HomeLe réchauffement climatique vu d’Afrique : discours et représentations au carrefour des disciplines
Published on Friday, April 21, 2023
Summary
Le Département des sciences du langage et de la communication (DSLC) de l’UFR Communication milieu et société de l’université Alassane Ouattara (Bouaké) organise un colloque qui propose d’interroger, depuis l’Afrique, les discours et les représentations qui environnent la question du réchauffement climatique dans une démarche pluridisciplinaire et à travers une diversité d’acteurs. Il aura pour objectif de mettre à plat l’abondante littérature que soulève le réchauffement climatique. Porté par des débats publics approfondis et éclairés, ce colloque doit permettre de faire émerger une idée africaine du réchauffement climatique, de mobiliser diverses intelligences dans la recherche de solutions pour le combattre, ainsi que de penser le développement durable et intégral de l’Afrique.
Announcement
Argumentaire
Depuis le Sommet de la terre de Rio (1992) sous l’égide de l’ONU, les États ont reconnu l’existence d’un changement climatique d’origine humaine, et se sont engagés à y remédier dans le cadre d’une convention internationale. Selon Blanchard et Soustras (2022) : « Prenant acte de la nature globale et interdépendante de la planète, les nations rassemblées dans le cadre du sommet ont défini les bases d’un développement durable et adopté une série de principes sur les orientations futures en matière de développement. Ces principes reconnaissent les droits des peuples au développement et soulignent leurs responsabilités vis-à-vis de la sauvegarde de l’environnement. » Derrière ces priorités mondiales et les engagements internationaux apparaît en filigrane un sombre tableau des impacts du changement climatique. En effet, selon Sciama (2010) : « Le réchauffement climatique provoqué par notre consommation forcenée d’énergie fossile (pétrole et charbon) et désormais inévitable provoquera des bouleversements à l’échelle planétaire : catastrophes naturelles plus fréquentes, difficultés accrues pour disposer d’eau potable, adaptation constante de l’agriculture, extension de nombreuses maladies ou biodiversité appauvrie. » Mais, alors que les preuves du réchauffement climatique ont été reconnues par les académies nationales des sciences de tous les principaux pays industrialisés, de nombreux auteurs parmi lesquels Gardner (1998), Diethelm et Mckee (2009) Goertzel (2010) remettent en cause le paradigme dominant des climatologues et évoquent sans réserve des possibilités d’un complot scientifique mondial. Mais comme le soutiennent les anthropologues, à chaque fois qu’il y a eu des phénomènes d’envergure dans l’Histoire, elles se sont accompagnées d’une profusion de théories du complot. Ainsi, celui du déni du réchauffement climatique laisse surgir plusieurs théories dont les principales sont :
- Fausse donnée scientifique : (Hamilton, 2002 ; Coleman, 2007 ; Uscinski, Douglas et Lewandowsky, 2017, etc). Les tenants de cette ligne affirment que les chercheurs ont truqué les données de leurs publications de recherche et supprimé leurs critiques afin de recevoir plus de financement.
- Processus d’examen par les pairs corrompu : (Seitz, 1996). Pour cet auteur, le processus d’examen par les pairs des articles en science du climat a été corrompu par les scientifiques chargés des évaluations.
- Gouvernance mondiale : (James Inhofe, 2003 ; William M. Gray,2006 ; Martin Durkin, 2007 ; Maurice Newman, 2015). Pour eux, le réchauffement climatique est un canular émanant des Nations-Unies dont le but est d’exercer une influence politique, d’essayer d’introduire un gouvernement mondial et de contrôler les gens.
- Néolibéraux : Uscinski, Douglas et Lewandowsky (2017), David Wallace-Wells, (2021). Cette ligne pose le changement climatique comme un canular perpétré par des radicaux de gauche pour saper les souverainetés.
- Escroquerie verte : (Douglas et Sutton R M, 2015). Ces deux auteurs arguent que porté par l’âpreté du gain et les calculs économiques, le lobby de l’énergie verte qui a investi dans des entreprises d’énergie renouvelable soudoient les climatologues.
- Une affaire chinoise : (Donald Trump, 2010, 2012, 2016). Selon l’ancien président américain : « le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre la fabrication américaine non compétitive », (Trump, 2016).
- Promotion de l’énergie nucléaire : Tenue par The Great Global Warming Swindle, cette ligne avance que : « la menace du réchauffement climatique est une tentative de promotion de l’énergie nucléaire ».
De ce qui précède, il est évident que dans l’arène du réchauffement climatique se construisent, circulent et se déconstruisent des représentations qui peuvent avoir une influence sur les comportements des citoyens du monde. Vidal et al (2006, p. 19) définissent les représentations comme étant : « un univers d’opinions et de croyances produit par un ensemble de personnes en interaction qui forment, ne serait-ce que pour l’objet à propos duquel ils échangent, un groupe. » En résonnance avec ces auteurs, Assia (2021) écrit que : « les représentations correspondent à une image qu’un être humain se fait d’un objet du monde, et elles sont de ce fait tributaires de plusieurs facteurs inhérents à l’individu et au groupe dans lequel elles se construisent. » Ces auteurs confortent notre posture, puisqu’ils laissent penser que les représentations peuvent relever davantage du lieu commun que des idées d’experts solidement ancrés dans des domaines respectifs. Il est alors possible que prenant uniquement en compte les discours venus d’ailleurs, l’idée que se font les Africains du rechauffement climatique peut ne pas être fidèle à sa réalité. Face au flot de représentations que véhiculent les auteurs évoqués ici, certains Africains pourraient les considérer comme des vérités incontestables. Dans une telle logique, le florilège relatif au réchauffement climatique proposé par des personnalités toutes étrangères au continent et ayant des compétences, responsabilités et attitudes différentes peut avoir une influence beaucoup trop importante en Afrique. Pourtant, dans le contexte du réchauffement climatique, l’Afrique fait exception. En effet, selon Mekouar (2017, p. 60) : « La singularité de l’Afrique au regard du dérèglement climatique est notoire : sa vulnérabilité est inversement proportionnelle à sa responsabilité. D’un côté, sa contribution au réchauffement global restant marginale, son empreinte climatique est modeste : environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). De l’autre, les conséquences néfastes du réchauffement planétaire sur l’Afrique sont redoutables, le continent étant plus gravement touché que les autres régions du monde. Ainsi, parmi les dix pays les plus durement affectés, sept sont africains »
Poursuivant, ce même auteur évoque une double équation relativement au continent africain : « Pour atteindre ces objectifs imbriqués, les défis à relever sont immenses.(…) Les contraintes d’environnement et de développement risquent de s’intensifier avec le doublement prévu de la population africaine d’ici à 205020, accentuant l’empreinte écologique et exacerbant la vulnérabilité climatique du continent. D’où la nécessité de concilier quête du développement durable et lutte contre le dérèglement climatique », (Mekouar, op. cit, p.68).
Si l’ensemble de son propos tend à déresponsabiliser le continent, face au phénomène climatique, à ses conséquences et à la particularité africaine, il ouvre des perspectives de prises de parole en Afrique. Au regard des esquisses de réponses attendues, il apert de mobiliser les intelligences locales autour du continent présenté comme étant le plus exposé et vulnérable face à ce nouveau fléau planétaire. Il paraît alors évident qu’il existe des voix en Afrique qui ne souhaitent pas penser, évoquer ce sujet sous l’unique prisme occidental dominé par les tenants du dérèglement climatique et leurs dissidents. C’est tirant les enseignements sur les événements observés et les challenges qui se profilent à l’horizon que le Département des Sciences du Langage et de la Communication de l’université Alassane Ouattara (Bouaké) organise le colloque « Le réchauffement climatique vu d’Afrique : discours et représentations au carrefour des disciplines. » Il s’inscrit dans la dynamique de toutes ces réflexions multisectorielles et pluridisciplinaires qui accompagnent l’Afrique face au réchauffement climatique loin des discours et représentations exogènes.
Les axes de réflexion
Axe 1 : Réchauffement climatique, gouvernance politique, gouvernance verte et générations futures
Axe 2 : Réchauffement climatique, discours médiatiques, savoirs et engagement scientifique
Axe 3 : Réchauffement climatique, actions climatiques, développement humain et droits de l’homme
Axe 4 : Réchauffement climatique, sécurité (alimentaire, économique, énergétique, sanitaire) et relations internationales
Axe 5 : Réchauffement climatique, développement durable, gestion des ressources naturelles et RSE
Axe 6 : Réchauffement climatique, vie, survie des langues africaines et dynamiques linguistiques
Ces six axes, loin d’être exhaustifs, ne permettent que de donner un canevas aux différents participants, lesquels pourront orienter leur réflexion sous un angle différent de ce qui est proposé ici. Toutefois, ces contributions doivent viser à rendre compte de toutes les dynamiques qui accompagnent la question du réchauffement climatique en Afrique
Chronogramme
Lundi 11 avril 2023 : lancement du colloque
30 juin 2023 à minuit : date limite de soumission des propositions de résumés
31 juillet 2023 : notification du Comité scientifique aux auteurs
30 septembre 2023 : date limite d’envoi des textes complets des communications retenues
30 septembre 2023 au 15 novembre 2023 (délai de rigueur) : période de validation des inscriptions (paiement des frais de participation)
28, 29 et 30 novembre 2023 : déroulement du colloque
Modalités de participation :
Modalités de soumission des communications
Les contributeurs doivent soumettre un résumé en français ou en anglais qui sont les langues officielles du colloque. Le résumé comporte au maximum 300 caractères et doit être structuré de la façon suivante :
- Le titre de la communication.
- Le (s) nom (s) et prénom (s) de (s) (l’) auteur (s).
- Leur affiliation institutionnelle
- Leur (s) adresse (s) mail avec la mention (*) précédant le nom de l’auteur correspondant.
- Le contexte, les objectifs, les matériels et les méthodes utilisés, les résultats attendus et les mots-clés (5 au maximum) rangés par ordre alphabétique.
Les propositions de résumés se font exclusivement en ligne à l’adresse suivante : colloquedslc@gmail.com.
Elles seront instruites par le Comité scientifique et le Comité de lecture et de rédaction du colloque et les résultats notifiés aux auteurs. Les articles complets (7000 mots au maximum) doivent être présentés au format A4, en Times New Roman, police 12, interligne 1.15, avec des marges de 2.5 cm, et être envoyés au plus tard, le 1er novembre 2023. Les contributeurs sont invités à écrire avec exactitude leur nom et leurs prénoms ainsi que l’intitulé de leur contribution.
Frais de participation
Participation et/ou communication
Enseignants-chercheurs et chercheurs: 50 000 FCFA (77 €)
Docteurs : 30 000 (46 €)
Étudiants: 20 000 FCFA (31 €).
Autres (organismes, institutions spécialisées, ONG, etc.) : 100 000 FCFA (153€).
NB : Les co-auteurs sont tenus de s’acquitter séparément des frais de participation.
Paiement des frais de participation :
- Moneygram, Western Union et Ria pour les participants hors de Côte d’Ivoire
- Orange Money, MTN Money, Moov Money et Wave pour les participants nationaux à Mmes :
Lamah épouse Kagba Nina Roseline : + 225 07 47 51 50 80,
Amon Folou Imbie Anicette : + 225 07 07 92 40 39
Droits des participants
Les frais d’inscription comprennent : l’accès au colloque, Les pauses café, les pause-déjeuners, la documentation relative au colloque, le déjeuner de clôture et une attestation de communication ou de participation, selon le cas, et non les deux à la fois.
- La publication dans un ouvrage collectif des articles acceptés par le comité de sélection dans les actes du colloque, si évaluation positive du texte définitif moyennant une contribution exceptionnelle de 25.000 FCFA (39€).
NB : le Département des sciences du langage et de la communication ne peut prendre en charge ni les frais de transport, ni l’hébergement des communicants.
Comité d'organisation
Président : Pira Kouassi T. Frederic (maître-assistant)
1er vice-président : Koffi Kouakou Mathieu (maître de conférences)
Secrétariat permanent
Responsable : Dja Gokra André Junior (maître de conférences)
Premier responsable adjoint : Atsé Jean-Baptiste (maître-assistant)
Comité scientifique
Diabi Yahaya (professeur titulaire, professeur émérite, Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody)
Kouadio N’Guessan Jérémie (professeur titulaire, professeur émérite)
N’goran-Poamé Léa Marie-Laurence (professeur titulaire, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Abolou Roger Camille (professeur titulaire, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Bah Henri (professeur titulaire, Université Alassane Ouattara, Bouaké – Côte d’Ivoire)
Bony Yapo Joseph (Professeur Titulaire, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Kiyindou Alain (professeur titulaire, Université Bordeaux Montaigne)
Blé Raoul Germain (professeur titulaire, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Yao Kouassi Edmond Kouassi (professeur titulaire, Université Alassane Ouattara, Bouaké )
Kouamé Kouakou (professeur titulaire, Université Alassane Ouattara, Bouaké )
Kra Raymond (professeur titulaire, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Atchoua Julien (professeur titulaire, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Adou Yao Yves-Constant (professeur titulaire, Université Felix Houphouët-Boigny, Cocody)
Nassa Désiré Axel (professeur titulaire, Université Felix Houphouët-Boigny, Cocody)
Kamaté Banhouman André (professeur titulaire, Université Felix Houphouët-Boigny, Cocody)
Koffi Béné Jean-Claude (professeur titulaire, Université Jean Lorougnon Guédé, Dalao)
Bony Kotchi Yves (professeur titulaire, Université Jean Lorougnon Guédé, Daloa)
Bitty Eloi Anderson (maître de conférences, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Oulaï Jean-Claude (maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Boukary Oumarou (maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Koné Bassemori (maître de conférences, Université Felix Houphouet-Boigny, Cocody)
Baliman Regis Dimitri (maître de conférences, Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou)
Djengue Samuel (maître de conférences, Université Abomey-Calavi, Bénin)
Adjeran Mouffouataou (maître de conférences Université Abomey-Calavi, Bénin)
Assue Jean-Aimé (maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Koffi Yao Jean Julius (maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Bouaké)
Subjects
Places
- Campus I & II
Bouaké, Côte d'Ivoire (BP V 18 01)
Event format
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Friday, June 30, 2023
Attached files
Keywords
- afrique, réchauffement climatique, représentation, développement durable,
Contact(s)
- Kouassi Pira
courriel : pirafred2000 [at] yahoo [dot] fr - Djaha André Ouréga Junior Gokra
courriel : gokradja [at] yahoo [dot] fr - Bouaké DSLC
courriel : colloquedslc [at] gmail [dot] com
Information source
- K. T. Frederic Pira
courriel : pirafred2000 [at] yahoo [dot] fr
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« Le réchauffement climatique vu d’Afrique : discours et représentations au carrefour des disciplines », Call for papers, Calenda, Published on Friday, April 21, 2023, https://calenda.org/1066305