Largement entretenue par l’auteur des Rougon-Macquart et par le discours médiatique des années 1870-1890, la position centrale et surplombante de Zola sur le naturalisme, une position souvent jugée écrasante par la jeune garde, s’est imposée dans les manuels scolaires et l’histoire littéraire. Avec René-Pierre Colin, Yves Chevrel ou encore Alain Pagès, les études consacrées au naturalisme ont travaillé à nuancer cette lecture auctoriale, parisienne et romanesque et à lui substituer une approche groupale, internationale et transgénérique. Dans le sillage de ces travaux, tous consacrés à l’exploration de ce qu’on peut appeler la sphère naturaliste, une approche du naturalisme via la notion de réseau semble aujourd’hui nécessaire pour identifier et analyser ses ramifications non seulement individuelles mais aussi groupales, esthétiques, génériques, éditoriales et médiatiques, à plus ou moins grande distance de Zola, parfois tout bonnement sans lui.

Argumentaire

« Le naturalisme, c’est Zola, Zola tout seul » (J. Lemaître). Largement entretenue par l’auteur des Rougon-Macquart et par le discours médiatique des années 1870-1890, la position centrale et surplombante de Zola sur le naturalisme, une position souvent jugée écrasante par la jeune garde, s’est imposée dans les manuels scolaires et l’histoire littéraire. Avec René-Pierre Colin, Yves Chevrel ou encore Alain Pagès, les études consacrées au naturalisme ont travaillé à nuancer cette lecture auctoriale, parisienne et romanesque et à lui substituer une approche groupale, internationale et transgénérique. Dans le sillage de ces travaux, tous consacrés à l’exploration de ce qu’on peut appeler la sphèrenaturaliste, une approche du naturalisme via la notion de réseau semble aujourd’hui nécessaire pour identifier et analyser ses ramifications non seulement individuelles mais aussi groupales, esthétiques, génériques, éditoriales et médiatiques, à plus ou moins grande distance de Zola, parfois tout bonnement sans lui. Car le naturalisme est aussi une histoire de circulation de personnes, de formes et de formats, une histoire de stratégies groupales et communicationnelles dans un champ littéraire très concurrentiel. En un mot, l’histoire du naturalisme en régime médiatique et à l’heure des premières mondialisations littéraires reste à faire.

Programme

Université Paul-Valéry Montpellier 3 / RiRRa21 / Institut Universitaire de France

Site Saint-Charles 2 – Auditorium (Place Albert 1er) 

Organisé par Marie-Astrid Charlier 

Mardi 14 novembre

• 8h45-9h : Accueil des participant·e·s
• 9h-9h10 : Ouverture du colloque par Marie-Ève Thérenty, directrice du RiRRa21

9h10-9h30 : Marie-Astrid Charlier (Université Paul-Valéry Montpellier 3 / IUF), « Introduction »

Session 1 - Zola, Goncourt : les cercles rapprochés du naturalisme

Présidence : Marie-Ève Thérenty (Université Paul-Valéry Montpellier 3 / IUF)

• 9h30-10h : Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle), « Le groupe de Médan. Portraits en miroir »
• 10h-10h30 : Pierre-Jean Dufief (Université Paris Ouest Nanterre), « Goncourt et Zola ou la guerre des réseaux »
• 10h30-10h45 : Discussion

10h45-11h : Pause

• 11h-11h30 : Nicholas White (Université de Cambridge), « La conscription naturaliste, ou les batailles de la littérature républicaine »
• 11h30-12h : Elise Cantiran (Université Eötvös Loránd), « Correspondances et réseaux chez les auteurs étatsuniens dits naturalistes : une nouvelle image de l’Autre ? »
• 12h-12h15 : Discussion 

12h15-14h15 : Déjeuner

Session 2 - La construction médiatique des réseaux

Présidence : Corinne Saminadayar-Perrin (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

• 14h15-14h45 : Aliénor Poitevin (Université Paul-Valéry Montpellier 3), « Les réseaux naturalistes dans les suppléments littéraires »
• 14h45-15h15 : Marie-Ève Thérenty (Université Paul-Valéry Montpellier 3 / IUF) : « La double coopérative de La Vie moderne »
• 15h15-15h30 : Discussion

15h30-15h45 : Pause

• 15h45-16h15 : Michel Lacroix (UQAM) : « Le naturalisme, premier mouvement littéraire global? Exploration des périodiques américains, espagnols et canadiens-français »
• 16h15-16h45 : Pedro Paulo Catharina (Université Fédérale de Rio de Janeiro / PPGLEN-CAPES-Print), « Le naturalisme français vu par les hommes de lettres brésiliens dans la presse des années 1880 »
• 16h45-17h : Discussion

Dîner du colloque.

Mercredi 15 novembre

8h45-9h : Accueil des participant·e·s

Session 3 : Naturalismes au féminin

Présidence : Christophe Reffait (Université de Picardie Jules Verne)

• 9h-9h30 : Sophie Ménard (Université de Montréal), « Reconnecter une écrivaine oubliée au réseau naturaliste: l’exemple de Georges de Peyrebrune »
• 9h30-10h : Lucie Nizard (Université Paris Cité), « George de Peyrebrune, ou comment s’inscrire en “bas-bleu” dans les réseaux naturalistes »
• 10h-10h30 : Aisha Bazlamit (Université de Jordanie), « À travers et au-delà, une réaction féminine à la domination naturaliste »
• 10h30-10h45 : Discussion

10h45-11h : Pause

Session 4 : Naturalismes et autres –ismes 

Présidence : Pierre-Jean Dufief (Université Paris Nanterre)

• 11h-11h30 : Béatrice Laville (Université Bordeaux Montaigne) : « Liens naturistes »
• 11h30-12h : Yosuké Goda (Université de Yamagata, Japon), « Entre succession et rivalité : Les réseaux littéraires construits autour du “roman symbolique” »
• 12h-12h15 : Discussion 

12h15-14h15 : Déjeuner

Session 5 : Pour une extension du domaine du naturalisme

Présidence : Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle)

• 14h15-14h45 : Loïc Le Sayec (Université de Picardie Jules Verne) : « Identité de groupe, stratégies de promotion et héritage naturaliste : l’Académie Goncourt »
• 14h45-15h15 : Christophe Reffait (Université de Picardie Jules Verne) : « “Marchez tout seul!” : Zola préfacier d’autrui »
• 15h15-15h45 : Paul Aron (Université Libre de Bruxelles) : « Les réseaux Cladel »
• 15h45-16h : Discussion

16h-16h15 : Pause

• 16h15-16h45 : Valérie Stiénon (Université Sorbonne Paris Nord / IUF) : « L’anticipation, aux marges du naturalisme? Cartographie de deux options littéraires »
• 16h45-17h15 : Michael Rosenfeld (Vrije Universiteit Brussel), « Les réseaux naturalistes et queer de Georges Eekhoud »
• 17h15-17h30 : Discussion

Jeudi 16 novembre

8h45-9h : Accueil des participant·e·s

Session 6 : Les réseaux dramatiques 

Présidence : Marie-Astrid Charlier (Université Paul-Valéry Montpellier 3 / IUF)

• 9h-9h30 : Marianne Bouchardon (Sorbonne Université), « La génération de 1887 et ses ramifications »
• 9h30-10h : Anne-Simone Dufief (Université d’Angers), « André Antoine et le groupe de Camaret »
• 10h-10h15 : Discussion

10h15-10h30 : Pause

• 10h30-11h : Nicolas Diassinous (Université d’Avignon), « Ibsen le connecteur : à la croisée du naturalisme et du symbolisme »
• 11h-11h30 : Corinne François-Denève (Université Haute Al- sace), « Ratages et réseautages : l’échec de l’export des dramaturges suédoises en Grande-Bretagne »
• 11h30-12h : Orna Messer Levin (Université de Campinas à Sao Paulo), « Le naturalisme brésilien en réseau : l’appropria- tion du roman zolien et du théâtre musical espagnol dans O Cortiço, roman d’Aluísio Azevedo »
• 12h-12h15 : Discussion

12h15-13h30 : Déjeuner

Session 7 - Le naturalisme à l’échelle mondiale : circulation, transferts, connexions 

Présidence : Valérie Stiénon (Université Sorbonne Paris Nord / IUF)

• 13h30-14h : Dominic Hardy (UQAM), « Henri Julien au Violon d’Hector Berthelot: naturalismes et caricature politique au Québec en 1887 »
• 14h-14h30 : Timo Kehren (Johannes Gutenberg-Universität Mainz / Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yve- lines), « Le naturalisme argentin : un transfert culturel entre cosmopolitisme et revendication nationale »
• 14h30-14h45 : Discussion

14h45-15h : Pause

• 15h-15h30 : Célia Vieira (Université de Maia, Portugal), « La presse comme moyen de diffusion et de révision du modèle zolien: les journaux A Província et A Folha Nova »
• 15h30-16h : Nicoletta Agresta (Université de Foggia), « Les “petits naturalistes” italiens : formes et effets de la doctrine naturaliste dans le “Beau Pays” »
• 16h-16h15 : Discussion.