Ce dossier de la revue Cliopsy est l’occasion de s’interroger : concernant la clinique psychanalytique dans le champ de l’éducation, de la formation et du soin, à quel moment socio-historique sommes-nous de l’imprégnation du modèle gestionnaire ? Comment les processus de disqualification et d’évacuation de la clinique psychanalytique opèrent-ils ? Existe-t-il des pratiques de résistance et de contournement ? Qu’est-ce que les cliniciens perçoivent et arrivent à formuler, que d’autres ne voient pas ou ne parviennent pas à thématiser ? Là où la logique gestionnaire ne sait pas faire, le clinicien peut-il montrer ce qu’il peut faire ?

Argumentaire

Praticiens et chercheurs, nous avons constaté que la domination progressive du modèle gestionnaire, déjà présente depuis trente ans dans l’entreprise, gagne du terrain dans ces champs, accompagnée d’une vision techniciste, managériale, positiviste et souvent porteuse d’une logique de marchandisation de l’éducation et du soin. es approches ont été souvent intériorisées par des acteurs en l’absence d’alternatives, rendant ainsi tout débat sans objet, tandis que d’autres, au contraire, ont poursuivi la lutte et continuent à maintenir un cadre où une autre pensée peut s’exercer.

Ce dossier de la revue Cliopsy est l’occasion de s’interroger : concernant la clinique psychanalytique dans le champ de l’éducation, de la formation et du soin, à quel moment socio-historique sommes-nous de l’imprégnation du modèle gestionnaire ? Comment les processus de disqualification et d’évacuation de la clinique psychanalytique opèrent-ils ? Existe-t-il des pratiques de résistance et de contournement ? Qu’est-ce que les cliniciens perçoivent et arrivent à formuler, que d’autres ne voient pas ou ne parviennent pas à thématiser ? Là où la logique gestionnaire ne sait pas faire, le clinicien peut-il montrer ce qu’il peut faire ?

Qu’en est-il aujourd’hui de la situation de la clinique face à la progression du modèle gestionnaire dans les champs de l’éducation et de la formation ? Praticiens et chercheurs, nous avons constaté que la domination progressive du modèle gestionnaire, déjà présente depuis trente ans dans l’entreprise, gagne du terrain dans ces champs, accompagnée d’une vision techniciste, managériale, positiviste et souvent porteuse d’une logique de marchandisation de l’éducation et du soin. De fait, les approches fondées sur les sciences du comportement et les sciences de la cognition apparaissent comme « naturellement » compatibles avec les logiques de gestion et d’évaluation. Les tendances qu’elles véhiculent ont déjà fait l’objet d’analyses d’où il ressort que ces approches ont été souvent intériorisées par des acteurs en l’absence d’alternatives, rendant ainsi tout débat sans objet, tandis que d’autres, au contraire, ont poursuivi la lutte et continuent à maintenir un cadre où une autre pensée peut s’exercer.

Ce contexte général rend de plus en plus difficile la mise en œuvre des approches cliniques dans l’intervention comme dans la recherche, la psychanalyse apparaissant, au sein des sciences humaines, comme la cible la plus particulièrement visée. Pourtant, les cliniciens peuvent se poser la question du politique et ils peuvent aussi se faire stratèges, tacticiens, utiliser la ruse comme la raison, créer des alliances ; ils peuvent également témoigner du fait que les « acteurs du système » ont des ressources en tant que sujets et qu’ils sont capables de conduire des luttes porteuses d’espoir au cœur des transformations en cours. Les cliniciens peuvent encore montrer comment défaire les nœuds des aliénations, non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur du travail collectif et individuel qui permet de s’en dégager, le plus souvent à bas bruit, nul n’ayant le pouvoir d’effacer la subjectivité et l’inconscient.Ce dossier de la revue Cliopsy est l’occasion de s’interroger : concernant la clinique psychanalytique dans le champ de l’éducation, de la formation et du soin, à quel moment socio-historique sommes-nous de l’imprégnation du modèle gestionnaire ? Comment les processus de disqualification et d’évacuation de la clinique psychanalytique opèrent-ils ? Existe-t-il des pratiques de résistance et de contournement ? Qu’est-ce que les cliniciens perçoivent et arrivent à formuler, que d’autres ne voient pas ou ne parviennent pas à thématiser ? Là où la logique gestionnaire ne sait pas faire, le clinicien peut-il montrer ce qu’il peut faire ?

Coordination scientifique

• Françoise Bréant (CREF, Paris Nanterre)
• David Faure

Modalités de soumission

Les propositions d'articles s'inscriront dans une approche clinique d'orientation psychanalytique, historique ou épistémologique. Elles pourront être de différents registres : articles de recherche, articles théoriques, témoignages liés à un parcours de recherche.

Les articles doivent respecter les consignes aux auteurs.

Les propositions (Entre 1000 et 2000 signes espaces comprises) doivent être soumises à la rédaction de la revue, au format DOC, DOCX ou ODT, exclusivement par courrier électronique, à l’adresse suivante : contact@revuecliopsy.fr

avant le 15 septembre 2023.

Ce texte précisera le questionnement que l'auteur·e se propose d'explorer. L’auteur·e indiquera son champ disciplinaire de rattachement et ce qu’il estime apporter au champ de l'éducation et de la formation par sa proposition.

Les articles complets seront soumis à la même adresse jusqu'au 3 janvier 2024 en indiquant dans l’objet du message électronique la mention « Dossier 10/24 ». Ils feront l’objet d’une relecture en double aveugle pouvant donner lieu à des recommandations aux auteurs.

Comité de rédaction

Directrice de publication Claudine Blanchard-Laville (CREF, Paris Nanterre)

Rédacteur en chef Louis-Marie Bossard (CREF, Paris Nanterre)

Secrétaire de rédaction Catherine Yelnik (CREF, Paris Nanterre)

Membres du comité de suivi

• Arnaud Dubois (CIRNEF, Rouen-Normandie)
• Laurence Gavarini (CIRCEFT, Paris 8)
• Patrick Geffard (CIRCEFT, Paris 8)
• Françoise Bréant (CREF, Paris Nanterre)
• Marc Guignard (ECP, Lyon 2)
• Mej Hilbold (CIRCEFT, Paris 8)
• Véronique Kannengiesser (CAREF, UPJV Amiens)
• Antoine Kattar (CAREF, UPJV Amiens)
• Sophie Lerner-Seï (EDA, Paris Cité)
• Caroline Le Roy (CIRCEFT, Paris 8)
• Bernard Pechberty (EDA, Paris Cité)
• Ilaria Pirone (CIRCEFT, Paris 8)
• Alexandre Ployé (CIRCEFT, Paris-Est Créteil)

Comité scientifique

• José Luis Atienza, université d’Oviedo (Espagne)
• Michèle Bourassa, université d’Ottawa (Québec)
• Sylvie Canat-Faure, université de Montpellier 3
• Teresa Carreitero, université federale Fluminense (Brésil)
• Philippe Chaussecourte, université Paris Cité
• Albert Ciccone, université Lyon 2
• Mireille Cifali-Bega, université de Genève (Suisse)
• Christophe Dejours, Conservatoire National des Arts et Métiers
• Pierre Delion, université de Lille 2
• Georges Gaillard, université Lyon 2
• Charles Gardou, université Lyon 2
• Florence Giust-Desprairies, université Paris Cité
• Florent Houssier, université Paris Cité
• Magdalena Kohout-Diaz, université de Bordeaux
• Cristina Kupfer, université Sao-Paulo (Brésil)
• Isabelle Lasvergnas, UQAM Montréal (Québec)
• Serge Lesourd, université de Strasbourg
• Denis Mellier, université de Franche-Comté
• Sylvain Missonnier, université Paris Cité
• Annick Ohayon, université Paris 8
• Dominique Ottavi, université Paris Nanterre
• Jean-Luc Rinaudo, université de Rouen-Normandie
• Philippe Robert, université Paris Cité
• André Sirota, université Paris Nanterre
• Marta Souto, université de Buenos-Aires (Argentine)
• André Terrisse, université Toulouse Jean Jaurès
• Stefania Ulivieri Stiozzi Ridolfi, Università degli Studi di Milano-Bicocca (Italie)
• Linden West, Canterbury Christ Church University (Grande-Bretagne)