Announcement
Université de Poitiers (France), Maison des Sciences de l'Homme et de la Société, Campus Condorcet, Paris-Aubervilliers
18-20 mars (Poitiers) ; 21-22 mars (Paris)
Argumentaire
Les liens et les processus de médiation entre Cuba et une grande partie de l'Europe au cours du XXe siècle n'ont pas fait l'objet d'une analyse détaillée, en bonne partie car ils ont été éclipsés par les dynamiques de la Guerre froide et la longue histoire des influences exercées sur l'île tant par les États-Unis que par l'Union soviétique (URSS).
Bien que l'historiographie ait abordé certains aspects des rapports entre Cuba et l'Europe avant et après 1959 - année de l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro - les vicissitudes politiques et l'importance géostratégique de Cuba au cours de la période de confrontation Est-Ouest ont conduit les chercheurs à se concentrer principalement sur les relations entre l’île et les grandes puissances et, dans une moindre mesure, avec les pays socialistes d'Europe de l'Est. A l'exception notable de l’ouvrage The Fractured Blockade: West European-Cuban Relations During the Revolution, coordonné par Alistair Hennessy et George Lambie, publié au début des années 1990, les travaux visant à présenter une vision d'ensemble des relations cubano-européennes sont peu nombreux (y compris ceux intégrant les territoires colonisés par les puissances européennes). Cette absence contraste pourtant avec l'importance que ces liens politiques, économiques et culturels ont pu avoir pour Cuba avec un certain nombre de pays européens, la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, notamment, puis, à partir de 1960, avec les pays d’Europe de l'Est.
Nous nous proposons d'examiner ces « rapports oubliés » ou trop peu étudiés sur une période historique étendue qui, contrairement à l'écrasante majorité des travaux sur Cuba, ne divise pas la chronologie entre un avant et un après la victoire castriste de 1959. Ce cadre chronologique étendu a pour objectif de nous permettre de mettre en lumière les continuités et les ruptures des liens entre Cuba et l'Europe avant et après le renversement du dictateur Fulgencio Batista, nous incitant à réfléchir sur le « caractère fondateur » de la rupture de l’année 1959.
S’inscrivant dans le sillage d’un précédent colloque centré sur les relations entre Cuba et la France, qui s’est tenu à Poitiers en mars 2022, le colloque « A l’ombre des grandes puissances ? Revisiter les rapports entre Cuba et l'Europe au XXème siècle » de mars 2024 vise à combler ces lacunes historiographiques et propose de se centrer sur trois axes, à considérer comme non exclusifs :
Les circulations culturelles
Par-delà la « matérialité » d'une circulation permettant de relier deux espaces géographiques et culturels distincts, nous souhaitons insister dans ce colloque sur les aspects symboliques découlant des interactions réciproques entre Cuba et l'Europe. En ce sens, ce colloque s'intéressera à la fois au déplacement physique des objets qui déterminent une relation et au « schéma narratif » (François Hartog) qui découle de cette circulation. En effet, les objets qui contribuent à l'interaction entre deux espaces territoriaux et culturels (livre traduit, produit commercial, œuvre picturale, revues révolutionnaires, photographie, maquette, exposition, film, etc.) donnent lieu à une réception active par la société d'accueil et génèrent une représentation, un regard particulier sur la société émettrice. Sans négliger l'importance de décrire les modalités de ce transfert culturel, nous souhaitons avant tout interroger les effets de la rencontre avec « l’Autre » résultant d'une circulation donnée ainsi que le croisement des sensibilités et des imaginaires entre deux sphères (Sylvain Venayre). Ce colloque vise non seulement à identifier les produits essentiels des « circulations culturelles » qui ont façonné les relations entre Cuba et l'Europe occidentale, mais également à mettre en lumière les projets qui ont pu sous-tendre ce mouvement ainsi que les effets inattendus d'une circulation donnée. Le colloque encourage la recherche sur la nature et la dimension des matériaux ou des idées transférés ainsi que les analyses de la manière dont les particularités des contextes culturels et politiques - cubains ou européens – ont médiatisé le processus de réception des influences réciproques.
Les médiateurs et médiatrices
Dans le cadre des études sur les « transferts culturels » (Michel Espagne), certains spécialistes ont mis en évidence le rôle joué par certains personnages clés - les médiateurs et les médiatrices - dans l'articulation de la relation entre deux pôles géographiques et culturels. Les représentations qu'une société développe à l'égard d'une réalité étrangère sont conditionnées par le travail créatif d'un médiateur (traducteur ou traductrice, diplomate, peintre, homme ou femme de lettres, universitaire, activiste politique, athlète, etc.). Les personnes engagées dans les « circulations culturelles » évoquées « extraient » une partie d'une réalité et la transfèrent à un milieu récepteur, contribuant ainsi à la diffusion d'une image singulière et conditionnée de la réalité explorée. Le colloque accueillera des études de cas visant à illustrer les mécanismes à travers lesquels ces médiateurs ont accompagné la transmission d'influences ou d'imaginaires dans « l'espace cubain-ouest-européen », impliquant une intégration « resémantisée » de l'objet transféré dans le contexte d'accueil. Le colloque entend donner de l’espace aux contributions qui interrogent le rôle de ces médiateurs dans la formation des représentations de « l'altérité » dans un territoire donné. Nous souhaitons encourager les contributions portant à la fois sur le rôle de médiateurs célèbres mais également sur l'influence de figures moins connues mais qui, par un travail plus discret (traducteur ou traductrice, interprète, journaliste, professeur de langue, etc.), ont façonné les interactions réciproques et les images qui en découlent.
Relations bilatérales
Enfin, nous encourageons également les travaux plus « classiques » sur les relations politiques, diplomatiques et commerciales entre Cuba et les pays d'Europe, notamment d’Europe occidentale. Alors que la vision dominante de la politique étrangère de Cuba insiste sur la façon dont le pays est passé d'une phase de domination étatsunienne (1898-1959) à l'hégémonie soviétique (de 1960-1961 jusqu'à la fin de la Guerre froide), nous tendons à penser que ce schéma simplificateur passe sous silence l'influence importante - politique, économique, culturelle - que l'Europe occidentale a exercée sur Cuba tout au long du XXe siècle. On songera ainsi au rôle de la culture francophone et de la culture espagnole péninsulaire, largement présentes au cours de la période républicaine, avant 1959. Pour nombre de Cubains et de Cubaines, ces cultures européennes offraient une alternative à la présence dominante de l'influence américaine. Par ailleurs, les pays européens ne sont pas restés indifférents aux événements qui se sont déroulés à Cuba, notamment après la Révolution castriste. Dans certains cas, les puissances européennes ont ajusté leurs politiques internationales à mesure que Cuba acquérait une importance géopolitique centrale à l'époque de la Guerre froide. Les documents diplomatiques produits par les ambassades occidentales à Cuba, qui peuvent être consultés dans les archives des différents ministères des Affaires étrangères, de même que les archives de l'OTAN à Bruxelles attestent de l’importance stratégique de l’île pour l’Europe, notamment à partir de 1961, lorsque Fidel Castro décrète le caractère socialiste de la révolution et s’engage dans une alliance durable avec l'URSS. L'embargo commercial étatsunien, décrété à partir de 1960, ne fait ainsi pas l'unanimité dans le bloc occidental. Des pays comme la Belgique, la France et le Royaume-Uni s'écartent de la politique d'ostracisme de la Maison Blanche, développant un échange commercial intense avec Cuba au cours des années 1960. Il ne s’agit que de quelques exemples des rapports interétatiques entre Cuba et l'Europe qui ont pu être délaissés par l'historiographie et que ce colloque entend mettre en lumière.
Modalités de contribution
Les propositions de communication, en anglais, espagnol ou français (2 500 signes, espaces compris) ainsi qu’un bref CV pourront être envoyés à l'adresse électronique suivante (rafael.pedemonte@univ-poitiers.fr)
avant le 10 octobre 2023.
Comité organisateur
- Fatiha Idmhand (Université de Poitiers)
- Rafael Pedemonte (Université de Poitiers)
- Jean-Baptiste Thomas (École polytechnique, IP Paris)
Comité scientifique
- Françoise Moulin-Civil (CY Cergy Paris Université, France)
- Jessica Stites Mor (University of British Columbia, Canada)
- Romy Sánchez (CNRS-Université de Lille (IRhiS), France)
- Servando Valdés (Instituto de Historia, Cuba)
University of Poitiers (France), Maison des Sciences de l’Homme et de la Société – Condorcet Campus, Paris-Aubervilliers (France)
Dates: March 18-20 (Poitiers); March 21-22 (Paris)
Argument
Relations and mediation processes between Cuba and Europe during the 20th century have not been the subject of detailed historiographical analysis. European-Cuban ties have often been overshadowed by the Cold War dynamics and the long history of external influences exerted on the island by the United States and the Soviet Union after 1959.
Although historians have addressed some aspects of the relationships between Cuba and Europe before and after 1959 – the year Fidel Castro came to power –, the geostrategic importance of Cuba during the Cold War has led most scholars to focus primarily on relations with the superpowers and, although to a lesser extent, with the socialist countries of Eastern Europe. Except for the book The Fractured Blockade: West European-Cuban Relations During the Revolution, edited by Alistair Hennessy and George Lambie and published in the early 1990s, there are virtually no publications that provide an overview of Cuban-European relations (including the oversea European colonies). These limitations contrast with the actual relevance of Cuban-European ties (particularly with France, England, Italy, Spain, Germany and, from 1960, with Eastern Europe), in the political, economic, and cultural fields.
We aim at exploring these “forgotten” and poorly investigated relationships during a long-term historical period that (20th century) that, unlike most works on Cuban history, does not divide our chronology before and after Castro’s rise to power (1959). This expanded chronological framework should allow us to discern possible continuities and ruptures, thereby encouraging us to assess the “founding character” of 1959.
The international conference “In the shadow of the superpowers? Revisiting the relations between Cuba and Europe (20th century)” will enrich the contributions of a previous conference focused only on French-Cuban relations (Poitiers, March 30-31, 2022). It aims at overcoming the historiographical limitations, on the basis of three main (although not exclusive) lines of research:
Cultural circulations
Beyond the physical component of a process of circulation that links two geographical and cultural areas, we wish to highlight the symbolic aspects of Cuba-Europe interactions. We encourage proposals focused on both the physical movement of objects and in the “narrative scheme” (François Hartog) that emerges because of a circulation process. The objects that shape the interaction between two geographic and cultural spaces (translated books, commercial product, paintings, revolutionary magazines, photography, exhibitions, films) result in an active reception by the host society and produce a representation, a particular imagery of the issuing society. Without dismissing the importance of describing the “materiality” of the cultural transfer, we want above all to question the effects of the encounter with the “otherness”, as well as the crossing of sensibilities and imaginaries (Sylvain Venayre). The conference will not only seek to identify the main products of the “cultural circulations” but also wishes to unveil the projects that underlie this movement, as well as the unexpected effects of a given circulation. Therefore, we encourage researchers to work on the nature and the scope of transferred materials and ideas, as well as on the way in which each cultural and political contexts – Cuban or European – mediate the reception of reciprocal influences.
Mediators
Within the framework of “cultural transfers” studies (Michel Espagne), some scholars have highlighted the key role played by certain figures – mediators – in articulating the relationships between two geographical and cultural spaces. Representations of a society regarding a foreign reality are sometimes determined by the creative work of a mediator (translator, diplomat, painter, writer, political activist, researcher, athlete). People who take part in “cultural circulations” are able to “extract” a portion of a specific reality and transfer it to another setting, thus contributing to the dissemination of a specific and conditioned image of the explored society. We invite researchers to explore the mechanics through which these mediators have accompanied the transmission of influences or imaginaries in the “Cuban-European space”, inducing a “readjusted” integration and reception in the host context. We welcome contributions that seek to assess the role of these mediators in shaping the representations of an “otherness”. We encourage works on the role of renowned mediators and on the influence of lesser-known figures, women and men who have not been in the forefront but who, through a more “discreet” action (a translator, interpreter, press correspondent, language teacher) have shaped interactions and the images that emerge.
Bilateral relationships
Finally, we also encourage more traditional works on political, diplomatic, and commercial relations between Cuba and Western Europe. Although the prevailing vision of Cuba’s foreign policy tends to present the island’s international history as an evolution from a phase of US control (1898-1959) to Soviet hegemony (from 1960-1961 until the end of the Cold War), we believe that this picture simplifies the history of Cuba’s international relations, overlooking the influence that Western Europe has exercised in Cuba throughout the 20th century. For instance, French and Spanish cultures had a large presence in pre-1959 Cuba and, for many Cubans, offered an alternative to the dominant American influence. Moreover, European countries did not remain indifferent to the Cuban events, especially after the revolution. The wide range of diplomatic sources produced by Western European embassies in Cuba (as well as the NATO archives, located in Brussels), highlights the strategic importance of the Caribbean island, in particular since 1961, when Fidel Castro proclaimed the socialist character of the revolution and embarked on a lasting alliance with the USSR. The US trade embargo, decreed in 1960, was not unanimously welcomed by the Western bloc, and countries such as Belgium, France, and the United Kingdom distanced themselves from the White House policy against Cuba, developing commercial ties with Havana in the 1960s. These are only some few examples of the Cuban-European inter-state relations that have been overshadowed by historiography and that we hope to bring out during our conference.
Submission guidelines
Proposals in English, French or Spanish (2,500 characters including spaces), as well as a short CV, can be sent to the following email address (rafael.pedemonte@univ-poitiers.fr)
before October 10, 2023.
Organizing Committee
- Fatiha Idmhand (Université de Poitiers)
- Rafael Pedemonte (Université de Poitiers)
- Jean-Baptiste Thomas (École polytechnique, IP Paris)
Scientific Committee
- Françoise Moulin-Civil (CY Cergy Paris Université, France)
- Jessica Stites Mor (University of British Columbia, Canada)
- Romy Sánchez (CNRS-Université de Lille (IRhiS), France)
- Servando Valdés (Instituto de Historia, Cuba)
Universidad de Poitiers (Francia), Maison des Sciences de l'Homme et de la Société, Campus Condorcet, París-Aubervilliers
Fechas: 18-20 marzo (Poitiers); 21-22 marzo (París)
Argumentos
Las vinculaciones y procesos de mediación entre Cuba y gran parte de Europa durante el siglo XX no han sido objeto de un análisis minucioso, al ser eclipsados por las dinámicas de la Guerra Fría y, sobre todo, por la larga historia de influencias ejercidas sobre la isla tanto por Estados Unidos (EE.UU.) como por la Unión Soviética (URSS).
Si bien la historiografía ha abordado algunos aspectos de la relación entre Cuba y Europa antes y después de 1959 – año de la llegada al poder de Fidel Castro –, los avatares políticos y la importancia geoestratégica de Cuba en tiempos de confrontación Este-Oeste han llevado a los estudiosos a enfocarse prioritariamente en las relaciones con las grandes potencias y, aunque en menor medida, con los países socialistas de Europa del Este. Con excepción del libro The Fractured Blockade: West European-Cuban Relations During the Revolution, editado por Alistair Hennessy y George Lambie, publicado a comienzos de la década de 1990, pocos han sido los esfuerzos intelectuales por brindar una visión general de las relaciones cubano-europeas (incluidos los territorios colonizados por las potencias europeas). Esta carencia contrasta con la relevancia que estos lazos tuvieron para el país caribeño (en particular con Francia, Inglaterra, Italia, España, Alemania y, por cierto, a partir de 1960, con los países de Europa de Este), en los ámbitos políticos, económicos y culturales.
Proponemos examinar estas relaciones “olvidadas” o muy poco estudiadas durante un lapso histórico prolongado que, a diferencia de la abrumadora mayoría de los trabajos sobre Cuba, no divida nuestra cronología entre un antes y un después del triunfo castrista (1959). Este marco cronológico ampliado debiera permitirnos discernir las posibles continuidades y rupturas de las vinculaciones entre Cuba y Europa antes y después de la caída de Fulgencio Batista, incitándonos a reflexionar sobre el “carácter fundador” de la ruptura de 1959.
Nuestro coloquio “¿A la sombra de las grandes potencias? Revisitar las relaciones entre Cuba y Europa (siglo XX)” viene a complementar los aportes de un encuentro anterior enfocado en las relaciones entre Cuba y Francia (Poitiers, 30-31 de marzo 2022) y se propone subsanar las limitaciones historiográficas evocadas, concentrándose en tres ejes privilegiados (aunque no excluyentes):
Circulaciones culturales
Más allá de la “materialidad” de una circulación que permite vincular dos espacios geográficos y culturales distintos, quisiéramos insistir en este coloquio sobre los aspectos simbólicos que derivan de las interacciones recíprocas entre Cuba y Europa. En ese sentido, este coloquio se interesará tanto en el desplazamiento físico de objetos que determinan una relación, como en el “esquema narrativo” (François Hartog) que surge a raíz de esta circulación. En efecto, los objetos que contribuyen a la interacción entre dos espacios territoriales y culturales (libro traducido, producto comercial, obra pictórica, revistas revolucionarias, fotografía, maqueta, exposición, filme, etc.) dan lugar a una recepción activa por parte de la sociedad de acogida y generan una representación, una mirada particular sobre la sociedad emisora. Sin descartar la importancia de la descripción de las formas en que se da esta transferencia cultural, deseamos sobre todo cuestionar los efectos del encuentro con “un otro” resultante de una determinada circulación, y el cruce de sensibilidades e imaginarios entre dos esferas (Sylvain Venayre). Este coloquio aspira no solo a identificar los productos esenciales de las “circulaciones culturales” que moldearon las relaciones entre Cuba y Europa Occidental, sino que busca igualmente desvelar los proyectos que subyacen a este movimiento, así como los efectos inesperados de una determinada circulación. Estimulamos, por ende, investigaciones sobre la naturaleza y dimensión de los materiales o ideas transferidos, así como análisis de la manera en que las particularidades de los contextos culturales y políticos – cubanos o europeos – median en el proceso de recepción de influencias recíprocas.
Mediadores
En el marco de los estudios sobre “transferencias culturales” (Michel Espagne), algunos especialistas han subrayado el rol que juegan ciertas figuras claves – los mediadores – en la articulación de la relación entre dos polos geográficos y culturales. Las representaciones que desarrolla una sociedad respecto a una realidad extranjera están condicionadas por la labor creativa de un mediador/a (traductor/a, diplomático/a, pintor/a, escritor/a, militante político, investigador/a, deportista, etc.). Las personas que participaban en las “circulaciones culturales” de las que hemos hablado “extraen” parte de una realidad y la transfieren a un entorno receptor, contribuyendo así a la difusión de una imagen singular y condicionada de la realidad explorada. Se esperan estudios de casos que ilustren los mecánicos a través de los cuales estos mediadores han acompañado la transmisión de influencias o imaginarios en el “espacio cubano-europeo”, induciendo una integración “re-semantizada” del objeto transferido en el contexto de acogida. Acogeremos contribuciones que se interroguen sobre el rol de estos mediadores en la conformación de las representaciones de una “alteridad” en un territorio dado. Queremos incitar trabajos tanto sobre el papel de mediadores célebre como sobre la influencia de figuras menos conocidas, mujeres y hombres que no han ocupado la primera plana pero que a través de una labor más discreta (un traductor/a, intérprete, corresponsal de prensa, profesor/a de idiomas, etc.) han dado forma a las interacciones recíprocas y a las imágenes que hacen emerger.
Relaciones bilaterales
Por último, alentamos también trabajos más “clásicos” sobre relaciones políticas, diplomáticas y comerciales entre Cuba y los países de Europa Occidental. Si bien la visión preponderante de la política exterior de Cuba ha tendido a señalar que el país pasó de una fase de dominación estadounidense (1898-1959) a una hegemonía soviética (desde 1960-1961 hasta el final de la Guerra Fría), pensamos que este esquema simplificador tiende a pasar por alto la relevante influencia – política, económica, cultural – que Europa Occidental ha ejercido en Cuba a lo largo del siglo XX. Por ejemplo, las culturas francesa y española tuvieron una amplia presencia en la Cuba republicana de antes de 1959 y, para muchos, ofrecieron una alternativa a la presencia dominante de la influencia norteamericana. De la misma manera, los países europeos no permanecieron indiferentes a los sucesos que se desarrollaban en Cuba, sobre todo a partir de la revolución castrista, y en algunos casos ajustaron sus políticas internacionales en la medida en que Cuba adquiría una significación geopolítica crucial en tiempos de la Guerra Fría. Los abundantes documentos diplomáticos producidos por las embajadas occidentales en Cuba, consultables en los archivos de los ministerios de relaciones exteriores (así como los archivos de la OTAN, ubicados en Bruselas), dan cuenta de la relevancia estratégica de la isla de Caribe, en particular desde 1961, cuando Fidel Castro declara el carácter socialista de la revolución y se embarca en una alianza duradera con la URSS. El embargo comercial estadounidense, decretado a partir de 1960, no generó una unanimidad en el bloque occidental y países como Bélgica, Francia y el Reino Unido se apartaron de la política de ostracismo de la Casa Blanca, desarrollando un intenso intercambio comercial en la década de 1960. Estos son solo ejemplos de las relaciones inter-estatales Cuba-Europa que han sido notoriamente eclipsadas por la historiografía y que este coloquio espera poder poner de relieve.
Modalidades de proposiciones de ponencias
Las propuestas en español, francés o inglés (2.500 caracteres espacios incluidos), así como un CV corto, pueden ser enviadas a la dirección electrónica siguiente (rafael.pedemonte@univ-poitiers.fr)
antes del 10 de octubre 2023.
Comité organizador
- Fatiha Idmhand (Université de Poitiers)
- Rafael Pedemonte (Université de Poitiers)
- Jean Baptiste Thomas (École polytechnique, París)
Comité científico
- Françoise Moulin-Civil (CY Cergy Paris Université, France)
- Jessica Stites Mor (University of British Columbia, Canada)
- Romy Sánchez (CNRS-Université de Lille (IRhiS), France)
- Servando Valdés (Instituto de Historia, Cuba)