Attrition des enseignants dans le système éducatif camerounais
Quel état des lieux pour quelles solutions ?
Published on Monday, February 06, 2023
Abstract
Le présent appel fixe son attention sur le phénomène de l’attrition tel qu’il se déploie en Afrique subsaharienne, spécialement au Cameroun. L’objectif principal de cette demarche est de constituer sur la question une documentation pertinente dans un contexte où l’accès à une éducation pour tous, de qualité et à tous les niveaux est une préoccupation prégnante. À travers les contributions recueillies, l’élaboration d’un état des lieux certainement non exhaustif, et partant de propositions fortes de solutions permettra de constituer une ressource pour les systèmes éducatifs de l’Afrique subsaharienne.
Announcement
Argumentaire
L’attrition des enseignants, encore appelée turnover (Lothaire, Dumay et Dupriez, 2012) est un phénomène qui s’inscrit dans les problématiques actuelles de l’éducation. Il s’agit d’une forme de migration professionnelle, autrement dit du départ d’un enseignant d’une institution académique vers une forme autre d’organisation ; il est également question de l’abandon de la profession d’enseignant pour un autre type d’engagement professionnel. L’abandon des lieux d’acquisition et de transmission du savoir par les enseignants, encore connu sous le terme d’attrition des enseignants ou de décrochage enseignant (Delobbe, 2017 ; Sauvé, 2012), est une réalité qui s’observe dans différents pays du monde. Les nombreuses études sur la question dans les sphères occidentales, notamment en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest font état de ce que plusieurs enseignants délaissent leur profession pendant les cinq premières années d’exercice, tant dans le primaire que dans le secondaire (Thompson, 2021). Les raisons pertinentes communément évoquées pour expliquer le phénomène, dans ces contextes où elles font l’objet de recherches importantes, convergent entre autres vers les exigences individuelles à savoir le genre, l’ancienneté, la discipline enseignée. A celles-ci s’ajoute la surcharge de travail, due à un déficit d’effectifs, précisément de ceux titulaires du diplôme requis à cet effet (Malet, 2011). En dépit des politiques publiques mises sur pieds par les instances politiques afin d’y apporter des solutions, le phénomène demeure et dans certains environnements, il s’amplifie. L’Afrique subsaharienne, spécifiquement le Cameroun connait également la problématique de l’attrition des enseignants, malgré le souci permanent pour le gouvernement de développer une éducation de qualité et de favoriser la scolarisation à tous les niveaux, tel que stipule dans la SND 30 en son paragraphe 275 (2020).
Le contexte montre d’ailleurs des spécificités psycho socio culturelles du phénomène, des facteurs et des strategies qui favoriseraient sa mise oeuvre (Njengoué Ngamaleu, et Dang Olinga, 2019). La mobilité des enseignants en fonction des objectifs de carrière, de la situation géographique, des aspirations économiques ou des contraintes familiales font de l’attrition une phénomène dommageable, pleinement d’actualité dans un environnement qui a déjà du mal à satisfaire la demande d’éducation en personnel qualifié pour exercer la profession enseignante, accentuant ainsi les difficultés relatives à l’organisation et au fonctionnement efficient du système éducatif. Cependant, en dehors des échanges informels, où des démarches en interne entreprises par les ministères de tutelle, la littérature scientifique sur l’attrition au Cameroun est criardement déficitaire. Ce vide est hautement paradoxal, lorsque l’on considère le niveau élevé d’attrition des enseignants mis en exergue dans des travaux menés sur certains systemes éducatifs dans l’espace de l’Afrique francophone (Ratovondrahona et Normandeau, 2013), et le manque d’informations généralisé sur la question dans l’enseignement supérieur. Le present appel fixe donc son attention sur le phenomene de l’attrition tel qu’il se déploie au en Afrique subsaharienne, spécialement au Cameroun. L’objectif principal de cette demarche est de constituer sur la question une documentation pertinente dans un contexte où l’accès à une éducation pour tous, de qualité et à tous les niveaux est une préoccupation pregnante. A travers les contributions recueillies, l’élaboration d’une forme d’état des lieux certainement non exhaustif, et partant de quelques propositions fortes de solutions permettra de constituer un document ressource pour le système éducatif camerounais.
Les impétrants, des sciences humaines et sociales pourront se déployer dans différents axes, questionnant la problématique de l’attrition des enseignants dans tous les niveaux d’enseignement du système éducatif camerounais et de manière non exclusive :
- Dans la saisie et l’analyse du concept d’attrition des enseignants dans le contexte du Cameroun. Les milieux d’études, les systemes éducatifs ont leurs spécificités notionnelles qui s’arriment à des pratiques particulières ; l’attrition dans le contexte qui est le nôtre, peut-elle adherer à l’acception universelle, s’accomoder des conceptions et des implementations du phénomène telles qu’elles se déclinent sous d’autres cieux ? Sous quelle formes se decline t-elle au Cameroun, comparativement à d’autres espaces? Quelles en sont les caractéristiques en fonction du genre ? Quelles spécificités, quels acteurs, pour quelles conceptualisations du phénomène au Cameroun ?
- Dans la recension des éléments justificatifs et des facteurs favorisant l’attrition. Comme tout phénomène, celui qui est au coeur de cet appel se decline dans la logique de “causes à effets”. Dès lors, quels facteurs pour quels effets dans le contexte du Cameroun ? L’attrition a t-elle la même pertinence en fonction des disciplines enseignées, de aires géographiques, des profils de formation ? Quelle serait l’incidence des aspirations liées à la carrrière, des réalités économiques, des spécificités individuelles psycho sociales? Quelles sont les strategies mobilisées par les enseignants et les institutions en charge du management des ressources humaines pour favoriser ou résorber l’attrition ? Quelle est la place des politiques dans le développement de ce phénomène ?
- Dans la saisie ciblée des consequences et la recherche des solutions pour un essai de résorption efficace du problème. Aujourd’hui, quel est l’impact du phénomène d’attrition pour les individus (élèves, étudiants, enseignants), pour le système éducatif, pour la société, pour le développement au Cameroun? Que disent les textes par rapport à l’abandon de la profession? Quelles sont les solutions existantes et leurs limites? Quelles réponses issues des autres contextes africains ou occidentaux peut – on capitaliser ? Quelles solutions pertinentes proposer en s’appuyant sur les réalités historiques, juridiques, psychologiques, sociologiques, culturelles et économiques du Cameroun et de l’Afrique subsaharienne?
Calendrier
- Publication de l’appel à contributions : 30 Janvier 2023
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Date limite d’envoi des résumés : 15 Avril 2023
- Confirmation des propositions retenues : 31 Mars 2023
- Date limite de reception des manuscrits (35 000 signes maximum): 16 Juin 2023
- Retour d’évaluation aux auteur.e.s pour corrections : 17 Juillet 2023
- Retour des textes définitifs : 20 Aout 2023
- Envoi du tapuscrit final à l’éditeur : 20 Octobre 2023
- Date probable de parution de l’ouvrage: Décembre 2023.
Modalités de soumission
Les résumés en Français ou en Anglais, d’une longueur de 500 mots maximum, seront accompagnés de 5 mots clés, et devront préciser l’axe choisi, une problématique claire, la méthodologie et les résultats. L’auteur fournira également son nom, sa filiation institutionnelle, son adresse électronique.
Ces propositions de résumés devront être envoyées aux adresses suivantes : dehum.attrition@gmail.com; kosmaberna@gmail.com; michsandji@yahoo.fr
Comité scientifique
- Armand LEKA ESSOMBA, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Rodrigue NJENGOUE NGAMALEU, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Valèse MAPTO KEGNE, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Jean Eudes BIEM, CERDOTOLA, (Cameroun) ;
- Christian BIOS NELEM, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- MFORTHÉ Stephen Ambe, Université de Yaoundé I, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Julienne EKODI, Université Catholique d’Afrique Centrale (Cameroun) ;
- Siméon ESSAMA OWONO, Université Catholique d’Afrique Centrale (Cameroun) ;
- Solange NGO YEBGA, Université Catholique d’Afrique Centrale (Cameroun)
- Valerie NOUAZI KEMKEM, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Abdou NJIKAM NDIFOTIE, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Eric SOURNA LOUMTOUANG, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Julia ETHE NDIBNU-MESSINA, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Gabriel MBA, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Nicolas OWONA NDOUNDA, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Isis NGO BINAM BIKOÏ, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Pierre Germain BELINGA, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Yvan OBAH, Université Catholique d’Afrique Centrale (Cameroun) ;
- Donadoni MANGA KALNIGA, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Euloge Thierry BISSAYA BESSAYA, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Gaston BESSALA NDZANA, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Sihem MATHLOUTHI, Université des Sciences Humaines et Sociales, Tunis (Tunisie) ;
- Emmanuel Moselly MAKASSO, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Alain Hugues OBAM, Centre National d’Education (Cameroun) ;
- Mouhamed GHOSN EL MERSNI Université des Sciences Humaines et Sociales (Tunisie) ;
- Honoré MIMCHE, Université de Yaoundé I (Cameroun) ;
- Ivo TASSA, Centre National d’Education, (Cameroun) ;
- Saliou ABBA, Centre National d’Education (Cameroun).
Subjects
- Africa (Main category)
Date(s)
- Saturday, April 15, 2023
Attached files
Keywords
- attrition, enseignant, système éducatif, Cameroun
Information source
- Isis Eba'ah Binam
courriel : isisebaahbinam [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Attrition des enseignants dans le système éducatif camerounais », Call for papers, Calenda, Published on Monday, February 06, 2023, https://doi.org/10.58079/1ahj