Cet appel à communication ambitionne de réinterroger l’éducation artistique et culturelle dans les contextualités africaines d’apparent effondrements surchargés de violences imaginales de nature globale. Les multiples recompositions sociétales survenues sur le continent, au cours du dernier quart du XX^e siècle, ont entraîné des mutations éducatives qui déroulent des solutions imaginatives glocalisées dans le domaine des arts et de la culture. Ces journées scientifiques accueilleront volontiers les communications autour de l’éducation artistique et culturelle ainsi que de l’éducation en lien avec les sciences de l’art.

Contexte

Dans le décret n° 2017-126 du 22 février 2017, l’importance de la recherche scientifique a été affirmée par la création, au rang des structures de l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), du Centre de Recherche sur les Arts et la Culture (CRAC) comprenant une école doctorale et quatre laboratoires de recherche. Cet environnement scientifique impulse une dynamique nouvelle dans les secteurs de la Culture et des Arts en Côte d’Ivoire. C’est aussi une exigence de gouvernance au regard de la qualité des offres de services, de formation et de recherche scientifique dont l’animation dans toutes les structures de l’INSAAC constitue une stratégie de développement culturel. Les présentes journées scientifiques de l’INSAAC, qui sont d’ailleurs à leur cinquième édition, entrent dans la mise en œuvre de la politique de la recherche scientifique de l’Institut. La thématique retenue cette année est : Culture et Éducation en Afrique : Repenser l’éducation artistique et culturelle.

Il s’agit de contribuer au sein de l’Institut à l’impulsion de la recherche scientifique sur l’éducation artistique et culturelle en Côte d’Ivoire. Il s’agit spécifiquement de :

• Décrire les systèmes éducatifs mis en œuvre dans le domaine des arts et de la culture ;
• Expliquer les processus éducatifs de mise en scène de l’identité culturelle ;
• Comparer les construits éducatifs dans le domaine des arts et de la culture selon les contrées régionales, nationales et locales ;
• Prédire des actions pédagogiques innovantes de l’éducation artistique et culturelle.

Argumentaire

La relation culture et éducation a bénéficié d’une attention particulière chez les anthropologues, les spécialistes en sciences de l’éducation et les institutions internationales dans les pays en développement.

Les institutions internationales comme l’UNESCO se sont préposées, à l’aide de conventions, de résolutions et de déclarations, d’offrir aux pays du sud des systèmes éducatifs qui prennent en compte les pratiques culturelles enfouies dans les axiologies sociétales et dans les mémoires collectives, la diversité culturelle aidant. Cette posture a occasionné l’irruption du concept d’éducation artistique et culturelle comme le moyen indiqué pour contenir la mondialisation de la culture et de l’éducation. Malheureusement, elle demeure gangrénée par la globalisation des impératifs pédagogiques et andragogiques.

Les anthropologues d’ailleurs enfoncent le clou en magnifiant la culture comme « la configuration des comportements appris et de leurs résultats, dont les éléments composants sont partagés et transmis par les membres d’une société donnée » (Ralph Linton,1945 : 33). Laquelle évoque la tradition qui est une forme d’immutabilité, d’analogie qui consacre l’identité culturelle. L’UNESCO (1982), dans un élan humaniste et philanthropique, renchérit :« La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».

Les spécialistes des sciences de l’éducation n’ont pas daigné à cerner la culture comme le viatique qui entérine les mécanismes d’acquisition du savoir, du savoir-être et du savoir-faire. Ces savoirs qui établissent chez les individus la compétence comme comportement qui organise et structure les connaissances, l’agissement comme performance qui extériorise la mémoire dans les situations et contextes.

Cet appel à communication ambitionne de réinterroger l’éducation artistique et culturelle dans les contextualités africaines d’apparent effondrements surchargés de violences imaginales de nature globale. Les multiples recompositions sociétales survenues sur le continent, au cours du dernier quart du XX^e siècle, ont entraîné des mutations éducatives qui déroulent des solutions imaginatives glocalisées dans le domaine des arts et de la culture. Au Congo, la musique-danse, la rumba, ravive les pratiques éducatives des jeunes. En Afrique du Sud, la danse zulu s’acquiert désormais dans les écoles publiques. Au Bénin et au Sénégal, les musées de civilisation sont de plus en plus fréquentés par les élèves. En Côte d’Ivoire, divers centres de formations artistiques et culturelles jouent des rôles bien définis selon qu’ils sont régionaux ou nationaux. Les centres régionaux mettent en place des dispositifs éducatifs selon la culture du terroir. Les centres nationaux déroulent des processus éducatifs en rapport avec le catalogue culturel.

De plus en plus, l’éducation artistique et culturelle prend de l’ampleur dans les contrées africaines. Des pratiques pédagogiques innovantes se mettent en place pour revisiter les civilisations africaines, pour magnifier la mémoire perdue, pour emblématiser les identités communautaires.

L’objectif recherché dans cet appel à communication consiste à décrire, expliquer, prédire, comparer les différentes modalités de mises en scène de l’éducation artistique et culturelle par la manière dont les Africains structurent leurs imaginaires en tirant leurs symboles du dispositif mémoriel.

Il est particulièrement intéressant de voir comment les sciences de l’art et de la culture agencent les processus éducatifs. Un enjeu de taille pour appréhender les ruses des Africains dans la renégociation de leur agentivité culturelle et artistique dans un monde global qui diffuse en permanence les pratiques pédagogiques standards. 

Ces journées scientifiques accueilleront volontiers les communications autour des deux axes majeurs ci-dessous. Toutefois, ces axes n’ayant pas la prétention d’être exhaustifs, il est clairement suggéré d'explorer d’autres aspects de la problématique. De même, certaines communications connexes ou non contextualisées seront bienvenues.

Axe 1 : Éducation artistique et culturelle

• Aspects épistémologiques et théoriques
• Pratiques pédagogiques innovantes

Axe 2 : Éducation et sciences de l’art

• Éducation au théâtre, à l’audiovisuel et au cinéma
• Education musicale
• Education à la danse
• Education aux arts plastiques
• Education au patrimoine, à l’artisanat et au tourisme

Conditions de participation

Un appel à communication:

• Date limite de réception des propositions de communication (résumé et notice biographique) : 15 juin 2023

à envoyer aux courriels suivant : aboloucamilleroger@yahoo.fr; yokorez@yahoo.fr ; tanohpascald@gmail.com

• Date de notification d’acceptation des propositions de communication: 22 juin 2023
• Date de notification de la liste définitive des participants: 25 juin 2023

Publication des actes de colloque

• Une contribution de 50.000 FCFA de frais d’instruction et de publication
• Publication des actes de colloque
• Dernier délai de réception des textes pour la publication des actes du colloque : 30 août 2023
• Date de parution des actes : décembre 2023

Il est tenu de confirmer sa participation, au plus tard le 25 juin 2023 au comité d’organisation par courriel : yokorez@yahoo.fr/ tanohpascald@gmail.com

Comité scientifique      

• ABOLOU Camille Roger, Professeur titulaire, Université Alassane Ouattara
• KOUAKOU N’guessan François, Professeur Titulaire, Université Alassane Ouattara
• COULIBALY Adama, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny
• SEKOU Bamba, Directeur de recherche, Université Félix Houphouët-Boigny
• KOUADIO N’guessan Jérémie, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny
• ABOA Abia Alain Laurent, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny
• KAMATE Banhouman André, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny
• HIEN Sié, Professeur Titulaire, Université Félix Houphouët-Boigny
• GBAKLYA Elvis, Professeur Titulaire, Ecole Normale Supérieure
• KOUASSI Adack Gilbert, Maître de Conférences, Université Félix Houphouët-Boigny
• OULAI Jean-Claude, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara
• ADIGRAN Jean-Pierre, Maître de Conférences, Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle
• NIAMKEY Aka, Maître de conférences, Université Alassane Ouattara
• TOURE Kignigouoni, Maître de Conférences, Ecole Nationale Supérieure
• KOFFI Tougbo, Maître de Conférences, Université Félix Houphouët-Boigny

Comité d'organisation

• Dr YOKORE Zibé Nestor
• Dr DJADOU Tanoh Pascald
• Dr YEBOUE Henri
• Dr N’GUESSAN Bilé Richard
• Dr GBOLA Serges Arnaud
• Dr HERMANN Guy Roméo Abé
• Mme COULIBALY N’Gandia Rokia