HomeL’historien face au personnage policier (XVIIIe-début XIXe siècles)
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Published on Tuesday, June 13, 2023

Abstract

Si l’histoire de la police est partie de celle de ses grands hommes au XIXe siècle, elle s’en est éloignée par effet retour au milieu du XXe siècle, considérant les sources policières comme des fenêtres ouvertes sur les sociétés dans lesquelles la police agit. Au tournant des années 2000, on s’est de nouveau demandé qui faisait la police dans les villes modernes, cette fois par le biais de la prosopographie. À travers une galerie de personnages policiers envisagés au fil d’un long XVIIIe siècle, nous souhaitons interroger la possibilité ou les difficultés de faire l’histoire de la police en écrivant celle du policier, au double sens d'une approche sociale de l’institution et d’une réflexion sur le récit qu'en font ses propres agents.

Announcement

Présentation

Depuis le début des années 2000, l’approche historique des polices à l’époque moderne a été largement renouvelée. Nombre de travaux qui ont contribué à ce mouvement historiographique ont mis en lumière des personnalités policières, parfois déjà connues, parfois moins célèbres. Cette prééminence de personnages individuels soulève de multiples questions quant à la position historienne. Le regard scientifique est ainsi tiraillé entre l’anonymat mutique de certaines sources policières (gazetins, rapports) et au contraire, la forte personnalisation d’autres (mémoires policiers) ; alors que certains acteurs saillants s’imposent à lui, d’autres se dérobent sans cesse. Par suite, l’analyse est tributaire des personnages policiers les plus loquaces ; certains aspects du travail policier n’apparaissent qu’au travers du récit qu’en fait tel professionnel de la police, dont l’intérêt personnel est par ailleurs directement engagé par ce discours. À l’inverse, la nature spécifique de certaines activités policières se développant au XVIIIe siècle, notamment la surveillance urbaine, appelle nécessairement la discrétion de leurs auteurs.

Ces constats rencontrés au cours de nos recherches nous portent à proposer au cours de cette journée d’étude une réflexion sur le personnage policier, au prisme duquel peut être lue l’histoire de la police : partie celle de ses grands hommes (Fouché, Vidocq) dès le xixe siècle, elle s’en éloigne par effet retour au milieu du xxe siècle ; les sources policières sont alors considérées comme des fenêtres ouvertes sur les sociétés dans lesquelles la police agit. Cette approche est complétée au tournant des années 2000 par un intérêt pour les groupes professionnels qui policent au quotidien, et l’approche prosopographique vient alors interroger les relations entre police et population. Mais quand dans ces portraits de groupe, certaines figures bavardes se détachent, c’est une forme de retour à l’individu qui tente les historiens de la police, toutefois conscients de l’exceptionnalité de ces témoignages. Dès lors, est-ce faire l’histoire de la police que d’écrire celle du policier ?

Programme

9h15. Accueil

9h30. Introduction ; Olivier Coelho (IRHiS, ULille/Ludwig-Maximilans-Universitaet, Munich) et Marie-Élisabeth Jacquet (IDHE.S, UParis 8/BNF)

9h45-11h45. Directeurs, lieutenants et inspecteurs, archétypes du personnage policier ?

  • « Ceci n’est pas une biographie » : retour sur l’édition des « papiers » ou « mémoires » du Lieutenant général de police Lenoir (1732-1807), Vincent Milliot (IDHE.S, UParis 8)
  • De la « recherche des voleurs » aux Halles, l’inspecteur Poussot, homme d’influence et à projets (1737-1767), Goulven Kerien (IDHE.S, UParis 8)

Discussion animée par Jeanne-Laure Le Quang (IHMC)

11h45-13h : déjeuner

13h-15h45. Nouveaux personnages policiers, nouvelle histoire des polices ?

  • De l’Amman Rapédius de Berg à Bruxelles à l’inspecteur Saucet à Port-Louis (Maurice),écritures policières et écriture de l’histoire de la police, Catherine Denys (IRHiS, ULille)
  • Mathieu de Nantes, un policier ordinaire ou extraordinaire sous le régime napoléonien ?, Antoine Renglet (UGand/USaint-Louis, Bruxelles)
  • Une police sans visage ? Commis et archivistes de la Lieutenance générale de police de Paris (1716-1789), Marie-Elisabeth Jacquet (IDHE.S, UParis 8/BNF)

Discussion animée par Félix Brêteau (HISTEMÉ, UCaen)

15h45-16h : pause

16h-17h : discussion générale et conclusions.

Places

  • Salle de séminaire de l'IRHiS - Université de Lille, campus du Pont de Bois, 3 Rue du Barreau
    Villeneuve-d'Ascq, France (59)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Friday, June 16, 2023

Attached files

Keywords

  • police, mémoire, écriture

Contact(s)

  • Olivier Coelho
    courriel : olivier [dot] coelho [at] univ-lille [dot] fr

Information source

  • Marie-Elisabeth Jacquet
    courriel : marie [dot] elisabeth [dot] jacquet [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« L’historien face au personnage policier (XVIIIe-début XIXe siècles) », Study days, Calenda, Published on Tuesday, June 13, 2023, https://doi.org/10.58079/1ben

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