Announcement
Argumentaire
Appel à contribution pour Perspectives Médiévales n° 45
« Étudier la culture médiévale permet de défier les théories du genre entièrement enracinées dans la philosophie et la société modernes. Un nombre important d’aspects propres au Moyen Âge, par leur émergence, ont déstabilisé jusqu’aux notions postmodernes d’articulation entre le sexe et le genre. […] Dans les quinze dernières années les médiévistes ont fait avancer le féminisme […] au même titre que les théoriciens contemporains. » (M. Caviness) 1
Quelles rencontres du Moyen Âge ou du médiéval ont pu avoir lieu entre les mouvements et les théories féministes, du Moyen Âge à aujourd’hui ? Quels usages les théories et mouvements féministes successifs font-ils du Moyen Âge et de ses formes, réelles, supposées, ou fabriquées ? Aux côtés des études anglo-saxonnes, et notamment de l’apport scientifique américain (women’s studies, gender studies, queer studies, empowerment, situated knowledge, études intersectionnelles, etc.), émerge-t-il une forme de réflexion et de pensée féministe européenne ? Dans ce cadre scientifique, comment appréhender l’opposition entre féminisme culturaliste et universaliste ?
On s’interrogera sur les mouvements et sur les théories féministes en elles-mêmes, et sur la part qu’elles font au Moyen Âge. Il s’agira tout autant de mettre au jour l’apport épistémologique et historiographique de la médiévistique sur ces mouvements et théories que de montrer l’incidence du Moyen Âge sur leur définition ou leur évolution.
Au plan historique, de quelles représentations du médiéval ou du Moyen Âge le féminisme a-t-il pu se nourrir (par exemple en termes de pouvoir, d’économie, de culture, de pratiques sociales) ? Quelle place le Moyen Âge tient-il dans l’histoire de la pensée pro-féminine, dans les discours académiques comme dans les discours “grand public” ?
Au plan théorique, le Moyen Âge a-t-il connu ou généré des moments, mouvements, ou écoles de pensée qu’on pourrait qualifier de féministes ? Et quelle est la place du Moyen Âge dans la construction des savoirs et des discours féministes ou anti-féministes ? À l’inverse, et par effet de retour, comment les études médiévales ont-elles pu être enrichies par la pensée des féminismes contemporains ?
Au plan pragmatique, l’expérience contemporaine de la féminité ou du féminisme peut-elle être accompagnée ou éclairée par ces approches historiques ou ces paramètres théoriques venus du Moyen Âge ou de ses représentations ?
Cet appel à contribution, de vocation pluridisciplinaire, s’adresse aux spécialistes de littérature, de philosophie, d’histoire, d’histoire de l’art, etc., qu’ils soient médiévistes ou spécialistes des périodes ultérieures. L’étude portera sur des objets médiévaux (textes, images, etc.) aussi bien que sur les représentations du Moyen Âge des périodes ultérieures, qu’elles soient imaginaires ou fondées.
Sans exclure les études de cas, les propositions théoriques et transversales seront privilégiées. Un regard particulier pourra être posé sur les théories et pratiques académiques de la médiévistique, et sur la place que peut y jouer une approche féministe : une « philologie sororale » peut-elle être envisagée2 ?
L’ambition du numéro est d’engager une saisie des féminismes contemporains éclairée par la plongée dans le Moyen Âge et ses représentations. Entre d’autres termes, en quoi le Moyen Age est- il un objet d’investigation aussi bien pour la pensée féministe que par la pensée féministe ?
Modalités de contribution
Les propositions d’articles (500 mots max.) seront adressées conjointement à Véronique Dominguez et Sébastien Douchet pour le 15 septembre 2023 :
- veronique.dominguez@u-picardie.fr
- sebastien.douchet@univ-amu.fr
Elles seront soumises au comité scientifique de la revue (évaluation en double aveugle) pour une réponse aux auteurs le 15 octobre, et un retour des articles sous leur forme définitive le 15 janvier 2024.
Comité scientifique
- Florence Bouchet – Université Jean Jaurès, Toulouse
- Catherine Croizy-Naquet – Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Christine Ferlampin – Université de Rennes
- Élisabeth Gauchet-Rémond – Université de Nantes
- Philippe Haugeard – Université d'Orléans
- Denis Hüe – Université de Rennes
- Danielle James-Raoul – Université Bordeaux-Montaigne
- Sylvie Lefèvre – Sorbonne Université, Paris
- Laurence Mathey – Université du Havre
- Yannick Mosset – Université Bordeaux-Montaigne
- Mireillle Séguy - Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Mathias Sieffert – Université Paul Valéry, Montpellier 3
- Laëtitia Tabard – Le Mans Université
- Géraldine Veysseyre – Sorbonne Université, Paris
- Fabio Zinelli – École Pratique des Hautes Études
Notes
1. Madeline Caviness, Feminism, Gender studies and Medieval studies, Diogenes 57, 2010 : « Studying medieval culture has the power to challenge the theories of gender that were rooted entirely in modern philosophy and society. A number of aspects of the middle ages have emerged that destabilize even postmodern notions of sex/gender arrangements […] in the past fifteen years, medievalists have carried the banners of expanding feminism […] as well as have contemporary theorists ».
2. Claire Paulian, « L’araignée dans le texte. Essais de philologie sororale dans la réception ovidienne », in Fabula- LhT, n° 26, « Situer la théorie : pensées de la littérature et savoirs situés (féminismes, postcolonialismes) », dir. Marie-Jeanne Zenetti, Flavia Bujor, Marion Coste, Claire Paulian, Heta Rundgren e Aurore Turbiau, ottobre 2021, URL : http://www.fabula.org/lht/26/paulian.html. DOI : 10.58282/lht.2759.
Argumentazione
Call for paper per la rivista Perspectives Médiévales n° 45
« Lo studio della cultura medievale ci permette di mettere in discussione le teorie sul genereche sono interamente radicate nella filosofia e nella società moderne. L'emergere di unaserie di aspetti specifici del Medioevo ha destabilizzato anche le nozioni postmoderne sulrapporto tra sesso e genere. [...] Negli ultimi quindici anni le medieviste hanno avanzato ilfemminismo [...] allo stesso modo delle teoriche contemporanee » (M. Caviness)1
Sulla scia del fondamentale articolo di Madeline Caviness, quali conclusioni si possono trarre da questi fruttuosi legami tra Medioevo e femminismo? Sulla sua scia, il prossimo numero di Perspectives médiévales ci invita a guardare con occhi nuovi ai contributi reciproci degli studi medievali e del femminismo, nel quadro di una riflessione epistemologica e storica sul Medioevo e sul presente.
Quali incontri con il Medioevo hanno avuto i movimenti e le teorie femministe dal Medioevo a oggi? Che uso hanno fatto le teorie e i movimenti femministi successivi del Medioevo e delle sue forme reali, immaginarie o inventate? Accanto agli studi anglosassoni, e in particolare alle ricerche americane (women's studies, gender studies, queer studies, empowerment, cognizione situata, intersectional studies, ecc.), sta emergendo una forma di pensiero femminista europeo? In questo quadro scientifico, come possiamo comprendere l'opposizione tra femminismo culturalista e universalista?
Analizzeremo i movimenti e le teorie femministe in sé e il ruolo che hanno avuto nel Medioevo. Il contributo epistemologico e storiografico degli studi medievali a questi movimenti e teorie sarà messo in luce, così come l'impatto del Medioevo sulla loro definizione e sviluppo.
Da una prospettiva storica, a quali rappresentazioni del Medioevo ha attinto il femminismo (in termini di potere, economia, cultura e pratiche sociali, per esempio)? Che posto occupa il Medioevo nella storia del pensiero pro-femminista, sia nel discorso accademico sia in quello del "grande pubblico"?
In termini teorici, il Medioevo è stato testimone o ha generato momenti, movimenti o scuole di pensiero che possono essere definiti femministi? E che ruolo ha avuto il Medioevo nella costruzione di un sapere e di un discorso femminista o antifemminista? Viceversa, e con un effetto a catena, in che modo gli studi medievali sono stati arricchiti dal pensiero femminista contemporaneo?
Da un punto di vista pragmatico, l'esperienza contemporanea della femminilità o del femminismo può essere accompagnata o illuminata da questi approcci storici o parametri teorici provenienti dal Medioevo o dalle sue rappresentazioni? Questo bando multidisciplinare è aperto agli specialisti di letteratura, filosofia, storia, storia dell'arte, ecc. sia che si tratti di medievisti che di specialisti di periodi successivi. Lo studio si concentrerà sugli oggetti medievali (testi, immagini, ecc.) e sulle rappresentazioni del Medioevo nelle epoche successive, siano esse immaginarie o fondate.
Senza escludere i casi di studio, saranno privilegiate le proposte teoriche e trasversali. Particolare attenzione sarà rivolta alle teorie e alle pratiche accademiche degli studi medievali e al ruolo che un approccio femminista può svolgere al loro interno: si può pensare a una "filologia sororale2"?
L'obiettivo di questo numero è quello di esplorare i femminismi contemporanei scavando nel Medioevo e nelle sue rappresentazioni. In altre parole, in che modo il Medioevo è oggetto di indagine sia per il pensiero femminista sia da parte del pensiero femminista?
Modalità di partecipazione
Le proposte di articoli (massimo 500 parole) devono essere inviate congiuntamente a Véronique Dominguez e Sébastien Douchet entro il 15 settembre 2023 :
- veronique.dominguez@u-picardie.fr
- sebastien.douchet@univ-amu.fr
Saranno sottoposte al comitato scientifico della rivista (valutazione in doppio cieco) per una risposta agli autori il 15 ottobre; gli articoli saranno restituiti nella loro forma definitiva il 15 gennaio 2024.
Comitato scientifico
- Florence Bouchet – Université Jean Jaurès, Toulouse
- Catherine Croizy-Naquet – Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Christine Ferlampin – Université de Rennes
- Élisabeth Gauchet-Rémond – Université de Nantes
- Philippe Haugeard – Université d'Orléans
- Denis Hüe – Université de Rennes
- Danielle James-Raoul – Université Bordeaux-Montaigne
- Sylvie Lefèvre – Sorbonne Université, Paris
- Laurence Mathey – Université du Havre
- Yannick Mosset – Université Bordeaux-Montaigne
- Mireillle Séguy - Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Mathias Sieffert – Université Paul Valéry, Montpellier 3
- Laëtitia Tabard – Le Mans Université
- Géraldine Veysseyre – Sorbonne Université, Paris
- Fabio Zinelli – École Pratique des Hautes Études
Note
1. Madeline Caviness, Feminism, Gender studies and Medieval studies, Diogenes 57, 2010 : « Studying medieval culture has the power to challenge the theories of gender that were rooted entirely in modern philosophy and society. A number of aspects of the middle ages have emerged that destabilize even postmodern notions of sex/gender arrangements […] in the past fifteen years, medievalists have carried the banners of expanding feminism […] as well as have contemporary theorists ».
2. Claire Paulian, « L’araignée dans le texte. Essais de philologie sororale dans la réception ovidienne », in Fabula- LhT, n° 26, « Situer la théorie : pensées de la littérature et savoirs situés (féminismes, postcolonialismes) », dir. Marie-Jeanne Zenetti, Flavia Bujor, Marion Coste, Claire Paulian, Heta Rundgren e Aurore Turbiau, ottobre 2021, URL : http://www.fabula.org/lht/26/paulian.html. DOI : 10.58282/lht.2759.
Arguments
Call for papers for Perspectives Médiévales n° 45
“ Studying medieval culture has the power to challenge the theories of gender that were rooted entirely in modern philosophy and society. A number of aspects of the middle ages have emerged that destabilize even postmodern notions of sex/gender arrangements […] in the past fifteen years, medievalists have carried the banners of expanding feminism […] as well as have contemporary theorists ”. (M. Caviness) 1
What encounters with the Middle Ages have feminist movements and theories had, from the Middle Ages to the present day? What uses have successive feminist theories and movements made of the Middle Ages and its forms, whether real, assumed or fabricated? Alongside Anglo-Saxon studies, and in particular American scientific contributions (women's studies, gender studies, queer studies, empowerment, situated knowledge, intersectional studies, etc.), is a form of European feminist thought and reflection emerging? Within this scientific framework, how can we understand the opposition between culturalist and universalist feminism?
We'll be looking at feminist movements and theories in themselves, and the part they play in the Middle Ages. The epistemological and historiographical contribution of medieval studies to these movements and theories will be brought to light, as will the impact of the Middle Ages on their definition and evolution.
Historically speaking, what representations of the medieval or the Middle Ages has feminism drawn on (for example, in terms of power, economics, culture and social practices)? What place does the Middle Ages hold in the history of pro-feminist thought, in both academic and mainstream discourse?
On a theoretical level, did the Middle Ages witness or generate moments, movements or schools of thought that could be described as feminist? And what role did the Middle Ages play in the construction of feminist or anti-feminist knowledge and discourse? Conversely, how have medieval studies been enriched by contemporary feminist thought?
On a pragmatic level, can the contemporary experience of femininity or feminism be accompanied or enlightened by these historical approaches or theoretical parameters coming from the Middle Ages or its representations?
This multidisciplinary call for papers is addressed to specialists in literature, philosophy, history, art history, etc., whether medievalists or specialists in later periods. The study will focus on medieval objects (texts, images, etc.) as well as on representations of the Middle Ages in later periods, whether imaginary or founded.
Without excluding case studies, theoretical and transversal proposals will be favored. Particular attention will be paid to the academic theories and practices of medieval studies, and to the role that a feminist approach can play in them: could a "sororal philology" be envisaged2?
The aim of this issue is to explore contemporary feminisms by exploring the Middle Ages and their representations. In other words, in what way is the Middle Ages an object of investigation both for feminist thought and by feminist thought?
Submission guidelines
Proposals for articles (max. 500 words) should be sent jointly to Véronique Dominguez and Sébastien Douchet by September 15, 2023
- veronique.dominguez@u-picardie.fr
- sebastien.douchet@univ-amu.fr
They will be submitted to the journal's scientific committee (double-blind evaluation) for a reply to the authors on October 15, and a return of the articles in their final form on January 15, 2024.
Scientific committee
- Florence Bouchet – Université Jean Jaurès, Toulouse
- Catherine Croizy-Naquet – Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Christine Ferlampin – Université de Rennes
- Élisabeth Gauchet-Rémond – Université de Nantes
- Philippe Haugeard – Université d'Orléans
- Denis Hüe – Université de Rennes
- Danielle James-Raoul – Université Bordeaux-Montaigne
- Sylvie Lefèvre – Sorbonne Université, Paris
- Laurence Mathey – Université du Havre
- Yannick Mosset – Université Bordeaux-Montaigne
- Mireillle Séguy - Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
- Mathias Sieffert – Université Paul Valéry, Montpellier 3
- Laëtitia Tabard – Le Mans Université
- Géraldine Veysseyre – Sorbonne Université, Paris
- Fabio Zinelli – École Pratique des Hautes Études
References
1. Madeline Caviness, Feminism, Gender studies and Medieval studies, Diogenes 57, 2010 : « Studying medieval culture has the power to challenge the theories of gender that were rooted entirely in modern philosophy and society. A number of aspects of the middle ages have emerged that destabilize even postmodern notions of sex/gender arrangements […] in the past fifteen years, medievalists have carried the banners of expanding feminism […] as well as have contemporary theorists ».
2. Claire Paulian, « L’araignée dans le texte. Essais de philologie sororale dans la réception ovidienne », in Fabula- LhT, n° 26, « Situer la théorie : pensées de la littérature et savoirs situés (féminismes, postcolonialismes) », dir. Marie-Jeanne Zenetti, Flavia Bujor, Marion Coste, Claire Paulian, Heta Rundgren e Aurore Turbiau, ottobre 2021, URL : http://www.fabula.org/lht/26/paulian.html. DOI : 10.58282/lht.2759.