L’ambition de ces journées d’étude est de poser les jalons d’une histoire de la pensée juridique européenne autour de la notion de « naturel », trop souvent cantonnée à une analyse du droit naturel. Nous voulons ainsi réfléchir sur la continuité et la discontinuité de cette notion du XVI^e au XX^e siècle inclus. À travers cet enjeu, nous souhaitons interroger le sens polysémique et les valeurs du « naturel » dans les sources doctrinales modernes et contemporaines.

Argumentaire

L’ambition de ces journées d’étude est de poser les jalons d’une histoire de la pensée juridique européenne autour de la notion de « naturel », trop souvent cantonnée à une analyse du droit naturel. Nous voulons ainsi réfléchir sur la continuité et la discontinuité de cette notion du XVIe au XXe siècle inclus. À travers cet enjeu, nous souhaitons interroger le sens polysémique et les valeurs du « naturel » dans les sources doctrinales modernes et contemporaines. Pour cela, plusieurs approches sont possibles.

En premier lieu, le sens du « naturel » peut être questionné dans une perspective épistémologique. Il s’agit d’étudier son usage et sa place dans les méthodes de raisonnement des juristes. Plusieurs problématiques peuvent être posées. Le naturel est-il l’objectif de la méthode des juristes ? Quelle est sa fonction dans le raisonnement des juristes ? Comment fonde-t-il les méthodes ou la pensée des auteurs ? En tentant de répondre à ces interrogations, il sera alors possible de saisir les sens et les visions du « naturel » et d’en relever les continuités et les discontinuités.

En deuxième lieu, nous souhaitons aussi inscrire cette notion de « naturel » dans un champ pluridisciplinaire. Notre but est de réfléchir aux différentes manifestations juridiques de cette notion dans des disciplines différentes. Plusieurs angles de réflexion peuvent être abordés: l’influence des savoirs extra-juridiques dans la construction du « naturel » ; l’application de méthodes philosophiques, historiques, linguistiques dans la construction du « naturel » ; inversement, comment le « naturel » bouleverse-t-il les disciplines et le droit par extension ? À l’appui d’une étude approfondie des contextes, il sera possible de comprendre comment les évolutions scientifiques, politiques, intellectuelles entraînent un changement de paradigme.

Enfin, nous attendons que les contributions prennent pour fondement des œuvres doctrinales, manuscrites ou imprimées, des périodes modernes et contemporaines (XVIe-XXe siècle). Ces œuvres peuvent couvrir plusieurs champs de disciplines (historiques, juridiques, philosophiques, théologiques), mais doivent tendre à proposer une compréhension juridique de cette notion. En outre, ces sources peuvent être inédites ou avoir déjà été étudiées : l’importance est de souligner la présence du « naturel » dans le texte traité.

Modalités de contributions

Cet appel à contributions doit préparer deux journées qui se tiendront les 4 et 5 décembre 2023 à l’université de Bordeaux. Il s’adresse aux chercheuses et chercheurs ainsi qu’aux jeunes docteurs et doctorants. Les communications peuvent faites en français et en anglais.

Les propositions de communications (intitulé et présentation générale pour un maximum de 2500 signes, espaces compris) sont à adresser conjointement aux organisateurs:

• Nelly Bytchkowsky : nellybytchkowsky@icloud.com
• Victor Janin : janinvictor@yahoo.fr
• Baptiste Robaglia : baptisterobaglia@gmail.com

avant le 15 mars 2023.

Ces journées donneront lieu à une publication postérieure au sein d’une revue à comité de lecture. Dans la mesure du possible, les déplacements et les nuits d’hôtels seront défrayées.

Comité de sélection

• Nelly Bytchkowsky doctorante-ATER rattachée au centre Michel de l’Hospital (Université Clermont Auvergne)
• Victor Janin doctorant-ATER rattaché à l’Institut de Recherche Montesquieu (Université de Bordeaux)
• Baptiste Robaglia doctorant-ATER rattaché à l’Institut d’histoire du droit Jean Gaudemet (Université Paris Panthéon Assas)