AccueilLecture critique de la participation en art dans l’espace public

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Lecture critique de la participation en art dans l’espace public

Enjeux socio-politiques, historiques et philosophiques

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Publié le jeudi 01 juin 2023

Résumé

Il y a sans conteste une injonction à la participation dans notre société contemporaine : partout maintenant la « participation » est louée et encouragée. Le champ de l’art contemporain ne fait pas figure d’exception dans ce paysage. L’espace urbain, dont nous pouvons dire schématiquement qu’il est à la fois perçu par les artistes comme un espace de contraintes et comme un espace des possibles, est l’un des lieux privilégiés pour mettre en œuvre la participation. L’ambition de ce colloque est de proposer une lecture généalogique et critique de la notion de participation en art dans l’espace public à travers trois grandes approches : une approche socio-politique (1), une approche historique (2) et, enfin, une approche à la croisée de la sociologie et de la philosophie (3).

Annonce

Argumentaire

Nous pouvons aujourd’hui faire le constat d’une omniprésence de la « participation », dans les discours et les pratiques, qu’ils relèvent des champs politique, social ou économique. On parle ainsi de démocratie participative, d’habitat participatif ou encore de budget participatif. Il y a sans conteste une injonction à la participation dans notre société contemporaine : partout maintenant la « participation » est louée et encouragée. Le champ de l’art contemporain ne fait pas figure d’exception dans ce paysage.

L’espace urbain, dont nous pouvons dire schématiquement qu’il est à la fois perçu par les artistes comme un espace de contraintes et comme un espace des possibles, est l’un des lieux privilégiés pour mettre en œuvre la participation. Analysé dans son versant défavorable, il apparaît comme un lieu dont le développement répond d’abord à des objectifs économiques et politiques qui contribuent à produire un espace uniforme et un lieu de ségrégation et de contrôle des individus. A contrario, analysé dans son versant favorable, l’espace urbain apparaît comme un lieu qui possède encore des espaces interstitiels, des aspérités, etc. et permet le développement d’une sociabilité riche. Ces deux perceptions sont rarement exclusives et in fine, les artistes s’attachent à contester et/ou à proposer des tentatives de transformation de cet espace et des relations qui s’y déroulent en usant de la « participation ».

Et, si cette participation n’est pas nouvelle - elle était en effet déjà mise en œuvre dans les avant-gardes et les néo-avant-gardes artistiques -, elle est actuellement différemment rejouée.

D’un côté, les avant-gardes ont principalement cherché la participation des spectateurs en usant du trouble ou de la violence pour susciter une réaction de surprise et de distanciation dont la finalité était une prise de conscience politique (collectif Untel et Grav, Allan Kaprow, Claes Oldenburg, Ken Dewey, Anthony Martin, Ramon Sender[1], etc.). Walter Benjamin affirmait ainsi à propos des avant-gardes que l’œuvre d’art, loin d’être un spectacle séduisant s’était faite projectile pour frapper les spectateurs[2].

D’un autre côté, l’art contemporain cherche la participation des spectateurs et spectatrices (habitant(e), citadin(e), etc.) en usant davantage de l’explication et de la sensibilisation pour les intégrer au processus même de création de l’œuvre. Il s’agit d’abord d’expérimenter in situ et in vivo des formes de vivre-ensemble (Kateřina Šedá, Tadashi Kawamata, Suzanne Lacy, Annice Jacoby, Chris Johnson[3], etc.)

À partir de cette hypothèse, l’ambition de ce colloque est de proposer une lecture généalogique et critique de la notion de participation en art à travers trois grandes approches : une approche socio-politique (1), une approche historique (2) et, enfin, une approche à la croisée de la sociologie et de la philosophie (3).

  1. À quels processus de subjectivations politiques la participation dans les œuvres d’art donne-t-elle lieu ? Et, dans quelle mesure cette participation se conforme-t-elle ou s’oppose-t-elle aux dispositifs participatifs institués, actuellement présent dans l’espace urbain ?
  2. Quelles sont les conséquences du déplacement de la participation – au cours du 20e siècle –, sur la portée artistique, sociale, politique des œuvres ?
  3. Comment les concepts d’espace public, de communauté, de collectif, etc., relatifs à des configurations sociales spécifiques (et dont les soubassements théoriques sont différents) sont-ils appréhendés par les artistes ? Les œuvres participent-elles d’un enrichissement de ces concepts ?

Modalités d’envoi des propositions

Le colloque est ouvert aux chercheur(e)s, doctorant(e)s, aux praticiens et praticiennes (artistes, urbanistes, architectes, etc.) et à tous les champs disciplinaires.

Les propositions de communication d’environ 500 mots avec une brève présentation de l’auteur(e) sont à envoyer à colloque.art.participation@gmail.com

avant le 10 septembre 2023

Merci d’indiquer l’approche dans laquelle s’inscrit la proposition.

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions : 10 septembre 2023

Date de réponse du comité scientifique : 25 septembre 2023

Date de la journée d’étude : mardi 28 et mercredi 29 novembre 2023

Comité d’organisation

  • Agnès Callu (CNRS/EHESS)
  • Clara Ruestchmann (EHESS)
  • Fanny Tsang (EHESS/Paris Nanterre)

Comité scientifique

  • Rémi Astruc (CY Cergy Paris Université)
  • Éliane Beaufils (Université Paris 8)
  • Agnès Callu (CNRS/EHESS)
  • Pierre-Antoine Chardel (IMT-BS/EHESS)
  • Octave Debary (Université Paris Cité)
  • Anne Monjaret (CNRS/EHESS)
  • Jean-Bernard Ouédraogo (CNRS/EHESS)

Notes

[1] A titre d’exemples :  Untel, Le Bonheur, pour vous qu'est-ce que c'est ?, Bordeaux, 1975 ; 350 m d'informations, rue de la Barre, Arles, 1976. GRAV, Une journée dans la rue, 1966. Allan Kaprow, Fluids, Pasadena, 1967. Claes Oldenburg, Autobodys, Los Angeles, 1963. Ken Dewey, Anthony Martin, Ramon Sender, City scale, San Francisco, 1963.

[2] Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique,

[3] À titre d’exemples : Kateřina Šedá, Mirror Hill, Tükőrhegy, Hongrie, 2010. Tadashi Kawamata, Collective Folies, Paris, 2013. Suzanne Lacy, Annice Jacoby, Chris Johnson, The roof is on fire, Oakland, 1993 – 1994.

Lieux

  • Centre des colloques - Campus Condorcet
    Aubervilliers, France (93)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • dimanche 10 septembre 2023

Fichiers attachés

Mots-clés

  • art, participation, espace urbain, espace public, communauté, commun

Contacts

  • Fanny Tsang
    courriel : fanny [dot] tsang [at] ehess [dot] fr

Source de l'information

  • Fanny Tsang
    courriel : fanny [dot] tsang [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Lecture critique de la participation en art dans l’espace public », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 01 juin 2023, https://doi.org/10.58079/1b9z

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