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Patrimoines, mémoires et politiques

Revue « Polygraphe(s) - approches métissées des actes graphiques »

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Published on Monday, July 17, 2023

Abstract

Le septième numéro de la revue Polygraphes s’interroge sur les relations entre actes graphiques et mémoires dans le contexte de leur production. Il souhaite aussi aborder les stratégies et les processus d’une patrimonialisation des actes graphiques de la Préhistoire à nos jours, et plus généralement les motivations à pérenniser ces actes graphiques qui dans certains contextes ont pu être contestés, ignorés ou endommagés par leurs contemporains.

Announcement

Argumentaire

Les actes graphiques sont à la fois supports, outils et vecteurs de mémoire, de leur production à leur patrimonialisation. Images ou signes sur des parois, sur des objets, écritures sélectives ou intégrales, ces productions graphiques transmettent et enregistrent des récits, des histoires, des savoirs qui construisent la mémoire collective des sociétés humaines ou sont mobilisées dans des stratégies politiques ou patrimoniales. Le 7ème numéro de la revue Polygraphe(s) s’interroge ainsi sur les relations entre actes graphiques et mémoires dans le contexte de leur production. Il souhaite aussi aborder les stratégies et les processus d’une patrimonialisation des actes graphiques de la Préhistoire à nos jours, et plus généralement les motivations à pérenniser ces actes graphiques qui dans certains contextes ont pu être contestés, ignorés ou endommagés par leurs contemporains. Le patrimoine a cessé d’être une simple collection d'objets, de monuments, de connaissances ou pratiques techniques ou sociales stabilisées dans le temps. Il intègre aujourd’hui la pluralité des relations et des affects que ces objets, ces monuments et ces pratiques mobilisent pour une diversité d’individus. Ces témoignages d’antan expriment  le lien social qu’ils entretenaient au moment de leur existence et les façons dont ils nous font encore agir et penser. Certains ont pu être produits dans une volonté affirmée de transmettre un récit, une trace pour le futur ; d’autres au contraire n’ont pas forcément de velléité de pérennisation au moment de leur réalisation et c’est dans l’après-coup de leur découverte/mise en lumière qu’ils deviennent porteurs d’un savoir spécifique. En quoi ces actes graphiques suscitent-ils nos réflexes mémoriaux et nous amènent-ils à mettre en place des logiques patrimoniales ? Quels sont les individus ou les groupes qui engagent ces logiques, sur quels arguments se basent-ils et comment ce processus finit-il par engager des communautés plus importantes voire amener à des décisions politiques ou à des législations pour leur protection ?

Comment les institutions éducatives - à travers notamment les manuels scolaires – sélectionnent-elles des traces, plutôt que d’autres pour faire « histoire » ? Quelles stratégies politiques président à ces choix de représentation du passé ?

On se demandera donc à quel titre les actes graphiques peuvent être porteurs des mémoires des sociétés humaines, entre ceux qui ont une dimension générale ou semblent même "universaux" et les formes très spécifiques à un groupe ou à un territoire.  Quelles sont les formes graphiques porteuses de représentation symbolique suscitant l’identification d’un groupe, celles porteuses d'une mémoire ? Peut-on comprendre ce qui les distingue des autres et qui permet ou non  des réappropriations fortes ?

Certaines formes peuvent changer de statut et endosser de nouvelles fonctions. Elles sont réappropriées, réhabilitées. La traduction visuelle ou graphique de certains emblèmes peut contribuer à créer ou à formaliser un patrimoine. Tel est le cas de l’auroch de Lascaux qui sert désormais de symbole à un territoire, voire à des produits du "patrimoine" local. De même, nombreuses sont les villes qui repeignent d’anciennes enseignes publicitaires lors même que le produit n’est plus commercialisé ou que la profusion des anciennes affiches avait été jugée inopportune. Ici, temps court et temps long sont confrontés pour analyser les dimensions contextuelles du patrimoine graphique. Des signes sont donc repris aujourd’hui (pour fédérer un groupe, une localité, une association, etc.) à la faveur de leur portée symbolique dans le contexte actuel de leur nouvel usage, sans pour autant que cet usage se soit élaboré dans un continum mémoriel. A contrario, on peut s’interroger sur les raisons qui retardent voire entravent les processus de patrimonialisation pour certaines expressions graphiques, et conséquemment dans quels termes celles-ci sont présentées. Des manifestations d’écritures relèvent d’ailleurs de logiques patrimoniales controversées comme ces actes de détournement ou d’attaque d’œuvres dans l’espace public ou dans les musées.

Calendrier

  • Date-limite de proposition (résumé d’une quinzaine de lignes) : 1er décembre 2023

  • Accords ou refus seront notifiés pour le 15 janvier 2024
  • Date-limite de réception des articles (longueur différente selon la rubrique considérée) : 15 juin 2024
  • Retour des lectures et remarques : 1er septembre 2024
  • Date-limite de réception des articles revus par les auteurs.trices : 1er novembre 2024

Pour une publication prévue le 1er septembre 2025 par la Maison des Sciences de l'Homme.

Nous publions en couleur des photographies, tableaux, etc. envoyés en bonne résolution (300 dpi minimum) : ces documents sont à envoyer avec le texte le 15 juin 2024

Chaque article sera relu par deux relecteurs.trices au sein du comité de rédaction de la revue, voire par un.e. troisième relecteur.trice si l'article traite d'un sujet spécialisé.

Pour tout renseignement et pour envoyer vos propositions et articles, s'adresser à Philippe Hameau, Directeur de la revue Polygraphe(s) : philippe.hameau@univ-cotedazur.fr

Les trois rubriques possibles :

  • Dialogues (40.000 signes espaces compris) pour les articles écrits par au moins deux disciplines différentes
  • Point de vue (25.000 signes espaces compris) pour les articles traitant d’un thème
  • Carte Blanche (10.000 signes espaces compris) pour des articles courts sur les actes graphiques, en lien ou non avec le thème du volume

pour en savoir plus : www.polygraphes.art

Les responsables du volume n°7 sont les membres du comité de rédaction et fondateurs de la revue Polygraphe(s) : Camille Bourdier, Francesca Cozzolino, Claudia Defrasne, Philippe Hameau, Delphine Leroy et Eric Robert.

Comité de rédaction

  • Camille Bourdier (Maîtresse de conférences, Université Toulouse 2 Jean Jaurès, UMR TRACES 5608),
  • Francesca Cozzolino (Enseignante-chercheure EnsadLab, École nationale supérieure des Arts Décoratifs/Uni-versité PSL),
  • Claudia Defrasne (Chargée de recherches CNRS, Université Savoie-Mont Blanc, laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne, UMR 5204),
  • Philippe Hameau (Maitre de conférences à l’Université Côte d’Azur, LAPCOS – UPR7278),
  • Delphine Leroy (Maîtresse de conférences, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, EA 3971-EXPERICE)
  • Eric Robert (Maître de conférences, Museum National d’Histoire Naturelle, dép. Homme et Environnement, UMR 7194 Histoire naturelle de l’Homme préhistorique)

Date(s)

  • Friday, December 01, 2023

Keywords

  • acte graphique, écriture, art, patrimoine, mémoire, politique, diachronie

Contact(s)

  • Philippe HAMEAU
    courriel : philippe [dot] hameau [at] univ-cotedazur [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Philippe HAMEAU
    courriel : philippe [dot] hameau [at] univ-cotedazur [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Patrimoines, mémoires et politiques », Call for papers, Calenda, Published on Monday, July 17, 2023, https://doi.org/10.58079/1bky

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