Argumentation
C’est par la destruction de l’ensemble Pruitt-Igoe que Charles Jencks annonçait en 1972, non sans ironie, la fin du Mouvement moderne et la naissance d’une nouvelle architecture dite postmoderne. De par sa nature même difficile à définir, cette architecture cultivant la pluralité des références1 peut être circonscrite entre les années 19662 et 19893. Dans la continuité de la fin des grands récits définie par Jean-François Lyotard4 et s’inscrivant dans le néolibéralisme ambiant des années 19705, elle matérialise une multiplicité de points de vue et la prise en compte de la parole des minorités ; elle valorise le « complexe », l’« hybride », le « biscornu » et l’« ambiguë6 » et s'oppose au soi-disant rationalisme unique et au dogmatisme du style international7.
Or, aujourd’hui, quelque cinquante ans après son apparition, l’architecture postmoderne est sujette à des polémiques liées à sa conservation8. Ainsi en 2014, Michael Graves s’émeut de la potentielle destruction du Portland building qu’il a inauguré en 1982, alors que celui-ci est inscrit au National Register of Historic Places depuis 2011. En 2017, c’est le projet de rénovation par l’agence Snøhetta du AT&T building de New York signé par Philip Johnson qui fait débat. Et plus récemment, en 2022, Denise Scott Brown signe une tribune pour s’opposer aux modifications de la Sainsbury Wing de la National Gallery par Annabelle Seldorf9.
Avec les signes du temps et les menaces qui planent sur ces architectures, se développent également les mesures de protection et les marques de reconnaissance. Au Royaume-Uni, ce n’est pas moins de 17 édifices postmodernes qui font l’objet en 2018 d’un classement de grade I sur le National Heritage List for England, niveau le plus élevé10. En Italie, les archives de Paolo Portoghesi sont déclarées d’intérêt historique notable par la Surintendance des archives du Latium en 2006. En France, le quartier Antigone obtient le label Architecture Contemporaine Remarquable en 2018. Qui plus est, au décès de son architecte, Ricardo Bofill, au début de l’année 2022, les municipalités françaises dans lesquelles il a signé un ensemble urbain, s’unissent pour lui rendre hommage par une pleine page dans Le Monde11.
Avec ces démarches de patrimonialisation et de restauration se développent des travaux de recherche afin de documenter ces architectures et d’interroger leur préservation12. En 2020, Bryan Clark Green propose une session de la conférence de la Society of Architectural Historians intitulée « Preserving the Postmodern Past ». En 2022, l’université de Weimar et l’ETH de Zurich font la part belle aux architectures postmodernes allemandes dans le colloque « Denkmal Postmoderne: Erhaltung einer “nicht-abzuschliessenden” Epoche ».
Ce dossier propose de faire un état des lieux de la connaissance et de la préservation de l’héritage postmoderne qu’il soit architectural, urbain ou paysager. En effet, si l’on considère assez couramment les architectures postmodernes, celles-ci s’inscrivent dans une période où l’on revendique un retour à la ville avec des projets où la conception de l’espace urbain prend le pas sur l’espace architectural à l’image des projets français de Bofill. Il s’agit également d’interroger le patrimoine paysagé à l’image des aménagements paysagers de Jencks (Garden of Cosmic Speculation), ou Portoghesi avec son jardin de Calcata, ou bien encore des aménagements d’aire d’autoroute comme celle de Caissargues par Bernard Lassus.
Cet appel à article propose de s’intéresser aux projets postmodernes qu’ils soient architectural, urbain ou paysager, produits entre 1966 et 1989 dans le monde et faisant l’objet d’une actualité ayant trait à leur identification, à leur patrimonialisation ou à leur transformation. La question des méthodologies d’identification et de visibilisation, la question des spécificités de ces projets et des (nouvelles) valeurs patrimoniales qui leur sont associées, la question de la pérennité matérielle et symbolique pourront être développées. Des comparaisons internationales ou la présentation de patrimonialisations en cours dans des contextes politiques, culturels particuliers sont encouragées. Des contributions qui considèrent des contextes extra-européens et nord-américains, comme l’Asie ou l’Amérique du sud seront appréciées. Les propositions d’article pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants.
Cet axe propose de s’intéresser au processus de définition, d’identification, de recensement, de reconnaissance et de mise en valeur des projets d’architecture, de paysage et d’urbanisme « postmodernes ». Quels contours, quelles spécificités de ces projets permettent de les qualifier de postmodernes ? Comment, dans quel cadre et par qui s’opère cette reconnaissance ? Est-elle partagée et/ou fait-elle question ? Par exemple, la question du goût et de la réception par un public non sachant pourra être interrogée13. Les propositions de cet axe pourront réfléchir aux difficultés inhérentes à la définition d’une architecture récente et ainsi à son inscription dans une histoire récente.
La question de la documentation, des supports graphiques, filmiques participant à la connaissance et à l’enregistrement des projets postmodernes pourra également être traitée. Ainsi, dans quelle mesure, la pluralité et la richesse de la documentation mobilisée par les architectes concepteurs postmodernes entrent-elles dans le processus de reconnaissance et servent-elles la diffusion d’une architecture encore peu connue ? L’utilisation de certaines architectures comme décor (cinéma, publicité) participe-t-elle de sa reconnaissance14 ?
Cet axe propose d’interroger le processus et les acteurs de la patrimonialisation des projets d’architecture, d’urbanisme et de paysage postmodernes. Qu’est-ce qui préside à la sélection de certains projets ? Dans quel contexte et par qui est initiée la patrimonialisation ?
Si l’on peut souligner la simultanéité des phénomènes de « patrimonialisation » et du « postmodernisme », dans quelle mesure les spécificités amenées par le postmodernisme infléchissent-elles (ou pas) la patrimonialisation, comme cela peut être le cas avec l’architecture moderne16 ? Par exemple, la dimension populaire de cette architecture influe-t-elle sur les acteurs mobilisés dans le processus de patrimonialisation ? Comment la patrimonialisation tient compte des dimensions ludiques, ironiques et symboliques de ces architectures ? Comment le périmètre de protection s’adapte-il au gigantisme de certains projets urbains ? Comment la valeur d’usage prend-elle une coloration particulière dans des projets fondés sur le goût et les usages populaires ? Comment le caractère évolutif de certains programmes (et notamment des ensembles d’habitations) est-il pris en compte ?
Des études de cas de patrimonialisation de projets postmodernes dans lesquelles ces questions font l’objet d’une actualité seront les bienvenues. Des comparai-sons internationales entre les processus de patrimonialisation sont encouragées.
Enfin, une réflexion pourra être portée sur la définition même de la patrimonialisation appliquée à des projets postmodernes : quels outils de protection, quelles aides (financières, administratives, techniques) pour la restauration ?
Ce troisième axe entend explorer des cas de restauration, de reconversion, de transformation physique d’architectures postmodernes. Là encore, la spécificité des projets pourra venir nourrir la réflexion. Ainsi, pour des architectures où le discours sous-tend le projet, dans quelle mesure l’idée, le concept qui a présidé à la conception du projet oriente la restauration ? L’idée prévaut-elle sur la matière, sachant la piètre qualité de certains matériaux (le plastique par exemple) et les dimensions expérimentale et éphémère de certains projets ? Quel destin pour les couleurs utilisées dans les projets originaux et ayant souvent subi des altérations ou des recouvrements17 ?
Les propositions pourront, plus largement, poser la question de la conservation de matériaux qui s'avèrent peu durables ou du paradoxe à conserver des éléments qui, produits par la société de consommation, avaient pour ambition de ne pas durer. Ainsi, la place de la valeur d’authenticité pourra être questionnée mais aussi celle de la subjectivité du goût dans les projets de restauration, la valeur esthétique fluctuant avec le temps.
Il s’agira également de questionner l’adaptation (ou non) de techniques et d’outils de restauration de ces nouveaux matériaux. La restauration de l’architecture postmoderne impacte-t-elle les manières de restaurer ?
Enfin, comment les restaurations se confrontent-elles aux usages et à leur évolution ? Dans le cas des restaurations de logements par exemple, comment les projets se saisissent-ils des questions de l’actualisation des matériaux et des équipements ?
Finalement, quelle place et quel rôle réserver aux architectes concepteurs toujours vivants dans les processus de restauration ?
Modalités de transmission des propositions
Les propositions d’articles complets seront envoyées par mail avant le 12 février 2024 au secrétariat de rédaction des Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère : craup.secretariat@gmail.com Pour plus d’informations, contacter Aude Clavel au 06 10 55 11 36
Les articles ne doivent pas excéder 50 000 caractères, espaces compris. Langues acceptées : français, anglais.
Les articles doivent être accompagnés de :
- 1 notice biobibliographique entre 5 à 10 lignes (nom et prénom du ou des auteur(s), statut professionnel et/ou titres, rattachement institutionnel éventuel, thèmes de recherche, dernières publications, adresse électronique).
- 2 résumés en français et en anglais.
- 5 mots clefs en français et en anglais.
- Le titre doit figurer en français et en anglais.
Coordination
- Benjamin Chavardès (École nationale supérieure d’architecture de Lyon)
- Audrey Courbebaisse (Université catholique de Louvain) et
- Léa-Catherine Szacka (University of Manchester)
Comité de rédaction
- Gauthier Bolle
- Celine Barreremanuel Bello Marcano
- Franck Besançon
- Gaia Caramellino
- Enrico Chapel
- Benjamin Chavardes
- Audrey Courbebaisse
- Maxime Decommer
- Anat Falbel
- Yankel Fijalkow
- Ralph Ghoche
- Xavier Guillot
- Carolinemaniaque
- Roberta Morelli
- Juilette Pommier
- Frédéric Pousin
- Paola Savoldi
- Corinne Tiry-Ono
Notes
Que ce soit à la culture populaire et à l’esthétique qui lui est associée juxtaposition de matériaux, de formes et de couleurs , à l’histoire, au vernaculaire et aux spécificités locales, ou encore aux formes de la ville traditionnelle.
L’année 1966 correspond à la publication de trois livres majeurs pour l’architecture postmoderne : Aldo Rossi, L’architettura della città, Venezia, Marsilio, 1966 ; Robert Venturi, Complexity and Contradiction in Architecture, New York, Museum of Modern Art ; Vittorio Gregotti, Il territorio dell’architettura, Milan, Glanglacomo Feltrinelli Editore.
L’année 1989 est associée à la fin du communisme. À partir des années 1990, avec la démocratisation d’internet et le développement de l’outil informatique au sein des agences d’architecture, de nouvelles architectures vont être développées.
Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir, Paris, Minuit, 1979.
Mary McLeod, « Architecture and Politics in the Reagan Era: From Postmodernism to Deconstrutivism”, Assemblage, n °8, February 1989, p. 22-59 ; Martin Reinhold, Utopia’s Ghost. Architecture and Postmodernism, Again, The University of Minnesota Press, 2010.
Nous faisons ici référence aux termes utilisés par Robert Venturi dans la première partie de son livre.
Liliane Voyé, « Architecture et urbanisme postmodernes : une expression du relativisme contemporain ? », Revue européenne des sciences sociales [En ligne], XLI-126, 2003, mis en ligne le 30/11/2009, consulté le 17/02/2023, [https://doi.org/10.4000/ress.542]. Voir également la définition du postmodernisme donnée par Regna Darnell et Jean-François, « Postmodernisme et sciences humaines », in S. Mesure, P. Savidan (dir.), Dictionnaire des sciences humaines, Paris, Presses universitaires de France, 2006, p. 875-879.
Mario Carpo, « The Postmodern Cult of Monuments », Future Anterior, vol. IV, n° 2, The University of Minnesota Press, 2007, p. 50-60.
Denise Scott Brown, “Sainsbury Wing: Objection from Denise Scott Brown”, Mas Context, 2022, [en ligne] [https://mascontext.com/observations/sainsbury-wing-objection-from-denise-scott-brown].
Parmi eux, la Sainsbury Wing de la National Gallery de Venturi, Rauch and Scott Brown, et la Cosmic House de Charles Jencks.
Dans l’édition du Monde du 21 janvier 2023, les maires des communes de Cergy, Metz, Montpellier, Noisy-le-Grand, Paris et Saint-Quentin-en-Yvelines signent une pleine page en hommage à l’architecte catalan.
Voir Jean-Louis Violeau, Paris postmoderne : architectures 1973-93, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2023.
Monique Eleb, Jean-Louis Violeau (dir.), « Savant, populaire », Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, n° 15/16, 2004.
Voir par exemple l’idée d’un « mythe » postmoderne dont l’écran participe de façon active. Lavin Silvia, Architecture Itself and Other Postmodernist Effects, Spector Books, 2020.
Pour définir la patrimonialisation, nous nous appuyons sur la définition donnée par Emmanuel Amougou, soit, « un processus social par lequel les agents sociaux légitimes entendent conférer à un objet ou à un espace (architectural, urbanistique ou paysager) ou une pratique sociale (langue, rite, mythe, etc.), un ensemble de propriétés ou de valeurs reconnues et partagées d’abord par les agents légitimés et ensuite transmises à l’ensemble des individus au travers des mécanismes d’institutionnalisation, individuels ou collectifs, nécessaires à leur préservation, c’est-à-dire à leur légitimation durable dans une configuration sociale spécifique ». Emmanuel Amougou, Les Grands Ensembles, un patrimoine paradoxal, Paris, L’Harmattan (Logiques sociales), 2006.
Réflexion autour de la prise en compte de l’aspect sériel des architectures modernes et de leur actualité habitée notamment.
P.J. Armstrong, P.H. Kapp, « Preserving the Past or Past Preserving: Sustaining the Legacy of Postmodern Museum Architecture », Built Heritage, 6, 12, 2022, [en ligne] [https://doi.org/10.1186/s43238-022-00055-z].
Arguments
However, some fifty years after its appearance, postmodern architecture has today become controversial in terms of its conservation.1 In 2014, for example, Michael Graves spoke out against the potential destruction of the Portland building, a project he inaugurated in 1982 and which has been listed on the National Register of Historic Places in 2011. In 2017, debates erupted over Snøhetta‘s renovation project for the AT&T building in New York, designed by Philip Johnson. More recently, in 2022, Denise Scott Brown published an opinion piece opposing Annabelle Seldorf's redesign of the Sainsbury Wing at the National Gallery.2
As time progresses and these buildings come under threat, protection measures and symbols of recognition are also on the rise. In the United Kingdom, as many as 17 postmodern buildings were given Grade I listing on the National Heritage List for England in 2018, their highest ranking.3 In Italy, Paolo Portoghesi's archives were recognised as being of notable historical interest by the Superintendency of Archives of Lazio in 2006. In France, the Antigone district was awarded the title Architecture Contemporaine Remarquable in 2018. Moreover, following the death of architect Ricardo Bofill in early 2022, the French municipalities in which he designed urban neighbourhoods joined forces to pay him tribute in a full page spread in Le Monde.4
As part of these heritage and restoration initiatives, research is being carried out to document this architecture and examine their preservation.5 In 2020, Bryan Clark Green organized a panel at the Society of Architectural Historians conference entitled “Preserving the Postmodern Past.” In 2022, the University of Weimar and ETH Zurich featured German postmodern architecture in the conference “Denkmal Postmoderne: Erhaltung einer ‘nicht-auszuschließenden’ Epoche.”
This issue takes a look at the current state of knowledge and preservation of postmodern heritage, whether architectural, urban or landscape. Indeed, if postmodern architecture is generally considered to be part of a period that saw a return to the city - with urban spatial design taking precedence over architectural space, as in Bofill's French projects – we also aim at questioning the heritage of important landscape projects, such as Jencks' Garden of Cosmic Speculation, Portoghesi's Calcata garden, or even highway service areas like that of Bernard Lassus in Caissargues.
This call for papers invites exploration of postmodern design —whether architectural, urban or landscape— produced anywhere in the world between 1966 and 1989, and currently undergoing processes of identification, heritagization or transformation. Some questions that may be explored are methods for identifying and promoting heritage, the specific features of these projects and the (new) heritage values associated with them, as well as their material and symbolic sustainability. International comparisons or overviews of ongoing heritage projects in specific political and cultural contexts are welcomed. Contributions that consider non-European and North American contexts, such as Asia or South America, would equally be appreciated. Proposals for articles may be submitted in one of the following three themes.
The question of documentation as well as graphic and film media involved in recording postmodern projects could equally be addressed. For example, to what extent does the plurality and wealth of documentation used by postmodern design architects play a part in processes of recognition and dissemination when it comes to architecture that remains little-known? Does the use of certain architectural forms as backdrops (cinema, advertising, etc.) contribute to its recognition?6
If we can stress the historical simultaneity of the rise of “heritagization” and of “postmodernism” as a period or style, to what extent do the specificities brought about by postmodernism influence heritagization (or not), as may be the case with modern architecture?8 For example, does the popular dimension of this architecture influence the actors mobilized in the heritagization process? How does heritagization consider the playful, ironic and symbolic dimensions of this architecture? to what extent do protective measures accommodate the gigantic scale of certain urban projects? How does use value take on a particular significance in projects founded upon popular taste and use? How is the evolving nature of certain programs (particularly housing developments) taken into account?
Case studies in which these questions are relevant to the heritagization of postmodern projects will be welcome. International comparisons of heritagization processes are encouraged.
Finally, the very definition of heritagization as applied to postmodern projects will be explored: what protective tools are needed, and what support (financial, administrative, technical, etc.) is required for restoration?
Lastly, what place and role should be reserved for living architects in the restoration process?
Transmission of Draft Articles
See the CpF on the revue site
Proposals for completes articles should be sent by e-mail before 12 February 2024 to the Craup’ editorial office: craup.secretariat@gmail.comFor more information, contact Aude Clavel on 06 10 55 11 36 or by email
The journal expects completed articles, not proposals, abstracts or any other form of presentation.
The articles must not exceed 50 000 characters, including spaces.
Languages accepted: French, English.
Articles must be accompanied by:
- 1 biobibliographical record between 5 to 10 lines (name and first name of the author (s), professional status and / or titles, possible institutional link, research themes, latest publications, e-mail address).
- 2 abstracts in French and English.
- 5 key words in French and English.− The title of the article must also be translated into French or English depending on the language of the paper.
Coordination
- Benjamin Chavardès (École nationale supérieure d’architecture de Lyon)
- Audrey Courbebaisse (Université catholique de Louvain) et
- Léa-Catherine Szacka (University of Manchester)
Editorial board
- Gauthier Bolle
- Celine Barreremanuel Bello Marcano
- Franck Besançon
- Gaia Caramellino
- Enrico Chapel
- Benjamin Chavardes
- Audrey Courbebaisse
- Maxime Decommer
- Anat Falbel
- Yankel Fijalkow
- Ralph Ghoche
- Xavier Guillot
- Carolinemaniaque
- Roberta Morelli
- Juilette Pommier
- Frédéric Pousin
- Paola Savoldi
- Corinne Tiry-Ono
Notes
Mario Carpo, “The Postmodern Cult of Monuments”, Future Anterior, vol. IV, n° 2, The University of Minnesota Press, 2007, p. 50-60.
Denise Scott Brown, “Sainsbury Wing: Objection from Denise Scott Brown”, Mas Context, 2022, [on line] [https://mascontext.com/observations/sainsbury-wing-objection-from-denise-scott-brown].
/ These include the National Gallery's Sainsbury Wing by Venturi, Rauch and Scott Brown, and Charles Jencks' Cosmic House.
In the January 21, 2023 edition of Le Monde, the mayors of Cergy, Metz, Montpellier, Noisy-le-Grand, Paris and Saint-Quentin-en-Yvelines published a full-page tribute to the Catalan architect.
See Jean-Louis Violeau, Paris postmoderne : architectures 1973-93, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2023.
See, for example, the idea of a postmodern “myth” in which the screen plays an active part. Lavin Silvia, Architecture Itself and Other Postmodernist Effects, Spector Books, 2020.
To define “heritagization,” we use Emmanuel Amougou's definition: a social process by which legitimate social agents intend to confer on an object or space (architectural, urban planning or landscape), or on a social practice (language, rite, myth, etc.), a set of properties or values recognized and shared first by the legitimized agents and then transmitted to all individuals through individual or collective institutionalization mechanisms necessary for their preservation, i.e. their long-term legitimization in a specific social configuration. Emmanuel Amougou, Les Grands Ensembles, un patrimoine paradoxal, Paris, L'Harmattan (Logiques sociales), 2006.
Reflection on how to take into account the serial aspect of modern architecture and its current living situation.