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Handicap, éducation et numérique

Les jeudis du Groupe de recherche sur le handicap, l’accessibilité, les pratiques éducatives et scolaires (Grhapes)

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Publié le vendredi 17 mars 2023

Résumé

Les travaux de la chaire Unesco « Handicap, éducation et numérique » ont débuté en 2020. Elle est constituée d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs en sciences humaines et sociales et en informatique, et développe ses recherches sur le territoire national et à l’international avec de nombreux chercheurs, institutions et universités partenaires. Cette chaire s’inscrit dans la démarche d’une éducation inclusive de qualité pour tous telle que promue notamment par l’UNESCO et l’UNICEF. En cohérence avec ces perspectives, le séminaire international de recherche mensuel du Grhapes, « Les jeudis du Grhapes » a choisi pour son cycle 2021-2023 la thématique : « Handicap, éducation et numérique ».

Annonce

Argumentaire

Chaque année des milliers d’enfants sont privés de rentrée scolaire ou scolarisés dans des conditions insatisfaisantes pour des motifs variés (handicap, maladie, vulnérabilité), tandis que 2019 a marqué le 30è anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant.

Or, pour les personnes, enfants ou adultes, avec des besoins éducatifs ou de formation particuliers, le numérique offre des possibilités inédites en matière d’inclusion sociale et/ou professionnelle soit parce qu’il permet l’accessibilité des lieux, des transports, des services, soit parce qu’il propose des solutions technologiques innovantes permettant d’améliorer la vie des personnes, ainsi que leur accès à l’éducation et à la formation.

Le projet scientifique du Grhapes a pour objet la société inclusive conçue comme un espace hétérogène offrant plusieurs manières de « prendre part » et de « se sentir appartenir » à la société. Influencée notamment par les disability studies, cette approche considère que la diversité sociale est source d’enrichissement collectif. Interrogeant l’aptitude de la société inclusive à reconnaître la diversité des profils éducatifs, il s’intéresse pour ce faire aux systèmes éducatifs.

Dans cette perspective, le handicap et les besoins particuliers sont en partie liés à l’inaptitude relative d’un système à reconnaître sa propre hétérogénéité. La notion de société inclusive suppose donc ici une vision holistique rendue possible par l’interdisciplinarité, laquelle interdisciplinarité est articulée à des méthodologies offrant une vision diachronique d’une part, et une vision synchronique d’autre part.

La Chaire UNESCO a, elle, pour ambition de devenir un pôle scientifique de référence national et international, et se propose d’accompagner les entreprises, les citoyens et les pouvoirs publics dans leurs réflexions sur l’utilisation des outils inclusifs, et de contribuer à la mise en place de ces outils, notamment pour les personnes en situation de handicap, ceci bénéficiant à terme à l’ensemble de la société. Ce programme de recherche transversal repose sur une pluralité de disciplines, d’outils méthodologiques et numériques innovants, et sur les expertises qui en découlent, notamment celles de l’INSHEA en matière de handicap et d’école inclusive.

Ainsi,

Les travaux de cette chaire ont débuté en 2020, elle a été officiellement labellisée par l’UNESCO en 2021. Elle est constituée d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs en Sciences humaines et sociales et en Informatique, et développe ses recherches sur le territoire national et à l’international avec de nombreux chercheurs, institutions et universités partenaires. Cette chaire s'inscrit dans la démarche d’une éducation inclusive de qualité pour tous telle que promue notamment par l’UNESCO et l’UNICEF.

En cohérence avec ces perspectives, le séminaire international de recherche mensuel du Grhapes, « Les Jeudis du Grhapes » a choisi pour son cycle 2021-2023 la thématique de la Chaire UNESCO : « Handicap, Éducation et Numérique ».

Programme

30 mars 2023

  • Raija Pirttimaa L'élaboration de programmes scolaires pour les élèves avec polyhandicap en Finlande 

Raija Pirttimaa, est maîtresse de conférences en éducation spécialisée à la faculté d'éducation et de psychologie de l'université de Jyväskylä, en Finlande, et professeure adjointe à l'université d'Helsinki. Elle a également été professeure invitée à l'université d'Addis-Abeba, où elle a participé à des projets conjoints sur la formation à l'éducation inclusive des enseignants. Ses recherches portent sur les disabilities studies et l'éducation. Elle s'intéresse particulièrement à l'enseignement à destination des élèves avec polyhandicap et à la formation des enseignants.

Résumé : Les élèves avec polyhandicap ont été le dernier groupe d'élèves à être admis à l'école en Finlande. Pendant près de cent ans, ces enfants ont été tenus à l'écart de l'enseignement car on considérait qu'ils n'en tiraient pas de bénéfice. En 1997, ils ont finalement été acceptés dans le système scolaire. Avant cela, les chercheurs, les enseignants et les associations de personnes en situation de handicap coopéraient au niveau national pour préparer un programme de développement adapté à ces enfants. Une étude datant de 2010 a montré qu'un programme scolaire adapté aux jeunes enfants avait été utilisé de manière intensive pour les jeunes avec polyhandicap. Cette étude a également révélé que, parmi toutes les méthodes pédagogiques utilisées, les plus populaires étaient l'enrichissement de l'environnement et la stimulation sensorielle, ainsi que les méthodes basées sur l'analyse appliquée du comportement. Ma présentation s'appuie sur des entretiens (menés au cours des années 2019-2021) avec une centaine d'enseignants spécialisés. Lorsqu'ils travaillent avec leurs élèves avec polyhandicap, ces enseignants utilisent le programme scolaire de développement susmentionné, qui est complètement différent du programme national finlandais basé sur les disciplines scolaires. Les enseignants spécialisés ont été interrogés sur la manière dont ils utilisent, évaluent et justifient le programme, et sur la manière dont ils le développeraient. Les résultats sont discutés au regard de la perspective de l'éducation inclusive.

  • Sonia Garcia et Cécilia Fétiveau, Enseigner à des élèves avec polyhandicap : des programmes français aux situations d'apprentissages en unité d'enseignement

Sonia Garcia et Cécilia Fétiveau sont enseignantes spécialisées et font partie du collectif Polyhandicap 93

Résumé : Les enseignants doivent s'appuyer sur les programmes scolaires institutionnels. Néanmoins, en France, les programmes existants s'adaptent peu aux élèves en situation de handicap et encore moins en situation de polyhandicap, pourtant ils sont de plus en plus scolarisés en Unités d'Enseignement. En effet, les compétences visées par les programmes sont bien souvent inaccessibles pour nos élèves et non adaptées à leurs compétences cognitives, motrices, sensorielles... Des réflexions, des travaux locaux, mais non harmonisés d'un point de vue institutionnel, ont été mis en place par endroit. Notre intervention aura pour but de présenter les réflexions de notre groupe de travail. Ce groupe nous permet de réfléchir sur des adaptations pédagogiques permettant aux jeunes polyhandicapés de travailler sur des compétences ciblées et donc de répondre aux besoins de nos élèves. Notre propos s'articulera sur des exemples de nos pratiques de classe et sur les adaptations pédagogiques mises en place pour les élèves que nous scolarisons.

6 avril 2023 : « Recherches psycho-sociales en oncologie pédiatrique »

  • Florence Labrell, Les inquiétudes parentales en cas de cancer pédiatrique : caractérisation et mesure

Bio : Florence Labrell est professeure en psychologie du développement, psychologue et qualifiée en Sciences de l’Education. Elle est enseignante-chercheure à l’INSHEA, membre associée au Grhapes et rattachée au CESP (Centre d’épidémiologie et santé des populations). Ses recherches portent sur le développement dans des contextes typiques et de vulnérabilité, notamment en cas de lésions cérébrales acquises affectant la cognition et les apprentissages. Le rôle de l’environnement, parental et scolaire, dans le cancer du cancer pédiatrique, est l’une de ses thématiques d’étude actuelle.

Résumé : La présentation ciblera d’une part le vécu parental des atteintes pédiatriques graves de type cancer, notamment en termes de stress, qui a été évalué et caractérisé au cours d’une recherche menée sur des parents d’enfants atteints de tumeurs cérébrales (étude SPELECA, financement Cancéropole IDF).

D’autre part, les sources de ce stress seront évoquées non seulement en termes d’émotions mais aussi d’incertitudes quant au devenir scolaire des enfants cérébrolésés. La question du partenariat (ou de la collaboration) avec les enseignants et de sa difficile mise en oeuvre sera ici évoquée (étude SCOTUCE, thèse de Marine Erba).

  • Claude-Julie Bourque, PhD, Penser les interactions collaboratives de manière horizontale : approches innovantes en enseignement, en clinique et en recherche

Bio : Claude Julie Bourque est sociologue et détient un Ph.D. en éducation. Elle est professeure-chercheure au département de pédiatrie de la faculté de médecine à l’Université de Montréal et dirige plusieurs projets de recherche-intervention en pédiatrie au CHU Sainte-Justine à Montréal. La plupart de ses travaux touchent les dimensions éthiques et pédagogiques des pratiques aux niveaux clinique et organisationnel.

Résumé : La recherche collaborative dans son sens le plus large englobe plusieurs types de designs incluant la recherche multi ou interdisciplinaire, la recherche participative, les pratiques partenariales et l’intégration de non scientifiques aux équipes de recherche (p. exemple, des cliniciens non chercheurs, des patients-ressources, des intervenants du secteur social et communautaire, etc.). Au cours des dernières années, un effort particulier a été investi dans certains projets scientifiques pour renforcir les interactions horizontales dans la recherche d’un certain équilibre des rapports de force dans des projets collaboratifs. Trois exemples de projets récents ou en cours en oncologie pédiatrique permettent de réfléchir aux avantages, aux enjeux et aux limites de l’horizontalité en recherche : l’intégration de patients-ressources à toutes les étapes d’un projet de recherche, le transfert des connaissances interprofessionnel et interdisciplinaire, l’autonomisation relative d’une communauté de pratique au sein d’un réseau de collaboration en recherche.

13 avril 2023 : « Littérature de jeunesse et accessibilité »

  • Agnès Piquard-Kipffer,  Littérature de jeunesse en maternelle, l’album numérique pour favoriser l’expression et la compréhension

Bio : Agnès Piquard-Kipffer est Maître de Conférences en Sciences de l’Éducation, elle est docteure Linguistique et Chercheure au Laboratoire Grhapes (EA 7287)

Résumé : Après un aperçu de différentes approches de la littérature de jeunesse en maternelle, ciblant plus particulièrement le racontage d’histoires, nous présenterons le projet de recherche appliquée Handicom, qui a permis l’élaboration de prototypes d’albums numériques et l’identification de dix critères privilégiant la multimodalité avec un avatar raconteur. Dans un second temps, nous examinerons la méthodologie ainsi que l’analyse de plusieurs dispositifs d’utilisation en classe de l’un de ces albums numériques, avec un travail mené à la fois en expression et en compréhension orales, au service de la compréhension des histoires. 

  • Caroline Barbot-Bouzit, Des albums adaptés pour élèves avec trouble neuro-développemental ... ou une littérature jeunesse accessible pour tous ? 

Bio : Caroline Barbot-Bouzit est enseignante spécialisée, formatrice à l'INSHEA, membre associé au Grhapes. Titulaire d’un master en arts, certifiée RYE (recherche sur le yoga dans l'éducation), elle travaille sur des projets de recherche portant sur les apprentissages et la socialisation des élèves à besoins spécifiques, les activités physiques adaptées et les interactions homme-machine.

Résumé : Cette présentation vise à repérer les besoins spécifiques ainsi que les principales démarches pédagogiques permettant d’offrir une littérature de jeunesse accessible, qui contourne les difficultés langagières des élèves avec troubles neurodéveloppementaux. Il s’agira d’identifier les objectifs clés pour l’apprenti lecteur à partir des apports du projet Handicom, pour les mettre en perspective avec les usages de l’album à l’école primaire. Ensuite, nous verrons comment le processus du racontage implique l’enfant à la fois dans l’élaboration de son langage et dans les apprentissages premiers, dans une approche théorique et didactique de la littérature jeunesse. Nous dégagerons les potentialités de cette approche pour dessiner les contours d’une littérature jeunesse accessible au plus grand nombre.

Informations pratiques

Ce séminaire se déroulera de 14h à 16h en présentiel (à l’INSHEA) et en distanciel (via zoom).

Interprétariat LSF.

Les conférences seront suivies par un échange avec l’auditoire.

Responsables scientifiques

  • Isabelle Queval, PU-Directrice du Grhapes, responsable de la Chaire Handicap, Éducation et Numérique
  • Frédéric Dupré
  • Florence Labrell
  • Sabine Zorn

Lieux

  • 58-60 avenue des Landes
    Suresnes, France (92)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • jeudi 30 mars 2023
  • jeudi 06 avril 2023
  • jeudi 13 avril 2023

Mots-clés

  • handicap, éducation, numérique, inclusion

Contacts

  • Anca Nicolas
    courriel : anca [dot] nicolas [at] inshea [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Azmina MODJIZERAZA
    courriel : azmina [dot] modjizeraza [at] inshea [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Handicap, éducation et numérique », Séminaire, Calenda, Publié le vendredi 17 mars 2023, https://doi.org/10.58079/1asp

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