Published on Monday, March 06, 2023
Abstract
Les séismes qui secouent la Turquie et la Syrie depuis le 6 février 2023 sont sans précédent au Moyen-Orient depuis le XIIe siècle. Dans une région déjà frappée par la guerre et les tensions régionales, l’ampleur des dégâts matériels d’une part, et le nombre de victimes qui avoisine les 50 000 morts d’autre part, focalisent l’attention médiatique et remettent le lien entre politique et action humanitaire au centre du débat. Cette table ronde vise à sortir du traitement médiatique de cette catastrophe pour interroger ce qu’ils posent comme défis aux relations internationales.
Announcement
Argumentaire
Les séismes qui secouent la Turquie et la Syrie depuis le 6 février 2023 sont sans précédent au Moyen-Orient depuis le XIIe siècle. Dans une région déjà frappée par la guerre et les tensions régionales, l’ampleur des dégâts matériels d’une part, et le nombre de victimes qui avoisine les 50 000 morts d’autre part, focalisent l’attention médiatique et remettent le lien entre politique et action humanitaire au centre du débat.
Cette catastrophe naturelle et humanitaire repose donc avec acuité la question de l’acheminement de l’aide. Car malgré l’urgence, celle-ci est prisonnière d’enjeux politiques et dépend des accords entre institutions internationales (ONU, Europe), ONG, gouvernements locaux et différentes factions armées contrôlant un territoire morcelé. Si dans la Turquie d’Erdogan, celle-ci parvient tant bien que mal aux victimes, elle n’est délivrée qu’au compte-gouttes dans le nord-ouest syrien. En effet, plus d’une semaine après les premières secousses, celle-ci n’était acheminée que via le seul passage frontalier ouvert à Bab el Hawa. Malgré l’ouverture de deux autres points de passage dernièrement, l’aide occidentale reste extrêmement faible.
Par ailleurs, Bachar Al-Assad joue habilement de cette situation chaotique, accusant les sanctions occidentales d’être responsables du désastre humanitaire. Le détournement de l’aide par le régime syrien a pourtant été largement documenté depuis le soulèvement de 2011. L’ironie est que ces tremblements de terre pourraient bien jouer un rôle central dans l’accélération de la normalisation avec le régime syrien.
Partant, cette table-ronde vise à dépasser le traitement médiatique des séismes pour interroger ce qu’ils posent comme défis aux relations internationales. À partir du terrain, nous questionnons les limites de l’aide humanitaire internationale et les initiatives citoyennes palliant à l’aide publique ou intergouvernementale.
Cette table ronde aura pour objectif de faire dialoguer des acteurs de terrain avec des praticiens et des sociologues. Il sera également question de l’impact des séismes sur les relations interétatiques à l’échelle régionale et les politiques de récupération par les régimes syrien et turc. Enfin, ces catastrophes seront traitées sous l’angle de la solidarité internationale et des mutations du principe de sécurité internationale. Ce dernier doit aujourd’hui être repensé dans sa globalité – certains spécialistes appelant à une « sécurité globale » (Badie, 2020) – y intègrent, entre autres, des risques environnementaux, tels que les séismes.
Intervenants
- Bertrand Badie est spécialiste des relations internationales, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris et enseignant-chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).
- Agnès Levallois est l’actuelle vice-présidente de l’iReMMO. Maîtresse de conférence à la Fondation pour la recherche stratégique, elle est aussi consultante spécialiste du Moyen-Orient et chargée de cours à Sciences Po Paris.
- Rony Brauman est médecin (spécialisé en pathologie tropicale) connu pour son rôle dans l’humanitaire. Cofondateur de l’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF), il en assure la présidence de 1982 à 1994. Il occupe aujourd’hui le poste de directeur d’études à la fondation de l’ONG.
- Bayram Balci est politologue et ingénieur de recherche au CNRS. Il a été chercheur et directeur à l’Institut Français d’Etudes Anatoliennes à Istanbul entre 2017 et 2022.
- Salam Kawakibi est directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris). Entre 2000 et 2006, il a dirigé l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Alep. Il est aussi l’ancien directeur adjoint à l’Arab Reform Initiative.
Informations pratiques
Table ronde organisée par le Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris) :
- Date : jeudi 23 mars 2023
- Horaire : de 17h à 19h30
- En présentiel : CAREP Paris : 12, rue Raymond Aron 75013 Paris
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À distance : en s’inscrivant sur zoom via le bouton « s’inscrire à la visioconférence »
Subjects
- Sociology (Main category)
- Society > Economics > Political economics
- Society > Political studies > Political science
- Zones and regions > Asia > Middle East
- Zones and regions > Asia > Near East
- Society > Political studies > Governance and public policies
- Zones and regions > Europe > Mediterranean regions
- Society > Geography > Nature, landscape and environment
Places
- Accès sur rue - 12, rue Raymond Aron
Paris, France (75013)
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Thursday, March 23, 2023
Keywords
- séisme, Turquie, Syrie, aide humanitaire, sécurité internationale, sécurité globale, relation internationale, géopolitique
Contact(s)
- Isabel Ruck
courriel : isabel [dot] ruck [at] carep-paris [dot] org
Reference Urls
Information source
- Isabel Ruck
courriel : isabel [dot] ruck [at] carep-paris [dot] org
License
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To cite this announcement
« Séismes en Turquie et en Syrie : quels défis pour les relations internationales et l’aide humanitaire ? », Miscellaneous information, Calenda, Published on Monday, March 06, 2023, https://doi.org/10.58079/1apf