Argumentaire
En affirmant « le privé est politique », la deuxième vague féministe des années 1970 a consacré le lien entre habitat et études de genre, ouvrant la voie à l’analyse des dimensions spatiales de « l’exploitation domestique ». En conceptualisant le logement en tant que lieu par excellence du travail ménager et de la domination masculine, les études de genre ont pu ouvrir la « boîte noire » que constituait alors l’espace domestique, que la littérature francophone saisissait jusqu’alors essentiellement en termes de classes sociales[1]. Cette perspective a pourtant permis de mettre au jour des mécanismes d’exploitation et d’oppression entre les sexes aussi insidieux que discrets, car protégés de la sphère publique : charge mentale des femmes, violence domestique, inégalités face à l’emploi dans un contexte de difficile conciliation entre vie professionnelle et vie privée, dichotomie et hiérarchie entre travail productif et travail reproductif, etc. (Friedan, 1963 ; Delphy, 1970 ; Franken, 1974 ; Oakley, 1975 ; Hayden, 1982 ; Haicault, 1984).
Près de cinquante années nous séparent de ces apports scientifiques, et les études de genre ont largement été renouvelées par un ensemble de cadres théoriques, comme le postmatérialisme, l’écoféminisme, les perspectives intersectionnelles et décoloniales, les théories queer ou encore les perspectives du care. Or, force est de constater que l’habitat et le travail domestique restent les parents pauvres de ce renouvellement théorique (Dussuet, 2017). Les théories du care ont pourtant proposé de nouvelles grilles de lecture pour appréhender les modalités d’articulation entre sphère publique et monde privé, lesquelles sont souvent envisagées de façon binaire. Non seulement, elles nous apportent un cadre d’analyse incontournable pour penser les rapports de domination dans et par le logement, mais elles permettent aussi d’envisager les dimensions anthropologiques des formes et usages de l’espace et leurs déclinaisons – habiter, fonder, distribuer, transformer (Segaud, 2010).
Apparu dans la littérature féministe américaine à partir des années 1980 (Finch et Groves, 1983 ; Gilligan, 1982 ; Tronto, 2015 ; Daly et Lewis, 2000), le concept de care permet d’envisager conjointement l’ensemble du travail accompli, rémunéré ou non, pour répondre à nos vulnérabilités réciproques comprises dans un ensemble d’interdépendances. Suivant la définition de Joan Tronto, le care serait ainsi une « activité générique comprenant tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, de sorte que nous puissions y vivre ensemble aussi bien que possible » (Tronto, 2015, p. 13). Si le concept de care s’est d’abord imposé pour décrire une nouvelle conception de la morale politique proposée par les théories rawlsiennes de la justice (Brugère, 2011), la littérature francophone a rapidement associé cette notion au monde du sanitaire et du social, en la cantonnant aux métiers de soin les plus faiblement professionnalisés ou à la sphère des « bons sentiments ». La proposition de Tronto ouvre pourtant un chantier de recherche pour questionner des problématiques contemporaines majeures : vieillissement de la population, crise sanitaire, transformation des modèles familiaux, précarité énergétique, etc. Elle invite aussi à penser les dimensions spatiales des relations sociales, tant pour envisager les pratiques résidentielles que pour appréhender les logiques de production et de gestion du logement et de ses abords. En positionnant la vulnérabilité et l’interdépendance au centre de l’analyse du monde social, la perspective du care ouvre de nouvelles modalités pour penser la cohabitation entre les êtres, humains ou non humains, mais aussi pour appréhender les processus d’assignation au « travail de production du vivre ensemble » (Hirata et Zarifian, 2000). Dans une perspective intersectionnelle, cette ambition invite à lire les rapports sociaux dans les espaces habités en ce qu’ils s’inscrivent dans des processus complexes de division sociale, sexuelle et internationale du travail domestique (Avril et Cartier, 2019 ; Hirata, 2021). Il s’agit donc d’interroger les dimensions proprement spatiales de ces rapports de pouvoir, dans la continuité des travaux qui appréhendent les rapports de genre qui se jouent et s’enracinent dans le logement (en matière de comptabilité domestique, de statut d’occupation, d’usages, etc.) (Lambert, Dietrich-Ragon et Bonvalet, 2018).
C’est à partir de ces considérations que ce colloque entend nouer un dialogue entre les théories du care, la sociologie du logement, l’anthropologie de l’habitat et les études de genre. En quoi les perspectives du care permettent-elles de renouveler l’articulation entre genre et logement ? Quelles sont les implications d’ordre éthique, épistémologique, méthodologique et théorique d’un tel croisement disciplinaire ? En quoi le care permet-il de questionner la binarité d’espaces et d’activités habituellement pensés comme relevant de deux sphères distinctes : le public et le privé ? L’analyse du logement sous l’angle du care implique-t-elle nécessairement de « faire du terrain en féministe » (Clair, 2016) ? Dans quelle mesure l’application du cadre conceptuel du care au champ des housing studies permet-elle de saisir les ressorts socio-spatiaux et transcalaires de l’articulation entre travail productif et travail reproductif ? Quelle est la portée heuristique de penser les pratiques et modes de production et de gestion du logement et de ses abords au prisme des processus de division sociale, sexuelle et raciale du travail domestique ?
Ce colloque entend répondre à ces questions à partir de quatre grandes thématiques, présentées séparément dans cet appel, mais que les contributeur·rices pourront bien entendu articuler.
1) Des caretakers aux producteur·rices du vivre ensemble dans l’habitat et ses abords : la division sociale, sexuelle et raciale du travail du care
Ce premier axe propose d’appréhender les transformations du travail du care dans le logement et plus largement en milieu habité, c’est-à-dire quelles que soient ses formes (logement ordinaire, habitat mobile, de fortune, squat, etc.), à partir de la notion de caretakers. Alors que dans le monde francophone, le travail du care est souvent confondu avec le « cure » dans le sens commun (Laugier, Molinier et Paperman, 2009), les traductions offertes par le substantif anglophone de caretaker rendent bien compte de ses dimensions relationnelle et interdépendante : caretaker signifie au sens premier « concierge » ou « gardien·nes du soin » en français, et « vigilant » en espagnol. Cet ensemble sémantique illustre combien le care se déploie à l’articulation des pratiques de soin aux autres et à l’environnement – bâti ou non bâti, matériel ou immatériel, humain ou non humain – dans une forme de continuum plus ou moins revendiqué et politisé comme tel. S’intéresser à qui fait et prend en charge le care dans le logement, et dans ses abords immédiats (voisinage, rue, quartier), implique de s’intéresser aux formes – profanes, institutionnelles ou professionnelles – de gestion de l’habitat à toutes ses échelles. Dans cette perspective, les pratiques de gestion domestique des ressources énergétiques au sein du logement (chauffage, eau, électricité…), en particulier dans des contextes où elles sont fortement contraintes et/ou se raréfient (ménages modestes, ménages plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique, etc.), pourraient être étudiées en tant que forme centrale de care (Perrin-Heredia, 2018). Il peut aussi s’agir de questionner, au-delà du groupe domestique et des cohabitant·es, les formes d’entraide et les rapports de voisinage qui se jouent autour de ce travail de care et de la gestion des ressources, ainsi que les modes et dispositifs d’encadrement des populations logées, qui peuvent éventuellement contraindre ou soutenir leurs pratiques.
Cette section propose ainsi de questionner qui sont les caretakers aux différentes échelles de l’habiter, et quels sont les supports spatiaux qu’iels mobilisent pour mettre en œuvre leurs pratiques. Observet-on des récurrences sociales en termes de classe, de race, d’âge et de genre dans le travail consistant à faciliter les modes de cohabitation et de coprésence dans les espaces du logement et de ses abords ? Dans quelle mesure la gestion quotidienne et ordinaire des espaces de vie contribue-t-elle en retour à la construction d’identité sociale et sexuée ? Quels rôles jouent les acteur·rices intermédiaires de l’habitat ? Et comment prendre en compte les effets de conjoncture et historiciser les rapports de pouvoir observés[2] ?
La question pourrait également être posée à partir de considérations morales et éthiques. En quoi les formes de cohabitation avec des personnes en situation de vulnérabilité peuvent-elles être le support de pratiques attachées à une éthique de la responsabilité face aux besoins des autres ? Dans quelle mesure cette éthique se confronte-t-elle à des conceptions instrumentales de la vie sociale, dans laquelle les principes de « mérite », de « rendement » ou encore de « rentabilité », contribuent à accroître encore davantage l’invisibilité du travail, gratuit ou quasi gratuit, des producteur·rices de soin ? À l’inverse, si on entend le care par la négative (I don’t care), en quoi cette notion est-elle heuristique pour appréhender des formes de négligence, d’indifférence et de maltraitance de l’environnement résidentiel, dans ses dimensions à la fois humaine et écologique ?
La notion de coveillance, qui définit des formes de « prise en charge mutuelle des individus [d’un] quartier » (Rosenberg, 1980, p. 80), peut également permettre d’appréhender les aptitudes différenciées des individus à mettre en œuvre des pratiques de care, voire à mobiliser une éthique du care, et ainsi à comprendre des formes de stratifications internes entre les populations d’un même environnement. Là où certain·es peuvent mobiliser facilement des réseaux de parenté ou disposent d’un capital d’autochtonie permettant d’accéder à certaines formes d’entraide et de reconnaissance à l’échelle locale, d’autres peinent à trouver l’aide dont iels ont besoin pour faire face à leur dépendance et/ou pour gérer les imprévus de la vie quotidienne. Dans cette perspective, l’analyse pourrait appréhender en quoi l’inégale aptitude à recevoir et demander du care peut être un marqueur d’inégalités dans l’espace habité. Elle pourrait également adopter une perspective géographique, en s’intéressant aux mouvements pendulaires occasionnés par le care, notamment lorsque celui-ci est externalisé. Si les conséquences de la mondialisation du marché du travail du care et des migrations internationales qu’elle occasionne ont déjà été démontrées[3] (Avril et Cartier, 2019), il reste à saisir les effets des migrations de care à des échelles plus fines (échelles métropolitaines, communales, infracommunales). Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que les caretakers professionnels occupent des métiers dits de « premières lignes » (travailleur·euse·s domestiques, agent·es d’entretien, travailleur·euse·s sociaux…) ; et contrairement aux cadres ou aux professions supérieures, iels disposent de faibles marges de manœuvre dans leur emploi du temps (Avril, 2018). Ainsi, quelles sont les incidences des mouvements pendulaires des caretakers qui s’occupent d’autres habitats et/ou d’occupant·es que ceux dans lesquels iels vivent ? Observe-t-on des « crises du care » dans les pays du Nord, et notamment dans certains espaces métropolitains ?
2) L’espace du care : l’architecture et la distribution sexuée du travail
Cet axe s’intéresse à l’espace du care et aux conditions matérielles qui le favorisent. Dans la littérature francophone, le travail du care est souvent réduit à un ensemble de tâches ménagères ou de soin apporté aux personnes considérées comme les plus vulnérables – notamment les enfants et les aîné·es, que celui-ci soit assigné à une ou des personnes du ménage, ou qu’il soit externalisé auprès d’aidant·es familiaux ou de travailleur·euses domestiques. Or, si on adopte une posture féministe, cette circonscription du care à l’espace du logement est insuffisante, en ce qu’elle ne permet pas de penser l’articulation des échelles entre espace public et espace privé. La notion de caresupport semble dès lors heuristique. Elle permet de définir des espaces qui, à l’échelle du logement et de ses abords, soutiennent la production de pratiques du care (Courbebaisse et Salembier, 2022, à paraître). Il peut s’agir d’espaces communs de garde d’enfants, de cuisine, de commerces, d’activités sociales ou médicales, de lavoirs, etc. Si l’on considère l’espace comme un vecteur majeur de la socialisation des individus (Cayouette-Remblière, Lion et Rivière, 2019), il s’agit alors de saisir à la fois le logement et ses abords en tant qu’ils sont façonnés par les caretakers, mais aussi comment ces espaces les façonnent en retour (Courbebaisse, 2023). Autrement dit, l’architecture de nos espaces habités peutelle inciter, faciliter ou entraver le care ? Quels sont les processus spatiaux de l’assignation au travail du care ? En quoi l’architecture de nos espaces habités peut-elle constituer un support pour effectuer ce travail ? À l’inverse, le travail du care peut aussi contribuer à transformer l’espace. Quelles stratégies d’appropriation spatiale les caretakers mobilisent-iels dans leurs pratiques ? Comment ces pourvoyeur·euses de soin imbriquent-iels les différentes échelles de l’habiter, et comment l’articulation de ces différentes échelles dans l’habitat impacte leur travail ? Dans une perspective postmatérialiste, peut-on faire l’hypothèse que l’architecture, si elle ne détermine pas à elle seule les pratiques, participe à la transformation des logiques de division sociale, sexuelle, raciale et internationale du travail du care ? En quoi le care peut-il permettre de penser la manière dont l’architecture véhicule (ou à l’inverse, amenuise) des stéréotypes de genre ?
Les propositions pourront également mobiliser une approche historique attentive à l’évolution diachronique des conditions matérielles du care (Fleury, 2022). Existe-t-il des modèles ou des typologies architecturales qui prennent en compte le care, et de quelles façons (familistère, habitat partagé, squat, etc.) ? Comment les « besoins » de care ont-ils fait évoluer ces modèles et typologies, et de quelles façons ? Peut-on proposer une histoire de l’architecture au prisme de l’assignation sociale et spatiale à la production du vivre dans la quotidienneté ? Les perspectives postcoloniales, décoloniales ou subalternes, qui interrogent l’histoire de l’architecture au prisme des épistémologies du point de vue, seront particulièrement bienvenues.
3) Pour une politique du care : le problème public du logement sous l’angle du care
Un troisième axe portera sur les politiques publiques du logement à l’épreuve des théories féministes du care. Rappelons en effet que ce colloque porte une double ambition : discuter d’une part de la pertinence du concept de care en tant que grille d’analyse des rapports de genre dans et par le logement ; débattre d’autre part de l’éthique du care en tant que projet politique, soit l’avènement d’une société fondée sur la reconnaissance sociale et institutionnelle des pourvoyeur·euses du care (Tronto, 2015 ; Brugère, 2011). Cette double ambition amène ainsi à questionner la fabrique des politiques publiques du logement sous l’angle du care et du genre. Pour le dire autrement, est-il possible de proposer une sociologie politique du logement au prisme de l’éthique du care ? Quelles sont les implications théoriques, méthodologiques et épistémologiques d’une approche de l’action publique à partir de cette éthique ? Dans une autre perspective disciplinaire, si on admet que le care et l’habiter sont des invariants anthropologiques (Tronto, 2015 ; Segaud, 2010), peut-on envisager une anthropologie politique de la maintenance ou de l’entretien de nos espaces de vie ?
Cet axe propose ainsi de rassembler des propositions qui questionnent le problème public de l’habitat sous l’angle du care et de l’imbrication des rapports sociaux. Par exemple, il pourrait s’agir de regarder la manière dont le care est travaillé par les politiques publiques et par les acteur·rices qui les définissent ou les mettent en œuvre, mais aussi comment ces acteur·rices s’approprient, traduisent, négocient et transforment cette éthique dans leurs propositions ou leurs pratiques. Ainsi, qui sont les relais ou les entrepreneur·euse·s de l’éthique du care dans les politiques du logement ? Quels rôles jouent les chercheur·euses dans la diffusion, la promotion et l’actualisation de cette éthique, et quels dialogues entretiennent-iels avec les acteur·rices de l’habitat ? Quel rôle joue le milieu associatif et militant de la cause égalitariste ? Assiste-t-on à des formes de collusion ou de circulation – internationale et/ou multiniveaux – de cette éthique dans les différentes échelles de l’action publique ? Comment, et par qui, cette éthique se traduit-elle opérationnellement ?
Les propositions pourront autant questionner les définitions juridiques et les traductions législatives de l’éthique du care, que l’échelle méso des organisations ou celle des interactions entre professionnel·les et usager·es. Ainsi, en quoi le care et l’éthique qui lui est associée peuvent-ils constituer une grille d’analyse des politiques du logement ? Peut-elle constituer un outil de planification territoriale pour faire face à la « crise » du logement, et notamment à la pénurie structurelle de logements abordables dans les villes mondiales ? Les travaux qui s’inscrivent dans une ethnographie « multi-située » (Marcus, 1995), ou encore dans une perspective comparative internationale seraient ainsi particulièrement bienvenus.Il s’agit aussi de questionner les enjeux de marchandisation dont les pratiques de care au sein du logement font de plus en plus l’objet (livraison des repas, ménage, soins et toilettes corporels, loisirs et ambiance, etc.). Cette mise en marché du care mérite d’autant plus l’attention qu’elle s’accompagne d’un développement de produits résidentiels qui entendent répondre à ces « besoins » (résidence senior, coliving pour jeunes actifs aisés, etc.). Ces produits proposent ainsi des logements à la location dont la tarification inclut un ensemble de services intégrés au logement, ainsi privatisés et sous-traités (Casier, 2023). Ces nouveaux produits, pour certains dérivés de la financiarisation du marché du logement, sont-ils « comptabiles » avec une société fondée sur l’éthique du care ?
Une autre manière de questionner les relations entre politiques du logement et care peut revenir à prendre l’économie du logement comme objet d’analyse. À l’articulation entre l’économique et le social, les politiques du logement constituent un pilier des économies capitalistes (Zittoun, 2001 ; De Keersmaecker et Zimmer, 2019), dont la définition et la mise en œuvre pourraient là encore être interrogées sous l’angle du genre et du care. Quelles formes de soin les acteur·rices de l’économie du logement accordent-iels aux modes de construction, aux matériaux qu’iels utilisent et aux conditions de travail sur les chantiers (Fitz et Krasny, 2019) ? Comment raisonnent-iels ou non avec les enjeux de justice environnementale portés par les tenants de l’éthique du care (Laugier, 2015) ? Est-il seulement possible, à défaut d’être souhaitable, de promouvoir une éthique du care qui concilie les contraintes à la fois techniques, règlementaires, temporelles et budgétaires dans la production des logements ?
Questionner les politiques du logement sous l’angle du genre et du care, c’est aussi questionner leur articulation avec d’autres politiques publiques et sociales qui lui sont directement ou indirectement rattachées. Les travaux pourraient ainsi porter sur les modes d’attribution des logements sociaux ou aidés par la puissance publique, et interroger ce faisant les modes d’articulation entre politiques du logement et politiques sociales et familiales. En quoi la prise en compte du care dans la politique du logement peut-elle constituer une grille d’analyse pour appréhender les politiques sociales et familiales (Letablier, 2001) ? En quoi cette analyse peut-elle conduire à repenser les conventions de genre rattachées aux politiques publiques ?
Enfin, les propositions pourraient porter sur les effets des politiques de démocratie locale et de l’appel au secteur associatif pour encadrer le cadre de vie des habitant·es, en ce que celles-ci produisent des pratiques de care. Ainsi, l’entrée par le care peut-elle permettre de repenser le genre de « l’impératif participatif et délibératif » qui jalonne nos démocraties contemporaines (Blondiaux et Sintomer, 2002 ; Paoletti et Rui, 2015) ? Dans quelles mesures l’injonction participative contribue-t-elle à renforcer, maintenir ou lutter contre l’inégale assignation à produire les conditions du vivre ensemble (Leclercq, 2021) ? En quoi ces pratiques de care conduites au nom de la « participation des habitant·es » se situent à l’articulation entre travail gratuit et engagement citoyen (Simonet, 2010) ?
4) Dire le care, c’est faire le care ? La performativité du care dans et par l’architecture de nos habitats
Le quatrième axe propose de nourrir le dialogue entre care, genre et logement sous l’angle des discours, des narrations et de la production discursive qui racontent le logement et ses abords. Cette thématique peut se décliner sur plusieurs entrées.
Sans viser l’exhaustivité, on peut tout d’abord questionner les pratiques des architectes et des acteur·rices de la fabrique de la ville, en ce qu’iels produisent des représentations et des projections de la réalité susceptibles d’assigner des rôles sociaux et sexués différenciés aux individus, et conduire à surdéterminer la répartition du travail du care. Ainsi, les modes de représentation et de projection de la réalité inhérente à la production architecturale ont-ils un genre ? Comment les hommes et les femmes sont représentés dans les projets d’architecture ? Quelles sont les performances de genre véhiculées dans les récits ou les représentations des projets, et en quoi ceux-ci assignent-ils ou prédéterminent-ils des rôles sociaux et sexués différenciés auprès des individus ? Pour le dire autrement, le concept de care permet-il de « dénaturaliser » l’architecture ?
Une autre manière de poser ces questions revient à s’intéresser aux discours ou aux représentations portées sur la ville et l’espace domestique, et à la manière dont ces productions discursives parlent ou ne parlent pas du care. Ainsi, en quoi les discours des usager·es, des décideur·euses, des concepteur·rices de l’aménagement de l’espace ou de toute autre personne ayant un accès facilité à l’espace médiatique (in)visibilisent le travail du care ? Au fil de l’histoire de l’architecture et de la professionnalisation de l’art de bâtir, quelles conceptions du care ont pu être défendues ou privilégiées par les concepteur·rices, et comment les analyser ? Quelle place les médias accordent-ils ou ont-ils accordée aux pourvoyeur·euses du care ? En quoi ce traitement est-il différencié en fonction de leur genre, leur âge, leur « race » ou leur orientation sexuelle ? Si « dire la ville, c’est faire la ville » (Fijalkow, 2017), peut-on affirmer que « dire le care, c’est faire le care » dès lors qu’on étudie le logement en féministe ? Observe-t-on des formes plus ou moins subreptices d’instrumentalisation des discours, de « carewashing » ou « genderwashing » dans la manière de parler de l’espace domestique et de ses abords ? À l’inverse, peut-on accéder au « texte caché » (hidden transcript) (Scott, 1992) des pourvoyeur·euses du care, et à quelles conditions ? Quels outils et précautions méthodologiques peuton mobiliser pour recueillir leur parole ? Quels outils historiographiques peut-on mobiliser pour faire une histoire de l’architecture au prisme du care et/ou du genre ? Le care permet-il d’écrire une « histoire féministe de l’architecture » (Dadour, 2022) ?
Enfin, les propositions de cet axe pourront directement questionner la place des archives et de la mémoire collective et/ou individuelle dans le monde social. Peut-on et doit-on appliquer une éthique du care à nos façons de (ré)écrire l’histoire de l’architecture ? Quels soins, quelles formes de maintenance et d’entretien peut-on accorder à nos archives et à la manière dont on les exploite dans nos travaux académiques ou opérationnels ?
Modalités de soumission
Ce colloque s’adresse autant à un public académique – étudiant·es, doctorant·es, jeunes chercheur·es ou expérimenté·es – qu’à un public militant ou opérationnel. Les propositions pourront être autant d’ordre empirique, que théorique, épistémologique ou méthodologique. Les communications centrées sur un récit d’expérience de projets de logements ou d’expériences d’habitats impliquant une perspective féministe et/ou attentive au care seront également bienvenues. Quel que soit l’axe choisi, les propositions pourront faire intervenir une perspective intersectionnelle ou imbricationnelle, attentive à l’articulation des rapports de domination.
Les propositions devront compter au maximum 3 500 signes espaces compris, hors bibliographie, et pourront être envoyées en français et/ou en anglais. Un projet de publication à l’issue du colloque est également envisagé. Les interventions orales devront être accessibles pour un public large et non académique.
La date limite de soumission des propositions est le 20 août 2023.
Les propositions doivent etre adressées à l’adresse suivante : genre-logement@uclouvain.be Les candidat·es recevront une réponse autour de la mi-septembre.
Comité scientifique
- Nele Aernouts (VUB, Cosmopolis)
- Jean-Didier Bergilez (ULB, Hortence)
- Audrey Courbebaisse (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Stéphanie Dadour (ENSAPM, AUSser-ACS)
- Sylvette Denèfle (CITERES)
- Marie Durand (U. Strasbourg, LinCS)
- Annie Dussuet (U. Nantes, CeNS)
- Pierre Gilbert (Paris 8, CRESPPA-CSU)
- Hilde Heynen (KUL, LUSI)
- Anne Lambert (INED, LIST)
- Joanne Le Bars (U. Gustave Eiffel, ACP)
- Benjamin Leclercq (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Emmanuelle Lenel (USL, Césir)
- Corinne Luxembourg (Paris 13, Pléiade)
- Chloé Salembier (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Christine Schaut (USL, Césir)
- Lidewij Tummers (Utwente, CSTM)
Comité d’organisation
- Chloé Salembier (UCLouvain)
- Benjamin Leclercq (UCLouvain)
- Magali Verdier (Angela.D)
- Chris Thiry (Angela.D)
- Marina Bigaignon (Angela.D)
- Jean-Didier Bergilez (ULB)
- Apolline Vranken (ULB)
- Audrey Courbebaisse (UCLouvain)
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Notes
[1] C’est-à-dire, pour les classes populaires, comme un lieu de protection face aux rapports de domination exercés dans les autres sphères de la vie sociale (travail, école, etc.) (Schwartz, 2012), ou à l’opposé de la hiérarchie sociale, comme un espace de démonstration du pouvoir symbolique chez les classes supérieures (Pinçon et Pinçon-Charlot, 1989).
[2] Comme nous invitent à le faire les travaux sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’« enfermement domestique » des mères et le sur-travail de care que la politique de confinement a généré pour elles (Lambert et al., 2021 ; Lambert, Girard et Guéraut, 2021).
[3] Certains auteur·rices parlent ainsi de « crise du care » dans les pays du Sud occasionnées par les migrations des pourvoyeur·euses du care (Borgeaud-Garciandía, Araujo Guimarães et Hirata, 2020 ; Ibos, 2020).
Arguments
The second wave egalitarian feminism established the link between housing and gender studies, by claiming “the Private is Political” which allowed the spatial analysis of “domestic exploitation”. Thus, gender studies were able to open up the “black box” of domestic space, by conceptualizing housing as the place of household work and male domination, which until then had been limited in Frenchlanguage literature to social class[1]. This perspective brought to light mechanisms of exploitation and oppression between the sexes that were otherwise protected from the public sphere some examples include: women’s mental burdens, domestic violence, inequalities in employment in a context of difficult reconciliation between professional and private life, the dichotomy and hierarchy between productive and reproductive work, etc. (Friedan, 1963; Delphy, 1970; Franken, 1974; Oakley, 1975; Hayden, 1982; Haicault, 1984).
Almost fifty years separate us from these scientific contributions, and since then, gender studies have largely been renewed by a whole range of theoretical frameworks, such as postmaterialism, ecofeminism, intersectional and decolonial perspectives, queer and care theories. However, it is necessary to recognize that housing and domestic work remain poorly studied within these theoretical renewal (Dussuet, 2017). Care theories have filled this gap by proposing new ways of understanding the ways in which the public sphere and the private world are linked, which have often been considered as two separate elements. On the one hand, these theories provide us with an essential analytical framework for thinking about relations of domination in and through housing. And on the other hand, care theories enable us to consider the anthropological dimensions of the forms and uses of space and their variations - inhabiting, founding, distributing, transforming (Segaud, 2010).
the concept of care appeared in American feminist literature from the 1980s onwards (Finch and Groves, 1983; Gilligan, 1982; Tronto, 2015; Daly and Lewis, 2000). It allows us to jointly consider all the work performed (paid or unpaid) and to respond to our reciprocal vulnerabilities understood within a set of interdependencies. Based on Joan Tronto’s definition, care is “a species activity that includes everything that we do to maintain, continue, and repair our ‘world’ so that we can live in it as well as possible” (Tronto, 2015, p. 13). While the concept of care first emerged to describe a new conception of political morality proposed by the John Rawls’ theory of justice (Brugère, 2011), French-language literature quickly linked this notion to elements of health and social care. This new perspective allowed confining the concept of care to the poorest professionalized care professions or to the sphere of “good feelings”. Tronto’s contribution allows questioning major contemporary issues, such as population aging, health crisis and transformation of family models, energy precariousness. It also invites us to think about the spatial dimensions of social relations, both in terms of residential practices and the logic of production and management of housing and their surroundings. By focusing our attention on vulnerabilities and interdependencies to analyze our societies, the care perspective opens up new ways of thinking about cohabitation between beings (whether human or non-human), and of apprehending the processes of “work of producing living together” (Hirata and Zarifian, 2000). From an intersectional perspective, this invites us to read social relations in inhabited spaces as complex processes of social, sexual and international division of domestic labor (Avril and Cartier, 2019; Hirata, 2021). The challenge, then, is to examine the spatial dimensions of these power relations, following on from the work on the gender relations at play in and rooted in housing (in domestic accounting, occupancy status, uses, etc.) (Lambert, Dietrich-Ragon and Bonvalet, 2018).
To address those gaps, this conference intends to establish a dialogue between care, housing and gender studies. We try to answer, how do the perspectives of care allow us to renew the relations between gender and housing? What are the ethical, epistemological, methodological and theoretical implications of this inter-disciplinary approach? How does care challenge the binary between public and private? Does analyzing housing from a care perspective necessarily involve “doing fieldwork as a feminist” (Clair, 2016)? To what extent does the application of care to housing studies make it possible to grasp the socio-spatial and trans-scalar roots of the articulation between productive and reproductive tasks? What do we learn by thinking about the practices and modes of production and management of housing and its surroundings through the prism of processes of social, sexual, racial and international division of domestic labor?
This colloquium aims to answer these questions through four main themes, presented separately in this call for papers, but which contributors will, of course, be able to articulate.
1) From caretakers to producers of living together in and around the home: the social, sexual and racial division of care work
This first section looks at transformations in the work of care in the lived environment, based on the notion of caretakers. While in the French-speaking world, care work is often confused with "cure" in the common sense (Laugier, Molinier and Paperman, 2009), the translations offered by the English noun caretaker capture the relational and interdependent dimension of inhabitation: caretaker literally means “concierge” or “guardians of care” in French, and “vigilant” in Spanish. This ensemble illustrates the extent to which care unfolds at the interface between practices of caring for others and the environment - built or unbuilt, tangible or intangible. Looking at who provides care in and around the home implies an interest in the forms – lay, institutional or professional – of habitat management at all these levels. This may involve questioning the social meaning of forms of mutual aid, neighborhood social relations and the ways in which housing populations and their environment are managed, or any social or political activity contributing to the maintenance of collective life.
This section looks at the different caretakers that operate at different scales of inhabitation, and which spatial supports they mobilize to implement their practices. Do we observe recurring identities in terms of class, race, age and gender in the work of facilitating modes of cohabitation and co-presence in the spaces of housing and its surroundings? To what extent does the day-to-day, ordinary management of living spaces contribute to the construction of social and gendered identity? What roles do intermediary housing players play? Can we question the effects of the current situation and historicise the power relationships observed, as the research on the consequences of the Covid-19 pandemic in terms of the “domestic confinement of mothers” invites us to do (Lambert et al., 2021; Lambert, Girard and Guéraut, 2021)?
Questions could also be raised from moral and ethical considerations. In what way can forms of cohabitation with people in vulnerable situations support practices based on an ethic of responsibility in the face of the world’s needs? To what extent does this ethic clash with a rational and logical conception of social life, in which items such as “social success” or the “merit” of a few are achieved at the cost of the invisible, gratuitous or quasi-gratuitous work of care producers? Conversely, if we look at care from a negative perspective (I don’t care), what do we learn in terms of neglect, indifference and mistreatment in the residential environment?
The notion of coveillance, which is defined as “mutual care of individuals [in a] neighborhood” (Rosenberg, 1980, p. 80), can also be used to understand the differentiated abilities of individuals to mobilize care practices. It even allows us to understand forms of internal stratification between populations in the same environment. Some people can easily mobilize kinship networks or have a capital of autochthony to get help, others struggle to find the help they need to cope with their dependency. Based on this, the analysis could consider how the unequal ability to receive and request care can be a marker of inequalities in the inhabited space. It could also take a geographical perspective, by looking at the commuting involved in providing care, particularly when this is outsourced. While the consequences of the globalization of the care labor market and the international migrations, have already been demonstrated[2] (Avril and Cartier, 2019), the effects of care migrations at finer scales (metropolitan, communal, infra-communal) remain to be grasped. This question targets professional caretakers also referred to as “front-line” occupations (domestic workers, cleaners, social workers...). Unlike executives or senior professions, these professions have little room for maneuver in their time use (Avril, 2018). What are the implications of caretakers who look after habitats and/or occupants other than those in which they live? Are we seeing “care crises” in Northern countries, and particularly in certain metropolitan areas?
2) The space of care: the architecture and gendered distribution of work
This section looks at the space of care and the material conditions that make it possible. In Frenchlanguage literature, care work is often reduced to a set of household tasks or care for those considered most vulnerable - notably children and the elderly, whether assigned to one or more people in the household, or outsourced to family carers or domestic workers. However, from a feminist point of view, this definition of care to the space of the home is insufficient because it does not allow us to consider the articulation of scales between public and private space. The notion of caresupport allows to fill this gap. It enables us to define spaces which, on the scale of the home and its surroundings, support the production of care practices (Courbebaisse and Salembier, 2022, forthcoming). This includes communal spaces for childcare, cooking, shopping, social or medical activities, laundries, and so on. If we consider space as an element that allows indivisuals to socializem (Cayouette-Remblière, Lion and Rivière, 2019), then we need to grasp both the dwelling and its surroundings as shaped by caretakers including how these spaces shape them in return. In other words, can the architecture of our living spaces encourage, facilitate or hinder care? What are the spatial processes of care work? How can the architecture of our living spaces support care work? Conversely, care work can also help to transform space. What strategies of spatial appropriation do caretakers mobilize in their practices? How do these care providers experience the different scales of inhabitation, and how do these different scales impact their work? From a post-materialist perspective, can we hypothesize that architecture influences or transforms the logics of social, sexual and racial division of care work? How can care help us to think about the way in which architecture conveys (or, conversely, diminishes) gender stereotypes?
Proposals may also draw on a historical approach that focuses on the diachronic evolution of the material conditions of care (Fleury, 2022). Are there architectural models or typologies that take care into account, and in what ways? How have the “needs” of care made these models and typologies evolve, and in what ways? Can we propose a history of architecture through the prism of social and spatial assignment to the production of everyday life? Postcolonial, decolonial and subaltern perspectives, which question the history of architecture through the prism of the social and spatial assignment to the production of everyday life, are also of interest.
3) For a politics of care: the public housing problem seen through the lens of care
This third theme will examine public housing policies within theories of feminist care. This conference has two main goals: the first goal is to discuss the relevance of the concept of care as a grid for analyzing gender relations in and through housing; and the second goal is to debate the ethics of care as a political project, i.e. the advent of a society based on the social and institutional recognition of care providers (Tronto, 2015; Brugère, 2011). This dual ambition leads us to question the creation of public housing policies from the perspective of care and gender. To put it another way, is it possible to propose a political sociology of housing through the prism of the ethics of care? What are the theoretical, methodological and epistemological implications of public actions based on this ethic? From another disciplinary perspective, if we accept that care and inhabitation are anthropological invariants (Tronto, 2015; Segaud, 2010), can we envisage a political anthropology of the maintenance or upkeep of our living spaces?
This theme proposes to bring together proposals that question the public problem of housing and housing policies from the angle of care and its connection with social relationships. For example, we could look at the way in which care is addressed by public policies and by the actors who define or implement it, and also at how these actors appropriate, translate, negotiate and transform this ethic in their proposals and practices. So, who are those actors or entrepreneurs of the care ethic in housing policies? What role do researchers play in disseminating, promoting and updating this ethic, and what dialogue do they maintain with housing stakeholders? What role do associations and egalitarian activists play? Are we witnessing any forms of collusion or circulation – international and/or multi-level – of this ethic in the various levels of public action? How, and by whom, is this ethic translated operationally?
Proposals may question legal definitions and legislative translations of the ethic of care, as well as the meso-scale of organizations and interactions between professionals and users. For example, how can care and its associated ethics be used to analyze housing policies? Can it constitute a territorial planning tool for tackling the housing “crisis”, and in particular the structural shortage of affordable housing in the world’s cities? Work that takes a “multi-sited” ethnography approach (Marcus, 1995), or an international comparative perspective, would thus be particularly welcome.
It also involves questioning the commodification issues to which care practices within the home are increasingly subject (meal delivery, cleaning, body care and toileting, leisure and ambience, etc.). This marketing of care is all the more worthy of attention because it is accompanied by the development of residential products that aim to meet these 'needs' (senior residences, coliving for affluent young professionals, etc.). These products offer rented accommodation, the price of which includes a range of services integrated into the accommodation, which are then privatised and outsourced (Casier, 2023). Are these new products, some of which stem from the financialisation of the housing market, 'compatible' with a society based on the ethic of care?
Another way of looking at the relationship between housing policy and care is to take the economics of housing as the object of analysis. Therefore, housing policies become a pillar of capitalist economies (Zittoun, 2001; De Keersmaecker and Zimmer, 2019), whose definition and implementation could again be questioned from the perspective of gender and care. What forms of care do players in the housing economy assign to construction methods, the materials they use and working conditions on building sites (Fitz et Krasny, 2019)? How do they reason, or not, within environmental justice issues raised by advocates of the ethic of care (Laugier, 2015)? Is it even possible, to promote an ethic of care that reconciles technical, regulatory, temporal and budgetary constraints in housing production?
Questioning housing policies from the perspective of gender and care also means questioning their articulation with other directly or indirectly related public and social policies. For example, research could focus on the allocation of social housing or housing subsidized by public authorities, hence they can question the ways in which housing policies are linked to social and family policies. How can using care in housing policy provide a framework for analyzing social and family policies (Letablier, 2001)? How can this analysis lead to a rethinking of the gender conventions associated with public policies?
Finally, proposals could focus on the effects of local democracy policies and the use of the voluntary sector to manage residents’ living environments and produce care practices. Can the care approach help us rethink the gender of the “participatory and deliberative imperative” that marks out our contemporary democracies (Blondiaux and Sintomer, 2002; Paoletti and Rui, 2015)? To what extent does the participatory injunction contribute to reinforcing, maintaining or combating unequal conditions for living together (Leclercq, 2021)? In what way do these care practices, carried out in the name of “resident participation”, lie at the crossroads between free work and civic engagement (Simonet, 2010)?
4) Saying care is doing care? The performativity of care in and through the architecture of our homes
The fourth theme explores the dialogue between care, gender and housing from the angle of the discourses, narratives and discursive production that tell the story of housing and its surroundings. This theme can be broken down into several entries.
We start by questioning the practices of architects and those involved in the making of the city, as they produce representations and projections of reality that are likely to create different social and gendered roles to individuals, and lead to an over-determination of the division of care work. Do the modes of representation and projection of reality inherent in architectural production have a gender? How are men and women represented in architectural projects? What gender performances are conveyed in project narratives or representations, and how do they assign or predetermine differentiated social and gendered roles for individuals? To put it another way, does the concept of care make it possible to “denaturalize” architecture?
Another way of posing these questions is to look at the discourses and representations of the city and domestic space, and how these discursive productions do or do not speak of care. So, how do the discourses of users, decision-makers, spatial designers or anyone else with easy access to media make the work of care visible (or invisible) ? Throughout the history of architecture and the professionalization of the art of building, what conceptions of care have been defended or favored by designers, and how can we analyze them? What role do or did the media give to care providers? How does this treatment differ according to gender, age, “race” or sexual orientation? If “saying the city is doing the city” (Fijalkow, 2017), can we say that “saying care is doing” when studying housing as a feminist point of view? Do we observe any surreptitious forms of instrumentalization of discourse, of “carewashing” or “genderwashing” in the way we talk about domestic space and its surroundings? Conversely, can we access the “hidden transcript” (Scott, 1992) of care providers, and under what conditions? What methodological tools and precautions can be mobilized to capture their words? What historiographical tools can be mobilized to make a history of architecture through the prism of care and/or gender? Does care make it possible to write a “feminist history of architecture” (Dadour, 2022)?
Finally, proposals may directly question the place of archives and collective and/or individual memory in the social world. Can and should we apply an ethic of care to the way we (re)write architectural history? What kind of care, maintenance and upkeep can we give to our archives and the way we exploit them in our academic or operational work?
Submission guidelines
This conference aims to integrate academic audience – students, doctoral students, young or experienced researchers – activist and general audience. Proposals may be empirical, theoretical, epistemological or methodological. Papers focusing on the experience of housing projects or experiments involving a feminist and/or care-aware perspective will also be welcomed. Proposals may include an intersectional or l overlapping perspective, attentive to the articulation of relations of domination.
Proposals should not exceed 3,500 characters including spaces, excluding bibliography, and may be submitted in French or/and English. We also foresee a publication project following the colloquium. Presentations should be accessible to a broad, non-academic audience.
The deadline for submission of proposals is 20 August 2023.
Proposals should be sent to the following address: genre-logement@uclouvain.be Applicants will receive a reply around mid-September.
Scientific Committee
- Nele Aernouts (VUB, Cosmopolis)
- Jean-Didier Bergilez (ULB, Hortence)
- Audrey Courbebaisse (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Stéphanie Dadour (ENSAPM, AUSser-ACS)
- Sylvette Denèfle (CITERES)
- Marie Durand (U. Strasbourg, LinCS)
- Annie Dussuet (U. Nantes, CeNS)
- Pierre Gilbert (Paris 8, CRESPPA-CSU)
- Hilde Heynen (KUL, LUSI)
- Anne Lambert (INED, LIST)
- Joanne Le Bars (U. Gustave Eiffel, ACP)
- Benjamin Leclercq (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Emmanuelle Lenel (USL, Césir)
- Corinne Luxembourg (Paris 13, Pléiade)
- Chloé Salembier (UCLouvain, LAB-Uses&Spaces)
- Christine Schaut (USL, Césir)
- Lidewij Tummers (Utwente, CSTM)
Organisation Committee
- Chloé Salembier (UCLouvain)
- Benjamin Leclercq (UCLouvain)
- Magali Verdier (Angela.D)
- Chris Thiry (Angela.D)
- Marina Bigaignon (Angela.D)
- Jean-Didier Bergilez (ULB)
- Apolline Vranken (ULB)
- Audrey Courbebaisse (UCLouvain)
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Notes
[1] Schematically, housing has been thought of above all as a protective space for the working classes in the face of the relationships of domination exercised in other spheres of social life (work, school...) (Schwartz, 2012), or at the opposite end of the social hierarchy, as a space of symbolic power demonstration for the upper classes (Pinçon and Pinçon-Charlot, 1989).
[2] Some authors speak of a “care crisis” in the South countries caused by the migration of caretakers (BorgeaudGarciandía, Araujo Guimarães et Hirata, 2020 ; Ibos, 2020).