HomeLa forêt dans les mondes ibériques et ibéro-américains

La forêt dans les mondes ibériques et ibéro-américains

La selva en los mundos ibéricos e iberoamericanos

El bosc als mons ibèrics i iberoamericans

A floresta nos mundos iberos e ibero-americanos

*  *  *

Published on Thursday, June 29, 2023

Abstract

La Société française des hispanistes et ibéro-américanistes célèbrera son XLI congrès du 5 au 8 juin 2024 à l’université de Limoges. Il aura pour thématique « la forêt dans les mondes ibériques et ibéro-américains ». S’adressant prioritairement aux spécialistes de l’aire ibérique et ibéro-américaine, ce congrès se veut pourtant aussi résolument ouvert à d’autres approches autour de la thématique. Ainsi, si les études littéraires et artistiques, linguistiques et historiennes semblent s’imposer, les approches sociologiques, géographiques, anthropologiques, philosophiques seront également les bienvenues dès lors qu’elles portent sur le thème et l’aire culturelle ibérique et ibéro-américaine.

Announcement

Argumentaire

Étendue « sauvage » à l’instar des déserts et des zones montagneuses (qui lui sont parfois quasiment synonymes comme dans le terme espagnol monte(s)), la forêt participe de l’érème du fait de sa situation hors de l’œkoumène. Elle est aussi espace (de) « solitaire(s) » car, du fait de son anthropisation diffuse, elle est considérée comme inhabitée et juste peuplée d’arbres (la RAE définit ainsi la selva : « 1. Terreno extenso, inculto y muy poblado de árboles ») ou d’êtres sauvages et/ou ensauvagés, aux pulsions souvent primaires.

Sorte de négatif du couple de référence ville-campagne, la forêt pose dès lors, comme tiers espace, la question de la limite, de la lisière et par là même des frontières géographiques, anthropologiques, génériques ou linguistiques. Enjeu majeur des productions littéraires et artistiques nées et/ou héritées de l’entreprise de conquête du Nouveau Monde, la nature américaine est traversée par des imaginaires qui ont modelé les représentations de la forêt. Il en va de même dans la Péninsule ibérique : fantasmée depuis les romans de chevalerie ou La selva sin amor de Lope de Vega, peuplée de créatures mythiques (comme le Basajaun basque, auquel D. Redondo prête vie dans la trilogie du Baztán, adaptée à l’écran par F. González Molina) ou d’opposants politiques y trouvant refuge (Maquis d’A. Cervera, Los girasoles ciegos d’A. Méndez et sa transposition cinématographique par J.L. Cuerda), la forêt peut tout aussi bien devenir locus amoenus et s’afficher en espace de résistance et d’introspection, que locus eremus. À la lisière de la « barbarie », elle se fait alors lieu d’errance, voire de dévoration, comme dans le roman graphique El otro mar d’A. Zapico, ou de crime (As bestas de R. Sorogoyen, La noche de los girasoles de J. Sánchez-Cabezudo). Oscillant sans cesse entre ces deux pôles, elle donne lieu, dans les novelas de la selva, à des œuvres où coexistent effroi et fascination face à une nature non domestiquée (Macunaíma de M. de Andrade ; La Vorágine de J.E. Rivera). 

Forêt américaine par excellence, l’Amazonie s’est pliée au désir d’utopie de l’Europe, qui fit en son temps des profondeurs de la selva le rempart d’un inatteignable El Dorado, ce dont témoignent autant les chroniques d’un Pedrarias de Almesto que les réécritures subversives de l’histoire coloniale issues du Nouveau Roman Historique (Daimón d’A. Posse). Constamment re-sémantisée, la forêt tropicale apparaît dans les productions littéraires et artistiques contemporaines tantôt comme un obstacle à l’extension du progrès et un territoire à soumettre (La cautiva d’E. Echevarría) ou comme un puissant symbole de la singularité américaine (Los pasos perdidos d’A. Carpentier). La littérature jeunesse s’en empare également (La selva de Zonia de Juana Martinez-Neal). Si le regard qui est porté sur elle demeure largement occidental, la forêt amazonienne s’affiche aussi aujourd’hui en tant qu’espace vécu (on peut ici songer à la poésie amérindienne, avec A. Varela Tafur ou A. Potiguara).

Face aux ravages de l’exploitation forestière et à la prise de conscience de la fragilité des écosystèmes naturels, on observe ces dernières décennies un dépassement et un déplacement des visions antagonistes, à la lumière de l’écolittérature, ainsi qu’une forme de retour à la terre aussi bien en Espagne (El lenguaje de los bosques de H. Larretxea) qu’en Amérique hispanique (L. Sepúlveda) ou en Guinée Équatoriale. Le temps présent est ainsi marqué par l’émergence d’un éco-artivisme protéiforme (dont l’œuvre poétique et plastique de C. Vicuña, le roman La bastarda de T.M. Obono ou les publications de travaux portant sur la bande dessinée de non-fiction consacrée à l’environnement, à l’écologie et aux écosystèmes sont de bons exemples).

Dans une perspective civilisationniste ou éco-critique, la thématique de la forêt permet d’introduire une approche renouvelée des enjeux socioculturels et politiques qui traversent nos disciplines. La forêt, dans ses différentes déclinaisons géo-culturelles, constitue l’un des objets centraux des réflexions que développent, depuis les années 1990, l’histoire de l’environnement. La forêt, la jungle (comme le proposa l’artiste W. Lam dans sa célèbre toile éponyme de 1943), la selva, sont des constructions sociales, inséparables du rapport au monde que l’Occident a construit au cours de son expansion globale. Dès la conquête de l’Amérique, deux images coloniales, encore prégnantes aujourd’hui, lui sont associées : celle d’un vaste entrepôt de formes naturelles offert à l’extraction et à l’appropriation (S. Boumediene) et celle d’un espace de la sauvagerie qui menace l’ordre symbolique, appelant par là même sa domestication (M. Taussig). La mise en réserve d’espaces dépeuplés et sanctuarisés, d’abord aux États-Unis (création de Yellowstone en 1870) puis dans l’ensemble du continent, n’implique pas forcément une rupture avec ce régime de représentation : le fantasme de la virginité qu’il convoque est lui-même l’expression d’un « colonialisme vert » qui produit symétriquement des zones de sacrifice – des espaces inhabitables – et des espaces rendus vierges – des espaces déshabités.

La thématique de la forêt peut aussi constituer une entrée pertinente pour aborder les résistances, les luttes des communautés subalternes qui ont choisi de se réfugier dans les marges forestières pour échapper au système de travail forcé et desserrer le carcan des structures de domination sociale. Comme l’a montré P. Clastres, la forêt tropicale a produit, partout en Amérique, des formes de gouvernement acéphales. Des territoires autonomes administrés par les esclaves fugitifs, aux communautés zapatistes autonomes en lutte, l’histoire moderne et contemporaine des forêts est aussi l’histoire des multiples formes de résistances des sujets subalternes.

Les travaux de l’anthropologie américaniste la plus récente fournissent des outils d’analyse pertinents pour saisir la forêt comme une toile relationnelle complexe. Remettant en question la perspective naturaliste et ses implications politiques, ces travaux ont montré la pluralité des modes de rapport à la nature (P. Descola, E. Viveiros de Castro, D. Kopenawa, B. Albert). L’anthropologie amazonienne, notamment, s’est appliquée à mettre en évidence les cosmologies qui récusent, dans leur rapport concret à leur environnement, le partage de la nature et la culture et appréhende le monde des êtres de la forêt – humains et non-humains, vivants et non-vivants – comme un continuum intégralement culturel et politique. Comme en témoignent les films El abrazo de la serpiente de C. Guerra ou Selva trágica de Y. Olaizola, les arts visuels explorent ces modes relationnels de perception du monde. Car les forêts, comme l’a suggéré l’ethno-sémioticien E. Kohn, sont aussi « bonnes à penser parce qu’elles pensent elles-mêmes ».

Enfin, dans une perspective linguistique, on reconnaîtra d’emblée l’énigme de la forêt qui résiste à se laisser traduire : selva, jungla, foresta, monte ou encore bosque laissent entrevoir les nuances d’une réalité dure à appréhender et à nommer. J. B. Ntakirutimana et A. Kabano rappellent que l’écolinguistique est « une discipline linguistique relativement récente qui considère les langues comme des entités vivantes, indispensables à la vie et à la survie de l’écosystème socioculturel universel ». Particulièrement présente dans les recherches en linguistique menées au Brésil (on notera l’existence d’une revue intitulée Ecolinguística. Revista brasileira de ecologia e linguagem), l’approche écolinguistique permettrait d’envisager la langue dans son lien à son environnement, depuis une perspective descriptiviste ou plus prescriptive. Elle serait également l’occasion d’aborder les liens entre langue et intimité (parler de soi et de son environnement), entre langue et minorité, entre langue et milieux ruraux et donc, indirectement, de réfléchir à la langue comme outil des groupes dominants ou arme de globalisation ou d’individuation, de repli sur son milieu. Cette réflexion pourrait s’étendre aux discours sur l’environnement et sur la défense de la biodiversité. En ouvrant cette perspective aux discours polémiques, aux discours militants ou à toute autre forme de discours, la réflexion pourrait porter sur des approches pragmatiques, sociolinguistiques et lexicologiques au sens large du terme. Une approche appliquée pourrait également se développer à partir de ces réflexions sur la langue, notamment en abordant les thématiques liées au développement du tourisme en zones rurales et forestières, à l’industrie forestière, à l’écologie, à l’environnement et aux solutions durables.

En somme, comment dire, transcrire, dessiner, filmer, chanter, imaginer la forêt ? Quelles sont en effet les caractéristiques et les modalités de représentation des forêts dans les mondes hispaniques et lusophones, riches de leurs aires catalanophones, bascophones, galégophones, tupi-guaranophones, bantouphones... On propose par conséquent d’aborder de façon transdisciplinaire et sur des périodes très diverses forêts, arbres, racines, canopée et autres éléments sylvestres, entre Péninsule ibérique et Amériques (tant dans une approche transatlantique que sous l’angle des interrelations nord/sud), entre sens propre et sens figuré, entre Nature et Culture, entre Éden et Enfer, entre écologie et développement… et ce dans ou à la lisière de diverses disciplines comme, entre autres, la littérature, la linguistique, la civilisation, l’histoire, les arts, la philosophie ou la sociologie.

Modalités de contribution

Le congrès aura lieu du 5 au 8 juin 2024 à l’Université de Limoges. Les propositions de communication (titres et résumés) sont à envoyer à l’adresse congres-shf-24@unilim.fr

avant le 15 septembre 2023.

Elles seront accompagnées d’une notice biobibliographique de 5, 6 lignes (nom, prénom, affiliation universitaire et/ou scientifique, thématiques de recherche et publications les plus significatives).

Une réponse à chaque demande sera formulée avant fin novembre 2023. Les auteurs et autrices des communications retenues devront être membres de la SoFHIA au moment de leur inscription à l’événement.

Comité d’organisation

  • Cécile Bertin-Elisabeth, Université de Limoges, EHIC
  • Diane Bracco, Université de Limoges, EHIC
  • Philippe Colin, Université de Limoges, EHIC
  • Aurore Ducellier, Université de Limoges, EHIC
  • Thomas Faye, Sorbonne Univerité, CLEA-Relir
  • Sonia Fournet-Pérot, Université de Limoges, CeReS
  • Gladys Gonzalez, Université de Limoges
  • Marie-Caroline Leroux, Université de Limoges, EHIC

Bibliographie indicative

Aínsa Fernando, “El topos de la selva”, in Del Topos al Logos. Propuestas de Geopoética, Madrid, Iberoamericana, 2006, pp. 51-109.

Alonso Carlos J., “Civilización y barbarie”, Hispania, vol. 72, n°2, 1989, pp. 256-283.

Alvaredo Vega Óscar, “Danzas del bosque: la exploración de un espacio de fantasía”, Revistas UCR, Editorial Universidad de Costa Rica, 2019. https://revistas.ucr.ac.cr/index.php/estudios/article/view/36268 

Álvarez Cáccamo Celso, “Da biolinguística à ecolinguística: um câmbio de paradigma necessário”, A Trabe de Ouro 18 (1994), pp. 205-212.

Antonucci Fausta, El salvaje en la Comedia del Siglo de Oro. Historia de un tema de Lope a Calderón, Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes, 2005. URL :

https://www.cervantesvirtual.com/nd/ark:/59851/bmcdv1v7 

Bachelard Gaston, La Poétique de l’espace, Paris, PUF, 1957.

Baile López Edouard, Rovira-Collado José & Caraballo Laura, Introducción al dosier monográfico “Cambio climático, biodiversidad y ecología en el cómic”, CuCo, Cuadernos De cómic (17), 2021, pp. 7-12.

Berque Augustin, “Le rural, le sauvage, l’urbain”, Études rurales, 2011/1, n°187, p. 51-52.

Bertin-Elisabeth Cécile, “La forêt : un espace privilégié de la barbarie et de l’itinérance – Le cas de Canaima”, Écosystèmes forestiers des Caraïbes, Paris, Karthala, 2009, p. 523-546.  

Bonvalot Anne-Laure, “La guerra de los mundos en algunas ficciones del Antropoceno: Agonística ambiental y poéticas de la habitabilidad”, Ecozon@, vol. 8, n°1, 2017, pp. 98-112. 

Boumediene Samir, La Colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du “Nouveau Monde” (1492-1750). Éditions des Mondes à faire, Vaulx-en-Velin, 2016.

Chalvet, Martine, Une histoire de la forêt, Paris, Seuil, L’univers historique, 2011.

Clastres Pierre, La Société contre l’État, Paris, Éditions de Minuit, 1974.

Collot Michel, La Pensée-paysage, Arles, Actes Sud / Versailles, ENSP, 2011.

Corvol Andrée, L’Arbre en Occident, Paris, Fayard, 2000.

Coutrot Thomas, “Lula, le social et l’écologie”, Mouvements, vol. 4, n°60, 2009, p. 138-144. https://www.cairn.info/revue-mouvements-2009-4-page-138.htm

Crosby Alfred W., The biological expansion of Europe, 900-1900, Cambridge University Press, 1986.

Cubero Salmerón José Ignacio, “Los paisajes de la selva”, Paisaje vivido, paisaje estudiado: miradas complementarias desde el cine, la literatura, el arte y la ciencia, 2008, pp. 229-238.

Dagicour Ombelyne, “Géopolitique de l’Amazonie”, Politique étrangère, 2020/1 (Printemps), p. 135-146. URL :

https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2020-1-page-135.htm

Del Molino Sergio, La España vacía, Madrid, Alfaguara, 2016.

Descola Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005.

Escobar Arturo, Sentipensar con la Tierra. Nuevas lecturas sobre desarrollo, territorio y diferencia, Medellín, Ediciones Universidad Autónoma Latinoamericana, 2014. 

Ferreira de Castro, José Maria, A selva, 1930.

Flys-Junquera Carmen & Marrero Henríquez José Manuel, Ecocríticas: literatura y medio ambiente, Madrid, Iberoamericana, 2010.

Forte Diego L., “Ecolingüística y la nueva lucha de clases: contra la especie dominante”, Pensamiento al margen, Revista digital de ideas políticas, n°12, 2020, pp. 90-102.

Gardies André, L’Espace au cinéma. Paris, Méridiens Klincksieck, 1993.

Gumilla José (Père), El Orinoco ilustrado, historia natural, civil y geográfica de este grande río y de sus caudalosas vertientes, 1741.

Honório do Couto Hildo, Ecolinguística, Universidade de Brasília. URL :

 http://www.ecoling.unb.br/images/3_Ecolingustica.pdf

Humboldt Alexandre (von), Viaje a las regiones equinocciales del Nuevo Continente hacia 1799, 1800, 1801, 1802, 1803 y 1804 por Alejandro de Humboldt y A. Bonpland (1816), chapitres XXII, XXIII et XXIV).

Kohn Eduardo, Comment pensent les forêts : vers une anthropologie au-delà de l’humain, Bruxelles, Zones Sensibles, 2017.

Kopenawa Davi & Albret Bruce, La Chute du ciel. Paroles d’un chaman yanomami, Paris, Plon (Terres humaines), 2010.

Laffont, Georges-Henry, Gautier Arlette, Martouzet Denis, Chamerois Gilles et Bernard Nicolas (dir.), L’espace du Nouveau Monde, Mythologies et ancrages territoriaux, PUR, Rennes, 2018.

Le Tourneau François-Michel, “Le Brésil et ses Indiens : une réconciliation impossible ?”, ÉchoGéo, juill-sept. 2017, n°41. URL : https://journals.openedition.org

Legoff Jacques, “Le désert-forêt”, L’Imaginaire médiéval, Paris, Gallimard, p. 59-75.

León Hazera Lydia (de), La novela de la selva hispanoamericana: Nacimiento, desarrollo y transformación, estudio estilístico, Bogotá, Instituto Caro y Cuervo, 1971.

López-Ríos Santiago, “Sobre el lobo y el bosque en la literatura castellana del siglo XV”, in Courcelles Dominique (de) (dir.), Nature et paysage. L’émergence d’une nouvelle subjectivité à la Renaissance, Paris, École Nationale des Chartes, 2006, p. 11-28.

Melin Hélène, “Le dualisme nature/culture à l’épreuve du paysage. Regard sur l’industrie comme un élément du paysage naturel”, Sociétés, 2010/3, n°109, p. 11-24.  URL :

https://www.cairn.info/revue-societes-2010-3-page-11.htm

Meyran Daniel (dir.), La Représentation de l’espace hispano-américain : Los Pasos Perdidos de Alejo Carpentier et La Vorágine de José Eustasio Rivera, Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan (Marges), 2002.

Ordóñez Díaz Leonardo, Ríos que cantan, árboles que lloran: Imágenes de la selva en la narrativa hispanoamericana, Universidad de Rosario/Universidad de los Andes, Bogotá, 2021.

Ortega Ernesto, “La selva y el cine”, Omnibus, n°19, Año IV, febrero 2008. URL :

https://www.omni-bus.com/n19/cineselva.html

Resinger Hildegard, “Ecolingüístca para la traducción”, in Pegenaute L., Decesaris J., Tricás M. & Bernal E. [eds.], Actas del III Congreso Internacional de la Asociación Ibérica de Estudios de Traducción e Interpretación. La traducción del futuro: mediación lingüística y cultural en el siglo XXI. Barcelona 22-24 de marzo de 2007, Barcelona, PPU, 2008, vol. nº 2, pp. 139-151. URL :

http://www.aiet.eu/pubs/actas/III/AIETI_3_HR_Ecolinguistca.pdf 

Rostain Stéphen, La Forêt vierge d’Amazonie n’existe pas, Paris, Le Pommier, 2021.

Ruiz-Valdepeñas Henar Pascual & Guerra Velasco Juan Carlos, “Civilizando la selva: capital, espacio y negocio forestal en la antigua Guinea continental española, c. 1926-1936”, Historia agraria, n°72, agosto 2017, pp. 135-166.

Sarmiento Domingo Faustino, Civilización y barbarie (1845).

Sebastián Amarilla José María & Uriarte Ayo Rafael (eds.), Historia y economía del bosque en la Europa del Sur (siglos XVIII-XX), Prensas Universitarias de Zaragoza, Seminario de Historia Rural, 2003. 

Sempértegui Andrea, “La selva viviente como selva política: prácticas de hacer-selva en la lucha de las Mujeres Amazónicas en Ecuador”, Antropologías Del Sur, 9/17, 2022, pp. 147-167. URL : https://doi.org/10.25074/rantros.v9i17.2150 

Taussig Michael, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man: A Study in Terror and Healing, Chicago, University of Chicago Press, 1991.

Touam Bona Dénètem, Sagesse des lianes, Paris, Post-éditions, 2021.

Unigarro Caguasango Daniel Esteban, Los límites de la triple frontera amazónica: encuentros y desencuentros entre Brasil, Colombia y Perú, Universidad Nacional de Colombia, 2017.

Vargas Pizarro Maureen, Danzas del bosque, San José, Editorial Costa Rica, 2014.

Vidalou Jean-Baptiste, Êtres forêts. Habiter des territoires en lutte, Paris, Zones, 2017.

Viveiros de Castro Eduardo, Métaphysiques cannibales, Lignes d’anthropologie post-structurale, Paris, PUF, Paris, 2009.

Westphal Bertrand, La Géocritique mode d’emploi, Limoges, Presses Universitaires de Limoges (Espaces Humains), 2000.

Yáñez Velasco Marcos, El bosque literario. Genealogía de un paisaje simbólico, tesis doctoral Universitat Pompeu Fabra, 2018. 

Zimmermann Klaus, “La construcción ecolingüística del contacto de lenguas (español y lenguas amerindias”, Variación lingüística y contacto de lenguas en el mundo hispánico, Vervuert Verlagsgesellschaft, 2019. URL : https://doi.org/10.31819/9783865279095-016

Places

  • 39E rue Camille Guérin
    Limoges, France (87)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Friday, September 15, 2023

Attached files

Keywords

  • forêt, monde ibérique, ibéro-américain

Reference Urls

Information source

  • Thomas Faye
    courriel : thomas [dot] faye [at] sorbonne-universite [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« La forêt dans les mondes ibériques et ibéro-américains », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, June 29, 2023, https://doi.org/10.58079/1bej

Archive this announcement

  • Google Agenda
  • iCal
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search