HomeLe Cameroun à l’épreuve de la révolution stratégique techno-globale
Le Cameroun à l’épreuve de la révolution stratégique techno-globale
Repositionnement face au défi de l’armée inetelligente
Published on Wednesday, November 15, 2023
Abstract
Comment le Cameroun fait face à la révolution stratégique technologique mondiale et se repositionne-t-il pour répondre au défi de l’armée intelligente ? La création d’une armée intelligente au Cameroun nécessite une approche structurée et détaillée qui tienne compte d’un ensemble de fondements. Penser le processus de création de ce type d’armée intelligente dans ce pays exige de mettre en valeur l’importance de l’intelligence militaire dans la défense nationale. Cela met en résonance une profonde réflexion sur le lien entre la technologie et la sécurité nationale. Ce qui implique de s’intéresser aux enjeux d’une telle perspective, aux domaines d’application de ladite intelligence, au budget et aux ressources, à l’éthique et à la sécurité, au développement des compétences qui s’imposent et aux mécanismes de collaboration sur la question.
Announcement
Argumentaire
Comment le Cameroun fait face à la révolution stratégique technologique mondiale et se repositionne-t-il pour répondre au défi de l’armée intelligente ? La création d’une armée intelligente au Cameroun nécessite une approche structurée et détaillée qui tienne compte d’un ensemble de fondements. Ceux-ci intègrent les technologies de pointe, une stratégie efficace et une gestion savante. Une telle initiative repose sur le désir d’investissement dans les technologies avancées. Ainsi, l’intelligence artificielle incorporée dans tous les aspects de l’armée permettrait de garantir une prise de décision plus agile et plus précise, l’automatisation de tâches répétitives ou encore, la détection de menaces. C’est aussi dans ce sillage que la robotique militaire saura être d’une forte utilité. En vérité, l’utilisation de robots et de drones autonomes pour les missions de reconnaissance, de logistique, et même de combat n’est plus à démontrer. Grâce à l’emphase sur la cybersécurité, les systèmes d’information se verraient renforcés et la collecte ou l’analyse des données pertinentes. Ainsi, cette armée disposerait d’une capacité de surveillance adossée sur de meilleurs outils et d’une interconnexion pointue des systèmes.
Penser le processus de création d’une armée intelligente au Cameroun exige de mettre en valeur l’importance de l’intelligence militaire dans la défense nationale. Cela met en résonance une profonde réflexion sur le lien entre la technologie et la sécurité nationale. Ce qui implique de s’intéresser aux enjeux d’une telle perspective, aux domaines d’application de ladite intelligence, au budget et aux ressources, à l’éthique et à la sécurité, au développement des compétences qui s’imposent et aux mécanismes de collaboration sur la question. C’est donc une question d’autonomie et de profondeur stratégiques qui est mise en exergue ou mieux, déployée.
La réflexion sur la technologie ainsi que sur la science n’a pas fait l’objet d’un réel investissement, ce qui a conduit à la considérer de facto comme un simple outil entre les mains des différents acteurs contribuant à la production de l’ordre international. La technologie est en fait appréhendée dans une perspective instrumentale, alors que les études de sciences et de technologies ont démontré que ni la science ni la technologie ne sont neutres (Laurent, 2020 : 214). Cette affirmation générale au sujet de la recherche sur les innovations technologiques reste pertinente aujourd’hui et en particulier pour l’armée camerounaise. Ainsi, l’objectif de cet appel à communications est de dresser, à grands traits, sans entrer dans les détails, les tendances de la littérature scientifique sur cette question. Ainsi, trois grandes tendances complémentaires se dessinent au sein de celle-ci. On peut citer, entre autres, la perspective géopolitique, les implications stratégiques des innovations technologiques et la tendance empirique des nouveaux systèmes d’armement.
La perspective géopolitique est celle qui conçoit la technologie comme une création située et localisable qui confère la puissance. L’un des partisans de cette conception est sans doute Hervé Coutau-Bégarie. Pour cet auteur, la RMA (Revolution in Military Affairs), système initial d’intégration des technologies dans le dispositif de défense américain, est d’abord un discours. C'est pour lui, une opération de légitimation de la structure et de l’évolution des forces armées américaines tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La RMA véhicule également un message à usage externe. Les États-Unis proposent, une nouvelle fois, un modèle au monde entier. Ils démontrent, à la fois, que leur avance demeurera quoi qu’il arrive et que l’avenir appartiendra aux armées qui se conforment à ce modèle c’est-à-dire s’aligneront sur le standard américain (Bégarie, 2006 : 521). D’où la multiplication des études de cas sur les pays ayant décidé de s’approprier les modèles stratégiques américains (Adamsky, 2010 ; Goldman, 2004 ; Sloan, 2002). L’enjeu pour les auteurs de cette tendance a trait à l’appropriation et à l’américanisation des forces de défense et de sécurité dans le monde.
La tendance des implications stratégiques de la technologie semble être monopolisée par les stratégistes qui poursuivent la critique ellulienne de la technologie en montrant qu’elle semble être à l’origine de l’impasse stratégique actuelle. L’essentiel pour Jacques Ellul était que la technique reste un moyen, ne dicte pas des objectifs stratégiques et ne devienne pas autonome par rapport à l’homme, au stratège et à l’objet politique de la guerre. Pour ces auteurs, l’influence de plus en plus grande de la technologie sur les opérations militaires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a conduit, non pas à des victoires stratégiques lors des guerres, mais à des victoires tactiques. Celles-ci étaient en inadéquation avec la stratégie voire avec l’art opératif encore moins avec la politique poursuivie. Ces auteurs militent pleinement pour une harmonisation entre les combats c’est-à-dire le niveau tactique, l’art opératif, la stratégie, et pour un dépassement de la « technologisation » de la guerre (Henrotin, 2008 ; Lopez et Bihan, 2023).
La troisième tendance semble être purement instrumentale. Elle ne se préoccupe pas des enjeux épistémologiques, éthiques ou stratégiques de la technologie, mais de son application dans les stratégies opérationnelles des États. Les auteurs de cette tendance font une description des nouvelles armes et montrent en quoi elles peuvent être utiles dans l’amélioration des capacités opérationnelles des États. C’est dans cette perspective qu’ils indiquent certains points. Pour eux, dans un avenir proche, le développement de l’intelligence artificielle et des techniques de personnalisation, la modification de contenus ou l’emploi de la blockchain, entre autres nouveautés technologiques, sont susceptibles de bouleverser la manière dont les armées appréhendent la guerre. Les transformations dans ce domaine posent donc de nombreux défis aux armées, qui doivent s’adapter à une confrontation dépassant désormais leur cadre propre. C’est la raison pour laquelle ces auteurs réfléchissent sur la façon dont les États peuvent adapter leurs dispositifs de défense afin d’inclure ces innovations technologiques et améliorer leurs pratiques stratégiques et opérationnelles (Onana Mfegue, 2022 ; Bomont, 2021 ; Florant, 2021 ; Rochegonde et Tenenbaum, 2021).
Au regard de ce qui précède et dans l’optique de creuser la question plus en profondeur, les contributeurs sont invités à proposer des papiers qui abordent les axes suivants :
L’internalisation doctrinale et conceptuelle challengée de la révolution paradigmatique des armées intelligentes
Les contributeurs sont invités à mettre en exergue le fait que l’internalisation doctrinale et conceptuelle fait référence à l’adoption et à l’incorporation de doctrines et de concepts dans le contexte militaire. Ils doivent indiquer que ces doctrines sont des principes directeurs ou des lignes directrices qui guident les opérations militaires. Ainsi, les textes insisteront sur la thèse d’une révolution paradigmatique comme changement fondamental dans la manière dont l’armée devrait travailler pour faire face à ce challenge. Dans ce contexte, il peut s’agir d’un changement profond dans la façon dont les armées conçoivent, planifient et mènent leurs opérations en raison de l’évolution de la technologie et des stratégies militaires.
L’internalisation opérationnelle et procédurale challengée de la révolution paradigmatique des armées intelligentes
Les auteurs clarifieront le fait que cette internalisation pourrait se référer au processus d’intégration et d’assimilation des procédures opérationnelles dans le fonctionnement quotidien d’une organisation, en l’occurrence, les forces armées. Ils montreront qu’il s’agit de faire en sorte que les procédures deviennent une seconde nature de manière à ce qu’ils puissent les exécuter efficacement et de manière cohérente. C’est le désir d’expression d’un changement fondamental dans la manière dont une discipline ou une industrie pense et fonctionne. Dans ce contexte, il pourrait s’agir d’un changement majeur dans la façon dont les armées abordent la technologie et les opérations militaires, potentiellement en adoptant de nouvelles approches, des doctrines différentes, ou des technologies de pointe.
Modalités de soumission
S’agissant des modalités de contribution, les propositions doivent refléter les deux variables du titre du présent ouvrage. Il s'agit de l’appropriation voire l’internalisation juridique, conceptuelle, opérationnelle et procédurale relative au challenge posé par la révolution stratégique technoglobale et de la volonté de mise en œuvre d’une armée intelligente au Cameroun. Les propositions pourront également aborder les aspects formulés dans la problématique centrale et les hypothèses.
L’appel à contributions s’adresse aux chercheur(e) s de l’ensemble des disciplines des sciences sociales (anthropologie, droit, géographie, histoire, philosophie, science politique, sociologie, etc.).
Les résumés des propositions de chapitres de l’ouvrage, de 500 mots maximum, doivent comporter
- un titre ;
- indiquer le nom du ou des auteur(e)s et de leur(s) institution(s) de rattachement (affiliations complètes) ;
- préciser le matériau sur lequel s’appuie le propos ;
Ils doivent être envoyés avant le 20 décembre 2023
simultanément aux adresses suivantes :
- owonanguini@yahoo.fr ;
- edouardyogo@yahoo.fr ;
- sly206@yahoo.com;
Les propositions seront évaluées par le comité scientifique et les réponses seront envoyées par mail à partir du 20 février 2024.
Les auteurs dont les propositions seront retenues devront faire parvenir leurs articles au plus tard le 20 mai 2024.
Direction de l’ouvrage
- Pr Mathias Eric Owona Nguini, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Édouard Épiphane Yogo, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Sylvain Ndong Atok, IRIC, Cameroun.
Comité éditorial
- Beboule Beboule Beyir le Fils, Université de Douala, Cameroun ;
- Onguene Alain Christian, CREPS, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Evengue Minkala Antoine Marie, CREPS, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Eyong Ntoung Benson Agbor, CREPS, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Koge Samuel, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Nassous Nassourou, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Tchougna Dibandou Idriss Martial, Université de Douala, Cameroun ;
Comité scientifique
- Pr Abé Claude, Université Catholique d’Afrique centrale, Cameroun ;
- Pr Akono Atangane Eustache, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Pr Gwoda Adder Abel, Université de Maroua, Cameroun ;
- Pr Kaptchouang Tchejip Célestin, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Pr Leka Armand, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
- Pr Loungou Serge, Université Oumar Bongo, Gabon ;
- Pr Mandjem Yves Paul, Institut des Relations Internationales, Cameroun ;
- Pr Mondoue Roger, Université de Dschang/Institut Panafricain pour le Développement, Cameroun ;
- Pr Mouliom Ibrahim Bienvenu, Université de Maroua, Cameroun ;
- Pr Mvomo Ela Wullson, IRIC, Cameroun;
- Pr Njoya Jean, Université de Dschang, Cameroun ;
- Pr Ntuda Ebode Joseph-Vincent, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Pr Ouba Abdoul Bagui, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
- Pr Owona Nguini Mathias Éric, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Pr Pahimi Patrice, Université de Maroua, Cameroun ;
- Pr Saibou Issa, Université de Maroua, Cameroun ;
- Pr Tagou célestin, Université Protestante d’Afrique Centrale, Cameroun ;
- Pr Wanyaka Virginie, Université de Yaoundé I, Cameroun ;
- Dr Amahata Lionel, Université de Ngaoundéré, Cameroun ;
- Dr Amougou Gérard, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Bombela Jean Daniel, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Edouard Epiphane Yogo, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Manga Jean-Marcellin, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Messia Lionel, Université de Yaoundé II, Cameroun ;
- Dr Ngamondi Karie Youssouf, IRIC, Cameroun;
- Dr Njifon Njoya Hassan, Université de Buea, Cameroun ;
Subjects
- Political studies (Main category)
Date(s)
- Wednesday, December 20, 2023
Keywords
- stratégie, armée, armée intelligence, technologie
Contact(s)
- Edouard Epiphane Yogo
courriel : edouardyogo [at] yahoo [dot] fr - Sylvain Ndong Atok
courriel : sly206 [at] yahoo [dot] com
Information source
- Mathias Eric Owona Nguini
courriel : owonanguini [at] yahoo [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Le Cameroun à l’épreuve de la révolution stratégique techno-globale », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, November 15, 2023, https://doi.org/10.58079/1c62