Ce que l’immonde dit du monde : étudier les déchets en sciences humaines et sociales
Doctoriales de rudologie - deuxième édition
Published on Thursday, June 29, 2023
Abstract
La deuxième édition des doctoriales de rudologie vise à réunir doctorant·es et jeunes docteur·es de toutes disciplines des sciences humaines et sociales et des lettres afin d’échanger autour des enjeux d’une thèse sur les déchets. Les communications (présentations orales, posters, autres) s’articuleront autour d’enjeux transversaux comme l’épistémologie de l’étude des déchets, la posture et la réflexivité du·de la chercheur·euse, la mobilisation et la production de données, l’analyse des données et la diffusion des résultats. Le programme des doctoriales comporte également, en plus des sessions thématiques, des ateliers pratiques et une sortie de terrain.
Announcement
Argumentaire
Les doctoriales de Rudologie se tiendront les 5,6 et 7 février 2024 - Le Mans Université
Les résidus des activités humaines sont aujourd’hui présents partout sur notre planète, depuis le fond des océans jusqu’aux neiges éternelles des plus hauts sommets. Ils constituent les marqueurs privilégiés de l’Anthropocène, que l’on pourrait, de fait, requalifier en Poubellocène (Monsaingeon, 2017). Cette nouvelle ère géologique se caractérise par la capacité de l’espèce humaine à modifier sensiblement les conditions d’existence sur Terre (Bonneuil et Fressoz, 2013). L’impact écologique des activités anthropiques s’est considérablement accru avec la révolution industrielle puis l’accélération de l’après-guerre ; les sociétés sont devenues de plus en plus polluantes et productrices de déchets. Ainsi, leur accumulation participe au dépassement de plusieurs limites planétaires, comme le changement climatique et la pollution de l’air, de l’eau et des sols (Rockström et al., 2009). En parallèle, la valorisation des déchets fait l’objet d’un intérêt croissant de la part des acteurs, tant privés que publics, en raison des problématiques socio-écologiques évoquées ci-dessus, ainsi que de l’épuisement des ressources. La diversité matérielle et économique des déchets entraîne l’organisation de filières à toutes les échelles géographiques, de la gestion locale au commerce international.
C’est au XIXe siècle qu’est « inventé » le concept actuel de déchet dans les sociétés industrialisées (Barles, 2005) : les rebuts cessent peu à peu d’être réincorporés dans les chaînes de production et l’économie se linéarise, dans le cadre de ce que K. Marx nommait « rupture métabolique », concernant les déchets organiques urbains qui ne retournaient plus à la terre (Foster et Clark, 2018). Le résidu devient déchet par l’acte d’abandon dont il est l’objet : ce changement de nature introduit un nouveau rapport aux objets matériels, marqué par l’extraction de ressources naturelles, la consommation de masse, le gaspillage et la génération croissante de déchets progressivement indifférenciés, que l’on enfouit ou incinère pour la majorité (ADEME, 2020). Dans ce contexte, il s’agit de comprendre les normes et les processus qui expliquent la désignation d’une matière comme un déchet, à une époque et au sein d’un espace donné.
L’intérêt porté aux déchets, posés en problème public, se traduit par une hausse du nombre de travaux de recherche qui leur sont consacrés. Les sciences humaines et sociales (SHS), en particulier, se saisissent de ce fait social total (Mauss, 1924 ; Beaune, 1998) et développent dans les années 70 la garbology (Rathje et Ritenbaugh, 1984) aux États-Unis et la rudologie (Gouhier, 1972, 1988) en France, deux écoles qui s’intéressent aux déchets comme des « traces » laissées par nos sociétés. Dans le même temps émerge la socio-économie des déchets (Bertolini, 1978), discutant des cycles de vie des produits et de l’économie circulaire. Plus récemment, les discards studies (Lepawsky et Liboiron, 2015) en Amérique du Nord décloisonnent l’étude des « rejets » (discards), permettant ainsi à la communauté scientifique de multiplier les savoirs et les angles de recherche et d’aller au-delà des seuls objets déchets.
Étudier les déchets en SHS signifie ainsi dépasser la simple étude des normes et des matières pour comprendre les sociétés et les systèmes qui les créent et les transforment (de Bercegol et Tastevin, 2023). Aux « Nords » comme aux « Suds », les déchets sont pris en charge par une grande diversité de systèmes sociotechniques composés d’une multiplicité d’acteurs reconnus ou non par les autorités publiques (Pierrat, 2014) : ceux·elles qui les produisent, les collectent, les trient, les transportent, les « valorisent » ou les « éliminent ». Afin d’envisager les systèmes de gestion de manière exhaustive, la recherche en SHS sur les déchets s’intéresse également aux acteur·rices qui encadrent, organisent, analysent ou régulent les filières dédiées – à titre d’exemple, citons les collectivités (Durand et Bacconnier, 2021), les filières de Responsabilité Élargie du Producteur (Bahers, 2016) ou les organisateur·rices des filières dites « informelles » (Cirelli et Florin, 2015). Ces acteur·rices peuvent s’inscrire dans des enjeux géopolitiques, voire néo-coloniaux : commerce des déchets, conflit entre les politiques internationales d’aide au développement des infrastructures de gestion des déchets et systèmes locaux de récupération (Cavé, Durand et Pierrat, 2020), etc.
Au-delà de l’étude des pratiques des acteur·rices, la recherche sur les déchets s’intéresse à une multiplicité de thématiques. Celles-ci couvrent un large sceptre allant de la construction des politiques publiques jusqu’aux conflits environnementaux. Les pratiques de prévention des déchets (réduction à la source, réemploi, etc.) (Bailly, Barbier et Daniel, 2021), les déterminants de la consommation durable (Lazaric et al., 2020), la gouvernance des déchets ménagers (Rocher, 2006), ou encore les initiatives portées par la société civile (Hajek, 2021) sont analysées, tout comme la notion d’économie circulaire qui peut être discutée au vu de sa centaine de définitions (Kirchherr, Reike et Hekkert, 2017) et de sa capacité réelle à transformer les sociétés (Desvaux, 2017). Les infrastructures de gestion et de traitement des déchets (centre de tri, unité de recyclage, déchetterie, incinérateur, décharge), qui se sont développées avec l’industrialisation des sociétés peuvent également faire l’objet d’études, à partir des conflits environnementaux et sociaux dont elles sont le support (Bobbio, Melé et Ulgade, 2016).
Mener un doctorat en SHS sur les déchets comporte son lot d’étonnements et de questionnements épistémologiques, théoriques, méthodologiques ou analytiques. Si la plupart de ces enjeux sont propres à toute recherche en SHS, ils se trouvent réactualisés et reformulés par les spécificités de l’objet déchet. Ces doctoriales se donnent pour but de réunir autour de ces questions des doctorant·es et jeunes docteur·es travaillant sur les déchets, afin d’échanger autour de nos pratiques et questionnements de recherche, et plus généralement de partager des regards croisés pluridisciplinaires et des méthodologies d’enquête et d’analyse. Les communications devront se référer à l’un des axes suivants :
- Épistémologies des approches liées à l’objet déchet
- Posture et réflexivité des chercheur·euses
- Mobilisation et production de données : méthodologies des enquêtes de terrain
- Analyse, diffusion et usage des résultats de recherche sur les déchets
Axe 1 : Épistémologies des approches liées à l’objet déchet
Le déchet est, bien qu’à des degrés divers, l’objet de l’intérêt de la plupart des disciplines composant les sciences humaines et sociales. Ainsi, des travaux de géographie, plus précisément de rudologie (Gouhier, 1988), mais aussi de sociologie (Corteel et Le Lay, 2011 ; Monsaingeon, 2014), d’histoire (Barles, 2005), de philosophie (Guien, 2019 ; Harpet, 1999), d’économie (Lupton, 2011 ; Bertolini, 2005), de littérature (Morrison, 2015 ; Taïeb, 2019), de sciences de gestion (Aggeri et Micheaux, 2019) ou de droit1 proposent une grande diversité de cadres théoriques, de grilles d’analyse et de méthodes empiriques pour étudier les déchets et leurs acteur·rices. Au-delà de cet intérêt pour la richesse que forme la juxtaposition de ces différentes disciplines, les doctoriales visent à susciter des échanges autour des atouts et des défis de l’interdisciplinarité dans l’étude des déchets. Cette discussion pourra aussi porter sur l’approche des discard studies – qui, à la façon des autres branches des studies anglo-saxonnes, permettent de fédérer autour d’un objet et de dépasser les approches disciplinaires (Pires Negrao, 2017) ; ainsi que sur les apports de cadres d’analyse transversaux : épistémologies féministes et écoféministes, études des Suds et perspectives décoloniales, réflexions sur les rapports aux non-humains, etc. L’accent sera mis sur les enjeux de l’inscription dans ces contextes épistémologiques (ancrage théorique, spécificités de l’état de l’art, etc.).
Les contributeur·rices sont invité·es à proposer un aperçu de la façon dont une certaine discipline aborde le déchet, ou bien à développer une réflexion sur les apports d’une approche interdisciplinaire, voire d’un affranchissement disciplinaire dans l’étude des déchets. De manière transversale, les contributions pourront souligner l’apport original des sciences humaines et sociales à l’étude du déchet comme construction sociale dont la définition varie selon les contextes (Douglas, 2001 [1966]) ; Lepawsky et Liboiron, 2022) ; inversement, il sera intéressant de se pencher sur le défi que l’objet déchet pose, par sa matérialité irréductible, à nos disciplines.
Axe 2 : Posture et réflexivité des chercheur·euses
Comme pour tous les objets de recherche en sciences humaines et sociales, l’étude des déchets suppose un travail réflexif de la part du·de la chercheur·euse, partie prenante du monde social qu’il·elle étudie par ses caractéristiques socio-économiques et son inscription dans des relations de pouvoirs. Cet « examen critique rigoureux » (Bourdieu, 2003) est déterminant pour la scientificité de la recherche menée, d’autant plus quand elle porte sur un objet aussi inséré dans des normes sociales que le déchet.
Les contributions, fondées sur une expérience de recherche (théorique ou empirique), pourront aborder la question des prénotions du·de la chercheur·euse, incorporées par la socialisation dès l’enfance, dont il faut pouvoir se défaire afin de porter un regard neuf sur le déchet. De plus, le·la chercheur·euse étant de fait engagé·e dans la société (Paugam, 2012), les contributions pourront traiter de la façon de formuler l’articulation nécessaire entre la « neutralité axiologique » (Weber, 1959) et le rôle social du·de la chercheur·euse, voire son engagement au sein de mouvements sociaux autour des déchets. Il nous apparaît en effet important de ne pas évacuer la question du militantisme et de l’activisme dans l’étude réflexive de la recherche sur les déchets, recherches nécessairement liées à l’écologie politique et construites en parallèle de la structuration de différents écologismes (Hajek, 2020). Inversement, comment mener une recherche indépendante face à des enquêté·es qui peuvent être commanditaires ? C’est en particulier le cas pour les thèses CIFRE, lorsque les structures d’accueil poursuivent leur propre agenda politique, voire ont un intérêt à un certain cadrage du problème public1 Colloque (R-)évolution du droit des déchets, Toulouse, 24 janvier 2019des déchets (Gusfield, 2009 [1981]), occultant un pan des connaissances académiques et expertes (Guien, 2019).
Enfin, les contributions pourront porter sur la prise en compte et la gestion du risque de contamination du·de la chercheur·euse par son objet, au sens figuré du terme (Lhuilier, 2011 ; Soares, 2011). Le risque de contamination morale par le tabou qui entoure le déchet (Douglas, 2001 [1966]) ou par le faible prestige social des travailleur·euses enquêté·es (Paules, 1991) peut devenir un matériau de recherche intéressant en ce qu’il révèle autrement l’objet de l’enquête. Mais il ne faut pas en négliger les conséquences pour la poursuite des travaux du·de la chercheur·euse (capacité à se faire financer, à diffuser ses résultats, opinion de l’entourage personnel, etc.). Toutefois, ce risque peut changer de forme en fonction de la mise à l’agenda politique des questions écologiques.
Axe 3 : Mobilisation et production de données : méthodologies des enquêtes de terrain
Cette thématique vise à faire advenir à la fois un échange entre doctorant·es et une réflexivité quant à leurs méthodologies, qu’elles soient qualitatives, quantitatives ou mixtes. Des communications pourront ainsi travailler sur la prise en compte des choix qui président au recueil de données, qui est toujours le recueil de certaines données et qui se transforme alors en production de données, c’est-à-dire en une première organisation du réel, préalable au travail d’analyse (Beaud et Weber, 2010 [1999]).
Certain·es doctorant·es font le choix de méthodes quantitatives, qualitatives ou mixtes. Ils·elles pourront alors partager les expériences sur les parcours et les méthodes qui leur ont permis de recueillir des données quantitatives, et sur leurs choix de divers outils : analyses statistiques, économétrie, comptabilité de flux physiques ou encore lexicométrie, etc. Il en sera de même avec le recueil des données qualitatives (entretiens individuels ou collectifs, observation participante ou non, récits de vie, etc.). Les considérations interdisciplinaires et les avantages et inconvénients des méthodes mixtes, ainsi que leurs modalités de mise en place pourront également être discutées. De plus, le caractère socialement construit des données pourra être interrogé.
Dans l’optique de doctoriales de rudologie, il s’agira pour d’autres communications d’interroger les spécificités du travail de terrain en lien avec les déchets. En effet, certain·es apprenti·es chercheur·euses, dans le cadre de ce travail de terrain, seront mis en contact avec la matière, ce à quoi le travail universitaire préalable ne prépare pas spécifiquement, et une matière qui aura toutes les chances d’être ou d’apparaître sale, corrompue, (mal)odorante, repoussante (Corbin, 1988 ; Vigarello, 2013 [1985]). Plus particulièrement, l’apprenti·e chercheur·euse pourra s’efforcer de se trouver en contact avec cette matière bien souvent dissimulée, mais surtout avec les travailleur·euses du déchet, invisibles, parfois du secteur dit informel, touché par les stigmates de ce « sale boulot » (Hughes, 1996 [1956] ; Lhuilier, 2005). En particulier, dans les sociétés qui, aux Nords comme aux Suds, repoussent à la marge les acteurs et les actrices (Balci, 2022) des déchets en même temps que les matières qu’ils manipulent (Florin, 2019) : comment accéder aux personnes ressources, comment entendre et comprendre les récits articulés autour de ces matérialités ? Comment également appréhender les difficultés d’accès au terrain et aux discours et les biais du·de la chercheur·se liés à sa position et aux rapports de classe, de genre, de race qui se révèlent ? Au rebours de ces « marqueurs négatifs » (Gouhier, 2000 ; Debout, 2012), que penser de l’attrait que peut représenter la marginalité et la difficulté d’accès de certains enquêtés pour le·la chercheur·euse (Desvaux, 2019) ? Au contraire, le·la doctorant·e pourra aussi être confronté·e lors de sa recherche à de grandes organisations et à des acteurs influents, dominants et, finalement, « imposants » (Chamboredon et al., 1994), avec lesquels pourront s’opérer un certain nombre de refus et d’acceptations (Darmon, 2005).
En parallèle de cela, les données liées aux déchets, qu’elles soient de nature qualitative ou quantitative, font bien souvent l’objet de questions complexes de gouvernance et elles peuvent avoir trait au confidentiel. L’accès à des données fiables et exhaustives sur le terrain peut ne pas être possible : absence de production établie des données, enjeux économiques et de concurrence, pratiques informelles (Florin et Garret, 2019 ; Bahers, Perez et Durand, 2019). Le fait de ne pas pouvoir expliciter certaines informations tout en en tenant compte d’une façon ou d’une autre dans les analyses pourra être abordé.
En conclusion, quelle qu’ait été la méthode choisie de production de ses données, le·la doctorant·e est invité à partager son retour, essentiel dans le travail de thèse, sur les conditions d’obtention de ses données.
Axe 4 : Analyse, diffusion et usage des résultats de recherche sur les déchets
L’objectif de cet axe est dans un premier temps de discuter de la phase d’analyse des résultats de leur recherche par les doctorant·es dans le champ des sciences des déchets en SHS. Cet axe pourra ouvrir des discussions concernant des problèmes pratiques liés à l’interprétation des résultats, tels que l’adéquation entre résultats et hypothèses, l’organisation du travail d’analyse ou l’explicitation du chemin de pensée pour monter en généralité.
Au travers des discussions sur cette phase d’analyse se dessine dans un second temps la question de l’utilité et des finalités de la recherche, avec les spécificités de la recherche liée aux déchets : à quoi servent les résultats, et à qui profitent-ils ? Au moment de l’analyse et de l’exploitation des résultats, comment faire en tant que chercheur·euse pour ne pas se laisser embarquer dans les formes de domination, de déqualification et de stigmatisation (sociales, économiques, politiques, symboliques) auxquelles participent les rapports aux déchets et aux restes ? Dans les moments de la diffusion de ces résultats, quels en sont les usages, par le·la chercheur·euse considéré·e comme expert·e d’une part, par le reste de la société d’autre part ?
Ce statut de chercheur·euse considéré·e comme expert·e pose également la question de la demande sociale adressée aux SHS (Akermann, 2018), de la perception que la société a de ses chercheur·euses et de la compréhension et potentielle mécompréhension des SHS (et a fortiori de l’étude des déchets en SHS) par la société (Castel, 2000).
Dans le cadre de la question de la diffusion des résultats de la recherche, les doctorant·es seront invité·es s’ils·elles le désirent à faire le récit d’expériences d’intervention, auprès de collectivités, d’associations, de citoyens, de politiques, etc., qu’il s’agisse d’en exposer les enjeux, les succès ou les difficultés.Organisation et
Organisation et programme
Les doctoriales se déploieront sur deux journées articulées autour de quatre sessions de communications proposées par les doctorant·es et jeunes docteur·es. Maître·sses de conférence et professeur·es des universités seront invité·es à co-animer ces sessions et à échanger autour de ces thématiques. Une troisième journée, réservée aux doctorant·es et jeunes docteur·es, sera consacrée à la tenue d’ateliers pratiques et à une sortie de terrain.
Les doctoriales sont pensées comme une occasion d’échanger sur des projets de recherche en cours ; aussi, il n’est pas attendu des contributions qu’elles présentent nécessairement des résultats définitifs et des démarches abouties. Au contraire, des contributions portant sur les difficultés rencontrées au cours de la recherche (Guionnet et Rétif, 2015) et les « ficelles du métier » (Becker, 2002) seront positivement accueillies. Les doctorant·es de première année et les docteur·es ayant soutenu dans les dernières années peuvent tout à fait répondre à cet appel.
Les communications peuvent faire l’objet d’un poster. Les posters seront affichés dans les espaces communs afin d’être accessibles sur les temps de pause et de repas : un bon moyen de faire connaître et d’échanger autour de vos travaux ! Les communications au format original (éléments audiovisuels, représentations théâtrales, oeuvres d’art, etc.) sont également les bienvenues.
Modalités de contribution
L'appel à communication est ouvert aux doctorant·es et aux jeunes chercheur·euses de toutes disciplines, des sciences humaines et sociales et des lettres. Les propositions doivent être envoyées à l’adresse doctoriales-rudologie@univ-lemans.fr
avant le 6 octobre 2023.
La proposition de communication orale ou de poster sera rédigée en français et devra comprendre :
- Le nom du ou des auteur·rices, l’université et le laboratoire de rattachement,
- Un titre et 3 à 5 mots clés,
- L’axe dans lequel s’inscrit la proposition,
- Un résumé de 500 mots (communication) et de 200 mots (poster) maximum,
- Une courte bibliographie indiquant les références sur lesquelles la proposition s'appuie,
- Une courte biographie de l’auteur·rice,
- Facultatif : vos attentes vis-à-vis des doctoriales, des thématiques que vous souhaiteriez voir aborder lors d’ateliers participatifs, etc.
Dates à retenir
- Date limite de soumission des propositions : 6 octobre 2023
- Notification aux auteur·rices : 27 octobre 2023
- Date limite d’envoi d’un résumé approfondi (facultatif) : 22 janvier 2023
- Dates du colloque : 5-6-7 février 2024
Comité d’organisation
- Maëliss Gouchon (Doctorante, REGARDS, Université de Reims Champagne-Ardenne)
- Simon Joxe (Doctorant, ESO Le Mans, Nantes, Le Mans Université)
- Jeanne Perez (Doctorante, ESO Le Mans, Le Mans Université)
- Noémie Régeard (Doctorante, ESO Le Mans, Le Mans Université)
- Solène Tixadou (Doctorante, ESO Le Mans, Le Mans Université)
Comité scientifique
- Jean-Baptiste Bahers (Chargé de recherche CNRS, UMR ESO, Université de Nantes)
- Claudia Cirelli (Ingénieure de recherche, UMR CITERES/CoST, Université de Tours)
- Mathieu Durand (Maître de Conférences en géographie, UMR ESO, Le Mans Université)
- Bénédicte Florin (Maîtresse de Conférences en géographie, UMR CITERES/EMAM, Université de Tours)
- Isabelle Hajek (Maîtresse de Conférences en sociologie, UMR SAGE, Université de Strasbourg)
- Nathalie Lazaric (Directrice de Recherche CNRS, GREDEG, Université Côte d’Azur)
- Baptiste Monsaingeon (Maître de Conférences en sociologie, EA REGARDS, Université de Reims Champagne-Ardenne)
- Adeline Pierrat (Maîtresse de Conférences en géographie, UMR ESO, Le Mans Université)
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Subjects
- Geography (Main category)
- Society > Sociology
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > History
- Society > Economics
- Society > Political studies
- Mind and language > Epistemology and methodology
- Society > Law
Places
- Le Mans, France (72100)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Friday, October 06, 2023
Keywords
- déchet, immonde, SHS
Contact(s)
- Maëliss Gouchon
courriel : doctoriales-rudologie [at] univ-lemans [dot] fr
Information source
- Maëliss Gouchon
courriel : doctoriales-rudologie [at] univ-lemans [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Ce que l’immonde dit du monde : étudier les déchets en sciences humaines et sociales », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, June 29, 2023, https://doi.org/10.58079/1bi3