La Société psychédélique française souhaite constituer une plate-forme interdisciplinaire afin de présenter et de discuter des questions soulevées par les psychédéliques auprès de la jeune recherche francophone, via un séminaire en ligne. Nous encourageons les étudiant·es en master et en doctorat de toutes les disciplines travaillant sur ces thématiques à venir présenter leurs travaux afin de souligner la diversité des perspectives au sein du mouvement des psychedelic studies et le dynamisme des étudiant·es s’intéressant à ce champ d’étude, tout en donnant accès à ces contenus à un large public.

Argumentaire

Au cours de la dernière décennie, les psychédéliques sont revenus dans l’arène scientifique au sens large, avec un optimisme renouvelé quant à leur rôle positif dans la thérapeutique, mais également dans toute une série de domaines, au point que la presse et les chercheur·ses n’hésitent plus à parler de véritable « renaissance psychédélique[1] ». Un nombre croissant d’universitaires examinent aujourd’hui les différentes dimensions et utilisations de ces substances, tant du point de vue des sciences bio-médicales que des sciences humaines et sociales. De nombreuses conférences internationales, à l’image de Psychedelic Science aux États-Unis depuis 2013, la Breaking Convention en Angleterre depuis 2011 ou encore l’Interdisciplinary Conference on Psychedelic Research aux Pays-Bas depuis 2016, permettent à une communauté de chercheurs et de chercheuses de toutes les disciplines de se rencontrer et d’échanger au sujet du vaste domaine d’étude des psychédéliques.

En France et dans les pays francophones, ce champ est encore tout à fait neuf. On constate cependant qu’une production scientifique commence à voir le jour depuis quelques années, rapidement grandissante, tant dans les disciplines dites de sciences naturelles[2] que de sciences humaines[3]. Les psychédéliques offrent en effet un objet d’étude transversal de la recherche.

Fondée en 2017, la Société psychédélique française[4], société de médiation culturelle et scientifique autour des psychédéliques, œuvre à la mise en valeur des travaux universitaires francophones sur le sujet et à la constitution d’un réseau de collaboration interdisciplinaire. Dans la continuité d’une première journée d’étude réalisée à Paris en mai 2018 « Études psychédéliques : approche historique de la construction d’un champ disciplinaire », qui avait exploré les origines des psychedelic studies, puis de l’atelier doctoral « Études psychédéliques, approche historique » organisé depuis 2018 à l’EHESS de Paris[5], nous souhaitons découvrir, valoriser et discuter les travaux des étudiant·es en master et en doctorat de toutes les disciplines travaillant sur ces thématiques.

Pour ce faire, nous avons constitué une plate-forme interdisciplinaire afin de présenter et de discuter des questions soulevées par les psychédéliques auprès de la jeune recherche francophone, via un séminaire en ligne. Nous pensons en effet qu’il est essentiel de souligner la diversité des perspectives au sein du mouvement des psychedelic studies et le dynamisme des étudiant·es s’intéressant à ce champ d’étude, tout en donnant accès à ces contenus à un large public, grâce à la diffusion des séances sur YouTube.

Modalités de soumission

Les communications proposées devront respecter le temps imparti, soit de 15 à 40 minutes par intervenant·e. Un temps de questions avec le public sera prévu à l’issue des présentations. Nous attendons des candidat·es qu’ils et elles nous envoient leur manuscrit entièrement rédigé (même s’ils ou elles souhaitent s’exprimer sans lire lors de la séance).

Les documents seront reçus par courrier électronique aux adresses suivantes : zoe.dubus@usask.ca et vincent@societepsychedelique.fr

Veuillez indiquer en objet de votre message : « Séminaire jeune recherche SPF ».

Votre proposition doit comporter :

• Le manuscrit de votre communication (5000 mots maximum) ;
• Un titre
• Un court résumé (100 mots maximum) ;
• Une notice biographique (100 mots maximum) incluant les informations suivantes : votre nom complet, votre statut, le titre de votre mémoire ou de votre thèse, votre établissement de rattachement et votre pays ainsi que votre adresse de courriel.

Calendrier

• Les propositions seront reçues tout au long de l’année 2023-2024.

• L’acceptation des contributions sera notifiée au plus tard deux semaines après réception.
• Les séances seront programmées une fois par mois, en fonction des disponibilités des personnes retenues.

Comité d'organisation

• Zoë Dubus, postdoctorante en histoire de la médecine (USASK, Canada), chercheuse associée à l’Institut des Humanité en Médecine (CHUV, Lausanne)
• Vincent Verroust, doctorant en histoire des sciences (UPJV - CHSSC, France), chercheur associé à l’UR PsyComAdd (CHU Paul Brousse / Respadd)

Notes

[1] Ben Sessa, The Psychedelic Renaissance: Reassessing the Role of Psychedelic Drugs in 21st Century Psychiatry and Society, London, Muswell Hill Press, 2012; Nicolas Langlitz, Neuropsychedelia, Berkeley, University of California Press, 2013; Erika Dyck, « A Psychedelic Renaissance: Historical Reflections on the Future », MAPS Bulletin, 27-1, 2017, p. 24‑26; Danielle Giffort, Acid Revival: The Psychedelic Renaissance and the Quest for Medical Legitimacy, 1er édition., University Of Minnesota Press, 2020.

[2] Michael Ljuslin et Amandine Schaller, « Réémergence de la Médecine psychédélique », Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy, 168-03, 2017, p. 61‑72 ; Christian Sueur, « La recherche sur les capacités thérapeutiques des ‘‘substances hallucinogènes’’ », Chimeres, 91-1, 2017, p. 120‑138 ; L. Berkovitch, B. Roméo, L. Karila, R. Gaillard et A. Benyamina, « Efficacité des psychédéliques en psychiatrie, une revue systématique », L’Encéphale, 2021 ; Etienne Artru et Thomas Rabeyron, « Psychédéliques, psychothérapie et symbolisation : une revue de littérature dans le champ de la dépression », L’Évolution Psychiatrique, 2021.

[3] Martin Fortier, « Le sens de réalité dans les expériences psychotropes  : étude comparée des hallucinogènes sérotoninergiques et anticholinergiques », in Histoire et usages des plantes psychotropes, Paris, Imago, 2018, p. 125‑184 ; Élise Grandgeorge, Les hallucinogènes et l’accroissement des performances créatives  : réflexions historiques, Muséum national d’histoire naturelle, Paris, Séminaire « Etudes psychédéliques, approche historique », 2018 ; Vincent Verroust, « De la découverte des champignons à psilocybine à la renaissance psychédélique », Ethnopharmacologia, 61, 2019 ; Zoë Dubus, « Marginalisation, stigmatisation et abandon du LSD en médecine », Histoire, médecine et santé, 15, 2020, p. 87‑105 ; David Dupuis, « Le rite hallucinogène comme technique du Soi  : une approche anthropologique de l’efficacité des psychédéliques dans le traitement des addictions », Psychotropes, 26-1, 2020, p. 35‑59 ; cf. aussi l’atelier doctoral de l’EHESS « Études psychédéliques, approche historique » animé par Vincent Verroust au Muséum national d’Histoire naturelle et en ligne avec notamment Chris Elcock, Timothy Leary et le mouvement psychédélique américain, 2021 ; Gautier Dassonneville, Sartre et la mescaline, 2021.

[4] www.societepsychedelique.fr

[5] https://enseignements-2018.ehess.fr/2018/ue/2998/ ; https://enseignements-2019.ehess.fr/2019/ue/2998/ ; https://enseignements.ehess.fr/2020-2021/ue/594