Published on Monday, November 13, 2023
Abstract
Le numérique nous a fait entrer dans un nouvel âge du politique ; les technologies doivent permettre aux citoyens de prendre part à la prise de décision publique et de se mobiliser pour l’intérêt général. Cependant, cette « démocratie numérique » demande à être maîtrisée, contrôlée et régulée. Se déployant dans un contexte marqué par une forte défiance à l’égard du pouvoir politique traditionnel (modèle classique de la démocratie représentative), ces technologies digitales sont considérées par certains analystes comme un moyen de répondre au déficit démocratique des sociétés contemporaines et de pallier la crise de légitimité.
Announcement
Argumentaire
En l’espace d’une génération, le numérique a bouleversé nos vies et nos activités, en changeant même notre vision du monde. On le retrouve dans tous les domaines, avec la modélisation, l’analyse et le traitement de données, dont le volume et la complexité ne cessent d’augmenter, notamment depuis la démocratisation d’Internet (1996). Il est également au cœur des problématiques de santé, de la modernisation de l’administration, de l’accélération de l’industrialisation, d’éducation et plus largement de société : en transformant nos modes de communication et d’information, il modifie par là même notre rapport aux autres et au monde. Ces problématiques sont autant de nouveaux défis que les chercheurs et les décideurs doivent relever pour accompagner la transformation numérique de nos cadres de vie.
Ainsi, l’usage du numérique progresse de manière exponentielle. Il est à la fois porteur d’opportunités et de menaces. Au cœur de cette évolution, la transformation digitale n’est pas sans conséquences sur l’accès aux services essentiels et aux droits des personnes incapables de suivre le rythme imposé.
En réalité, l’ensemble de nos activités humaines sont aujourd’hui dépendantes de réseaux numériques – qu’il s’agisse des services administratifs ou bancaires, du secteur des transports, du commerce, de la santé, ou encore de l’enseignement et de la recherche.
Or, ce développement inédit des technologies numériques s’accompagne de conséquences politiques, économiques et sociales de plus en plus visibles. La transformation numérique a un impact sur chaque aspect de notre vie, de notre façon de vivre à notre manière de travailler, de se soigner, voire de jouer et se divertir.
La multiplication et la mise à disposition de vastes ensembles de données numériques provenant de sources hétérogènes, couplées à une capacité d’analyse de plus en plus rapide et de moins en moins coûteuse, ouvrent en effet la voie à de nouvelles expertises dans des domaines très variés.
En conséquence, les questions de l’accès, du coût, et de l’utilisation des données constituent un enjeu majeur pour les usagers. Les équipements numériques sont devenus des moyens communs pour communiquer, envahissant petit à petit tous les champs de la vie sociale et professionnelle. Il est question alors de préserver ces technologies comme outils du bien commun et faire preuve d’exemplarité et éviter toute fracture numérique qui exclurait une partie des citoyens.
Force est de constater que le numérique change aussi bien nos vies privée que publique.
Les usagers sont désormais ouverts à des sources d’influence culturelles, intellectuelles, affectives ou idéologiques beaucoup plus variées qu’auparavant. Cette dynamique de numérisation produit, à l’échelle des États comme à celle des individus, de nouvelles dépendances et de nouvelles vulnérabilités (défi à la souveraineté numérique étatique/ cybercriminalité).
Or, le numérique nous a fait entrer dans un nouvel âge du politique ; ces technologies doivent permettre aux citoyens de prendre part à la prise de décision publique et de se mobiliser pour l’intérêt général. Cependant, cette « démocratie numérique » demande à être maîtrisée, contrôlée et régulée.
Se déployant dans un contexte marqué par une forte défiance à l’égard du pouvoir politique traditionnel (modèle classique de la démocratie représentative), ces technologies digitales sont considérées par certains analystes comme un moyen de répondre au déficit démocratique des sociétés contemporaines et de pallier la crise de légitimité.
Cette évolution, de l’espace public et dans l’espace public impliquée par le numérique, a amené l’Etat à se saisir de la problématique tout en en étant saisie. Par sa nature, son impact sur les sociétés et les citoyens, le numérique est devenu un objet politique.
Les applications en termes de traitement des données de santé, de défense, d’agriculture, de météo, d’éducation, de justice, de transport et de mobilité en sont une illustration. Ainsi, le défi majeur pour les politiques publiques à l’avenir serait de tenter de concilier les avancées technologiques avec les besoins et les attentes exprimés par la société, tout en satisfaisant aux principes d’efficacité. Bref, le numérique, par sa rapidité d’adoption, sa capacité d’amplification et son usage généralisé dans les sphères publique et privée, bouleverse la politique.
Ces dynamiques profondes et intrinsèquement liées entre le numérique et le politique nous interpellent comme chercheurs à explorer davantage les différentes facettes de cette problématique importante. Nous optons seulement pour trois aspects susceptibles d’être traités au cours de cette table ronde.
Premièrement, nous mettons la lumière sur les regards croisés d’une pluralité d’acteurs impliqués, par leurs actions ou leurs plaidoyers (innovation technologique ; accompagnement pour une citoyenneté numérique active), - souvent conflictuels (les pionniers du domaine : GAFAM et opérateurs privés du domaine ; les pouvoirs publics ; les citoyens)
Deuxièmement, nous cherchons à comprendre comment le numérique contribue à redessiner les rapports entre gouvernants et gouvernés, à une transformation de la conception traditionnelle de l’État et de ses modes d’intervention (régulation).
Modalités de contribution
Date à retenir :
-
15 novembre 2023 : Envoi des propositions de communications et d’un résumé (200 - 500 mots).
- 22 novembre 2023 : Réponse de la commission scientifique.
- 19 décembre 2023 : Tenue du colloque au siège de l’UEMF à Fès.
Les propositions doivent être envoyées à :
Mme Sanae KASMI : s.kasmi@ueuromed.org
Abderrahmane HADDAD : a.haddad@ueuromed.org
N.B : Les travaux du colloque feront l’objet d’une publication dans un ouvrage collectif.
Comité scientifique
- Abderrahmane HADDAD Institut des sciences juridiques et politiques Euromed University of Fes Droit Public
- Sanae KASMI Institut des sciences juridiques et politiques Euromed University of Fes Sciences Politiques
- Kamal Kajja Institut des sciences juridiques et politiques Euromed University of Fes Géopolitique
Subjects
- Political studies (Main category)
Places
- Grande Salle, B1 - Route Bensouda, Fès
Fes, Kingdom of Morocco (30000)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Wednesday, November 15, 2023
Keywords
- numérique, politique
Contact(s)
- ABDERRAHMANE HADDAD
courriel : a [dot] haddad [at] ueuromed [dot] org
Reference Urls
Information source
- ABDERRAHMANE HADDAD
courriel : a [dot] haddad [at] ueuromed [dot] org
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Le politique et le digital : collision ou collusion ? », Call for papers, Calenda, Published on Monday, November 13, 2023, https://doi.org/10.58079/1c50