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La poésie en Indochine

De l’Indochine française au Vietnam en guerre (1862-1975)

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Publié le jeudi 23 février 2023

Résumé

L’Indochine se situe dans un entre-deux peu propice à une définition en termes d’identité nationale ou littéraire : elle apparaît d’emblée comme hybride, ou « mineure », un branchement plus qu’un « territoire » (colonie, ailleurs, lieu exotique), une relation déterritorialisée pour une ancienne charnière géopolitique. Coincée entre trois géants culturels, elle est peu présente en termes de publications, d’analyses critiques ou de traductions en France concernant le champ poétique. De nouvelles études et de nouveaux prismes nous semblent nécessaires pour analyser l’« impensé colonial » que nous faisons commencer en 1862 avec la création de la Cochinchine française jusqu’à la défaite du régime sud-vietnamien en 1975. Cette période a-t-elle vu l’émergence de « moments indochinois », comme Guillaume Bridet propose qu’il a pu exister un « moment indien » ?

Annonce

Argumentaire

L’Indochine, devenue par la suite une série de pays indépendants, Vietnam, Laos et Cambodge, se situe dans un entre-deux peu propice à une définition en termes d’identité nationale ou littéraire : elle apparaît d’emblée comme hybride, ou « mineure », un branchement plus qu’un « territoire » (colonie, ailleurs, lieu exotique), une relation déterritorialisée pour une ancienne charnière géopolitique[1]. L’Indochine coloniale et française écrase par sa durée les développements plus récents qui viennent nuancer son influence culturelle. En effet, les impérialismes japonais, américains et sino-communistes viennent à tour de rôle bouleverser la relation coloniale classique, et proposer de nouveaux échanges culturels dès 1940, sans parler du cosmopolitisme saïgonais. Coincée entre trois géants culturels, Inde, Chine, Japon, l’Indochine puis le Vietnam sont peu présents en termes de publications, d’analyses critiques ou de traductions en France concernant le champ poétique. Or, l’Indochine poétique mérite un regard neuf, identique à celui qui a été porté sur l’histoire de la période coloniale et de l’affrontement militaire avec les recherches de Pierre Brocheux et Daniel Hemery (1994, 2001).

Organisé par des non-spécialistes, ce numéro spécial sur la poésie en Indochine (1862-1975) part du constat empirique que, d’une manière générale, la littérature indochinoise est peu évoquée en français, et a fortiori la poésie.

La poésie indochinoise, un nouveau champ littéraire ?

Si les colonies d'Indochine française ont déjà été relativement étudiées, les études qui traitent du champ littéraire commencent à dater : les derniers ouvrages consacrés à cette région du monde datent d’il y a plus de vingt ans (Laude, 1990 ; Lombard, 1993 ; Copin, 1996 ; Hue, Copin, Dan Binh, & Meadows, 1999). On peut y trouver des positions théoriques aujourd’hui très discutables : en témoigne la brièveté avec laquelle Bernard Hue, Henri Copin, Pham Dan Binh, Patrick Laude et Patrick Meadows évacuent l’analyse de l’orientalisme par Edward Saïd (tout à fait absente de l’étude de Copin ou de celle de Patrick Laude), où l’accent mis par Laude (1990) sur une intériorisation assez dépolitisée du rapport à l’altérité, fût-il problématique, dans les poèmes qu’il analyse.

La notion qui a servi de fil rouge à ces études du xxe siècle, de Victor Segalen à Tzvetan Todorov, est en effet celle d’exotisme, dont l’étude des aspects les plus problématiques est allée crescendo. Jean-Marc Moura a pu en conclure les débats, en montrant que l’Indochine en poésie paraît plus textuelle que factuelle, soit un ensemble de traits imaginaires choisis par les colons (exotisme simple), mais aussi les autochtones (autoreprésentation, rejet ou construction d’une altérité intrinsèque). L’exotisme indochinois relève ainsi d’un « style de domination politique et fantasmatique européen » (Ducrey, & Moura, 2002), et d’un « usage esthétique » d’un legs culturel, aboutissant à un ensemble de procédés stylistiques[2] et de topoi plus ou moins figés.

Le travail de ces prédécesseurs, qui depuis Louis Malleret (1934) ont amplement balisé le terrain de recherches, et la récente mise en ligne par Gallica de revues parues dans les colonies françaises d’Asie ainsi que l’approfondissement bibliographique en cours – par exemple opéré dans les travaux de Gian-Huong Nguyen – appellent aujourd’hui un nouveau regard.

La question posée par Copin au vu du monumental tableau entrepris par Malleret : « Que reste-t-il de cet exotisme littéraire indochinois ? », nous devons nous la poser en particulier pour les œuvres poétiques, en dépassant la notion d’exotisme.

En effet, l’entreprise coloniale européenne en général fait depuis vingt ans l'objet d'une réévaluation à l'aune de prismes moins naïfs – on pense aux travaux sur le roman de Jennifer Yee (2000, 2009, 2018) ou Nathalie Huynh Chau Nguyen (2003), ou bien au concept de transferts culturels appliqué par Michel Espagne à la production littéraire indochinoise (2015). Au-delà des études littéraires, le volume collectif consacré à la colonisation des corps et dirigé par François Guillemot et Agathe Larcher-Goscha (2014) participe de cette exploration neuve, tandis que la question coloniale se trouve à nouveau offerte au grand public, du succès du controversé Sexe, race et colonies (Blanchard, Bancel, Boetsch, Taraud, & Thomas, 2018), à la redécouverte du rock saïgonais des années 1960-70.

La poésie, point aveugle ou genre mineur ?

De plus, la nature proprement poétique de ces poèmes est en partie absente de la plupart des travaux existants, qui concernent principalement le genre du roman – l’approche déjà ancienne de Laude mise à part, qui se concentre sur trois poètes. Les quelques œuvres littéraires célèbres traitant de la période de l'Indochine française relèvent en effet du roman, de La Voie royale d’André Malraux à L'Amant ou Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras en passant par The Quiet American de Graham Greene – et son adaptation cinématographique remarquable (Phillip Noyce, 2001) avec Michael Caine ; le cinéma, plus encore, a été et demeure un lieu d’exploration de cette ère, quoique le grand public n’en perçoive qu’une dimension occidentale univoque. Le cinéma américain a produit de remarquables, et parfois poétiques, visions de la guerre au Vietnam, sans parler du français Pierre Schoendoerffer, toutes marquées par un prisme impérialiste qui les inscrit dans un contexte post-colonial.

Il nous semble au contraire que s’intéresser à la poésie composée et/ou publiée en Indochine française peut s’avérer fructueux, d'une part parce que la cartographie fondatrice, ordonnée par période plutôt que par genre, de Hue, Copin, Dan Binh et Meadows (1999), n’est pas exhaustive – contrairement à celle élaborée par Giang-Huong Nguyen (2018), qui s’étend de 1913 à 1986 et concerne tous les genres mais ne porte que sur les colonisé·es francophones. De plus, au-delà d’études sur auteurs comme celle de Laude (1990), ces textes n’ont guère encore été étudiés en tant que poésie, avec tout ce que suppose de particulier ce travail de la langue ; la comparaison avec ce qu’il advient de la poésie en métropole, entre réformes et bouleversements, n’en serait que d’autant plus intéressante.

D'autre part, se pencher sur la poésie en Indochine française semble à nouveau nécessaire parce que les notions d’exotisme et d’orientalisme liées aux colonies d’Extrême-Orient, et leur influence thématique, sont déjà abordées dans la poésie de la métropole (Yee, 2018), mais moins dans le champ poétique colonial lui-même, dont on peut se demander s'il constitue à l'aune de ces perspectives une source, ou une province paradoxalement reculée.

À ce titre, Rumkini Bhaya Nair (2002) a pu démontrer l'intérêt de prendre en compte des corpus d'auteurs coloniaux considérés comme « mineurs », au sens deleuzien du terme (Deleuze & Guattari, 1975), ou même odieux ; à notre connaissance, cette démarche n'a pas encore été suivie sur le domaine de l'Indochine française poétique.

Enfin, la poésie nous semble capitale, car outre la relative importance numérique de sa production (Laude relève une soixantaine de recueils dans le premier xxe s.), c’est par le versant poétique que les Vietnamien·nes colonisé·es s’emparent de la colonisation française (Nguyen, 2018). Leurs poèmes, témoignant selon Giang-Huong Nguyen d’une « appartenance sociale et politique ambiguë » ajoutent encore aux questions d’hybridation, de transferts culturels et de rapports de force sous-jacents qui traversent toute lecture de la poésie indochinoise.

De nouvelles études et de nouveaux prismes nous semblent donc nécessaires pour mieux percevoir cet « impensé colonial » (Blanchard, Bancel, & Lemaire, 2005 ; Rigouste, 2010) dont on considère ici qu’il commence en 1862 avec la création de la Cochinchine française, et qu’il s’étend jusqu’en 1975, à la défaite du régime sud-vietnamien, qui quoique sorti de la sphère d’influence française directe, permettait encore à une quantité certaine de colons d’y demeurer de façon relativement structurée. Cette période, assez longue, a-t-elle vu l’émergence de « moments indochinois », comme Guillaume Bridet (2014) propose qu’il a pu exister un « moment indien » ?

L'orientation historiographique récente (Wainstock & Miller, 2013) reprenant le point de vue majoritaire au Vietnam de deux guerres liées – contre la France puis les États-Unis –, il semble intéressant d'étendre la période étudiée à ce grand siècle colonial, où une puissance atlantique prend le relais de l'autre.

La possibilité d’une typologie

À première vue, la poésie écrite durant la période coloniale d’Indochine pourrait être classée en cinq grandes catégories hypothétiques :

  • poésie en français des colons (Jules Boissière, Renée Gandolphe de Neuville, Jean Riquebourg, Jeanne Leuba, Alfred Droin…) ;
  • poésie, en français ou en langues asiatiques, des colonisé·es, qui existe de manière indiscutable (Guillemin, 1999 ; Nguyen, 2018) mais se trouve moins connue encore que celles des colons – Moura (1999) les désigne comme reléguées en un « lieu d’oubli » ;
  • poésie destinée à être lue en métropole, composée lors du séjour de poètes métropolitain·nes en Indochine (déjà considérés comme poètes : Paul Claudel, Paul-Jean Toulet, ou amenés à l'être plus tard comme Jean Tardieu…), ainsi que les poèmes composés par des voyageur·euses connu·es (Guilleré, Roland Dorgelès) ou non (Jean de La Jaline alias l'amiral Charles Joubert, auteur de Croquis d'Annam et du Tonkin, mais aussi d'Aquarelles japonaises, et engagé dans une campagne navale en Extrême-Orient entre 1896 et 1898), ou bien de passage en Indochine française (sphère intime, statut mineur et/ou absence de reconnaissance littéraire) ;
  • poésie liée aux guerres successives du communisme indépendantiste vietnamien (et ses ramifications au Cambodge et au Laos) face à la France puis aux États-Unis d'Amérique ;
  • poésie liée aux autres influences (Japon durant la Seconde Guerre mondiale, États-Unis de 1954 à 1975).

Existe-t-il d'autres typologies possibles, thématiques ou politiques, de la poésie écrite dans les colonies françaises d'Indochine ? Comment celle-ci évolue-t-elle, à l'aune des inflexions théoriques décrites ci-dessus ? La poésie coloniale se limite-t-elle ainsi à ce que Segalen, l'un des premiers Français à développer une perspective critique de la littérature coloniale, désigne comme l’œuvre de « Proxénètes de la Sensation du Divers » dans son Essai sur l'exotisme (1999, p. 46), dont les dernières pages sont rédigées à Haiphong ?

Et puisque dans le travail que se doit de réaliser l'Europe à l'égard de son ancienne domination, « il s'agit de ne surtout pas d'oublier tel ou tel aspect de l'histoire coloniale […] mais de réordonner la hiérarchie des valeurs qui l'expriment aujourd’hui » (Reverdy & Venaire, 2017, p. 176), quelles lectures contemporaines peuvent-elles en être livrées, à la lumière des pensées plus radicalement nettes qui ont émergé après celle d’Edward W. Saïd ? C’est cette approche qui nous semble permettre de tirer utilement la poésie composée en Indochine française de son « lieu d’oubli » (Moura, 2015).

Voici quelques thèmes et questionnements que nous souhaiterions voir abordés, en une liste non exhaustive :

  • Qui écrit quoi ? Possibilité de typologies (linguistique, thématique, formelle…) des écrits en fonction du statut colonial de leurs auteur·rices .
  • Justification et contestation en poésie de la domination coloniale : poésie politique, entre rhétorique et lyrisme, entre validation passive et engagement.
  • Thèmes et figures récurrentes dans un processus d’exoticisation : lieu de poésie, poésie topique ? Extension et actualisation de la typologie élaborée par Laude – figures de la congaï, du coolie, du pirate, des domestiques, des mandarins, de la cour impériale...
  • Registres et propagande : le recours à l’épique, à l’épidictique voire au lyrisme dans la poésie politique (qu’elle soit liée à la colonisation, aux luttes anticoloniales, à la propagande communiste ou capitaliste…).
  • Liens avec la poésie écrite en métropole ; l'Ici et l'Ailleurs, du rêve exotique à la solidarité occidentale pour des peuples opprimés.
  • Une poésie d'arrière-garde ? Rapports thématiques et formels entre la poésie en colonies et en métropole ; importation de formes (sonnet, pantoun[3], formes japonaises comme le haïku ou les tanka[4]), modalités et conséquences au prisme des notions de transferts culturels ou d’impérialisme.
  • Une poésie états-unienne composée au Viêt Nam ?
  • Circulation, enseignement et pratique de la poésie en colonies.
  • Traduction de la poésie des peuples colonisés : choix traductifs, études traductologiques.
  • Place de la poésie vietnamienne dans les revues de la période (jusqu’à 1975), ou bien de la poésie de la période dans les vingt dernières années.
  • Quelles identités (attribuées ou revendiquées) d’une aire perçue comme hybride ou transitoire, entre Inde et Chine, voire Japon ?

Des contributions concernant la poésie composée en langues asiatiques seront très bien reçues, en particulier en lien avec les organes de publication liés à la colonisation, à condition que soit présentée une traduction dans les langues du numéro (français/anglais).

Des perspectives théoriques postcoloniales sont les bienvenues, ainsi que des approches comparatistes mettant en relation l'Indochine française et d'autres colonies, françaises ou non : Birmanie et Malaisie anglophones, voire Inde (comme l’a fait Yves Clavaron pour le roman en 2001), Indonésie néerlandophone, impérialisme états-unien aux Philippines ou ailleurs…

Coordination scientifique

  • Marc Kober, Maître de conférence, Université Paris Sorbonne Nord, Laboratoire Pléiade
  • Thomas Vuong, Post-Doctorant, Université Paris Sorbonne Nord, Laboratoire Pléiade

Modalités de contribution

Format de la proposition

Les propositions (500 mots) d’articles inédits doivent être adressées par courriel à l’adresse suivante : poesieindochinoise@gmail.com

avant le 15 septembre 2023.

Voir également les consignes aux auteur·rices pour les normes de la revue.

Date de réponse : une réponse sera donnée au plus tard le 30 septembre 2023.

Calendrier

  • 31 janvier 2023 : lancement de l’appel à contribution
  • 15 septembre 2023 : date limite de réception des propositions
  • 15 octobre 2023 : retour du comité de coordination
  • 15 avril 2024 : date limite réception d’article V1
  • Été 2024 : envoi des articles pour évaluation
  • Rentrée 2024 : retour des évaluations
  • Hiver 2024-2025 : révision des articles et envoi V2
  • Publication prévue : 2025

Bibliographie

Aubert-Nguyen, H. H., & Espagne, M. (dir.) (2015). Le Vietnam : une histoire de transferts culturels. Paris : Demopolis.

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Blanchard, P., Bancel, N., & Lemaire, S. (dir.) (2005). La Fracture coloniale : La société française au prisme de l’héritage colonial. Paris : La Découverte.

Blanchard, P., Bancel, N., Boetsch, G., Taraud C., & Thomas, D. R. D. (dir.) (2018). Sexe, race et colonies. Paris : La Découverte.

Casini, H. (2019). « De la figure du soldat à celle de l’administrateur amoureux de l’Annam : le “cas” Jules Boissière ». In G. Bridet (dir.), « Cahiers de la SIELEC », no 12, Passeurs, alliés et transfuges à l’époque coloniale (p. 285-304). Paris/Pondicherry : Kailash.

Clavaron, Y. (2001). Inde et Indochine : E.M. Forster et Marguerite Duras au miroir de l’Asie. Paris : Honoré Champion.

Copin, H. (1996). L’Indochine dans la littérature française des années vingt à 1954 : Exotisme et altérité. Paris : l’Harmattan.

Ducrey, G., & J.-M. Moura (dir.) (2002). Crise fin-de-siècle et tentation de l’exotisme. Villeneuve-d’Ascq : université Charles-de-Gaulle (Lille 3).

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Guillemin, A. (1999). « La Littérature vietnamienne francophone entre colonialisme et nationalisme ». In J.-R. Henry, & L. Martini (dir.), Littératures et temps colonial : métamorphoses du regard sur la Méditerranée et l’Afrique (p. 268). Aix-en-Provence : Édisud.

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Lombard, D., Champion, C., & Chambert-Loir, H. (dir.) (1993). Rêver l’Asie. Exotisme et littérature coloniale aux Indes, en Indochine et en Insulinde. Paris : Éditions de l’EHESS.

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Anthologies

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Guillemot, F., & Larcher-Goscha, A. (dir.) (2014). La Colonisation des corps : de l’Indochine au Viet Nam. Paris : Vendémiaire.

Lê Thành, K. (dir. et trad.) (1981). Aigrettes sur la rizière. Chants et poèmes classiques du Viêt-Nam. Paris : Gallimard.

Lê Thành, K (dir. et trad.) (1981).Anthologie de la poésie vietnamienne. Le chant vietnamien, dix siècles de poésie. Paris : Gallimard.

Malleret, L. (2014 [1934]). L’exotisme indochinois dans la littérature française depuis 1860. Paris : L’Harmattan.

Ruscio, A. (dir.) (2001). Que la France était belle au temps des colonies... Anthologie de chansons coloniales et exotiques françaises. Paris : Maisonneuve & Larose.

Références historiques

Joyaux, F. (2022). Nouvelle histoire de l’Indochine française. Paris : Perrin.

Wainstock, D., & Miller, R. L. (2013). Indochina and Vietnam: the Thirty-Five Years War. New York : Enigma.

Notes

[1]C’est d’ailleurs l’angle que semble prendre la Nouvelle histoire de l’Indochine française (Joyaux, 2022), qui insiste sur la nature de l'Indochine en tant que zone de conflit entre la France et la Chine.

[2]Dans le souci de rendre compte du choc émotionnel face à l'étranger en littérature, un certain nombre de figures sont privilégiées, comme la description, le tableau, l'éthopée, le portrait, les images, avec un privilège accordé au « tableau exotique ». Ces notions stylistiques sont sans doute utiles pour caractériser une poésie indochinoise qui prend place au sein d'une abondante littérature exotique dont les genres phares sont le récit de voyage ou le roman de mœurs, et serait donc descriptive, voire décorative – ce dont un œil contemporain ne sait se satisfaire, que ce soit parce que cette grille d’analyse ne prend pas en compte l’aspect strictement poétique du corpus existant, ou parce que notre capacité à accepter une esthétisation du fait colonial s’est légitimement amoindrie.

[3]On pense, en français, à Jean de Ricquebourg ou Van Xiêm Nguyên ; en vietnamien, mais via Baudelaire, à Thi Kiem Nguyên…

[4]Georges Galinier est pour la « Nouvelle revue indochinoise » un connaisseur et un praticien du haïku. Kyoshi Takahama y publie également en 1937 des haïkus en japonais commentés par Galinier. Kikou Yamata est au sommaire de 1936.

Lieux

  • Université Sorbonne Paris Nord - 99 Av. Jean Baptiste Clément
    Villetaneuse, France (93)

Dates

  • vendredi 15 septembre 2023

Mots-clés

  • Indochine, poésie, postcolonial, colonialisme, transferts culturels, impérialisme, traduction

Contacts

  • Thomas Vuong
    courriel : poesieindochinoise [at] gmail [dot] com
  • Marc Kober
    courriel : poesieindochinoise [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Matthis Tabeling
    courriel : edition-publications [dot] lshs [at] univ-paris13 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La poésie en Indochine », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 23 février 2023, https://doi.org/10.58079/1al7

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