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La migration face aux nouveaux paradigmes : enjeux et défis

النماذج الجديدة للهجرة: رهانات وتحديات

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Published on Wednesday, October 04, 2023

Abstract

La complexité des phénomènes migratoires donne naissance à une réflexion pluridisciplinaire à même de cerner les contours de ce fait social qui devient de plus en plus une caractéristique majeure de l’ère de la mondialisation. Les différentes formes de migration constituent ainsi un paradigme humain où le déplacement d’un lieu à un autre n’est plus un événement exceptionnel ou occasionnel, mais une habitude, une issue, un mode de vie fondé sur l’absence et prédéfini par les exigences de la modernité. Le colloque « La migration face aux nouveaux paradigmes : enjeux et défis »sera l’occasion d’un état des lieux de l’appréhension du phénomène migratoire selon une dimension pluridisciplinaire. Notre objectif est de s’ouvrir sur plusieurs domaines de recherche s’intéressant au phénomène migratoire.

Announcement

Le laboratoire d’études juridiques et politiques (LEJEP), l'Université Hassan 1er Settat et la Faculté des Sciences juridiques et politiques organisent le colloque pluridisciplinaire international "La migration face aux nouveaux paradigmes : enjeux et défis" les 14 & 15 février 2024 à la FSJP[1] Settat

Argumentaire

Depuis la création de l’être humain, le déplacement spatial constitue un point de départ de toutes les civilisations. Pour des raisons politiques, économiques, religieuses, idéologiques, et même parfois climatiques, l’être humain est en transhumance à la quête d’un nouveau lieu où il pourrait se réfugier d’un passé parfois poignant. À fortiori, la traversée opère une métamorphose dans le parcours du sujet migrant, vu que le rapport au lieu détermine son existence dans le pays d’accueil, et en même temps, définit les liens avec le pays d’origine.  Les différentes formes de migration s’attachent à un faisceau d’images et de questions concernant les causes et les conséquences de cette déterritorialisation.

Fuir la pénurie, la misère, la guerre, les répressions et les idéologies, les conditions climatiques en l’occurrence les dégradations progressives et brutales de l’environnement, inondations, tsunami, désertification ou déforestation, déchets nucléaires et catastrophes naturelles, telles sont les motivations qui déclenchent chez le migrant la décision du départ, provisoire ou définitif soit-il. Il s’agit également de conquérir un nouvel univers, découvrir l’Autre, s’initier à une nouvelle langue, une nouvelle culture.  En somme, la transhumance est motivée par le besoin de survie, le besoin de trouver un environnement sain et serein propice à la vie et au développement. Dans l’histoire de l’Humanité, la migration a un rôle initiatique, elle proclame le début d’une nouvelle étape ou d’une nouvelle vie, un facteur d’épanouissement et d’ouverture sur autrui, surtout de changement. D’autant plus, la migration est évoquée dans tous les textes profanes ou sacrées comme étant un drame humain physique ou psychologique où les corps dépérissent au cours de la traversée, les mémoires vacillent et s’effritent.

En fait, Les différentes acceptions linguistiques du mot « migration » sont liées au déplacement ; selon le Robert, le terme « migration » est apparu en 1495, provenant du latin « migratio » pour désigner le déplacement des populations qui passent d’un pays dans un autre pour s’y établir. Pour le Littré[2], le terme provient du latin « migrationem, de migare, s’en aller», il signifie l’action de passer d’un pays dans un autre, en parlant d’un peuple, d’une grande foule, ou les voyages périodiques ou irréguliers que font certaines espèces d’animaux. Ceci dit, la migration du point de vue sémantique est liée au mouvement, à l’action de se déplacer pour rejoindre un pays autre que celui d’origine.

 Dans le domaine juridique, la première définition du terme « immigrant » est donnée par la Convention Internationale de Rome, en 1924 : « est considéré comme immigrant tout étranger qui arrive dans un pays pour y chercher du travail et dans l’intention exprimée ou présumée de s’y établir de façon permanente ; est considéré comme simple travailleur tout étranger qui arrive dans le seul but de s’y établir ». Actuellement le Haut Conseil à l’intégration français définit l’immigré comme une personne née à l’étranger et entrée en France en vue de s’y établir de façon durable.

En droit international, le terme « Migrant » est considéré comme générique et dépourvu de définition juridique commune. Toutefois, l’Organisation Internationale pour les Migrations[3] le définit comme étant : « toute personne qui quitte son lieu de résidence habituelle pour s’établir à titre temporaire ou permanent et pour diverses raisons, soit dans une autre région à l’intérieur d’un même pays, soit dans un autre pays, franchissant ainsi une frontière internationale ». Pour les Nations Unies, il s’agit de : « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d’une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer ».

L’ensemble de ces définitions relie la migration à des besoins économiques par excellence, néanmoins les raisons du départ divergent selon les individus et selon leurs appartenances, sans pour autant oublier l’intervention indirecte des pays d’accueil qui sollicitent sans cesse des travailleurs étrangers. Un phénomène dû à une kyrielle de facteurs dont surtout le déficit démographique lié à la faiblesse du taux de natalité et aggravé par la succession des années de guerre. Les flux migratoires sont devenus le seul facteur de croissance démographique pour suppléer les réquisitions militaires, reconstruire les pays et compenser les pertes et les incapacités physiques. La pénurie de la main d’œuvre dans certains secteurs contenant des tâches rebutantes et socialement dévalorisées attire de plus en plus d’immigrants. La complexité des phénomènes migratoires donne naissance à une réflexion pluridisciplinaire à même de cerner les contours de ce fait social qui devient de plus en plus une caractéristique majeure de l’ère de la mondialisation. Les différentes formes de migration constituent ainsi   un paradigme humain où le déplacement d’un lieu à un autre n’est plus un événement exceptionnel ou occasionnel, mais une habitude, une issue, un mode de vie fondé sur l’absence et prédéfini par les exigences de la modernité.

Les multiples pérégrinations concernent également le passage entre les langues, les cultures, les religions et les systèmes juridiques. Le sujet migrant se trouve ainsi au cœur d’un processus de brassage et d’hybridité linguistique et culturelle. L’expérience de la migration, malgré son aspect négatif, s’avère un vecteur d’ouverture sur l’Autre, d’interaction entre les individus et les sociétés, et un moment de croisement ethnoculturel. Par conséquent, un discours anthropologique aux implications idéologique, politique et juridique voit le jour à la marge du débat officiel, il est confronté à l’énigme des origines, et constitue un circuit de la parole qui finit par réconcilier quête d’identité et découverte de l’altérité.

Le colloque « La migration face aux nouveaux paradigmes : enjeux et défis » sera l’occasion d’un état des lieux de l’appréhension du phénomène migratoire selon une dimension pluridisciplinaire. Notre objectif est de s’ouvrir sur plusieurs domaines de recherche s’intéressant au phénomène migratoire en essayant de répondre aux questions suivantes :

Les flux migratoires n’exigent-ils pas dorénavant un changement de paradigme centré sur la mobilité et le développement humain ? Quel angle de vue faut-il adopter pour percevoir ce phénomène ?  Pouvons-nous toujours parler de frontières à l’ère d’une mondialisation qui connaît un essor hallucinant de toute sorte de canaux de communication ? Dans quelle mesure les politiques migratoires adoptées par les pays d’accueil influencent-elles la stabilité socio-économique des migrants ? Le phénomène migratoire influe sur les relations humaines transnationales entraînant ainsi des dynamiques communicationnelles, interculturelles et identitaires. Quels sont les aspects de ces dynamiques ? Quelle est la place des femmes migrantes dans ce processus de déplacement ? Quelles sont les problèmes vécus ? réussissent-elles à s’intégrer facilement dans les sociétés d’accueil ? Du point de vue politico-juridique, les flux migratoires n’exigent-ils pas le développement et la modification du droit de circulation et des politiques migratoires afin de préserver la dignité humaine ?

Ainsi, plusieurs points pourront être abordés selon les axes de réflexion suivants :       

  • Les migrations : phénomène politique et socio-économique
  • Politiques migratoires, frontières, mobilité et citoyenneté
  • Dynamiques identitaire, communicationnelle et interculturelle
  • Migration, intégration et cohésion sociale : le défi du vivre ensemble, impact sur la psychologie sociale, rôle de l’éducation, religions transnationales, xénophobie, etc.
  • Les migrations au féminin
  • Migration et enjeux juridiques
  • Migration et droits humains
  • Organisations nationales et internationales et question de la migration
  • La question migratoire dans l’art et la littérature

Coordination du colloque

  • Pr. EL HAJJAJI Mounir, Université Hassan 1er- Settat, Maroc
  • Pr. EL JAMRI Fatima Zahra Université Hassan 1er- Settat, Maroc
  • Pr. QORCHI Meryem Université Hassan 1er- Settat, Maroc
  • Pr. HIROUAL Yassine (Université Hassan 1er- Settat, Maroc

Modalités de soumission

Les résumés doivent comporter l’axe dans lequel le travail s’inscrit et les références des auteurs (Titre de la proposition, nom, prénom, institution de rattachement, qualité, e-mail et numéro de téléphone).

  • L’intervention ne doit pas dépasser pas 15 minutes.
  • La participation est ouverte aux enseignants, aux chercheurs, aux doctorants et aux professionnels.
  • Les interventions sont à présenter en français, en arabe ou en anglais
  • Les résumés ne doivent pas dépasser 350 mots avec 5 mots clés
  • Pour les propositions en anglais, le résumé doit être traduit en français ou en arabe

Les contributions ayant participé au colloque feront objet de publication dans un ouvrage collectif ou dans l’une des revues partenaires du Laboratoire des études juridiques et politiques à la faculté des sciences juridiques et politiques – Settat.

Les propositions sont à envoyer avant le 15 décembre 2023 à l'adresse : colloquemigration.uh1@gmail.com

Dates à noter

  • Lancement de l’appel à communication : 30septembre 2023
  • Date limite de l’envoi des propositions :  15 décembre 2023
  • Notification d’acceptation : 30 décembre 2023
  • Envoi des communications : 31 janvier 2024
  • Date du colloque : 14 & 15 février 2024

Bibliographie sélective

  • ALBERT.(dir), C. (1999). Francophonie et identités culturelles . Paris : Karthala.
  • ATAK, I., & CREPEAU, F. (2014). Managing migration at the external borders of the European Union: Meeting the human challenges. Journal européen des droits de l'homme(5), pp. 591-622.
  • BEAUCHEMIN, C., KABBANJI, L., SAKHO, P., & SCHOUMAKER, B. (2013). Migrations africaines : le codéveloppement en questions - Nouveauté. Essai de démographie politique . Paris : Armand Colin .
  • BENARAB, A. (2013). Islam et immigration. Paris: L'Harmattan.
  • BERKO, M. A. (2020). L'exil en héritage. Les impensés de l'immigration. Paris: L'Harmattan.
  • BESSIERE, J. (2009). Littératures francophones et politiques . Paris : Karthala.
  • BORDOGNA, M. T. (2018). Femmes de la migration. Pour une sociologie des dynamiques de population. Paris : L'Harmattan.
  • CHAIB, L. (2012). Citoyenneté, droit de vote local et immigration. Paris: L'Harmattan.
  • COLLES, L. (2011). L'immigration maghrébine dans la littérature française. Paris: L'Harmattan.
  • CREPEAU , F., NAKACHE , D., & ATAK, I. (2009). Les migrations internationales contemporaines. une dynamique complexe au coeur de la globalisation. Montréal : Les pesses de l’Université de Montréal .
  • DAOUD, Z. (2002). Gibraltar, improbable frontière . Casablanca : La croisée des chemins .
  • DAOUD, Z. (2004). Marocains de l'autre rive . Paris : Paris Méditerranée.
  • DUPAQUIER, J., & LAULAN, Y.-M. (2006). Immigration/ Intégration. Un essai d'évaluation des coûts économiques et financiers. Paris: L'Harmattan.
  • DURANTE, D. C. (2004). Les dépouilles de l'altérité. Montréal : Editions XYZ.
  • FOUCAULT, M. (2004). Sécurité, territoire, population. Paris, : éditions du Seuil.
  • GARNIER, X., & WARREN, J.-P. (2012). Ecrivains francophones en exil. Entre cosmopolitisme et marginalité. Paris : Karthala.
  • GAUVIN, L. (2000). L'écrivain francophone à la roisée des langues. Montréal: Editions Boréal.
  • GAUVIN, L. (2007). Ecrire pour qui? L'écrivain francophone et ses publics. Paris: Karthala.
  • HAREL, S. (1992). L'étranger dans tous ses états. Enjeux littéraires et culturels. Montréal: éditions XYZ.
  • LAFLEUR, J-M.  & Abdeslam MARFOUK. (2017). Pourquoi l'immigration? 21 questions que se posent les Belges sur les migrtions internationales au XXIe siècle. PARIS: L'Harmattan.
  • JIMY, N., & BOULOS, A. (2019). Migrations et médiations. Paris: L'Harmattan.
  • LESTRADE, B. (2009). EMPLOI ET IMMIGRATION. Vers une convergence des pratiques en Europe? Paris: L'Harmattan.
  • MAÂLOUF, A. (1998). Les identités meurtrières . Paris : GRASSET.
  • MARCHAL, H. (2012). L'identité en question. Paris : Ellipses Editions .
  • MENDY, T. (2009). L'immigration clandestine. Mythes, mystères et réalités. Paris: L'Harmattan.
  • PALIDDA, S. (2011). Migrations critiques. repenserles migrations comme mobilités humaines en méditerranée. Paris : Karthala.
  • PICHE, V. (2009). Migrations internationales et droits de la personn: vers un nouveau paradigme? Dans F. CREPEAU, D. NAKACHE, & I. ATAK, Les migrations internationales contemporaines. Une dynamique complexe au coeur de la globalisation (pp. 350-369). Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal .
  • RICOEUR, P. (1990). Soi-même comme un autre . Paris : Editions du Seuil .
  • RICOEUR, P. (2003). La mémoire, l'histoire, l'oubli. Paris : Editions du Seuil.
  • SINDJOUN, L. (2005). Etats, individus et réseaux dans les migrations africaines. Paris: Karthala.
  • TRIGANO, S. (2000). Le temps de l'exil . Paris : Payot-Rivages .
  • ULLMO, S. (1994). L'immigration américaine. Exemple et contre-exemple pour la France? Paris: L'Harmattan.
  • الحسين, ب. (2010). الهجرة الدولية بالريف الشرقي و انعكاساتها. مجلة أسيناك(4-5), pp. 63-78.
  • السباعي, ن. (1996, 11 19). الهجرة إلى أوروبا. تحد حضاري للمستقبل, 71417/8ه(1226).
  • الشامي, م. س. (1996). الهجرة الوافد و تنمية القوى العاملة . ندوة الثقافة و العلوم . دبي.
  • بلعباس, ع. ا. (2013). ظاهرة الهجرة عند عبد المالك الصياد: من السياق التاريخي إلى النموذج السوسيولوجي. إنسانيات(62), pp. 25-38.
  • doi:DOI : https://doi.org/10.4000/insaniyat.14325
  • حمد, م. أ. (1979). علم النفس الاجتماعي . القاهرة : مكتبة عين شمس.

Notes

[1] Faculté des sciences juridiques et politiques

[2] www.littre.org

[3] https://www.iom.int/fr/propos-de-la-migration

Places

  • Faculté des Sciences juridiques et politiques - Université Hassan 1er
    Settat, Kingdom of Morocco

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Friday, December 15, 2023

Keywords

  • migration, nouveau, paradigme, mobilité, développement, humain, dynamique, identitaire,

Contact(s)

  • Fatima Zahra EL JAMRI
    courriel : Colloquemigration [dot] uh1 [at] gmail [dot] com

Information source

  • Fatima Zahra EL JAMRI
    courriel : Colloquemigration [dot] uh1 [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« La migration face aux nouveaux paradigmes : enjeux et défis », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, October 04, 2023, https://doi.org/10.58079/1bwz

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