HomeColloque étudiant sur les musiques populaires - ACEMuP #7
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Published on Wednesday, February 22, 2023

Abstract

L’appel à communication de la septième édition du colloque ACEMuP (Association pour un colloque étudiant sur les musiques populaires) s’adresse aux étudiant·es en master 1 et 2, ainsi qu’aux doctorant·es en première année de thèse, dont les recherches portent sur les musiques populaires. Transdisciplinaire, le colloque accueillera des travaux issus des sciences humaines et sociales, de l’esthétique, de la musicologie ou encore des sciences de l’acoustique. Il s’articulera autour de quatre axes thématiques : « musiques, scènes et territoires », « musiques et innovations technologiques », « travailler les musiques, travailler dans la musique » et « les musiques autrement : genre, classe, race ».

Announcement

Argumentaire

Depuis les premières tentatives, dans le dernier tiers du XXe siècle, pour faire des musiques populaires un champ d’études à part entière (Levaux, 2021), les Popular Music Studies se sont solidement installées dans le paysage académique français et international (Tagg, 2015) et conservent une actualité forte (Guibert et Heuguet, 2022). Ce colloque s’inscrit pleinement dans ce champ qui rassemble aujourd’hui des chercheur·e·s, des revues (Popular Music and Society, IASPM Journal, Popular Music, Volume!, etc.) et des acteurs institutionnels (IASPM, ISMMS, etc.). En s’inscrivant dans les multiples approches disciplinaires et épistémologiques qui composent les Popular Music Studies, et afin d’éviter de tomber dans l’opposition traditionnelle aux musiques dites savantes, le terme « populaire » est ici appréhendé dans la diversité des représentations sociales qu’il véhicule. Cette acception volontairement large recouvre le terme anglo-saxon de « popular » (grand public) et peut qualifier des formes musicales produites à l’écart des principaux circuits commerciaux, des musiques massivement consommées, ou encore désigner des pratiques qui se développent à différentes échelles, du local au global (Martin, 2006 ; Julien, 2010), pour ne citer que ces exemples. De cette hétérogénéité résulte une variété de prismes d’analyse, témoignant de l’évolution constante de ce champ d’études : à la critique des représentations médiatiques (Peterson, 1997) se sont ajoutés des travaux traitant de la production et de la réception comme un continuum (Pecqueux et Roueff, 2009), tout en faisant de la dimension acoustique et sonore de la musique une focale d’analyse essentielle (Stern, 2015).

Dans le cadre de l’Association pour un Colloque Étudiant sur les Musiques Populaires (ACEMuP), nous souhaitons encourager les propositions issues aussi de multiples disciplines et domaines d’étude des sciences humaines et sociales : anthropologie, économie, gestion, géographie, histoire, sciences de l'information et de la communication, sociologie, ethnomusicologie, esthétique, musicologie et sciences de l’acoustique. L’objectif est de permettre aux étudiant·e·s de présenter leur travail de recherche dans un cadre d’échange composé de pairs et de chercheur·euse·s expérimenté·e·s. La septième édition du colloque, organisée sous la forme d’une journée d’étude thématique, s’articulera autour de quatre axes principaux, non-exhaustifs et non-exclusifs, qui peuvent servir de cadrage pour des propositions générales et transversales. 

Axe 1 « Musiques, scènes et territoires » - En partenariat avec l’ANR SCAENA

Dans cet axe, nous souhaitons mettre en avant les approches qui mobilisent la notion de scène (Guibert et Bellavance, 2014 ; Bennett et Peterson, 2004 ; Straw, 1991 ; 2014). Si de nombreux travaux analysent l'articulation entre activités musicales et enjeux territoriaux, la notion de scène doit être comprise au-delà de son sens spatial. La scène renvoie à des réseaux stylistiques (Turbé, 2014), des ambiances urbaines (Silver et Clark, 2014), des clusters (Florida, 2015), mais peut également se référer à des représentations médiatiques (Guibert, 2012), des marquages culturels ou encore des processus de construction identitaire (Stokes, 2004). Cet axe a ainsi pour objectif de discuter la notion de scène dans ses différents aspects et usages, en s’interrogeant sur les frontières (Stendebach, 2021) ainsi que les différents jeux d'échelles compris dans cette notion au niveau territorial (quartier, ville, région, etc.). Une attention particulière sera accordée aux travaux portant sur les encastrements territoriaux des activités musicales (production, diffusion, réception). Enfin, parce que les pratiques musicales peuvent fortement marquer des territoires et la mémoire des lieux, les phénomènes de patrimonialisation et de mise en tourisme des scènes musicales peuvent également être étudiés (Cohen, 2007 ; Baker, 2019).

Axe 2 « Musiques et innovations technologiques »

Cet axe propose de regarder dans quelle mesure les innovations technologiques modifient les différentes étapes de la production à l’expérience sensible de l’écoute musicale (Le Guern, 2020), et amènent des changements de pratiques, tant du point de vue des auditeurs (Perticoz, 2009 ; Beuscart et al., 2019), des artistes (Théberge, 1997; Ribac, 2008), des industries musicales (Wikström, 2013 ; Hesmondhalgh et Meier, 2017), que des acteurs médiatiques (Heuguet, 2018). Un des enjeux porte sur la pérennisation de « nouvelles » technologies, par exemple d’instruments (Pinch et Trocco, 2002 ; Harkins, 2019) ou de dispositifs d’écoute (Maisonneuve, 2009 ; Sterne, 2012 ; Morris, 2015). Les analyses proposées peuvent, dès lors, porter sur les usages permis par ces technologies, mais également sur les pratiques « low tech » et « lo-fi » les bidouillages ou encore le hacking (Nova et Ribac, 2019 ; Benhaïm, 2019). Une attention particulière sera accordée aux propositions portant sur les innovations technologiques dans la musique « live », qui demeure un objet peu étudié (Guibert, 2020), à l’instar des concerts en livestreaming (Guibert, 2023) ou des concerts holographiques (Arnold, 2015 ; Guesdon et Le Guern, 2016).

Axe 3 « Travailler les musiques, travailler dans la musique »

Cet axe vise à interroger la musique comprise comme une diversité de milieux socioprofessionnels en constante mutation. Plus précisément, l’enjeu est de discuter ou de prolonger certaines connaissances ou approches classiques du travail de la musique ou du travail dans la musique (Hennion, 1981), qu’il s’agisse de concevoir la musique comme un « monde de l’art » (Becker, 1982) ou une « industrie culturelle » (Morin, 1961), pour ne citer que ces exemples. Une attention particulière sera accordée aux contributions qui discutent des mutations contemporaines de ces univers socioprofessionnels, à l’instar des transformations de l’intermédiation musicale (Beuscart, 2007) avec l’arrivée des plateformes de streaming (Anderson, 2013 ; Eriksson et al., 2019) et des débats autour de la rémunération des artistes générée par le streaming (Marshall, 2015 ; Schweitzer, 2019). Les pratiques amateurs (Nowak, 2016) et l’apprentissage du métier (Hatzipetrou-Andronikou et Papastavrou, 2021) peuvent également faire l’objet de contributions, de même que celles proposant un regard centré sur certains sous-réseaux et professions en marge. Enfin, cet axe encourage les propositions portant sur les conditions de travail, qu’il s’agisse de mettre en lumière les enjeux de santé mentale (Güsewell et al., 2021) ou les récentes controverses comme #MusicToo.

Axe 4 « Les musiques autrement : genre, classe, race »

Dans un cadre relevant des Cultural Studies, cet axe propose d’une part d’interroger les inégalités de répartition, de traitement et de reconnaissance (Fraser, 2011) liées à la race, le genre et la classe dans les musiques populaires. Les inégalités peuvent être abordées à partir des activités de production (Hesmondhalgh et Saha, 2013), entre division et valorisation structurelles (économique, juridique, institutionnelle, etc.) et symboliques (McRobbie, 1999). D’autre part, les notions de genre, race et classe apparaissent comme des outils originaux (De Lauretis, 2007) afin d’élargir des questionnements relatifs aux genres musicaux (Hill, 2016) ainsi qu’à l’inscription culturelle, territoriale et générationnelle des pratiques musicales (Marcadet, 2011 ; Garrabé, 2011). À ce titre, les problématiques telles que l’identité, l’hégémonie (Hall, 2007) ou encore le prestige (Hughes, 1996) peuvent faire l’objet de contributions. Les inégalités sociales comme les différences culturelles peuvent être appréhendées à partir d’analyses musicologiques (Walser, 1993 ; McClary, 2015), discursives (Foucault, 1971) ou iconographiques des œuvres musicales. Enfin, les enjeux de réception genrée/racialisée peuvent également être envisagés à travers les concepts de goût (Hennion et Teil, 2003 ; Glevarec et Pinet, 2009) ou de pratiques différenciées (McRobbie, 1975 ; Turbé, 2017).

Modalités de participation

Les propositions de communication (5000 signes maximum, hors bibliographie, espaces compris) devront contenir les éléments suivants :

  • une présentation de la question de recherche et du cadre théorique ;
  • une présentation de la méthodologie et des données employées ;
  • une présentation des principaux résultats ou hypothèses ;
  • une courte bibliographie.

Merci de préciser, dans l’en-tête du document, les informations suivantes :

  • nom de l’auteur·e ;
  • statut et formation actuellement suivis ;
  • adresse électronique ;
  • axe dans lequel s’inscrit la communication ;
  • titre de la communication.

Cette proposition, soumise à la sélection du comité scientifique, sert de base à une présentation orale d’une durée de 15 minutes suivie d’un temps d’échange de 15 minutes.

  • Date limite pour l’envoi des propositions de communication : 31 mars 2023 inclus

  • Date de réponse du comité : 16 avril 2023
  • Date et lieu : 31 mai 2023

Seront retenues en priorité les propositions s’inscrivant dans les thèmes susmentionnés et proposées par des étudiant·e·s pouvant justifier d’un travail aboutissant à un écrit de type mémoire ou thèse (M1, M2, D1). Nous tenons par ailleurs à mettre en avant le fait que cet appel s’adresse également à des étudiant·e·s de Master Professionnel qui feraient preuve d’une démarche réflexive et d’un intérêt pour la recherche sur les musiques populaires.

Les propositions reçues seront anonymisées et distribuées à deux relecteur·trice·s du comité scientifique, composé de doctorant·e·s et jeunes docteur·e·s, en charge de sélectionner les propositions à partir d'une grille commune.

Les propositions de communication sont à adresser par mail à : colloque.acemup@gmail.com

Comité d’organisation

  • Carlos BALBINO (Doctorant en Ethnomusicologie, 2ème année, Université NOVA de Lisboa, Sorbonne Université)
  • Ida BARAT (M2 en Sciences de l’éducation, Université Paris 8)
  • Paco GARCIA (Doctorant en Sciences de l’information et de la communication, 4ème année, Université Paris-Nord)
  • Noé LATREILLE DE FOZIERES (Doctorant en Sociologie, 2ème année, EHESS)

Comité scientifique

  • Carlos BALBINO (Doctorant en Ethnomusicologie, 2ème année, Université NOVA de Lisboa, Sorbonne Université)
  • Louise BARRIERE (Docteure en Sciences de l’information et de la communication, Université Toulouse 2)
  • Etienne CAPRON (Docteur en Sciences de gestion et du management, HEC Montréal)
  • Paco GARCIA (Doctorant en Sciences de l’information et de la communication, 4ème année, Université Paris-Nord)
  • Noé LATREILLE DE FOZIERES (Doctorant en Sociologie, 2ème année, EHESS)
  • Lohan LE GALLOUDEC (Doctorant en Sociologie, 8ème année, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)
  • Eva NICOLAS (Doctorante en Sciences de gestion, 5ème année, IAE Université de Nantes)

Comité de parrainage

Ce colloque bénéficie du soutien d’un comité de parrainage constitué de chercheur·euse·s spécialistes des musiques populaires :

  • Marlène BELLY (Maîtresse de conférences en Ethnomusicologie, Université de Poitiers)
  • Rémi BOIVIN (Docteur en Sociologie, EHESS)
  • Jérôme CLER (Maître de conférences HDR en Ethnomusicologie, Sorbonne Université)
  • Anna CUOMO (Docteure en Anthropologie, EHESS)
  • Gérôme GUIBERT (Professeur des universités en Sociologie, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)
  • Séverin GUILLARD (Maître de conférences en Géographie, Université de Picardie)
  • Marc KAISER (Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8)
  • Philippe LE GUERN (Professeur en Théorie des arts, Université Rennes 2)
  • Emmanuelle OLIVIER (Chargée de recherche en Ethnomusicologie, EHESS / CNRS)
  • Cécile PREVOST-THOMAS (Maîtresse de conférences HDR en Sociologie et Musicologie, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Friday, March 31, 2023

Attached files

Keywords

  • musique, populaire, art, culture, son, territoire, scène, technologie

Contact(s)

  • Noé Latreille de Fozières
    courriel : noe [dot] latreilledefozieres [at] ehess [dot] fr

Information source

  • Noé Latreille de Fozières
    courriel : noe [dot] latreilledefozieres [at] ehess [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Colloque étudiant sur les musiques populaires - ACEMuP #7 », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, February 22, 2023, https://doi.org/10.58079/1ald

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