Campus Jourdan

Argumentaire

Depuis la chute de l’URSS, l’étude du nucléaire militaire a donné lieu à une série d’ouvrages, issus le plus souvent de cercles d’expertise stratégique, qui soulignent l’actualité de la dissuasion nucléaire et ont contribué au renouveau de son histoire dans un contexte international profondément renouvelé. Dans son dernier livre, La dissuasion nucléaire au XXIème siècle, Thérèse Delpech dressait un bilan des crises nucléaires du XXème siècle et soulevait la question d’un risque de prolifération au Moyen-Orient et en Asie qualifié de « piraterie stratégique »[1], tandis que Nicolas Roche, dans son ouvrage Pourquoi la dissuasion ?, montrait et expliquait l’importance de la dissuasion à l’aune des crises syrienne et ukrainiennes, alors peu centrées sur la question du nucléaire militaire[2]. Si, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, le spectre de la menace d’une utilisation par la Russie d’armes nucléaires sur le sol européen est redevenu un élément central du débat public, le contexte international marqué depuis 30 ans par une multipolarité croissante, le développement de nouvelles conflictualités (cyber, spatiales et énergétiques) et de profonds changements dans l’univers des médias font naître un débat sur la qualification du nouvel environnement stratégique. C’est dans ce contexte, qui replace la question de la dissuasion nucléaire au centre de l’attention médiatique, que cette journée d’étude se propose de conduire une réflexion sur les sciences sociales face au nucléaire militaire ayant pour point d’entrée la notion de menace.

La notion de menace apparaît omniprésente dans les études consacrées au nucléaire militaire et plus largement dans celles sur le recours à la force dans les relations internationales. Partie intégrante d’une grammaire du nucléaire à l’instar des termes d’intérêts vitaux ou de désescalade, elle a paradoxalement reçu peu d’attention de la part des chercheurs en sciences sociales. En effet, l’omniprésence d’un usage contraste le plus souvent avec la polysémie d’un terme aux contours flous et à la définition évolutive qui renvoie à une pluralité de situations situées entre la guerre et la paix [3]. De plus, la notion de menace est présente dans les revendications utilisées dans les mobilisations de la société civile contre l’existence même des armements nucléaires qui insistent sur les menaces qu’elles représentent pour l’humanité et l’environnement. A la fin de la Seconde guerre mondiale, ces menaces étaient soulevées par Fréderic Joliot, alors Haut-commissaire à l’énergie atomique, membre du Parti communiste, investi dans les débuts du Mouvement de la paix qui soulignait alors qu’il « n’est pas bon que [l’utilisation de l’arme atomique] soit discutée uniquement par des hommes d’État, entre M. Truman et M. Attlee : les hommes de sciences ont leurs responsabilités »[4]. La notion constitue également une pierre angulaire du débat stratégique français dans les années 1960-1970 porté tout particulièrement par Raymond Aron qui expliquait, pour sa part, que la possession de l’arme nucléaire nécessite de savoir « qui peut dissuader qui, de quoi, par quelles menaces, en quelles circonstances »[5]. En ce sens, l’étude du terme permet de compléter une analyse « par le haut » du nucléaire militaire, centrée sur les relations internationales pour restituer la pluralité des significations d’un terme par des études « par le bas » dans le cadre de terrains d’enquête variés.

Organisée par le Centre interdisciplinaire sur le nucléaire et la stratégie (CIENS) de l’Ecole Normale Supérieure à destination principalement des jeunes chercheurs, cette journée d’étude propose ainsi d’utiliser la notion de menace comme point d’entrée d’une réflexion sur les sources, méthodes et théories en sciences sociales face au nucléaire militaire. Son ambition est d’aborder la question de la menace d’un point de vue non exclusivement politique, géopolitique ou stratégique en s’interrogeant tout particulièrement sur comment la question du nucléaire militaire a été saisie par les sciences sociales depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. En rassemblant des chercheurs en sciences sociales en droit, en histoire, en science politique, et en sociologie, l’enjeu sera de démontrer la pertinence de l’étude d’un terme et l’évolution de sa définition dans l’appréhension du nucléaire militaire, de soulever la question de sa construction autour d’un récit et des narrations qui l’encadrent. La journée tâchera d’identifier l’influence que le nucléaire militaire a pu avoir sur les sciences sociales et les transferts de catégories, de modèles et d’analyses de milieux scientifiques vers des acteurs des politiques publiques.

À visée interdisciplinaire cette journée d’étude se propose ainsi de suivre quatre axes de réflexion principaux :

1 / La polysémie d’un terme en question : entre risque et danger, la menace comme point d’entrée dans l’étude du nucléaire militaire

Un point de départ à cette journée d’étude pourrait être de rendre compte de la prégnance de la notion de menace dans l’étude du nucléaire militaire. Si la notion de risque depuis l’ouvrage clef[6] d’Ulrich Beck fait partie intégrante d’un renouvellement des approches en sociologie et a donné lieu à des réflexions nouvelles sur les risques et dangers, environnementaux et sanitaires[7], les notions de risque, de menace et de danger, appliquées au nucléaire militaire, ont eu tendance à être restées dans un angle mort, même si cela doit être relativisé[8]. En ce sens, une attention particulière sur ce qui commande à la distinction de ces notions pour mieux saisir leurs constructions sur des terrains d’enquête délimités apparaît féconde pour aux moins deux raisons.

Dans une première démarche, une attention portée sur la notion de menace semble à même de cerner et caractériser des groupes investis dans la question du nucléaire militaire : les communications pourront ainsi distinguer des individus, des collectifs (professionnels, militants anti-nucléaire) et des institutions pour rendre compte de leurs manières de se saisir de la notion de menace (mais aussi de celle de risque) et des définitions qu’ils lui donnent. Dans des approches en sociologie et en socio-histoire, l’enjeu pourrait être de montrer comment la notion permet de révéler et d’étudier les évolutions de la place et du rôle de la science et des savants dans l’espace public. D’un autre point de vue, les communications pourront aussi faire le choix de se concentrer sur les administrations (diplomatique et militaire) en charge des questions du nucléaire militaire pour mieux étudier les manières dont les menaces internationales sont mises à l’agenda et prises en charge administrativement.

Dans une perspective complémentaire, cette journée d’étude cherche aussi, par l’étude du terme de menace, à souligner à quel point la notion apparaît comme un terme opérationnel dans les relations internationales, sans nécessairement donner lieu à des définitions explicites. En particulier, la construction de la notion de menace d’employer des armes nucléaires apparaît comme cruciale en sciences juridiques, d’autant que le concept est l’un des grands impensés du droit international public[9], pour des raisons qui pourront être explorées.

La notion irrigue pourtant la Charte des Nations Unies, et en particulier son article 2 paragraphe 4 qui interdit le recours à la menace ou à l’emploi de la force entre les États. Elle est entendue par la Cour internationale de Justice comme « une intention affichée de recourir à la force, dans le cas où certains évènements se produiraient » (Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, avis consultatif, CIJ Rec. 1996, para. 47). La définition de cette notion telle qu’appliquée aux armes nucléaires devra faire l’objet d’une attention particulière. Cependant, en va-t-il en matière de recours à la force nucléaire comme en matière de recours à la force conventionnelle, ou le caractère exorbitant de ces armes est-il pris en compte par le droit international ?

Le prisme des comportements qui pourraient être considérés comme des menaces de recours à la force – par le truchement d’armes nucléaires pour ce qui occupe cette journée d’étude – invite à un approfondissement méticuleux. Si la simple possession d’armes nucléaires, le développement d’une doctrine de dissuasion, l’appartenance à une alliance militaire telle que l’OTAN ne semblent pas prima facie constitutives de menaces implicites, quid de certains discours d’États, associés à certains comportements, lus dans certains contextes ? L’actualité oblige à une étude dépassionnée de ces questions. A contrario, quel comportement d’un État constituerait sans l’ombre d’un doute une menace de recourir à la force (nucléaire) au sens de la Charte ? Et dans quelles hypothèses cette menace serait-elle illicite, étant entendu que la menace de recourir à la force n’est licite que si le recours à la force envisagé l’est aussi ?

À cet égard, la notion de menace de recourir à la force interroge tout particulièrement celle de « légitime défense préventive », qui autoriserait le recours à la force non seulement en cas d’agression armée mais également en cas de menace de celle-ci. On ne pourra faire l’économie d’une réflexion sur l’articulation entre cette interprétation controversée de la notion de légitime défense et la licéité théorique de l’arme nucléaire dans des « circonstances extrêmes de légitime défense dans laquelle la survie même d’un État serait en cause ».

Par ailleurs, la Charte prévoit également l’hypothèse de la menace contre la paix, distincte de celle de recourir à la force et qui, bien que reflétant une réalité plus diffuse, entraine une série de conséquences juridiques importantes, au premier rang desquelles la compétence du Conseil de Sécurité à prendre des mesures contraignantes. Cette journée d’étude sera l’occasion d’une analyse de l’articulation entre l’objet nucléaire militaire et le concept juridique de menace contre la paix. Ainsi, la course aux armements, les crises proliférantes, ou encore la possession d’armes nucléaires par un État non officiellement doté au sens du TNP (Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël) pourront être évoquées.

2 / La menace comme récit et comme discours

Du point de vue de sa prise en charge par l’État, la dissuasion nucléaire repose sur une politique déclaratoire rendue manifeste tout particulièrement dans les doctrines militaires relatives aux usages du nucléaire militaire. En effet, en droit international public, la diffusion institutionnelle de la doctrine de dissuasion apparaît comme un acte engageant l’État : la dissuasion nucléaire, à défaut d’être constitutive d’une menace de recours à la force, est a minima la « promesse » (au sens du droit international) d’une telle menace. Les communications pourront ainsi chercher à enquêter sur les constructions, les contenus et les diffusions institutionnelles des doctrines de dissuasion (livres blancs, discours des chefs d’État, documents programmatiques à l’instar de The Nuclear Posture Review aux Etats-Unis) dans l’ensemble des pays dotés de l’arme nucléaire. Elles pourront aussi investir les questions de la communicabilité et de la circulation des documents liés à la dissuasion. En questionnant la distinction entre éléments publics et éléments classifiés, elles pourront s’interroger tout particulièrement sur les contradictions, qu’elles soient ou non apparentes, entre le secret de la défense nationale constitutif de la sécurité nationale et la nécessité par l’État de communiquer aussi bien sur la scène internationale que vis-à-vis des opinions publiques dans un contexte national.

Dans une autre optique, l’idée de narration autour de la menace d’utilisation des armes nucléaires renvoie aussi à la question de son traitement dans les arts et aux liens étroits qu’elle entretient tout particulièrement avec les cultures populaires. Dans cette optique, les contributions pourront s’inscrire aussi dans la continuité de travaux initiés en France sur « les imaginaires nucléaires » marqués par un intérêt pour les représentations de l’arme nucléaire dans la société et son façonnement par les médias de masse[10]. On pense ici tout particulièrement aux œuvres d’anticipation cinématographiques et littéraires, aux romans historiques mais aussi aux essais autobiographiques et les dialogues entre littérature, histoire, droit et sociologie qu’ils permettent ainsi qu’aux représentations contrastées sur le nucléaire militaire qu’elles ont contribué à produire notamment pendant la guerre froide[11]. Dans une perspective d’histoire et de sociologie des médias, certaines communications pourront proposer aussi d’étudier le traitement de la dissuasion nucléaire dans la presse, la radio, la télévision ou encore internet. Si l’étude du traitement médiatique du nucléaire civil a depuis longtemps permis de saisir les effets des médias sur le cadrage (framing) et d’amorçage (priming) sur le nucléaire[12], les communications pourront choisir de s’interroger sur la place, le traitement mais aussi les images du nucléaire militaire dans les médias. En cela, elles peuvent cibler les manières dont les médias participent à la démocratisation d’un savoir scientifique technique ou/et juridique et à sa vulgarisation auprès du grand public.

3 / Menace nucléaire et sciences sociales

La thématique de la menace comme récit en suscite rapidement d’autres et notamment celle du rôle occupé par les chercheurs en sciences sociales et de leurs travaux dans l’étude du nucléaire militaire. Dans cette perspective, le terme de menace invite aussi à restituer l’univers de contraintes dans lequel ont pu se conduire des travaux sur le nucléaire militaire et invite notamment à questionner les difficultés d’accès aux sources archivistiques, juridiques et personnelles. Les communications pourront ainsi choisir de présenter les manières dont ces contraintes ont pu conditionner leurs terrains d’enquête. Elles pourront notamment interroger l’asymétrie d’accès aux archives entre États possesseurs d’armes nucléaires et leurs effets sur la construction du savoir scientifique et académique sur le nucléaire militaire. Elles pourront ainsi chercher à monter comment l’absence quasi-totale d’accès dans des dictatures comme la Corée du Nord, ou d’autre États possesseurs a pu orienter des questionnements de recherche sur des sujets annexes ou les conduire à utiliser des documents secondaires auparavant inexploités. En histoire, elles pourront tout particulièrement souligner comment la déclassification récente de documents – on pense ici tout particulièrement à la déclassification relative aux essais nucléaires en Polynésie française – a permis de retravailler sur certains objets auparavant indisponibles[13]. 

Mais plus encore, les communications sont aussi invitées à se pencher aussi sur la question du rapport entre le nucléaire et l’évolution des sciences sociales dans un spectre plus large que celui restreint au seul nucléaire militaire. Que ce soit en termes d’éthique dans le saisissement du nucléaire militaire et de la guerre par la philosophie, en termes de rationalité des acteurs dans des approches en science politique et en sociologie mises en valeur depuis le livre séminal de Graham Allison et Philip Zelikow Essence of Decision[14] ou en termes d’intérêts dans l’étude des relations internationales, l’avènement de l’arme nucléaire a eu une série de conséquences importantes sur des recherches en sciences sociales que cette journée d’étude se propose d’explorer. Dans la continuité des travaux consacrés aux « sciences sociales de Guerre froide »[15] qui ont mis en évidence comment les tensions Est-Ouest ont favorisé le développement de certains paradigmes[16] en sciences sociales et ont contribué à promouvoir une « rationalité scientifique »[17] fondée sur des raisonnements formels et décontextualisés, les contributions sont encouragées à interroger autant les objets que les catégories d’analyse nouvelles entrainées par la saisie de la menace nucléaire par les sciences sociales.

4 / Des savoirs applicatifs pour saisir la menace

Au sein d’un dernier axe de réflexion, les contributions pourront se concentrer enfin sur la dimension applicative des savoirs sur le nucléaire militaire, en s’interrogeant plus particulièrement sur la diffusion d’études et de modèles en sciences sociales vers des champs administratifs et politiques. En ce sens, le lieu d’organisation de cette journée d’études, le CIENS, permet de poser plus particulièrement la question de la diversité des approches et des travaux portés par des praticiens et des universitaires travaillant sur le nucléaire militaire en soulignant la porosité entre ces mondes et les manières dont des références savantes deviennent des références d’État[18]. Les communications pourront ainsi s’interroger sur le poids des contextes nationaux et sur les manières dont l’organisation de la science façonne les champs d’études et le rapport aux bureaucraties. Quelles différences entrainent l’absence de structuration d’un champ d’étude en France comme celui des « War studies » en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ? Comment l’évolution des financements extérieurs au monde académique et/ou provenant de fondations stratégiques impliquent des changements sur les manières de penser de mener des études sur le nucléaire militaire[19] ?  Comment se concilient recherche scientifique, militantisme et exercices de fonctions publiques quand bien même l’histoire du nucléaire militaire en France est marquée dès son origine par l’engagement de chercheurs et intellectuels français contre la dissuasion nucléaire dans l’espace public[20] ? Ces questions apparaissent centrales pour comprendre comment des théories, concepts et modélisation appartenant aux sciences sociales deviennent des savoirs opérationnels mobilisables dans des contextes administratifs.

En s’ingéniant à identifier plus particulièrement les passeurs et passerelles des études en sciences sociales sur le nucléaire militaire vers des mondes bureaucratiques, les communications pourront aussi chercher à mieux rendre compte du rapport entre experts et universitaires. Si de nombreuses études sur les sciences physiques et leurs utilisations dans des contextes industriels et militaires ont déjà été conduites[21], là encore la notion de menace peut s’avérer prometteuse pour renouveler certains questionnements : dans quels moments les savoirs universitaires sont sollicités et sur quels domaines ? Quelles sont les dynamiques d’hybridation, de dialogue mais aussi les limites et les frictions entre mondes universitaires et monde experts ?  D’un point de vue transnational, à l’intérieur de l’Occident mais aussi d’Ouest en Est, quels sont les travaux et les modèles qui circulent sous quelles conditions et pourquoi[22] ? Ces questions sont importantes pour rendre compte des différences d’interprétation entre experts et universitaires lors de certaines crises et tensions internationales. Elles permettent aussi de s’interroger sur la différence entre l’acceptabilité sociale et l’acceptabilité juridique et technique de l’utilisation du nucléaire militaire.

Modalités de contributions

Les propositions de contributions sont à envoyer à l'adresse ciens@ens.fr

au plus tard le 15 février 2023.

D'une taille de deux pages maximum (Times New Roman, 12, interligne simple), elles doivent obligatoirement être envoyées au format word (.doc ou .docx) et être accompagnées d'un C.V. (la sélection est anonymisée). Les candidats doivent indiquer (C.V. ou en tête de leur contribution) leurs qualités et fonctions, ainsi que leur Université ou institution de recherche de rattachement de l'année en cours.

Les propositions en langue anglaise sont acceptées ; mais les candidats sont néanmoins avertis qu'une bonne compréhension orale du français est recommandée, l'essentiel des débats devant se dérouler dans cette langue.

L'appel à contributions est principalement orienté pour les jeunes chercheurs, entendu comme les personnes préparant un doctorat dans une des disciplines pertinentes au regard du sujet, ainsi que les docteurs ayant soutenu depuis moins de cinq ans. Il n’exclue pas les contributions de chercheurs et enseignants-chercheurs titulaires.

Les contributions sélectionnées seront présentées à l'oral et suivies d'un débat. A l'issue de la Journée, des publications écrites pourront être proposées par le comité scientifique.

Comité scientifique

Le comité scientifique est composé de Mongin Dominique (ENS/INALCO) ; Raphaëlle Nollez-Goldbach (ENS/DSS) ; Mélanie Rosselet (ENS/CEA) ; Stéphane Van Damme (ENS/Histoire) ; Leïla Vignal (ENS/Géographie)

Comité d'organisation

Le Comité d'organisation est composé de Marie Duclaux de L'Estoille ; Pierre Ramond et Pierre-Louis Six pour le Centre interdisciplinaire d'études sur le nucléaire et la stratégie.

Notes

[1] Delpech T., La dissuasion nucléaire au XXIe siècle. Comment aborder une nouvelle ère de piraterie stratégique, Paris, Odile Jacob, 2013.

[2] Roche N., Pourquoi la Dissuasion ?, Paris, PUF, 2017.

[3] Voir à ce sujet le numéro de la revue Politix de 2014 coordonné par Dominique Linhardt et Cédric Moreau de Bellaing : Linhardt D. et Moreau de Bellaing C. (dir.), « Ni guerre, ni paix », Politix, vol. 26, n° 104, 2014.

[4] Matonti F., « La colombe et les mouches. Frédéric Joliot-Curie et le pacifisme des savants », Politix, 58 (2), 2002, 109-140.

[5] Hoffmann S., « Raymond Aron et la théorie des relations internationales », Politique étrangère, 4, 2006, 723-734.

[6] Beck U., La société du risque, Sur la voie d’une autre modernité, Paris, Flammarion, 2001.

[7] Bourg D., Joly P-B., Kaufmann A., dir., Du risque à la menace, Penser la catastrophe, Paris, PUF, 2013.

[8] Voir notamment Mongin D., qui propose une caractérisation des menaces à travers la BD dans « L’arme nucléaire dans la BD franco-belge pendant la Guerre froide », in Jeangène Vilmer J.B. et Jurgensen C. dir., Imaginaires nucléaires – Représentations de l’arme nucléaire dans l’art et la culture, Paris O. Jacob, 2021.

[9] Cf. les commentaires de l’art. 2 para. 4 de la Charte et Corten O., Le droit contre la guerre, 3ème éd., Paris, Pedone, 2020, pp. 175 ets ; Stürchler N., The Threat of force in international law, Cambridge, Cambridge University Press, 2007 ; Grimal F., Threats of Force. International Law and Strategy, Londres, Routledge, 2013 ; Dubuisson F et Lagerwall A., « Que signifie encore l’interdiction de recourir à la menace de la force ? », in Bannelier K. et al. (dir.), L’intervention en Irak et le droit international, Paris, Pedone, 2004.

[10] Jeangène Vilmer J-B., Jurgensen C., dir., Imaginaires nucléaires, Représentations de l’arme nucléaire dans l’art et la culture, Paris, Odile Jacob, 2021.

[11] On pense ici tout particulièrement au Colloque Utopies scientifiques en Union Soviétique organisé à Paris en 2016 par Dufaud G., Podoroga I., Yurchak A. et Zakharova L.

[12] Gamson W. & Modigliani A., « Media discourse and public opinion on nuclear power », AJS, 95 (1), 1989, 1-37.

[13] Meltz R., Vrignon A., dir., Des bombes en Polynésie - Les essais nucléaires français dans le Pacifique, Vendemiaire, Paris, 2022.

[14] Allison G., Zelikow P., Essence of Decision: Explaining the Cuban Missile Crisis, Longman, 2nd ed, New York, 1999.

[15] Solovey M., Cravens H., eds., Cold War Social Science, New York, Palgrave Macmillan, 2012.

[16] Comme le béhavioralisme : voir Pollak M., « Paul F. Lazarsfeld, fondateur d’une multinationale scientifique », Actes de la recherche en sciences sociales, 25, 1979, 45-59 ; Hauptmann E., « The Ford Foundation and the Rise of Behavioralism in Political Science », Journal of the History of the Behavioral Sciences, 48 (2), 2012, 154-173.

[17] Erickson P., Klein J. L., Daston L., Lemov R. M., Sturm T., Gordin M. D., How Reason Almost Lost its Mind: the Strange Career of Cold War Rationality, Chicago, The University of Chicago Press, 2013.

[18] A ce sujet, voir le numéro thématique de la revue Genèses Références savantes, références d’État publié en 2010.

[19] Sur cette question voir : Boncourt T., Debos M., Delori M., Pelopidas B., Wasinski M., « Que faire des interventions militaires dans le champ académique ? Réflexions sur la nécessaire distinction entre expertise et savoir scientifique », 20 & 21 Revue d’histoire, 145 (1), 135-150. A contrario, on pourra se reporter aussi à l’apport académique des contributions qui figurent dans Jurgensen C. et Mongin D., dir., Résistance et Dissuasion – Des origines du programme nucléaire français à nos jours, Paris, O. Jacob, 2018.

[20] Laurens S., Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Paris, Éditions de l’EHESS, 2019.

[21] Pestre D., Dahan A., dir., Les Sciences pour la guerre, 1940-1960, Paris, Presses de l’EHESS, 2004.

[22] Dumoulin L., Saurugger S., « Les policy transfer studies : analyse critique et perspectives », Critique internationale, 48, 2010, 9-24.

Places

  • ENS ULM - Campus Jourdan - 48 bvd Jourdan
    Paris, France (75014)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Wednesday, February 15, 2023

Keywords

  • nucléaire, science sociale, dissuasion, guerre froide, URSS

Contact(s)

  • Pierre-Louis SIX
    courriel : pierre-louis [dot] six [at] ens [dot] psl [dot] eu

Reference Urls

Information source

  • Pierre-Louis SIX
    courriel : pierre-louis [dot] six [at] ens [dot] psl [dot] eu

License

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« Les sciences sociales face au nucléaire militaire », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, February 01, 2023, https://doi.org/10.58079/1agf

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