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Matrimoines et patrimonialisations expérimentales de la « nature » en ville
Patrimoines minoritaires #3
Publié le jeudi 30 mars 2023
Résumé
Le matrimoine permettra ici d’aborder les patrimonialisations des minorités « genrées », mais aussi dans un sens beaucoup plus large, « un patrimoine territorialisé, ancré, qui conserve sa valeur d’existence mais » qui a « aussi une valeur d’usage » (Gravari-Barbas, 2014). De même, les expériences « minoritaires », « quotidiennes » et/ou contestataires, de patrimonialisation de la « nature » en ville seront abordées, à la fois dans des villes occidentales et dans des villes non occidentales, non seulement comme un type de patrimoine (ou d’infra-patrimoine), dont l’opposition au patrimoine « culturel » doit être dépassée, mais comme un questionnement transversal du paradigme patrimonial contemporain.
Annonce
Le réseau LIEU, le laboratoire AMUP, le laboratoire SAGE ainsi qu'IFRA Nigéria ont le plaisir de vous inviter à la 3e journée du colloque itinerant 2022-23 : Patrimoines minoritaires #3 . Matrimoines et patrimonialisations expérimentales de la « nature » en ville.
Argumentaire
Cette troisième journée d’étude, inscrite dans le cadre des études patrimoniales critiques, se situe dans le cadre d’un cycle de recherches interdisciplinaire consacré aux « Patrimonialisations « minoritaires » : enjeux épistémologiques, terrains et questions émergentes » (RESEAU LIEU, AMUP- ENSAS, SAGE-Université de Strasbourg, IFRA-Nigeria) (2022-2024). Au sein du paradigme de « l’omnipatrimonialisation fragile » (M. Gravari-Barbas, 2014) se développent des patrimonialisations fondamentalement plurielles et de plus en plus diversifiées, tandis que les typologies susceptibles de faire patrimoine se démultiplient. Cependant, toutes les patrimonialisations n’ont pas le même statut social ni ne bénéficient de la même reconnaissance. Ce cycle propose de déplacer la focale de l’ère du « tout patrimoine » d’apparence faussement consensuelle (M. Gravari- Barbas, V. Veschambre, 2003), « au-delà du consensus patrimonial » (J. Bondaz, C. Isnart, A. Leblon, 2012), et d’interroger la notion de patrimonialisations « minoritaires » (B. Morovich, 2022). Cette notion est issue d’un transfert au champ patrimonial de la notion de « groupe minoritaire », ou plutôt de relation entre un groupe dominant et des minoritaires, développée par la sociologue Colette Guillaumin (1985). En interrogeant le patrimoine par des processus minoritaires ou inachevés, nous évoquerons aussi les notions d’arène patrimoniale (Roth, 2003 ; Givre, 2012) ou d’arène culturelle (Morovich, 2021) afin de les mettre à l’épreuve de contextes de bouleversement urbain, politique, social et désormais sanitaire. Ces arènes se développent notamment en ville, où la culture et le patrimoine sont confrontés à la métropolisation, traduction urbaine de la nouvelle étape de mondialisation (Djament-Tran et San Marco, 2014).
Les deux premières journées d’études ont mis en évidence deux thématiques patrimoniales émergentes auxquelles sera consacrée la troisième : les matrimoines et la patrimonialisation de la “nature” en ville.
C’est dans le cadre de l’examen des collections ethnologiques au prisme critique des subaltern studies, évoquées lors de la deuxième journées d’études, que l’anthropologue Ellen Hertz (2002) a réactualisé le terme médiéval de matrimoine (biens hérités de la mère), dans le but de repenser notre patrimoine en termes féministes et d’engendrer de nouveaux régimes patrimoniaux. Parallèlement, Aurore Evain (2001, 2006) a mis en évidence le matrimoine théâtral. Les questions environnementales contemporaines conduisent parallèlement à repenser la patrimonialisation de la « nature » et/ou du paysage, historiquement construite par le paradigme naturaliste sensible en lien avec des processus d’artialisation (Roger, 1997), ce qui nous amènera à revenir sur le rôle des artistes dans les patrimonialisations « minoritaires ».
Le matrimoine permettra ici d’aborder les patrimonialisations des minorités « genrées », mais aussi dans un sens beaucoup plus large, « un patrimoine territorialisé, ancré, qui conserve sa valeur d’existence mais » qui a « aussi une valeur d’usage » (Gravari-Barbas, 2014). De même, les expériences « minoritaires », « quotidiennes » et/ou contestataires, de patrimonialisation de la « nature » en ville seront abordées, à la fois dans des villes occidentales et dans des villes non occidentales, non seulement comme un type de patrimoine (ou d’infra-patrimoine (Guitard, 2021)), dont l’opposition au patrimoine « culturel » doit être dépassée, mais comme un questionnement transversal du paradigme patrimonial contemporain. Marqué par les tendances à la patrimonialisation du vivant (Micoud, 2000) et par les défis de l’entrée dans « l’anthropocène » (Bonneuil, Fressoz, 2013) ou le « capitalocène » (Bonneuil, 2017), ce dernier tend à « organiquement intégrer les grands défis environnementaux dans la vie » des habitants (Gravari-Barbas, 2014).
Participation
ENSA Paris la Villette | Site Ardennes (23 rue des Ardennes, 75019 Paris, M. Ourcq, code d'accès 1965 #)
En mode hybride à cette adresse : https://paris-lavillette-archi.webex.com/paris-lavillette-archi-fr/j.php?MTID=m987984bcd129b2129790e779d8af0437
ID : 2734 474 1597
Mot de passe: Lieu2023
Coordination
- Barbara Morovich (AMUP et Ifra-Nigéria, membre du Réseau LIEU
- Géraldine Djament (UMR SAGE, associée à l’EIREST)
Argumentaire
Cette troisième journée d’étude, inscrite dans le cadre des études patrimoniales critiques, se situe dans le cadre d’un cycle de recherches interdisciplinaire consacré aux « Patrimonialisations « minoritaires » : enjeux épistémologiques, terrains et questions émergentes » (RESEAU LIEU, AMUP- ENSAS, SAGE-Université de Strasbourg, IFRA-Nigeria) (2022-2024). Au sein du paradigme de « l’omnipatrimonialisation fragile » (M. Gravari-Barbas, 2014) se développent des patrimonialisations fondamentalement plurielles et de plus en plus diversifiées, tandis que les typologies susceptibles de faire patrimoine se démultiplient. Cependant, toutes les patrimonialisations n’ont pas le même statut social ni ne bénéficient de la même reconnaissance. Ce cycle propose de déplacer la focale de l’ère du « tout patrimoine » d’apparence faussement consensuelle (M. Gravari- Barbas, V. Veschambre, 2003), « au-delà du consensus patrimonial » (J. Bondaz, C. Isnart, A. Leblon, 2012), et d’interroger la notion de patrimonialisations « minoritaires » (B. Morovich, 2022). Cette notion est issue d’un transfert au champ patrimonial de la notion de « groupe minoritaire », ou plutôt de relation entre un groupe dominant et des minoritaires, développée par la sociologue Colette Guillaumin (1985). En interrogeant le patrimoine par des processus minoritaires ou inachevés, nous évoquerons aussi les notions d’arène patrimoniale (Roth, 2003 ; Givre, 2012) ou d’arène culturelle (Morovich, 2021) afin de les mettre à l’épreuve de contextes de bouleversement urbain, politique, social et désormais sanitaire. Ces arènes se développent notamment en ville, où la culture et le patrimoine sont confrontés à la métropolisation, traduction urbaine de la nouvelle étape de mondialisation (Djament-Tran et San Marco, 2014).
Les deux premières journées d’études ont mis en évidence deux thématiques patrimoniales émergentes auxquelles sera consacrée la troisième : les matrimoines et la patrimonialisation de la “nature” en ville.
C’est dans le cadre de l’examen des collections ethnologiques au prisme critique des subaltern studies, évoquées lors de la deuxième journées d’études, que l’anthropologue Ellen Hertz (2002) a réactualisé le terme médiéval de matrimoine (biens hérités de la mère), dans le but de repenser notre patrimoine en termes féministes et d’engendrer de nouveaux régimes patrimoniaux. Parallèlement, Aurore Evain (2001, 2006) a mis en évidence le matrimoine théâtral. Les questions environnementales contemporaines conduisent parallèlement à repenser la patrimonialisation de la « nature » et/ou du paysage, historiquement construite par le paradigme naturaliste sensible en lien avec des processus d’artialisation (Roger, 1997), ce qui nous amènera à revenir sur le rôle des artistes dans les patrimonialisations « minoritaires ».
Le matrimoine permettra ici d’aborder les patrimonialisations des minorités « genrées », mais aussi dans un sens beaucoup plus large, « un patrimoine territorialisé, ancré, qui conserve sa valeur d’existence mais » qui a « aussi une valeur d’usage » (Gravari-Barbas, 2014). De même, les expériences « minoritaires », « quotidiennes » et/ou contestataires, de patrimonialisation de la « nature » en ville seront abordées, à la fois dans des villes occidentales et dans des villes non occidentales, non seulement comme un type de patrimoine (ou d’infra-patrimoine (Guitard, 2021)), dont l’opposition au patrimoine « culturel » doit être dépassée, mais comme un questionnement transversal du paradigme patrimonial contemporain. Marqué par les tendances à la patrimonialisation du vivant (Micoud, 2000) et par les défis de l’entrée dans « l’anthropocène » (Bonneuil, Fressoz, 2013) ou le « capitalocène » (Bonneuil, 2017), ce dernier tend à « organiquement intégrer les grands défis environnementaux dans la vie » des habitants (Gravari-Barbas, 2014).
Programme
- 9h : accueil
- 9h15 : Ouverture : Alessia de Biase (UMR LAVUE, LAA, responsable du réseau LIEU)
- 9h30-45 : Introduction : Barbara Morovich (en visioconférence), Géraldine Djament
Session 1 : Expérimentations de patrimonalisation de la « nature » en ville
Discutant : Jean-Marc Besse (Géographie-Cités, EHGO)
- 9h45-10h15 : Emilie Guitard (PRODIG, IFRA Nigéria), Sébastien Jacquot (EIREST), Marie Morelle (EVS) : Les relations infrapatrimoniales à Ibadan (Nigeria) et à Yaoundé (Cameroun). Identification à partir des usages et savoirs autour du végétal
10h15-10h30 : Pause
10h30-12h : Table ronde : Jardins et mobilisations
- Ivan Fouquet (architecte) et Viviane Griveau Genest (Jardinière de la JAD) : Des terres urbaines comme patrimoine à sauver ? Récit et éclairages sur la lutte des jardins ouvriers à Aubervilliers
- Victoria Sachsé (Coordinatrice MetroForum, chercheuse associée à TVES (ULille) et LinCs (Unistra)) : La patrimonialisation comme forme d’appropriation et de légitimation de l’occupation de l’espace public, le cas du jardin partagé Tre Fontane à Rome.
- Isabelle Madesclaire (professeur d’urbanisme retraitée, référente de la Commission Reille) et Daniel Lelièvre (architecte) : Le site du Couvent Reille, pour une éthique de la nature et du patrimoine à Paris.
12h-12h20 : Discussion
12h20-14h : Pause déjeuner
Après-midi
Une expérience de matrimoine architectural et de patrimonalisation de « nature en ville » : la maladrerie (Aubervilliers)
Discutante : Sabrina Bresson (ENSA Paris Val de Seine, CRH-LAVUE)
- 14h-14h30 : Projection du film de Flavie Pinatel (réalisatrice, ENSA Paris-la Villette) : les chants de la Maladrerie
- 14h30-14h50 : Flavie Pinatel : La Maladrerie : un état d’âme
- 14h50-15h05 : Discussion
15h05-15h20 : pause
Session 2 : matrimoines
Discutante : Géraldine Djament (université de Strasbourg, UMR SAGE, associée à l’EIREST)
- 15h20-16h : Saskia Cousin (SOPHIAPOL, université de Nanterre, en visioconférence) : Des matrimoines, un point de vue situé
16h-17h30 : Table-ronde :
- Marie Guerini (secrétaire générale de l’Association HF Ile de France. Egalité Hommes-Femmes dans les Arts et la Culture, depuis 2016 la coordinatrice des Journées du Matrimoine) : Du militantisme féministe aux Journées du Matrimoine
- Rossella Gotti (architecte, co-fondatrice de l'association MéMO) : Femmes architectes et Matrimoine.
- Michel Rautenberg (Centre Max Weber) : Le patrimoine des femmes/par les femmes : une autre version de l'histoire et du patrimoine du Centre culturel de Goutelas (Loire)
17h30-17h50 : discussion
17h50-18h10 : Alessia de Biase, Barbara Morovich, Géraldine Djament. Conclusion provisoire et perspectives des 3 journées d’études
Catégories
- Études urbaines (Catégorie principale)
- Sociétés > Ethnologie, anthropologie > Anthropologie sociale
- Sociétés > Géographie > Géographie urbaine
- Esprit et Langage > Représentations > Patrimoine
- Sociétés > Histoire > Histoire des femmes
- Sociétés > Géographie > Géographie : politique, culture et représentation
- Sociétés > Géographie > Nature, paysage et environnement
Lieux
- M. Ourcq, code d'accès 1965 # - ENSA Paris la Villette | Site Ardennes: 23 rue des Ardennes
Paris, France (75019)
Format de l'événement
Événement hybride sur site et en ligne
Dates
- lundi 03 avril 2023
Fichiers attachés
Mots-clés
- patrimonialisation
Contacts
- Géraldine Djament
courriel : djament [at] unitra [dot] fr
Source de l'information
- Géraldine Djament
courriel : djament [at] unitra [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Matrimoines et patrimonialisations expérimentales de la « nature » en ville », Journée d'étude, Calenda, Publié le jeudi 30 mars 2023, https://doi.org/10.58079/1awl