HomeDe la horde à l’État : le lien social, toujours en question. Actualité et fécondité de la pensée d’Eugène Enriquez
De la horde à l’État : le lien social, toujours en question. Actualité et fécondité de la pensée d’Eugène Enriquez
« Nouvelle Revue de Psychosociologie »
Published on Monday, October 16, 2023
Abstract
Il y a exactement quarante ans paraissait De la horde à l’Etat, ouvrage majeur d’Eugène Enriquez. Celui-ci est immédiatement devenu un classique pour la psychosociologie et toutes les disciplines concernées par l’articulation de la vie psychique et de l’organisation sociale, depuis la horde primitive jusqu’à l’État moderne. À l’occasion de l’anniversaire de cette parution, la Nouvelle Revue de Psychosociologie invite les psychosociologues et spécialistes des sciences humaines de divers horizons à se ressaisir des apports de ce livre-somme, et plus généralement de la contribution de l’ensemble des travaux d’Eugène Enriquez à la compréhension du fonctionnement des groupes, organisations, institutions et sociétés, pour dégager en quoi ils permettent d’éclairer les mutations, vicissitudes et devenirs actuels ou possibles du lien social, sous ses différentes formes et avatars.
Announcement
Argumentaire
Il y a exactement quarante ans paraissait De la horde à l’Etat, ouvrage majeur d’Eugène Enriquez. Celui-ci est immédiatement devenu un classique pour la psychosociologie et toutes les disciplines concernées par l’articulation de la vie psychique et de l’organisation sociale, depuis la horde primitive jusqu’à l’Etat moderne.
A l’occasion de l’anniversaire de cette parution, la Nouvelle Revue de Psychosociologie invite les psychosociologues et spécialistes des sciences humaines de divers horizons à se ressaisir des apports de ce livre-somme, et plus généralement de la contribution de l’ensemble des travaux d’Eugène Enriquez à la compréhension du fonctionnement des groupes, organisations, institutions et sociétés, pour dégager en quoi ils permettent d’éclairer les mutations, vicissitudes et devenirs actuels ou possibles du lien social, sous ses différentes formes et avatars.
Le temps de l’essaimage psychosociologique : de la « horde » amicale à la thèse d’Etat
On ne présente plus Eugène Enriquez, qui s’est imposé, au fil de plus de soixante années d’expérience et de publications, comme l’une des figures centrales de la psychosociologie et des origines de la sociologie clinique au plan international, en particulier dans le monde francophone et latin[1] (Arnaud, Fugier & Vidaillet, 2018).
Rappelons tout de même qu’il fut, en 1959, membre fondateur de l’ARIP[2], aux côtés notamment de Jean Dubost, André Lévy, Max Pagès, Guy Palmade et Jean-Claude Rouchy. Au sein de cette équipe prometteuse, Eugène Enriquez a su à la fois élaborer une conceptualisation originale du lien social, inspirée par la psychanalyse freudienne, et développer de nouvelles démarches d’intervention dans les groupes et les collectifs organisés (entreprises, administrations, services sanitaires et sociaux, établissements religieux, etc.). Homme de lettres et de culture, il sera le plus souvent considéré comme l’un des penseurs les plus créatifs et le tribun le mieux inspiré d’un mouvement psychosociologique français en plein déploiement. Et pour en promouvoir les approches, il contribua à la création en 1972 de la revue Connexions, qu’il codirigera avec Jean-Claude Rouchy pendant presque vingt ans.
A la fin des années 1970, Eugène Enriquez s’extrait néanmoins temporairement de sa « tribu » psychosociologique d’origine, afin de prendre du champ, rassembler sa pensée jusqu’ici égrenée dans des articles épars, l’approfondir puis la prolonger, et rédiger une impressionnante thèse d’Etat de sociologie qu’il soutiendra en 1980. Celle-ci s’emploie, à partir d’une relecture complète de l’œuvre freudienne, à proposer et déplier une véritable anthropologie du processus civilisationnel, entre théorie sociale et théorie analytique. C’est du corpus de cette thèse qu’est issu son premier ouvrage qui fera date, De la horde à l’Etat, paru en 1983 à la NRF dans la collection « Connaissance de l’inconscient » (Enriquez, 1983, 2003). Son sous-titre embrasse l’ambition de l’entreprise : « Essai de psychanalyse du lien social ».
Voyage au centre de l’alter
En conclusion de cette somme théorique qu’il délivre en 460 pages denses et documentées (690 dans l’édition de poche de 2003), mais écrites d’une plume claire et vigoureuse, Eugène Enriquez récapitule ainsi son projet : « J’ai seulement voulu souligner la puissance de destruction de l’homme dans son impossibilité de résoudre la question de l’altérité » (Enriquez, 1983, p.447). Toutefois, le propos de l’ouvrage, certes empreint de pessimisme, ne s’arrête pas à l’exploration de la destructivité inhérente à toute vie collective : il constitue une tentative de penser la formation du lien social, non seulement dans ses périls et ses ambivalences, mais aussi dans ses chances et possibilités, toujours ouvertes, de recréation. De fait, quarante années après sa première publication, De la horde à l’Etat continue, par la profondeur de son analyse et l’ampleur de son érudition, de poser et problématiser des questionnements qui travaillent encore aujourd’hui nos sociétés contemporaines.
Pour Eugène Enriquez, en effet, nul progrès de civilisation ne saurait être acquis définitivement. Loin d’affirmer sereinement la pérennité du lien social, une fois affranchi du monde archaïque et sanguinaire de la horde, il ne cesse même, au contraire, de mettre en avant la tentation de l’Etat, d’en revenir à cette même horde originelle, moment indépassable de tout effort civilisateur. Ce lien social, en tant que soumis aux aléas et luttes qui ponctuent son évolution, demeure donc par principe marqué du sceau de ces tendances à la fois rationnelles et pulsionnelles : « le conflit, écrit-il, est l’essence même du social, la violence son fondement » (ibid, p.446).
Ainsi, à rebours d’un processus civilisationnel linéaire, qui pourrait se prévaloir d’avoir définitivement vaincu, enterré et refoulé les tendances les plus antisociales et destructrices tapies au fond de l’inconscient, dont la pensée était encore prévalente au moment de la sortie de l’ouvrage, se dessine une dialectique d’un socius pris dans ses contradictions. Les phénomènes les plus régressifs et archaïques projettent toujours leur ombre au cœur même des sociétés qui se prétendent pourtant les plus rationnelles : angoisse de morcellement, fantasmes de la communauté Une et sans division, guerres ethniques, ou encore processus de massification et haine de l’autre sous toutes ses formes. Penser le lien social jusque dans ses fondements suppose bien, dès lors, comme l’a montré Eugène Enriquez dans De la horde à l’Etat, et plus globalement à travers toute son œuvre, de se confronter socialement au travail de la pulsion de mort (Enriquez, 2007, 2009).
Un second souffle pour la psychosociologie clinique d’intervention
Au début des années 1990, Eugène Enriquez quitte l’ARIP et la rédaction de Connexions, pour participer en 1993 à la création du CIRFIP[3], avec quelques compagnons de route des débuts (Jean Dubost, André Lévy, Guy Palmade, Jean Claude Filloux, etc.) et des personnalités nouvelles (Gilles Amado, Jacqueline Barus-Michel, Florence Giust-Desprairies, Danielle Hans, etc.), ainsi qu’au lancement de la Revue internationale de Psychosociologie, devenue Nouvelle Revue de Psychosociologie en 2006, qu’il codirigera avec Gilles Amado jusqu’en 2018. Ajoutons encore, témoignage des passerelles existant entre différentes orientations cliniques, qu’il a également codirigé jusqu’en 1997, aux côtés de Vincent de Gaulejac, le Laboratoire de Changement Social de l’Université de Paris VII.
Ce moment de renouveau institutionnel et éditorial marque aussi pour lui la volonté de formaliser son approche de l’intervention psychosociologique. En effet, pionnier en France dans le champ de la psychanalyse organisationnelle (depuis ses premières conceptualisations officielles qui remontent à 1967, avec un texte intitulé « La notion de pouvoir », jusqu’à ses articles parus dans Connexions, de « Imaginaire social, refoulement et répression dans les organisations » en 1972 à « L’individu pris au piège de la structure stratégique » en 1989), il lui restait encore à publier le discours de sa méthode. Ce sera chose faite avec la parution de L’organisation en analyse en 1992, que complètent des rééditions thématisées de publications plus anciennes comme Les jeux du pouvoir et du désir dans l’entreprise en 1997 ou Clinique du pouvoir en 2012 (nouvelle édition des Figures du maître, paru en 1991).
Pour lui, il s’agira toujours, par une réflexion sur et à partir de la théorie psychanalytique, « de situer à leur juste place, et de faire fonctionner, les facteurs non pas masqués ou latents, mais les facteurs inconscients dans la vie sociale. Inconscient (il n’est pas inutile de le répéter) ne signifie pas inconnu ou non exprimable, mais désigne des phénomènes qui, même repérés, agissent pourtant avec une force et une intensité non maîtrisables et dont les effets sur les conduites persistent, bien que les causes aient disparu, et qui surtout obéissent à une logique propre » (Enriquez, 1992, p. 27).
Sur une période plus récente, les travaux d’Eugène Enriquez ont dépassé le cadre de la seule psychosociologie d’intervention, tant pour interpeller l’organisation générale ainsi que les pathologies de nos sociétés démocratiques et néolibérales (Enriquez et Haroche, 2002) que pour tenter de dégager les nécessaires fondements amoureux du lien social qui président à leur instauration (Enriquez, 2012).
Tout au long de son histoire personnelle et professionnelle, il aura donc développé une pensée avant-gardiste, originale, critique, provocante, à la fois profuse et cohérente, ancrée dans la psychosociologie clinique et portant le débat aux confins de la sociologie et de la psychanalyse, mais aussi de l’histoire, de l’anthropologie, de la philosophie, de l’économie ou de la gestion[4].
L’actualité après l’histoire ?
Comment faire aujourd’hui plus exactement l’état des lieux et situer l’actualité d’une pensée qui n’a pas hésité à confronter la société à la perspective de sa propre dissolution ? A ce titre, le retour de tendances à des formes d’identification fantasmatique au chef, caractéristique propre à certains mouvements politiques de nature populiste (De Cleen et al., 2018; Stavrakakis, 2014), peut-il être compris comme une manifestation latente de ce retour de la horde au sein de l’Etat ?
Si toute société ne s’est pas seulement érigée sur un ensemble de postulats rationnels, mais d’abord, et même avant tout, sur ces certitudes et aspirations passionnelles qui assoient le besoin de croire et de s’illusionner, quelles peuvent être ces nouvelles sources d’illusion et d’anxiété contemporaines (Faure, Hans & Michelot, 2017) ? Mouvements complotistes à tendance paranoïaque, fétichisme des rapports monétaires ou encore persistance de la croyance en la toute-puissance de la technoscience trahissent-ils le grouillement de la horde sous des oripeaux étatiques ?
Dans le même temps, Eugène Enriquez, quoique lucide et sans concession quant à la dimension tragique de l’anthropologie interhumaine, ne cède pas pour autant au fatalisme. Il n’a, en effet, eu de cesse d’insister sur l’intrication inéluctable des tendances de vie et de mort au sein de l’histoire collective et de la psyché (Enriquez, 2006, 2016) ; cette « lutte des titans » qui se joue sourdement appelle au contraire à œuvrer pour que les forces civilisatrices et créatrices puissent l’emporter sur les forces régressives. Car si la folie, la mort et le conflit menacent le lien social et indiquent l’horizon possible de son délitement, il n’en est pas moins vrai qu’à l’inverse, tout processus de domestication, de contrôle voire de destruction qui y opère, aussi avancé soit-il, engendre simultanément des appels à la résistance qui le contrecarrent et en contestent la légitimité (Enriquez, 2009a).
Et toujours, le sujet historique social
Bien que déterminé par des processus à la fois psychiques et sociaux, synchrones et diachroniques, le « sujet historique social » (Enriquez, 2016) a la capacité de se dégager de ces déterminismes pour se faire le porteur d’une aspiration à l’autonomie de pensée, individuelle comme collective, sachant reconnaître et assumer l’ambivalence pulsionnelle d’un moi paradoxal « à l’écoute des rumeurs et des murmures de la vie » (Enriquez 1983, p.23). Quelles seraient aujourd’hui ces formes d’organisation, historiques et sociales, mais aussi ces formes de lien, où peuvent s’inscrire des tendances plus égalitaires et émancipatrices, comme autant de volontés de faire société autrement (Giust-Desprairies & Arnaud, 2019) ? L’amour, question maintes fois abordée par Eugène Enriquez dans ses écrits, peut-il être autre chose que la promesse leurrante d’une identification à un être adoré ou un chef, et être reconnu comme étant au fondement des liens civilisationnels ? « Notre culture libérale, regrette-t-il, a oublié que l’amour, l’amitié, le respect, la déférence, la considération pour l’autre étaient le ciment indispensable à leur consistance et à leur permanence. » (Enriquez, 2005)
L’examen minutieux qu’il conduit sur la nature et la pratique du pouvoir, son institutionnalisation, mais aussi ses camouflages, travestissements et illusions, invitent à s’interroger sur les nouvelles formes que peuvent revêtir ces « figures du maître » dans la société et les organisations d’aujourd’hui (Enriquez, 2009b, 2012). Bien que nombre d’entreprises, par exemple, en appellent à l’intelligence de leurs salariés et se présentent comme des lieux de production de connaissances, les tendances les plus pernicieuses de pouvoir et d’atrophie idéative s’y manifestent aussi avec évidence : soumission, servitude volontaire, formes avancées de bêtise et d’anesthésie de la pensée (Enriquez, 1991). Comment ces nouvelles tendances s’accordent-elles ou non avec le diagnostic établi par Eugène Enriquez, et dans quelle mesure viennent-elles interroger à nouveaux frais les présupposés théoriques mobilisés dans De la horde et l’Etat ?
Enfin, l’œuvre intellectuelle d’Eugène Enriquez ne doit pas conduire à éclipser ses apports dans l’approche des phénomènes groupaux et l’intervention organisationnelle (Enriquez, 1999) : non seulement pour accroître l’autonomie et la responsabilité des individus, des groupes et des organisations et accompagner les désirs de transformation, mais aussi repérer où se rejouent des scénarios de pouvoir mortifères, parfois là où ils prennent précisément les atours de l’appel à l’individuation et à la désaliénation, masque mortifère de la volonté de puissance (Enriquez, 1993). Comment cet héritage psychosociologique, qu’incarne Eugène Enriquez et la tradition clinique qu’il perpétue, peut-il se confronter aux métamorphoses de l’emprise et du pouvoir, dans les organisations contemporaines et plus globalement le système capitaliste (Enriquez, 2007, 2008; Vandewattyne & Ndahabonimana, 2020) ?
Héritages et prolongements de la pensée d’Eugène Enriquez
Les linéaments et ébauches de questionnements exposés précédemment constituent autant d’axes de réflexion et d’écriture que nous ouvrons pour les contributeurs de ce numéro spécial consacré à De la horde à l’Etat et, plus généralement, à l’œuvre d’Eugène Enriquez.
Par exemple, sans que ce soit limitatif :
- De la horde à l'Etat, puis retour de la horde ? Qu'il s'agisse de groupuscules politiques qui se rassemblent et agissent sur le mode de la horde (par exemple, lors de l’assaut du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021), faut-il déceler une transformation dans les processus de désinstitutionnalisation ? Quelles sont ces nouvelles formes de socialisation qui se retrouvent sur un mode archaïque ?
- Les nouvelles figures du pouvoir dans l'entreprise : l'organisation stratégique est-elle toujours d'actualité ? Ne perçoit-on pas de nouvelles manières de s'accaparer la subjectivité des acteurs et s'attacher leur(s) désir(s) ?
- Les foyers de résistance éthique et créatrice : la pensée d'Eugène Enriquez a toujours insisté sur l'irréductible prise du sujet sur la réalité en lien avec sa faculté à assumer la pulsion de mort. Contre toute vision manichéenne, comment comprendre aujourd'hui l'intrication de la pulsion de vie et l'exercice mortifère de la pulsion de mort et de ses avatars ?
- Quelles sont les transformations symboliques, culturelles et imaginaires qui affectent aujourd'hui les organisations sociales ? D'autres formes institutionnelles ont-elles supplanté le caractère structurant de ces organisations pour notre modernité ?
- Etc.
Nous accueillerons les propositions de contribution sur les apports des travaux d’Eugène Enriquez, dans une perspective pluridisciplinaire, théorique ou pratique, historique ou prospective, tenant compte des enjeux à différents niveaux, qu’ils soient psychiques, groupaux, organisationnels, institutionnels, sociaux ou sociétaux.
Les auteurs sont également conviés à se référer aux fragments de l’œuvre du psychosociologue qui nourrissent particulièrement leur propre démarche.
Ils pourront enfin se ressaisir de la pensée d’Eugène Enriquez pour éclairer des thématiques émergentes qui n’ont pas donné lieu à des écrits de l’auteur, mais dont ces derniers peuvent fournir une approche féconde pour la réflexion.
Modalités de contribution
Les projets d’article (une à deux pages maximum) sont à adresser
avant le 23 octobre 2023
aux personnes suivantes :
A/ Teresa Carreitero : carreteiro.teresa@gmail.com (coordinatrice du numéro 38) ; Gilles Arnaud : garnaud@escp.eu (coordinateur du numéro 38 et rédacteur en chef de la NRP) ; Florence Giust-Desprairies : giustdesprairies@wanadoo.fr (coordinatrice du numéro 38 et rédacteur en chef de la NRP)
CC/ Secrétaire de rédaction, Caroline Terrasse : revue-nrp@cirfip.org
- Si votre proposition est retenue,
les articles complets devront être remis au plus tard le 3 janvier 2024.
Coordination
- Teresa Carreitero
- Gilles Arnaud
- Florence Giust-Desprairies
Références
Arnaud, G., Fugier, P. & Vidaillet, B. (2018), Psychanalyse des organisations. Théories, cliniques, interventions. Toulouse, érès.
De Cleen, B., Glynos, J. & Mondon, A. (2018). "Critical research on populism: Nine rules of engagement", Organization, 25(5), pp. 649‑661.
Enriquez, E. (1967). "La notion de pouvoir", in : G. Palmade et alii, L’économique et les sciences humaines. Paris, Dunod, pp. 257-306.
Enriquez, E. (1972). "Imaginaire social, refoulement et répression dans les organisations", Connexions, 3, pp. 65-92.
Enriquez, E. (1973). "Le pouvoir et la mort", Topique, 11-12, pp. 147-194.
Enriquez, E. (1977). "Le gardien des clés : système et volupté chez Sade", Topique, 19, pp. 117-162.
Enriquez, E. (1983). De la horde à l’Etat. Essai de psychanalyse du lien social. Paris, Gallimard.
Enriquez, E. (1985). "Heinrich von Kleist : entre la marionnette et Dieu", Topique, 34, pp. 89-112.
Enriquez, E. (1986). "Immuable et changeante illusion : l'illusion nécessaire", Topique, 37, pp. 135-162.
Enriquez, E. (1989). "L’individu pris au piège de la structure stratégique", Connexions, 54, pp. 145-161.
Enriquez, E. (1991). Clinique du pouvoir. Les figures du maître. Toulouse, érès (réédition de 2012).
Enriquez, E. (1992). L’organisation en analyse. Paris, Presses Universitaires de France.
Enriquez, E. (1993). "Les enjeux éthiques dans les organisations modernes", Sociologie et Sociétés, 25, pp. 25‑38.
Enriquez, E. (1997). Les jeux du pouvoir et du désir en entreprise. Paris, Desclée de Brouwer.
Enriquez, E. (1999). "Le groupe : lieu de l’oscillation entre repli identitaire et travail de l’interrogation", Revue Française de Psychanalyse, 63, pp. 801‑814.
Enriquez, E. (2005). "Qu’est l’amour devenu dans les sociétés libérales avancées ?", Le Coq-Héron, 183, pp. 34‑41.
Enriquez, E. (2006). "L’institution de la vie mutilée", Revue Française de Psychanalyse, 70, 899‑917. https://doi.org/10.3917/rfp.704.0899
Enriquez, E. (2007). Voies et impasse de la société occidentale. Nouvelle Revue de Psychosociologie, 3, pp. 23‑40.
Enriquez, E. (2008). "Un monde sans transgression", Nouvelle Revue de psychosociologie, 6, pp. 277‑289.
Enriquez, E. (2009a). "La résistance : une souveraineté sans sacrifice et sans espérance", Nouvelle Revue de Psychosociologie, 7, pp. 187‑198.
Enriquez, E. (2009b). "Le Pouvoir, l’État et le sujet dans le monde actuel", Sociologie et Sociétés, 41(1), pp. 159‑176.
Enriquez, E. (2012). Les tumultes de l’amour. Lyon, Parangon/Vs.
Enriquez, E. (2016). "Individu, création et histoire", Revue de Psychothérapie Psychanalytique de Groupe, 66, pp. 9‑26.
Enriquez, E. & Haroche, C. (2002). La face obscure des démocraties modernes. Toulouse, érès.
Enriquez, M. & Enriquez, E. (1971). "Le psychanalyste et son institution", Topique, 6, pp. 29-64.
Faure, D., Hans, D. & Michelot, C. (2017). "Les anxiétés contemporaines. Introduction" Nouvelle Revue de Psychosociologie, 24, pp. 7‑17.
Giust-Desprairies, F. & Arnaud, G. (2019). "Faire société autrement ? Introduction", Nouvelle Revue de Psychosociologie, 28, pp. 7‑14.
Vandewattyne, J. & Ndahabonimana, D. (2020). "Quarante ans après L’emprise de l’organisation : Un retour sur le terrain", Nouvelle Revue de Psychosociologie, 29, pp. 23‑36.
Notes
[1] Outre-Atlantique, son influence est remarquable en Amérique du Sud, Brésil en tête, ainsi qu’au Canada, où traductions et colloques ouvrent des espaces importants de discussion de son œuvre et témoignent de sa dimension transculturelle.
[2] Association pour la Recherche et l’Intervention Psychosociologiques.
[3] Centre International de Recherche, Formation et Intervention en Psychosociologie.
[4] Deux illustrations parmi d’autres de cette féconde interdisciplinarité : le dialogue précoce qu’Eugène Enriquez a entretenu avec Cornélius Castoriadis sur la question du rapport au marxisme, à une époque où le dépassement de celui-ci ne constituait pas une évidence ; et ses contributions à la revue psychanalytique Topique, à commencer par l’article qu’il a cosigné avec Micheline Enriquez sur « Le psychanalyste et son institution » (Enriquez & Enriquez, 1971), puis ceux publiés ensuite dans d’autres numéros des années 1970 et 1980 (voir par exemple : Enriquez, 1973, 1977, 1985, 1986), qui constituent des exemples rares où échangeaient ainsi des psychanalystes et des sociologues.
Subjects
- Sociology (Main category)
Date(s)
- Tuesday, October 24, 2023
Keywords
- psychosociologie, eugène enriquez, lien social, vie psychique, organisation sociale, groupes, sociétés
Contact(s)
- Caroline Terrasse
courriel : revue-nrp [at] cirfip [dot] org
Information source
- Caroline Terrasse
courriel : revue-nrp [at] cirfip [dot] org
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons - Attribution 4.0 International - CC BY 4.0 .
To cite this announcement
Florence Giust-Desprairies, Gilles Arnaud, Teresa Carreitero, « De la horde à l’État : le lien social, toujours en question. Actualité et fécondité de la pensée d’Eugène Enriquez », Call for papers, Calenda, Published on Monday, October 16, 2023, https://doi.org/10.58079/1bzc