AccueilLes pratiques transnationales émancipatrices. Expériences du long XXe siècle au prisme du « paradigme espéranto »

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le jeudi 30 mars 2023

Résumé

L’atelier jeunes chercheurs Sociétés transnationales et sociabilités nouvelles s’inscrit dans le cycle de trois workshops (2021-2023) consacré aux pratiques transnationales émancipatrices et organisés successivement à Berlin, Bonn et Paris. Ce troisième atelier, qui se déroulera du 5 au 7 juillet au Campus Condorcet à Paris-Aubervilliers, est consacré aux expériences innovantes de constitution de réseaux informels, de pratiques de mobilité et d’échanges internationaux. L’atelier est ouvert aux niveaux master, doctorat et post-doctorat de tous les établissements universitaires, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales.

Annonce

Présentation générale du cycle d'ateliers

Berlin, Bonn, Paris, 2021-2023

À partir de la fin du XIXe siècle, les échanges internationaux s’intensifient. Alors que les revendications nationales se renforcent avec la multiplication des États-nations, on voit apparaître des organisations interétatiques de niveau mondial. L’usage d'une poignée de langues dominantes se généralise parmi les élites. Cependant les organisations internationales qui visent à moderniser et à standardiser le monde se structurent toujours à partir du niveau national. Dans le même temps, émergent de nombreux mouvements issus de mobilisations citoyennes ou militantes, qui se sont engagés sur une autre voie des relations entre des peuples de langues et de nationalités différentes. Ils ne partent pas de « l’unité nation » et visent avant tout à renforcer des échanges directs et promouvoir l’action collective transnationale. Le « paradigme espéranto » intervient ici. À l’exemple du mouvement pour l’établissement et la diffusion d’une langue de communication internationale « neutre », nous nous intéressons à toute forme innovante et autonome d’association non contraignante entre des individus mettant en œuvre une action au-delà des frontières. En puisant des exemples dans différents domaines, nous chercherons à décrire et à caractériser ces expériences d'organisation décentralisée à l'échelle mondiale. L'objectif du cycle d'ateliers est de fournir un lieu d’échange et de réflexion commune sur ces formes spécifiques de mondialisation, issues de mécanismes de mobilisation citoyenne ou militante mais sans projet direct et immédiat de transformation politique. Il s’agit enfin de favoriser l’émergence de terrains de recherche nouveaux, de poser la question de la constitution des sources relatives aux mobilisations transnationales non institutionnalisées.

Trois workshops se succèdent depuis 2021 [Berlin], en 2022 [Bonn] et cet été à Paris (5-7 juillet).

À partir de la fin du XIXe siècle, les échanges internationaux s’intensifient. Alors que les revendications nationales se renforcent avec la multiplication des États-nations, on voit apparaître des formes de coordination internationale de niveau mondial. Des organisations interétatiques régissant les échanges sont créées. L’usage d'une poignée de langues dominantes se généralise parmi les élites, ce qui favorise le développement d’une sociabilité internationale s’exprimant notamment à travers les sociétés savantes et philanthropiques. Mais qu’il s’agisse de la première Internationale ouvrière en 1864 ou de la Chambre de commerce internationale en 1919, la mondialisation associative s’opère dans un cadre où des délégations nationales coopèrent et interagissent. Qu’elles émanent des États ou d'organisations de nature politique ou économique, les structures qui visent à moderniser et à standardiser le monde partent donc toujours d'une unité de base qui repose sur la nation.

Cependant, on observe l’émergence de nombreux mouvements issus de mécanismes de mobilisation citoyenne ou militante, qui se sont engagés sur une autre voie des relations entre des peuples de langues et de nationalités différentes : ne partant pas de « l’unité nation », sans projet direct et immédiat de transformation politique, ils renforcent les  échanges directs entre des citoyens partageant une même vision du monde. Ces mouvements ne reposent pas sur une théorie ou une structure associant les nations mais élaborent peu à peu des pratiques nouvelles de l’action collective transnationale. Opérant souvent dans des franges minoritaires de la société, leur contribution à l’établissement d’une sociabilité transnationale a été négligée par une histoire largement consacrée aux mouvements susceptibles d'entraîner les masses dans leur sillage. 

Workshop 2023 : Sociétés transnationales et sociabilités nouvelles

(5 au 7 juillet)

Sans attaches territoriales, les espérantistes créent rapidement leurs formes de mobilité propres. Leur sociabilité en réseaux souples et décentralisés donne lieu à de nouveaux modes de voyages. Les voyageurs espérantistes cherchent des expériences détachées des circuits standardisés, déplaçant le point de vue de l'ethnographe amateur. Cette inclination trouve aussi son expression collective dans des rencontres et congrès dont les villes d’accueil successives mettent en relation les lieux d’un espace symbolique. Dans cet esprit, loin des intérêts pécuniers de l’industrie touristique, les espérantistes ont établi dès 1974 leur système précurseur du couch surfing, grâce à la mise en place d’un Passeport Esperanto (Pasporta Servo) permettant de bénéficier d’un hébergement gratuit chez d’autres espérantistes. 

L’atelier a pour but de mettre en perspective les expériences innovantes de constitution de réseaux informels, de pratiques de mobilité et d’échanges internationaux avec celle très précoce des espérantistes. Dans cet esprit, les propositions analysant d’autres organisations, sociétés et réseaux sont vivement encouragées. 

Organisation et modalités pratiques

L’atelier est ouvert aux niveaux master, doctorat et post-doctorat de tous les établissements universitaires. Il est financé par l'Université franco-allemande (UFA/DFH) et coorganisé par le Centre Marc Bloch (Berlin), le Centre Alexandre Koyré (Campus Condorcet), l'Université de Bonn et l'Université de Saint Andrews. Les langues de travail (sans traduction) seront le français, l’allemand, l’anglais et l’espéranto. Les propositions (maximum 200 mots accompagnées d’un court CV de 2 pages) peuvent prendre différentes formes, d’un court état de travaux sur une recherche de master ou une thèse jusqu’à un exposé de recherche plus détaillé. Elles seront évaluées par le comité scientifique du programme "Pratiques transnationales émancipatrices".

Les propositions sont à adresser à pascal.dubourg@cnrs.fr

avant le 14 avril 2023.

Comité de sélection

  • Pascal Dubourg Glatigny, CNRS, Centre Alexandre Koyré
  • Denis Eckert, CNRS, Centre Marc Bloch, Berlin
  • Bernhard Struck, Université Saint Andrews
  • Martin Aust, Université de Bonn
  • Marcel Koschek, Université de Bonn

Lieux

  • Campus Condorcet, Bâtiment EHESS - 2 Cours des Humanités
    Aubervilliers, France (93300)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • vendredi 14 avril 2023

Mots-clés

  • espéranto, transnational

Contacts

  • Pascal Dubourg Glatigny
    courriel : pascal [dot] dubourg [at] cnrs [dot] fr

Source de l'information

  • Denis Eckert
    courriel : eckert [at] parisgeo [dot] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les pratiques transnationales émancipatrices. Expériences du long XXe siècle au prisme du « paradigme espéranto » », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 30 mars 2023, https://doi.org/10.58079/1au3

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