Patrimoine et développement dans le royaume bamum à l’ouest du Cameroun
Ouvrage collectif du cercle de réflexion nwet-kwete
Published on Monday, September 04, 2023
Abstract
L’ambition de cet ouvrage est d’examiner non seulement les structures patrimoniales ou les modes de pensée qui forgent la singularité du royaume bamum, et davantage les formes de rationalité qui les gouvernent dans le but de montrer la cohérence et la pertinence d’un modèle civilisationnel africain, authentique et séculaire.
Announcement
Argumentaire
Les théories du primitivisme développées par la philosophie hégélienne de l’histoire et par l’ethnologie coloniale ont contribué à la marginalisation des savoirs endogènes, et à la périphérisation des formes traditionnelles africaines d’expression de la rationalité. Dans son introduction aux Actes du séminaire de recherche sur les savoirs endogènes (Cotonou, 1988), le Professeur Paulin Hountondji s’inquiète de l’état de marginalisation des savoirs ancestraux dans le contexte actuel marqué par « l’extraversion massive de nos sociétés ». Une extraversion qui, aux dires de celui-ci, est à la fois culturelle, politique, spirituelle et scientifique. (Houtondji, 2019, P.11)
Or, poursuit l’auteur béninois, il arrive que ces savoirs de la périphérie se révèlent dans maints domaines de la vie sociale, plus pertinents (…). C’est la raison pour laquelle Hountondji plaide pour leur dé-marginalisation. Si l’idée d’une considération des savoirs traditionnels dans le champ des savoirs constitués apparaît raisonnable, l’idée d’une validation critique du traditionnel à l’aune des critères d’une science exogène pose un double problème. D’une part, adopter un tel procédé reviendrait à valider la thèse selon laquelle la science institutionnelle est la norme par excellence, l’étalon de l’objectivité et de la rationalité scientifique. Cela perpétue la discrimination épistémologique qui frappe les savoirs traditionnels depuis le temps colonial. D’autre part, la validation du traditionnel à l’aune des critères de la science exogène peut conduire à mésinterpréter ou à sous-estimer l’épistémè propre des savoirs endogènes.
Ainsi, il convient d’insister sur le fait que la réappropriation des connaissances et des techniques traditionnelles et africaines requiert une exploration des formes de rationalité qui les ont produites. Le présent appel à contribution pour un ouvrage collectif sur le royaume bamum à l’Ouest du Cameroun vise donc à féconder les réflexions sur les questions patrimoniales. Au regard de la richesse et de la diversité du patrimoine matériel et immatériel que regorge ce territoire, il convient de les analyser dans leur rapport avec le développement. Si celui-ci est perçu comme l’amélioration de la qualité de vie et de bien-être humain qui passe par la croissance économique, l’équité sociale, la préservation des écosystèmes et l’autonomie territoriale, il est opportun de les mettre ensemble dans une perspective interdisciplinaire. C’est ce qui qui amène à se demander si les systèmes de pensée africains et les savoirs traditionnels inhérents à un riche patrimoine ne peuvent pas être pensés et explicités dans le contexte de leur propre rationalité et conduire au développement. Les différentes contributions tenteront de répondre à cette problématique fondamentale. L’ambition de cet ouvrage est d’examiner non seulement les structures patrimoniales ou les modes de pensée qui forgent la singularité du royaume bamum, et davantage les formes de rationalité qui les gouvernent dans le but de montrer la cohérence et la pertinence d’un modèle civilisationnel africain, authentique et séculaire. Deux grands axes thématiques sont proposés.
Il s’agit d’abord de l’axe portant sur le patrimoine immatériel et le développement. Ici, les auteurs peuvent examiner entre autres pistes de réflexion suivantes:
- le système des arts oratoires ;
- la pharmacopée bamum ;
- l’art culinaire
- les contes bamum : un véritable vecteur de vie communautaire ;
- les paroles sapientiales relatives à la solidarité, à la justice, à l’héritage… ;
- les sociétés secrètes et rites de passage ;
- les festivals et danses patrimoniales.
Ensuite, l’axe portant sur le patrimoine matériel et le développement. On peut relever entre autres :
- les arts textiles bamum (tissage, broderie, teinture…) ;
- les arts plastiques : sculpture, peinture, dessin, gravure, céramique) ;
- les sites touristiques (lieux publics et espaces dédiés…) ;
- les musées et l’art muséal ;
- l’art et l’artisanat bamum ;
- l’architecture bamum;
- patrimoine et décentralisation (antériorité historique du patrimoine bamoun et gouvernance locale à l’ère de la décentralisation) ;
Modalités de contribution
Chaque contributeur inscrira sa réflexion dans un axe et adressera au comité de lecture un résumé de 500 mots au maximum, exposant la question traitée, les matériaux utilisés, le titre de la contribution, un courriel, le statut et l’institution de rattachement. Par ailleurs, les propositions de résumé devront être accompagnées d’une courte notice biobibliographique. Elles sont à envoyer simultanément aux courriels conjoints suivants : majesty_70@yahoo.com ou jpmountap@gmail.com ou nsangouamadou@yahoo.fr
- 23 Août 2023: ouverture de l’appel à contributions
-
30 Octobre 2023: réception des propositions des résumés
- 30 Novembre 2023: notification aux contributeurs du rejet ou de l’acceptation
- 29 Février 2024: envoi des articles complets
- 30 Avril 2024: retour d’expertise aux contributeurs
- 25 Juin 2024: dernier délai d’envoi pour publication
- Octobre 2024: publication de l’ouvrage collectif
Comité scientifique
- Matateyou Emmanuel, Professeur Emérite (Université de Yaoundé I)
- Mounpou Moise, Professeur (Université de Yaoundé1)
- Mouiche Ibrahim, Professeur (Université de Yaoundé II)
- Hamadou Adama, Professeur (Université de Ngaoundéré)
- Mimche Honoré, Professeur (Université de Yaoundé I)
- Njoya Jean, Professeur, (Université de Yaoundé II)
- Bela Bienvenu Professeur, (Université de Yaoundé I)
- Ngouhouo Ibrahim, Professeur (Université de Dschang)
- Monkaree Amadou, Professeur (Université de Dschang)
- Bingono Bingono François, Professeur, (Université de Yaoundé II)
- Mamoudou, Professeur (Université de Ngaounderé)
- Pangop Alain, Professeur (Université de Dschang)
- Ebosse Cécile, Professeur (Université de Yaoundé I)
- Mfonka Abdoulaye, Professeur (Université de Yaoundé II)
- Abba Mahamat, Professeur (Université de Maroua)
- Mondoué Roger, Professeur (Université de Dschang)
- Njoya Idrissou, Maître de Conférences (Université de Dschang)
- Mouliom Moungbakou Ibrahim B., Maître de Conférences (Université de Maroua)
- Mountapmbémé Pemi Njoya Yaya, Maître de Conférences (Université de Maroua)
- Ndjock Nyobe Isidore Pascal, Maître de Conférences (Université de Douala)
- Moungande Ibrahim Aliloulay, Maître de Conférences (Université de Yaoundé I)
- Tchamba Jean-Robert, Maître de Conférences (Université de Dschang)
- Animben Paul, Maître de Conférences (Université de Bamenda)
- Nsangou Maryse, Maîtresse de Conférences (Université de Yaoundé I)
- Pepouna Soulé, Maître de Conférences (Université de Yaoundé I)
- Vessah Ngouh, Maître de Conférences (Université de Yaoundé I)
Comité de lecture et de rédaction
- Dr Nsangou Amadou, Chargé de Cours (Université de Maroua)
- Dr Rachel Mariembe, Chargé de Cours (Université de Douala)
- Dr Njoya André, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Manounma Pefoura Adjara Adéline, Chargé de Cours (Université de Douala)
- Dr Nchourupouo Mfouapon Mama, Chargé de Cours (Université de Bamenda)
- Dr Nchare Kpoumié Armand, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Chamba Nana Mirelle, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Timma Olivier, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Afane Belinga Ruth, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Medjo Pamphile, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Bengono Fortune, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Kede Eloundou, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Miaghotar Japhet, Chargé de Cours (Université de Dschang)
- Dr Bouba Haman, Chargé de Cours (Université de Maroua)
- Dr Njikam Moussa (Université de Yaoundé II)
- Dr Mezop Noumissing Alice, Chargé de Cours (Université de Yaoundé I)
- Dr Fidessou Sylvestre, Chargé de Cours (Université de Bamenda)
- Dr Mountapmbeme Jean Paul, Assistant (Université de Dschang)
- Dr Awounang Francine, Assistante (Université de Dschang)
- Dr Linjouom Issofa (Université de Yaoundé I)
- Dr Mache Bernard Dadié (Université de Yaoundé I)
- Dr Kombila Kombila Arielle (Université Jean Moulin Lyon III)
- Dr Pawou Molu Solange (Université Paris Denis-Diderot)
- Dr Pefoura Samuel, Artiste-Peintre, (Guyanne Française)
- Dr Angoa Zambo Jonathan Therence, Assistant, (Université de Dschang)
- Dr Machou Pare Adamou (Université de Yaoundé I)
Bibliographie indicative
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Njock Nyobe I.P, « Graver et dessiner les colonies pendant l’entre-deux-guerres, les arts du Cameroun vus par Suzanne Truittard » in Jarrassé D et Ligner S, Les arts coloniaux, circulations d’artistes et d’artefacts entre la France et ses colonies, Editions Esthétiques du divers, 2017, Bordeaux.
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Moungande I.A et Fifen O, « De l’expression identitaire à l’esthétique de la world music : une lecture critique du bijâ et du kpwalum chez les Bamoun » in Auguste Ebongue et Paul Fonkoua, la Chanson camerounaise : langue(s) et style(s), Lincom, 2020.
Moungande I.A et Fifen O, « Spectacles vivants et patrimoine culturel au Cameroun : fiche ethnoscenologique de quelques performances rituelles » in Martin Elouga, Comprendre les productions culturelles africaines, apports de l’archéologie et des disciplines scientifiques connexes, Editions Universitaires Européennes, 2020.
Pefoura Manoumna A, le ngouon et la légitimation du pouvoir en pays bamoun : trajectoire historique et adaptation d’une institution, 1902-2012, thèse de doctorat en histoire, Université de Douala, 2018.
Pefoura Manoumna A, « La segmentation du pouvoir dans les monarchies africaines : une analyse des koms dans le royaume bamoun », cahier de l’ENS de Bongor, série A Vol (1)2, décembre 2020.
Njoya I, Art bamum et langage de formes, Editions Universitaires Européennes, Norderstadt, Germany, 2021.
Njoya I, « Sens et signification du Ndop chez les Bamum » in Ndop, étoffes des cours royales et sociétés secrètes du Cameroun, Montreuil, Editions Gourcuuf Gradenigo,pp 109-131.
Njoya I, « Le Mvet, costume d’intronisation chez les Bamum du Cameroun : approche esthétique et anthropologique » in se vêtir et se vêtir au Cameroun : de la gestuelle politique aux expressions socio-patrimoniales du vêtement, Yaoundé, Editions Dinimber et Larimber, 2020, pp81-101.
Bela C et Njoya I, « Etude morpho-stylistique de l’alphabet de Njoya » in l’écriture du roi Njoya, une contribution de l’Afrique à la culture de la modernité, littérature et savoir, l’Harmattan, Cameroun, 2015, pp51-60.
Nyoya I, Dans les couloirs du palais royal bamum, Foumban, 2022.
Subjects
- Africa (Main category)
Places
- Foumban, Cameroon
Date(s)
- Monday, October 30, 2023
Attached files
Keywords
- Cameroun, bamum
Contact(s)
- Amadou Nsangou
courriel : nsangouamadou [at] yahoo [dot] fr
Information source
- Ibrahim B. Mouliom Moungbakou
courriel : ibrahimmouliom [at] gmail [dot] com
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To cite this announcement
« Patrimoine et développement dans le royaume bamum à l’ouest du Cameroun », Call for papers, Calenda, Published on Monday, September 04, 2023, https://doi.org/10.58079/1bq6