Inicio« Tales of the City » d’Armistead Maupin : chroniques d’une expérience transmédia ?

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Armistead Maupin’s “Tales of the City”: Tales of a Transmedia Experience?

« Tales of the City » d’Armistead Maupin : chroniques d’une expérience transmédia ?

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Publicado el martes 28 de marzo de 2023

Resumen

Si le succès populaire de l’œuvre, tant par le biais des articles et des livres que de leurs adaptations variées, n’est plus à prouver, on peut se demander pourquoi le microcosme de Tales of the City a fait l’objet d’un nombre aussi limité de travaux universitaires. Ce colloque vise à comprendre les enjeux de cette série de nature multiple, qu’ils soient journalistiques, littéraires, télévisuels, sociologiques, documentaires ou encore militants.

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17/18 novembre 2023

En présence de l'auteur pour une conférence publique le 17 novembre à 17h

Argumentaire

Serait-il trop osé de qualifier Armistead Maupin de Zola queer du XXe siècle ? Est-ce que Tales of the City / Les Chroniques de San Francisco, qui se déclinent depuis 46 ans du feuilleton journalistique quotidien aux séries télévisées en passant par le roman et la comédie musicale, ne seraient pas comparables, dans une certaine mesure, à la grande fresque familiale des Rougon-Macquart supposés personnifier l’époque ? Déjà comparé à Trollope ou Dickens et à la tradition littéraire victorienne en raison de son choix du format sériel (Warhol, 1999), Maupin pourrait également être rapproché d’Emile Zola pour leur travail commun de feuilletonistes et du fait que Tales of the City couvre l’histoire d’une famille dont le destin est mêlé à la grande Histoire – une famille certes non biologique mais logique, construite, choisie par affinité et par amour, comme le souligne l’auteur. Les chroniques de cette communauté de cœur réunissant des gays, des lesbiennes, des personnes transgenres ainsi qu’hétérosexuelles s’écrivent au fur et à mesure des évolutions de l’Amérique, comme une comédie de mœurs ancrée dans l’esprit et les problématiques du temps. A la croisée de bien des genres littéraires, Tales of the City tient du conte, du roman d’apprentissage, des écrits picaresques, du récit de voyage et offre de nombreuses intrigues policières, le tout enrobé d’une bonne dose d’humour (Brousse, 1996). Bien que l’œuvre de Maupin ne soit pas considérée comme de la littérature « sérieuse » (Klein-Scholz, 2017), elle n’en demeure pas moins un monument de la culture populaire construit sous différents formats et par le biais de médias complémentaires.

Cette aventure transmédia commence en 1976 avec la parution de chroniques journalières de huit-cents mots dans le San Francisco Chronicle et se poursuit par la publication en 1978 du premier roman adapté des articles remaniés ; ce double support perdure jusqu’en 1987 avec cinq romans, un dernier qui n’est pas tiré d’articles venant s’ajouter en 1989. La première série de six romans (Tales of the City, More Tales of the City, Further Tales of the City, Babycakes, Significant Others, Sure of You) est adaptée en 1993 en une série télévisée de seize épisodes répartis en trois saisons, co-production américano-britannique portée par Channel 4 et PBS. À cette première période de l’œuvre, succède une deuxième vague de trois romans (Michael Tolliver Lives, Mary Ann in Autumn, The Days of Anna Madrigal), publiés entre 2007 et 2014. En 2011, une comédie musicale voit le jour à l’American Conservatory Theater de San Francisco, s’inspirant des trois premiers volumes de la saga, tandis qu’en 2013 la BBC propose une adaptation radiophonique. La dernière extension en date est la mini-série Netflix, sortie en 2019 et basée sur Mary Ann in Autumn. Même si, connaissant Maupin, un rebondissement n’est jamais à exclure, on peut considérer l’ensemble de l’œuvre achevée puisqu’Anna Madrigal, la matriarche transgenre de cette dynastie non-conventionnelle, s’éteint dans les livres comme à l’écran, ce qui renforce l’importance d’étudier une œuvre composée de multiples séries arrivées à leur terme.

La déclinaison protéiforme de la saga lui permet de séduire plusieurs types de lectorat (journalistique, romanesque) ainsi que des spectateurs et spectatrices découvrant ou redécouvrant l’univers de Maupin par le biais de l’audiovisuel à différentes époques. Les livres amènent aux adaptations, les adaptations ramènent aux livres. Tous les supports concourent à guider le néophyte vers une meilleure compréhension de la culture LGBTQIA+, se proposant de familiariser avec celle-ci un public hétérosexuel, libéral ou conservateur (Kellerman, 2016). Maupin cherche à démythifier les représentations de l’homosexualité, en la rendant moins effrayante ou scandaleuse, voire en la peignant comme ennuyeuse (Maupin, 1987). En utilisant à l’écrit le format sériel, qui se répète ensuite à l’écran, il souhaite habituer son lectorat à l’inconnu, donner à voir la diversité des identités sexuelles et changer les idées préconçues sur ce qui est sexuellement et socialement normal, en défiant avec irrévérence et fantaisie les codes hétéronormés (Warhol, 1999). Revendiquée comme une œuvre inclusive par son créateur (« I was covering everybody ; it was gay and straight, young and old », Maupin, 2011), Tales of the City soulève la question de la rencontre et de l’acceptation de la communauté LGBTQIA+ par la société dite traditionnelle. En outre, Maupin s’illustre aussi par son audace d’incorporer le sujet du sida à son épopée san-franciscaine, sans parler à demi-mots, et ce, afin d’éveiller une prise de conscience sur les débuts de l’épidémie et son évolution, et d’éduquer la population sur un syndrome dont les effets se font sentir au niveau collectif comme individuel (Warhol, Klein-Scholz).

Si le succès populaire de l’œuvre, tant par le biais des articles et des livres que de leurs adaptations variées, n’est plus à prouver, on peut se demander pourquoi le microcosme de Tales of the City a fait l’objet d’un nombre aussi limité de travaux universitaires. Ce colloque vise à comprendre les enjeux de cette série de nature multiple, qu’ils soient journalistiques, littéraires, télévisuels, sociologiques, documentaires ou encore militants. Il conviendra de s’interroger, entre autres sujets, sur la question des genres et héritages littéraires, les narrations sérielles, l’adaptation, la multiplication des supports narratifs, la construction et l’évolution des personnages dans un contexte de création aussi large, la compréhension générationnelle de la saga, les représentations des minorités, l’engagement, la dimension pédagogique ou encore la visée politique d’une telle œuvre, le rôle de Maupin comme porte-parole plus ou moins efficace de la communauté LGBTQIA+, la portée de Tales of the City dans la culture mainstream et dans la culture LGBTQIA+, la réception américaine et internationale de cette fresque, l’impact de la culture de fan sur la longévité de l’œuvre.

Modalités de contribution

Les propositions (en anglais ou en français) d’une longueur maximale de 300 mots et courte notice bio-bibliographique sont à envoyer à clementine.tholas@sorbonne-nouvelle.fr, dennis.tredy@sorbonne-nouvelle.fr, alietteventejoux@protonmail.com, 

avant le 16 avril 2023.

Organisation

Université Sorbonne Nouvelle (CREW & PRISMES)

Avec l’aide de : La Cité des Ecritures/ USN, Université Paris Cité (LARCA), Le Mans Université (3LAM), Université Paris-Est Créteil(Imager), Université de Caen (ERIBIA)

Comité d’organisation 

  • Clémentine Tholas,
  • Dennis Tredy,
  • Aliette Ventéjoux

Comité scientifique

  • Charles Joseph (Le Mans Université),
  • Ronan Ludot Vlasak (Université Sorbonne Nouvelle),
  • Guillaume Marche (Université Paris-Est Créteil),
  • Sébastien Mignot (Université de Caen),
  • Karen Ritzenhoff (Central Connecticut State University),
  • Clémentine Tholas (Université Sorbonne Nouvelle),
  • Dennis Tredy (Université Sorbonne Nouvelle),
  • Aliette Ventéjoux (Université Jean Monnet)

Bibliographie

Becker, Ron. Gay TV and Straight America. New Brunswick: Rutgers University Press, 2006.

Bram, Christopher, and La Rochère Cécile de. Anges batailleurs: les écrivains gay en Amérique, de Tennessee Williams à Armistead Maupin. Paris: Grasset, 2013. 

Brousse, Françoise. “Armistead Maupin, mémorialiste.” Revue française d’études américaines 68.1 (1996): 29–39.

Browning, Jimmy D. “Something to Remember Me By: Maupin’s Tales of the City Novels as Artifacts in Contemporary Gay Folk Culture.” New York folklore 19.1-2 (1993): 71–87.

Canaday, Margot, Straight State: Sexuality and Citizenship in Twentieth Century America, Princeton, NJ: Princeton University Press, 2009.

Caughie,John, Khun, Annette.  The Sexual Subject: a Screen Reader in Sexuality. London New York: Routledge, 1992.

Dyer, Richard. The Culture of Queers. New York: Routledge, 1993.

Gale, Patrick. Armistead Maupin. Bath, England: Absolute Press, 1999.

Kellerman, Robert. “Goodbye, Barbary Lane: The Passage of Time in the Recent Novels of Armistead Maupin.” Journal of American culture, 39.1 (2016): 41–54

Klein-Scholz, Christelle. “A Diachronic Analysis of the Language of AIDS in Armistead Maupin’s Tales of the City.” ASp 71 (2017): 179–171.

Maupin, Armistead. “A Talk with Armistead Maupin”, with Tom Spain. Publishers Weekly 231.11 (1987): 53-54.

Maupin, Armistead. “This Week: Tales of the City”, KQED, May, 2011.https://www.youtube.com/watch?v=9Ks-zvIiUO0&ab_channel=KQED (retrieved on October 20th, 2022)

Russo, Vito. The Celluloid Closet: Homosexuality in the Movies. New York: Harper and Row, 1987.

Warhol, Robyn R. “Making ‘Gay’ and ‘Lesbian’ into Household Words: How Serial Form Works in Armistead Maupin’s ‘Tales of the City.’” Contemporary literature 40.3 (1999): 378–

Lugares

  • Campus Nation, 8 avenue de Saint Mandé
    París, Francia (75012)

Formato del evento

Evento en presencial


Fecha(s)

  • domingo 16 de abril de 2023

Palabras claves

  • Armistead Maupin, littérature, série, adaptation, LGBTQIA+, études américaines

Fuente de la información

  • Clémentine Tholas
    courriel : clementine [dot] tholas [at] sorbonne-nouvelle [dot] fr

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« « Tales of the City » d’Armistead Maupin : chroniques d’une expérience transmédia ? », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el martes 28 de marzo de 2023, https://doi.org/10.58079/1au2

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