Announcement
3-5 juillet 2024, Paris (Campus Condorcet / UPEC)
Argumentaire
Ce colloque vise à proposer de nouveaux éclairages sur l’étude des violences extrêmes au XXe siècle[1], en particulier dans une perspective de genre, et à discuter collectivement de notre outillage conceptuel. Le colloque porte sur les témoignages de violences extrêmes (violences coloniales, violences de genre, disparitions, tortures, morts de masse et génocides) dans une perspective pluridisciplinaire et plurilingue. Il s’agit de s’interroger sur les conditions d’émergence des paroles et de leur corollaire, un cadre d’écoute, qui les rend audibles dans une temporalité et un espace social donnés. Le paradoxe d’expériences à la fois intimes et collectives, indicibles et pourtant dites, taboues et largement documentées, est au cœur des réflexions.
Différentes questions nous animent : celle des langages dans lesquels sont dites et traduites les violences, subies et commises ; celle de la posture éthique, scientifique et réflexive des chercheur‧ses de ce champ et enfin celle des contours de la catégorie de violence extrême et des (dis)continuités qu’elle sous-tend, entre temps de guerre et temps de paix, dictature et transition à la démocratie, continuum et exceptionnalité. L’un des objectifs de ce colloque est de décloisonner l’approche d’objets de recherche et de terrains, en partant de cette focale sur la compréhension et les catégories d’intelligibilité des expériences et témoignages de violences.
Le colloque ne limite pas les communications à une seule aire géographique, dans la mesure où la circulation du vocabulaire, des catégories du droit, des pratiques testimoniales et militantes, mais aussi de la connaissance accumulée des expériences violentes depuis la Shoah et l’entrée dans « l’ère du témoin[2] » fait partie des interrogations que nous souhaitons développer.
Différents sous-objets transversaux permettent de décrypter les mises en récit des expériences de violences, subies ou exercées. L’enjeu de la qualification – sociale, juridique – des violences et de leur traduction est l’un des fils rouges. La catégorie d’analyse du genre en est un autre : elle éclaire à la fois les gestes et pratiques des violences, l’émergence d’espaces de parole propres, ainsi que des strates d’invisibilité et les divers obstacles à la qualification. Il s’agit également de replacer les récits au sein du contexte socio-politique qui conditionne ces énoncés, leur horizon de possibles, mais aussi ce qui est rendu dicible et indicible en fonction des références partagées et notamment des processus de production socialisée des souvenirs, dans le sillage des travaux de Maurice Halbwachs[3].
Les communications s’inscriront prioritairement dans un ou plusieurs des quatre axes méthodologiques, thématiques et conceptuels suivants :
- Axe 1 : Qu’est-ce qui fait l’extrémisme des violences extrêmes ?
- Axe 2 : Des témoignages aux récits de violences : quels langages et catégories pour dire et traduire les violences extrêmes ?
- Axe 3 : Violences sexuées et sexuelles
- Axe 4 : Violences commises et voix des perpétrateurs
Le premier axe vise à interroger la notion même de « violences extrêmes » et de manière plus globale, les catégories employées dans les enquêtes de sciences sociales, qu’elles se basent sur des critères juridiques (crimes de guerre, tortures ou actes de barbarie, crimes contre l’humanité), des critères politiques, sociaux, voire moraux. Qu’est-ce qui sous-tend la qualification comme « extrêmes » de certaines pratiques de violences ? Le contexte, la fréquence ou le volume de ces pratiques, les caractéristiques des acteur‧ices impliqué‧es ou les gestes mêmes ? Quels en sont les enjeux et effets de seuil ? Que signifie parler de « violences extrêmes » postérieurement à la Shoah ? D’autres notions proches pourront être également discutées, comme celle de la « brutalisation » des rapports sociaux[4], afin de discuter des contextes de transition, de persistances et de traces des violences[5]. L’approche par le genre permet particulièrement de travailler la tension entre le continuum des violences de genre et des violences extrêmes, qu’il s’agisse de violences intrafamiliales ou de violences d’État.
Le deuxième axe s’intéresse aux langages et à la fabrique des récits de violences. Il concerne les modalités et les manières de témoigner et de traduire, ou transformer, les témoignages en récits (artistiques, scientifiques, militants, etc.), c’est-à-dire à la fois les contextes d’énonciation, le vocabulaire et les diverses médiations aux témoignages (notamment les traductions et enjeux de l’interlangue, dans l’écriture, au cours d’une enquête ou dans sa restitution). Les manières dont les individus s’approprient différents langages, comme celui du droit, alimentent ces enjeux. Les figures du silence, les ellipses, euphémismes et oblitérations dans les témoignages sont l’une des entrées que nous souhaitons particulièrement développer[6].
Le troisième axe cible particulièrement les violences de genre et violences contre les femmes et minorités de genre (féminicides, tortures, violences sexuelles, stérilisations forcées, vols de bébés…) dans une optique à la fois thématique, visant à documenter des pratiques plus invisibilisées, et conceptuelle, pour comprendre ce que le genre fait à l’étude des violences. Les violences sexuées ne sont pas toujours un objet aisé à saisir, dans la mesure où ce qui fait leur spécificité n’est pas toujours décrit dans les sources. Entre les gestes et leur qualification, s’insèrent des rapports de pouvoir qui influent sur la modestie de nombreux témoignages de femmes. Ces dernières ont en effet tendance à minorer ce qu’elles ont vécu en leur nom pour dénoncer ce qui a été vécu par leurs proches ou par le collectif. Les enjeux de qualification des violences vécues, des sources et des conditions du recueil des paroles[7] sont ainsi cruciaux. Les violences d’État construisent des sujets sexués au travers de violences qui apparaissent dans les témoignages comme des performances de genre. Les féminités et masculinités abîmées par ces violences[8] peuvent ainsi être une entrée pour saisir ces gestes et pratiques.
Le dernier axe creuse une dimension moins documentée du champ, en interrogeant les violences commises et les paroles des auteurs, parfois des autrices, des tortionnaires, responsables de camps de concentration, militaires et policiers, notamment, ou encore collaborateurs civils aux exécutions[9]. Une attention particulière doit être portée ici au cadre de recueil de la parole du perpétrateur (Commissions Vérité et Réconciliation, tribunaux, prisons, parcours de peine, enquête, etc.). Différents espaces, comme le parloir ou le prétoire[10], peuvent ainsi permettre de saisir les paroles des auteurs de féminicides ou de crimes de guerre. Face aux disparitions forcées et à la localisation encore largement lacunaire des lieux d’enterrement clandestins, quel rôle peut avoir la parole des auteurs de violences ? Comment sont-elles à leur tour reçues et utilisées par les victimes ou les organisations qui les représentent ?
Le colloque sera adossé à un atelier méthodologique, visant à échanger collectivement sur les enjeux scientifiques et éthiques liés au recueil, à l’écriture des violences[11] et aux effets en retour sur les chercheur‧ses de ces objets, terrains ou archives.
Propositionsde contribution
Les propositions, d’une longueur maximale de 3000 signes, doivent être envoyées à l’adresse suivante : irene.gimenez@u-pec.fr
avant le 10 janvier 2024.
Elles peuvent être rédigées en français, anglais, espagnol et allemand. Après expertise, une réponse sera donnée aux alentours du 31 janvier 2024.
Comité d’organisation
- Dorothée Delacroix (Université Sorbonne Nouvelle, CREDA) ;
- Irène Gimenez (UPEC, IMAGER) ;
- Daniel Meyer (UPEC, IMAGER) ;
- Fabrice Virgili (Paris 1, Sirice)
Comité scientifique
- Anne-Laure Briatte (Sorbonne Université, Sirice) ;
- Peter Hallama (Université de Berne, Sirice) ;
- Canela Llecha Llop (Paris 1, Sirice),
- Stefan Malthaner (Hamburger Institut für Sozialforschung),
- Elissa Mailänder (Centre d’histoire de Sciences Po Paris),
- François-Xavier Nérard (Paris 1, Sirice), Soko Phay (Paris 8, EPHA),
- Mariana Tello Weiss (Universidad Nacional de Córdoba, IDACOR),
- Mercedes Yusta Rodrigo (Paris 8, Laboratoire d’Etudes Romanes).
Notes
[1] Jacques Sémelin, « Introduction : Violences extrêmes : peut-on comprendre ? », Revue internationale des sciences sociales, vol. 174, no 4, 2002, p. 479‑481 ; Benjamin Deruelle, Nicolas Handfield, Philipp Portelance (dir.), De la violence à l’extrême: discours, représentations et pratiques de la violence chez les combattants, Paris, Hermann, 2021.
[2] Annette Wieviorka, L’ère du témoin, Paris, Plon, 1998.
[3] Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 2014.
[4] À partir du concept de G. Mossé, cf. par exemple Jorge Marco et Mercedes Yusta Rodrigo, « Irregular War, Local Community and Intimate Violence in Spain (1939–1952) », European History Quarterly, 1 avril 2019, vol. 49, no 2, p. 231‑249.
[5] Ricardo Bedoya Forno, Dorothée Delacroix, Valérie Robin Azevedo et Tania Romero Barrios (dir.), La violencia que no cesa. Huellas y persistencias del conflicto armado en el Perú contemporáneo, Aubervilliers, Éditions de l’IHEAL, 2023. URL : http://books.openedition.org/iheal/10663.
[6] Karine Vanthuyne, « Ethnographier les silences de la violence », Anthropologie et sociétés, vol. 32, 2008, p. 64-71 ; Ludmila Da Silva Catela, « De eso no se habla. Cuestiones metodológicas sobre los límites y el silencio en entrevistas a familiares de desaparecidos políticos », Historia, Antropología y Fuentes Orales, 2000, no 24, p. 69-75 ; Raphaëlle Branche, Papa, qu’astu fait en Algérie ? Enquête sur un silence familial, Paris, La Découverte, 2020 ; Aurélie Deganello, « Silences et construction des post-mémoires à Hiroshima », Revue des sciences sociales, vol. 66, 2021, mis en ligne le 30 novembre 2021, consulté le 26 septembre 2023.
[7] Victoria Álvarez, « Denuncias y marcos de escucha para la violencia sexual en tribunales militares durante la última dictadura argentina (1976-1983) », Revista de estudios de género La Ventana, vol. 6, n° 48, 2018, p. 423-458 ; Mariana Joffily, « Violencias sexuales en las dictaduras de América latina : ¿quién quiere saber ? ¿Por qué los relatos de abusos cometidos contra los presos políticos en la región sólo están siendo oídos ahora ? », Revista internacional de direitos humanos, vol. 13, n° 24, 2016, p. 165-176.
[8] Sasha Gear, « Behind the bars of masculinity : male rape and homophobia in and about South African men’s prison », Sexualities, 10, 209, 2007, p. 209-227; Brandi Townsend, « Violentando y rehabilitando masculinidades de izquierda: La tortura sexual contra hombres y la terapia psicológica en las organizaciones de derechos humanos durante la dictadura de Pinochet, 1970s-1980s », Izquierdas, vol. 43, 2018, p. 159-185 ; Patrick Farges et Elissa Maïlander (dir.), Marcher au pas et trébucher: Masculinités allemandes à l’épreuve du nazisme et de la guerre, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2023.
[9] Anneleen Spiessens, Quand le bourreau prend la parole : témoignage et fiction, Genève, Droz, 2016.
[10] Elisabeth Claverie, « Les combattants, les fétiches et le prétoire », Cahiers d’études africaines, vol. 231-232, n° 3-4, 2018, p. 699-735; Violaine Baraduc, « La politique du singe au Rwanda. Les femmes génocidaires et la parole », in Coline Cardi, Geneviève Pruvost (dir.), Penser la violence des femmes, Paris, La Découverte, 2012, p. 169-184 ; Elissa Mailänder, Female SS guards and workaday violence: the Majdanek Concentration Camp, 1942-1944, East Lansing, Michigan State University Press, 2015.
[11] Raphaëlle Branche, « La violence coloniale. Enjeux d’une description et choix d’écriture », Tracés. Revue de Sciences humaines, vol. 19, 2010, p. 29‑42 ; Michel Naepels, « Quatre questions sur la violence », L’Homme, vol. 177-178, 2006, p. 487-495.
Argument
The aim of this conference is to shed new light on the study of extreme violence in the 20th century,[1] particularly from a gender perspective, and to discuss our conceptual tools collectively. The conference will study testimonies of extreme violence (colonial violence, gender-based violence, disappearances, torture, mass deaths and genocide) from a multidisciplinary and multilingual perspective. The aim is to examine the conditions which allow words to emerge as well as their corollary, a framework for listening, so that they become audible in a given period and social sphere. The paradox of experiences that are both intimate and collective, unspeakable and yet spoken, taboo and widely documented, is at the core of such reflections.
There are a number of issues that drive us: the languages in which violence, both suffered and committed, is expressed and translated; the ethical, scientific and reflexive stance of researchers in this field; and finally the outlines of the category of extreme violence and the (dis)continuities it underpins, between times of war and times of peace, dictatorship and transition to democracy, continuum and exceptionality. One of the aims of this colloquium is to decompartmentalise the approach to research objects and fields, by focusing on the understanding and categories of intelligibility of experiences and testimonies of violence.
The conference will not limit the presentations to a single geographical area, insofar as the circulation of vocabulary, legal categories, testimonial and militant practices, as well as the accumulated knowledge of violent experiences since the which ushered in the “era of the witness”[2] are among the issues we wish to explore.
Various cross-cutting subtopics enable us to decode the way in which experiences of violence, whether suffered or perpetrated, are recounted. The issue of the social and legal characterisation of violence and its translation is one of the main themes. The category of gender analysis is another: it sheds light on the gestures and practices of violence, the emergence of spaces for speaking out, as well as layers of invisibility and the various obstacles to qualification. The aim is also to place the narratives within the socio-political context that conditions these statements, their horizon of possibilities, but also to grasp what may or may not be said as a function of shared references and in particular the processes of socialised production of memories, in the wake of the work of Maurice Halbwachs[3].
The communications will focus on one or more of the following four methodological, thematic and conceptual areas:
- Area 1: What makes extreme violence extremist?
- Area 2: From testimonies to accounts of violence: what languages and categories are needed to describe and translate extreme violence?
- Area 3: Gendered and sexual violence
- Area 4: Violence committed and the perpetrators’ voices
The first area aims to examine the very notion of “extreme violence” and, more generally, the categories used in social science research, whether based on legal criteria (war crimes, torture or acts of barbarism, crimes against humanity), political, social or even moral criteria. What underlies the classification of certain violent practices as “extreme“? The context, frequency or volume of these practices, the characteristics of the actors involved or the gestures themselves? What are the threshold issues and effects? What does it mean to speak of “extreme violence“ after the Holocaust? Other related notions may also be discussed, such as the “brutalisation” of social relations,[4] in order to clarify the contexts of transition, persistence and traces of violence.[5] The gender approach makes it particularly useful to examine the tension between the continuum of gender-based violence and extreme violence, whether intra-family violence or state violence.
The second area of interest is the language that is used and the process by which accounts of violence are produced. It concerns the ways and means of bearing witness and translating, or transforming, testimonies into accounts (artistic, scientific, activist, etc.), i.e. the contexts of enunciation and the vocabulary, as well as the various ways in which testimonies are mediated (in particular translations and issues of interlanguage, in writing, in the course of an investigation or in its restitution). A related issue is he way in which individuals appropriate different languages. The figures of silence, ellipses, euphemisms and obliterations in testimonies are one of the approaches we particularly wish to develop.[6]
The third area focuses on gender-based violence and violence against women and gender minorities (feminicide, torture, sexual violence, forced sterilisation, infant theft, etc.), from a thematic point of view, with the aim of documenting more invisible practices, and from a conceptual point of view, in order to understand how gender affects the study of violence. Gendered violence is not always an easy subject to grasp, insofar as what makes it specific is not always described in the sources. Between the acts themselves and the way they are described, there are power relations that influence the modesty of many women’s testimonies. Women tend to play down what they have experienced in their own name in order to denounce what has been experienced by their relatives or by the community. The issues involved in characterising the violence experienced, the sources and the conditions under which these accounts are collected are therefore crucial.[7] State violence constructs gendered subjects through violence that appears in the testimonies as performances of gender. The femininities and masculinities damaged by this violence[8] can thus be an entry point for understanding these gestures and practices.
The final area explores a less well-documented dimension of the topic, by examining the violence committed and the words of the perpetrators, torturers, concentration camp leaders, military and police personnel, in particular, and civilian collaborators in executions.20 Special attention must be paid here to the setting in which the perpetrator’s words are collected (Truth Commissions, courts, prisons, sentencing, enquiries, etc.). Different spaces, such as the visiting room or the courtroom,21 can be used to capture the words of perpetrators of feminicide or war crimes. In the light of enforced disappearances and the still largely incomplete location of clandestine burial sites, what role can the words of perpetrators of violence play? How are they in turn received and used by the victims or the organisations that represent them?
The conference will be furthered by a methodological workshop, aimed at a collective discussion of the scientific and ethical issues involved in documenting violence22 and the backlash effects on researchers of these objects, fields or archives.
Proposals
Proposals, of a maximum length of 3,000 characters, must be sent to the following address: irene.gimenez@u-pec.fr
before January 10th 2024.
They may be written in French, English, Spanish or German. After appraisal, a response will be given at the end of January 2024.
Organising Committee
- Dorothée Delacroix, Sorbonne Nouvelle University – CREDA
- Irène Gimenez, Paris Est Créteil University – IMAGER
- Daniel Meyer, Paris Est Créteil University – IMAGER Fabrice Virgili, Paris 1 University – SIRICE
Scientific Committee
- Anne-Laure Briatte (Sorbonne Université, Sirice) ; Peter Hallama (Universität Bern, Sirice) ;
- Canela Llecha Llop (Paris 1, Sirice) ;
- Elissa Mailänder (Centre d’histoire de Sciences Po Paris),
- Stefan Malthaner (Hamburger Institut für Sozialforschung),
- François-Xavier Nérard (Paris 1, Sirice),
- Soko Phay (Paris 8, EPHA),
- Mariana Tello Weiss (Universidad Nacional de Córdoba, IDACOR),
- Mercedes Yusta Rodrigo (Paris 8, Laboratoire d’Etudes Romanes)
Notes
[1] Jacques Sémelin, « Introduction : Violences extrêmes : peut-on comprendre ? », Revue internationale des sciences sociales, vol. 174, no 4, 2002, p. 479‑481 ; Benjamin Deruelle, Nicolas Handfield, Philipp Portelance (ed.), De la violence à l’extrême: discours, représentations et pratiques de la violence chez les combattants, Paris 2021.
[2] Annette Wieviorka, L’ère du témoin, Paris 1998.
[3] Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris 1994.
[4] Based on G. Mossé’s concept, see for example Jorge Marco et Mercedes Yusta Rodrigo, « Irregular War, Local Community and Intimate Violence in Spain (1939–1952) », European History Quarterly, vol. 49, no 2, 2019, p. 231‑249.
[5] Ricardo Bedoya Forno, Dorothée Delacroix, Valérie Robin Azevedo and Tania Romero Barrios (ed.), La violencia que no cesa. Huellas y persistencias del conflicto armado en el Perú contemporáneo, Aubervilliers 2023. URL: http://books.openedition.org/iheal/10663.
[6] Karine Vanthuyne, « Ethnographier les silences de la violence », Anthropologie et sociétés, vol. 32, 2008, p. 64-71 ; Ludmila Da Silva Catela, « De eso no se habla. Cuestiones metodológicas sobre los límites y el silencio en entrevistas a familiares de desaparecidos políticos », Historia, Antropología y Fuentes Orales, no 24, 2000, p. 69-75 ; Raphaëlle Branche, Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? Enquête sur un silence familial, Paris 2020 ; Aurélie Deganello, « Silences et construction des post-mémoires à Hiroshima », Revue des sciences sociales, vol. 66, 2021, URL: https://journals.openedition.org/revss/7160.
[7] Victoria Álvarez, « Denuncias y marcos de escucha para la violencia sexual en tribunales militares durante la última dictadura argentina (1976-1983) », Revista de estudios de género La Ventana, vol. 6, n° 48, 2018, p. 423-458 ; Mariana Joffily, « Violencias sexuales en las dictaduras de América latina : ¿quién quiere saber ? ¿Por qué los relatos de abusos cometidos contra los presos políticos en la región sólo están siendo oídos ahora ? », Revista internacional de direitos humanos, vol. 13, n° 24, 2016, p. 165-176.
[8] Sasha Gear, « Behind the bars of masculinity : male rape and homophobia in and about South African men’s prison », Sexualities, vol. 209, n° 10, 2007, p. 209-227; Brandi Townsend, « Violentando y rehabilitando masculinidades de izquierda: La tortura sexual contra hombres y la terapia psicológica en las organizaciones de derechos humanos durante
Argumentos
El objetivo de esta conferencia es arrojar nueva luz sobre el estudio de la violencia extrema en el siglo XX[1], en particular desde un enfoque de género, así como de debatir colectivamente nuestras herramientas conceptuales. La conferencia examinará testimonios de violencia extrema (violencia colonial, violencia de género, desapariciones, torturas, muertes masivas y genocidio) desde una perspectiva multidisciplinar y multilingüe. Se tratará de examinar las condiciones de emergencia de los discursos y su corolario, un marco de escucha, que las hace audibles en una temporalidad y un espacio social determinados. El coloquio quiere iniciar un diálogo acerca de la paradoja de experiencias que son a la vez íntimas y colectivas, indecibles y sin embargo habladas, tabúes y ampliamente documentadas.
Apuntamos hacia varias problemáticas : los lenguajes en los que se expresa y traduce la violencia, tanto la sufrida como la cometida; la postura ética, científica y reflexiva de los investigadores e investigadoras en este campo y, por último, la labilidad de la categoría de violencia extrema y las (dis)continuidades que fundamenta, entre tiempos de guerra y tiempos de paz, dictadura y transición a la democracia, continuismo y excepcionalidad. Centrándonos en la comprensión y las categorías de análisis de las experiencias y testimonios de violencia, queremos descompartimentar perspectivas sobre objetos y campos de investigación que dialogan poco.
Así, se admiten ponencias centradas en zonas geográficas diversas, en la medida en que queremos desarrollar cuestiones como la circulación del vocabulario, las categorías jurídicas que se emplean y aproprian, las prácticas testimoniales y militantes, así como el conocimiento acumulado de las experiencias violentas desde la Shoah y la entrada en la "era del testigo[2]".
Varios temas transversales ayudan a descifrar la forma en que se relatan las experiencias de violencia, ya sea sufrida o perpetrada. La caracterización social y jurídica de la violencia y su traducción es uno de ellos. Otro sería la perspectiva de genéro : arroja luz sobre los gestos y las prácticas de violencia, la aparición de espacios sociales de denuncia, así como las capas de invisibilidad y los diversos obstáculos a la calificación. Se trata también de situar las narraciones en el contexto sociopolítico que condiciona estos relatos, su horizonte de posibilidades. Debatiremos de cómo se hace dicible e indecible un enunciado en función de las referencias compartidas y de los procesos de producción socializada de memorias, siguiendo las perspectivas que abren los trabajos de Maurice Halbwachs[3].
Las ponencias deberán inscribirse en uno o varios de los siguientes ejes temáticos, metodológicos y conceptuales :
- Eje 1: ¿Qué hace que la violencia extrema sea extremista?
- Eje 2: De los testimonios a los relatos de violencia: ¿qué lenguajes y categorías son necesarios para describir y traducir la violencia extrema?
- Eje 3: Violencia de género y violencias sexuales
- Eje 4: Violencia cometida y voces de agresores
El primer eje pretende cuestionar la propia noción de "violencia extrema" y, en general, las categorías que utilizamos los investigadores e investigadoras en ciencias sociales, que se basen en criterios jurídicos (crímenes de guerra, tortura o actos de barbarie, crímenes contra la humanidad), tanto como políticos, sociales e incluso morales.¿Cuáles son los criterios que permiten clasificar ciertas prácticas violentas como "extremas"? ¿El contexto, la frecuencia o la masividad de estas prácticas, las características de los actores implicados o los propios gestos de violencia? ¿Cuáles son los problemas y las zonas fronterizas de este concepto? ¿Qué significa hablar de "violencia extrema" después de la Shoah? También pueden debatirse otras nociones relacionadas, como el "embrutecimiento" de las relaciones sociales[4], con el fin de analizar los contextos de transición, persistencia y huellas de la violencia[5]. El enfoque de género resulta especialmente útil para examinar la tensión entre el continuum de la violencia de género y la violencia extrema, ya sea la violencia intrafamiliar o la violencia de Estado.
El segundo tema examina los lenguajes que se utilizan para relatar historias de violencia. Se refiere a los modos y maneras de testimoniar y de traducir, o transformar, los testimonios en relatos (artísticos, científicos, activistas, etc.). Por ende, se centra tanto en los contextos de enunciación como en el vocabulario empleado, así como en las diversas formas de mediación de los testimonios (en particular las traducciones y las cuestiones de interlengua, por escrito, durante una investigación o en su restitución). Las formas en que los individuos se apropian de diferentes lenguajes, como el discurso penal, alimentan estas cuestiones. Invitamos a desarrollar especialmente enfoques como son las figuras del silencio, las elipsis, los eufemismos y las obliteraciones en los testimonios[6].
El tercer tema se centra en la violencia de género y la violencia contra las mujeres y las minorías de género (feminicidio, tortura, violencia sexual, esterilización forzada, robo de bebés, etc.), tanto desde una perspectiva temática, con el objetivo de documentar las prácticas más invisibles, como desde una perspectiva conceptual, para entender qué aporta el género en el estudio de la violencia. La violencia de género no siempre es un tema fácil de delimitar y apreciar, en la medida en que lo específico de esta violencia no siempre se describe en las fuentes. Entre los propios actos y la forma en que se describen, existen relaciones de poder que influyen en el pudor de muchos testimonios de mujeres. Las mujeres tienden a restar importancia a lo que vivieron en nombre propio para denunciar lo que sufrieron sus familiares o la comunidad. Por lo tanto, las cuestiones de cómo describir la violencia vivida, las fuentes y las condiciones en las que se recogen los testimonios son de crucial importancia[7]. La violencia de
Estado construye sujetos de género a través de la violencia que aparece en los testimonios como actuaciones de género. Las feminidades y masculinidades dañadas por esta violencia[8] pueden ser así un punto de entrada para comprender estos gestos y prácticas.
La última sección pretende explorar una dimensión menos documentada del campo, examinando la violencias cometidas y las voces de los perpetradores, que sean autores (a veces autoras), torturadores, jefes de campos de concentración, soldados y policías, o colaboradores civiles en las ejecuciones[9]. Hay que prestar especial atención al marco en el que se recogen estas palabras (Comisiones de Verdad y Reconciliación, tribunales, prisiones, sentencias, investigaciones, etc.). Diferentes espacios, como el locutorio de prisión o la sala del tribunal[10], pueden utilizarse para captar las palabras de los autores de feminicidios o de crímenes de guerra. Ante las desapariciones forzadas y la localización aún incompleta de los enterramientos clandestinos, ¿qué papel pueden desempeñar las palabras de los autores de la violencia? ¿Cómo las reciben y utilizan las víctimas o las organizaciones que las representan?
El coloquio se acompañará de un taller metodológico, destinado a debatir colectivamente las cuestiones científicas y éticas que plantean el recoger datos y escribir sobre la violencia[11] y también cómo nos afectan estos objetos, campos o archivos.
Propuestas
Las propuestas, de 3000 carácteres como máximo, se enviarán al correo : irene.gimenez@u-pec.fr
antes del 10 de enero del 2024.
Se puede proponer ponencia en francés, inglés, español y alemán. Se contestará después del examen por el comité científico por el 30 de enero de 2024.
Comité organizador
- Dorothée Delacroix (Université Sorbonne Nouvelle, CREDA) ;
- Irène Gimenez (UPEC, IMAGER) ;
- Daniel Meyer (UPEC, IMAGER) ;
- Fabrice Virgili (Paris 1, Sirice)
Comité científico
- Anne-Laure Briatte (Sorbonne Université, Sirice) ;
- Peter Hallama (Université de Berne, Sirice) ;
- Canela Llecha Llop (Paris 1, Sirice) ;
- Stefan Malthaner (Hamburger Institut für Sozialforschung),
- Elissa Mailänder (Centre d’histoire de Sciences Po Paris),
- François-Xavier Nérard (Paris 1, Sirice),
- Soko Phay (Paris 8, EPHA),
- Mariana Tello Weiss (Universidad Nacional de Córdoba, IDACOR),
- Mercedes Yusta Rodrigo (Paris 8, Laboratoire d’Etudes Romanes).
Notes
[1] Jacques Sémelin, « Introduction : Violences extrêmes : peut-on comprendre ? », Revue internationale des sciences sociales, vol. 174, no 4, 2002, p. 479‑481 ; Benjamin Deruelle, Nicolas Handfield, Philipp Portelance (ed.), De la violence à l’extrême: discours, représentations et pratiques de la violence chez les combattants, Paris, Hermann, 2021.
[2] Annette Wieviorka, L’ère du témoin, Paris, Plon, 1998.
[3] Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Albin Michel, 2014.
[4] Véase el debate acerca del concepto de G. Mossé en Jorge Marco et Mercedes Yusta Rodrigo, « Irregular War, Local Community and Intimate Violence in Spain (1939–1952) », European History Quarterly, 1 avril 2019, vol. 49, no 2, p. 231‑249.
[5] Ricardo Bedoya Forno, Dorothée Delacroix, Valérie Robin Azevedo y Tania Romero Barrios (ed.), La violencia que no cesa. Huellas y persistencias del conflicto armado en el Perú contemporáneo, Aubervilliers, IHEAL, 2023. URL : http://books.openedition.org/iheal/10663.
[6] Karine Vanthuyne, « Ethnographier les silences de la violence », Anthropologie et sociétés, vol. 32, 2008, p. 64-71 ; Ludmila Da Silva Catela, « De eso no se habla. Cuestiones metodológicas sobre los límites y el silencio en entrevistas a familiares de desaparecidos políticos », Historia, Antropología y Fuentes Orales, 2000, n°24, p. 69-75 ; Raphaëlle Branche, Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? Enquête sur un silence familial, Paris, La Découverte, 2020 ; Aurélie Deganello, « Silences et construction des postmémoires à Hiroshima », Revue des sciences sociales [En ligne], 66 | 2021.
[7] Victoria Álvarez, « Denuncias y marcos de escucha para la violencia sexual en tribunales militares durante la última dictadura argentina (1976-1983) », Revista de estudios de género La Ventana, vol. 6, n° 48, 2018, p. 423-458 ; Mariana Joffily, « Violencias sexuales en las dictaduras de América latina : ¿quién quiere saber ? ¿Por qué los relatos de abusos cometidos contra los presos políticos en la región sólo están siendo oídos ahora ? », Revista internacional de direitos humanos, vol. 13, n° 24, 2016, p. 165-176.
[8] Sasha Gear, « Behind the bars of masculinity : male rape and homophobia in and about South African men’s prison », Sexualities, 10, 209, 2007, p. 209-227; Brandi Townsend, « Violentando y rehabilitando masculinidades de izquierda: La tortura sexual contra hombres y la terapia psicológica en las organizaciones de derechos humanos durante la dictadura de Pinochet, 1970s-1980s », Izquierdas, 2018, p. 159-185 ; Patrick Farges et Elissa Maïlander (ed.), Marcher au pas et trébucher: Masculinités allemandes à l’épreuve du nazisme et de la guerre, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2023.
[9] Anneleen Spiessens, Quand le bourreau prend la parole : témoignage et fiction, Genève, Droz, 2016.
[10] Elisabeth Claverie, « Les combattants, les fétiches et le prétoire », Cahiers d’études africaines, vol. 231-232, n° 3-4, 2018, p. 699735 ; Violaine Baraduc, « La politique du singe au Rwanda. Les femmes génocidaires et la parole », in Coline Cardi, Geneviève Pruvost (ed.), Penser la violence des femmes, Paris, La Découverte, 2012, p. 169-184 ; Elissa Mailänder, Female SS guards and workaday violence: the Majdanek Concentration Camp, 1942-1944, East Lansing, Michigan State University Press, 2015.
[11] Raphaëlle Branche, « La violence coloniale. Enjeux d’une description et choix d’écriture », Tracés. Revue de Sciences humaines,
[12] novembre 2010, no 19, p. 29‑42 ; Michel Naepels, « Quatre questions sur la violence », L’Homme, 177-178 | 2006, p. 487495.
3. bis 5. Juli 2024 – Paris (Campus Condorcet / UPEC)
Präsentation
Ziel dieser Tagung ist es, neue Einblicke in die Untersuchung extremer Gewalt im 20. Jahrhundert[1] insbesondere aus einer Genderperspektive zu bieten und gemeinsam das dazugehörige konzeptuelle Instrumentarium zu hinterfragen. Die Tagung befasst sich mit Zeugnissen extremer Gewalt (kolonialer Gewalt, geschlechtsspezifischer Gewalt, Folter, Massenmord und Völkermord) aus einer multidisziplinären und mehrsprachigen Perspektive. Es geht darum, die Bedingungen für die Entstehung von Aussagen und deren Korrelat, einen Rahmen des Zuhörens, der sie innerhalb spezifischer Zeitlichkeiten und sozialer Orte hörbar macht, zu befragen. Im Mittelpunkt der Überlegungen steht das Paradoxon von Erfahrungen, die gleichzeitig intim und kollektiv, unaussprechlich und dennoch ausgesprochen, tabuisiert und umfassend dokumentiert sind.
Verschiedene Fragen beschäftigen uns: Die der Sprachen, in denen die erlittene und begangene Gewalt gesagt und übersetzt wird; die der ethischen, wissenschaftlichen und reflexiven Haltung der Forscher:innen in diesem Feld und schließlich die der Konturen der Kategorie der extremen Gewalt und der (Dis-)Kontinuitäten, die sie beinhaltet, zwischen Kriegszeiten und Friedenszeiten, Diktatur und Übergang zur Demokratie, Kontinuum und Ausnahmezustand. Eines der Ziele dieser Tagung ist es, den Umgang mit diesen Forschungsobjekten und -feldern aus festgefahrenen disziplinären Kategorien herauszubrechen.
Die Tagung beschränkt die Ansätze nicht auf einen einzigen geografischen Raum, da die Verbreitung der Begrifflichkeiten, der Rechtskategorien, der testimonialen und militanten Praktiken, aber auch des gesammelten Wissens über Gewalterfahrungen seit dem Holokaust und dem Eintritt in das „Zeitalter des Zeugen“ [2] zu den Fragen gehört, die wir erörtern möchten.
Verschiedene übergreifende Unterthemen ermöglichen es, die narrative Umsetzung von Gewalterfahrungen, die erlitten oder ausgeübt wurden, zu entschlüsseln. Die Frage der sozialen und rechtlichen Einordnung von Gewalt und ihrer Übersetzung ist einer der roten Fäden dieser Tagung. Die Kategorie der Gender-Analyse ist ein weiterer: Sie beleuchtet sowohl die Gesten und Praktiken der Gewalt, die Entstehung eigener Sprechräume als auch die Schichten der Unsichtbarkeit und die verschiedenen Hindernisse bei diesem Einordnungsprozess. Es geht auch darum, die Versprachlichungen in den sozio-politischen Kontext zu stellen, der diese Aussagen, ihren Möglichkeitshorizont, aber auch das, was sagbar und unsagbar gemacht wird, in Bezug auf geteilte Referenzen beeinflusst, dies insbesondere im Bezug auf Prozesse der sozialisierten Produktion von Erinnerungen im Anschluss an die Arbeiten von Maurice Halbwachs.[3]
Die Vorträge werden vorrangig einer oder mehreren der folgenden vier methodologischen, thematischen und konzeptuellen Schwerpunkte zuzuordnen sein:
- Schwerpunkt 1: Was macht den Extremismus extremer Gewalt aus?
- Schwerpunkt 2: Von der Aussage zum Gewaltbericht: Welche Sprachen und Kategorien gibt es, um extreme Gewalt zu beschreiben und zu übersetzen?
- Schwerpunkt 3: Geschlechtsspezifische und sexuelle Gewalt.
- Schwerpunkt 4: Begangene Gewalt und die Stimmen der Täter
Der erste Schwerpunkt zielt darauf ab, den Begriff "extreme Gewalt" selbst und die in sozialwissenschaftlichen Untersuchungen verwendeten Kategorien zu hinterfragen, unabhängig davon, ob sie auf rechtlichen Kriterien (Kriegsverbrechen, Folter oder barbarische Akte, Verbrechen gegen die Menschlichkeit), politischen, sozialen oder sogar moralischen Kriterien beruhen. Was liegt der Einstufung bestimmter Gewaltpraktiken als „extrem“ zugrunde? Der Kontext, die Häufigkeit oder der Umfang dieser Praktiken, die Eigenschaften der beteiligten Akteur:innen oder die Gesten selbst? Was sind die Kernfragen und Schwelleneffekte? Was bedeutet es, nach dem Holocaust von „extremer Gewalt“ zu sprechen? Andere verwandte Begriffe können ebenfalls diskutiert werden, wie etwa die „Brutalisierung“ der sozialen Beziehungen,[4] um die Hintergründe des Übergangs, des Fortbestehens und der Spuren der Gewalt zu erörtern. Der Gender-Ansatz ermöglicht es insbesondere, die Spannung zwischen dem Kontinuum von geschlechtsspezifischer und extremer Gewalt zu untersuchen, ob es sich nun um innerfamiliäre Gewalt oder um staatliche Gewalt handelt.
Der zweite Schwerpunkt befasst sich mit der Sprache und der Herstellung von Erzählungen über Gewaltausübung. Es geht um die Art und Weise, wie Zeugenaussagen gemacht und in (künstlerische, wissenschaftliche, militante usw.) Erzählungen übersetzt oder umgewandelt werden, d.h. sowohl um den Kontext der Aussagen, deren Vokabular, als auch um die verschiedenen Vermittlungsformen der Zeugenaussagen (insbesondere die Übersetzungen und Herausforderungen der Interlingualität, sei dies beim Schreiben, im Verlauf einer Untersuchung oder bei der Wiedergabe). Die Art und Weise, wie sich Individuen verschiedene Sprachen, wie z.B. die juristische, aneignen, trägt zu diesen Fragestellungen bei.[5] Die Formen von Schweigen, von Ellipsen, von Euphemismen und von Obliterationen in Zeugenaussagen sind einer der Bereiche, die wir besonders berücksichtigen möchten.[6]
Der dritte Schwerpunkt zielt insbesondere auf genderspezifische Gewalt und Gewalt gegen Frauen und genderspezifische Minderheiten (Frauenmorde, Folter, sexuelle Gewalt, Zwangssterilisationen, Säuglingsdiebstahl usw.) ab, und zwar sowohl aus thematischer Sicht, um eher unsichtbare Praktiken zu dokumentieren, als auch aus konzeptioneller Sicht, um zu verstehen, was Gender mit der Untersuchung von Gewalt zu tun hat. Genderspezifische Gewalt ist nicht immer leicht zu erfassen, da das, was ihre Spezifität ausmacht, in den Quellen nicht immer beschrieben wird. Zwischen den Gesten und ihrer Einstufung interferieren Machtverhältnisse, die sich auf die Bescheidenheit vieler Aussagen von Frauen auswirken. Letztere neigen dazu, das, was sie in ihrem Namen erlebt haben, herunterzuspielen, um das, was ihre Angehörigen oder das Kollektiv erlebt haben, anzuprangern. Die Bezeichnungsmodalitäten der erlebten Gewalt, der Quellen und der Bedingungen, unter denen die Aussagen gesammelt werden,[7] sind daher von entscheidender Bedeutung. Staatliche Gewalt konstruiert vergeschlechtlichte Subjekte durch Gewalt, die in den Zeugenaussagen als genderspezifische Handlungen erscheinen. Die durch diese Gewalt beschädigten Weiblichkeiten und Männlichkeiten[8] können somit ein Zugang sein, um diese Gesten und Praktiken zu erfassen.
Der letzte Schwerpunkt untersucht eine weniger dokumentierte Dimension des Themas, indem er die begangene Gewalt und die Worte der Täter, manchmal auch der Täterinnen, der Folterer, der Verantwortlichen von Konzentrationslagern, des Militärs und der Polizei oder auch der zivilen Mitarbeiter bei Hinrichtungen untersucht.[9] Besondere Aufmerksamkeit muss hier dem Rahmen gewidmet werden, in dem die Aussagen der Täter erhoben werden (Wahrheitskommissionen, Gerichte, Gefängnisse, Ermittlungen usw.). Verschiedene Orte, wie das Besuchszimmer oder der Gerichtssaal,[10] können es ermöglichen, die Worte von Frauenmördern oder Kriegsverbrechen zu erfassen. Welche Rolle können die Worte von Gewalttätern angesichts des Verschwindenlassens von Personen und der noch weitgehend lückenhaften Lokalisierung heimlicher Begräbnisstätten spielen? Wie werden sie wiederum von den Opfern oder den Organisationen, die sie vertreten, aufgenommen und genutzt?
Die Tagung wird von einem methodologischen Workshop begleitet, der darauf abzielt, sich kollektiv über die wissenschaftlichen und ethischen Herausforderungen auszutauschen, die mit der Sammlung, dem Schreiben von Gewalt und den Rückwirkungen auf die Forscher‧innen dieser Objekte, Grundstücke oder Archive verbunden sind.
Einreichung
Exposés im Umfang von max. 3.000 Zeichen mit kurzen Angaben zu Ihrer Person bitte bis zum 10. Januar 2024 an: irene.gimenez@u-pec.fr
Die Benachrichtigung über eine Annahme erfolgt bis Ende Januar 2024.
Konferenzsprachen sind Deutsch, Französisch, Spanisch und Englisch. Die Veröffentlichung der überarbeiteten Vorträge ist vorgesehen.
Veranstalter
- Dorothée Delacroix, Universität Sorbonne Nouvelle – CREDA ;
- Irène Gimenez, Universität Paris Est Créteil – IMAGER
- Daniel Meyer, Universität Paris Est Créteil – IMAGER
- Fabrice Virgili, Universität Paris 1 – SIRICE
Wissenschaftliches Komitee
- Anne-Laure Briatte (Sorbonne Université, Sirice);
- Peter Hallama (Universität Bern, Sirice);
- Canela Llecha Llop (Paris 1, Sirice);
- Elissa Mailänder (Centre d’histoire de Sciences Po Paris),
- Stefan Malthaner (Hamburger Institut für Sozialforschung),
- François-Xavier Nérard (Paris 1, Sirice), Soko Phay (Paris 8, EPHA),
- Mariana Tello Weiss (Universidad Nacional de Córdoba, IDACOR),
- Mercedes Yusta Rodrigo (Paris 8, Laboratoire d’Etudes Romanes)
Notes
[1] Jacques Sémelin, « Introduction : Violences extrêmes : peut-on comprendre ? », Revue internationale des sciences sociales 174/4 (2002), S. 479‑481; Benjamin Deruelle, Nicolas Handfield, Philipp Portelance (Hg.), De la violence à l’extrême: discours, représentations et pratiques de la violence chez les combattants, Paris 2021.
[2] Annette Wieviorka, L’ère du témoin, Paris 1998.
[3] Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris 2014.
[4] Ausgehend von G. Mossé, siehe z.B. Jorge Marco u. Mercedes Yusta Rodrigo, « Irregular War, Local Community and Intimate Violence in Spain (1939–1952) », European History Quarterly 49/2 (2019), S. 231‑249.
[5] Vgl. Ricardo Bedoya Forno, Dorothée Delacroix, Valérie Robin Azevedo u. Tania Romero Barrios (Hg.), La violencia que no cesa. Huellas y persistencias del conflicto armado en el Perú contemporáneo, Aubervilliers, Éditions de l’IHEAL, 2023. URL : http://books.openedition.org/iheal/10663.
[6] Vgl. Karine Vanthuyne, « Ethnographier les silences de la violence », Anthropologie et sociétés 32, (2008), S. 64-71; Ludmila Da Silva Catela, « De eso no se habla. Cuestiones metodológicas sobre los límites y el silencio en entrevistas a familiares de desaparecidos políticos », Historia, Antropología y Fuentes Orales 24 (2000), S. 69-75; Raphaëlle Branche, Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? Enquête sur un silence familial, Paris, La Découverte, 2020; Aurélie Deganello, « Silences et construction des post-mémoires à Hiroshima », Revue des sciences sociales 66 (2021). URL : https://journals.openedition.org/revss/7160.
[7] Victoria Álvarez, « Denuncias y marcos de escucha para la violencia sexual en tribunales militares durante la última dictadura argentina (1976-1983) », Revista de estudios de género La Ventana 6/48 (2018), S. 423-458; Mariana Joffily, « Violencias sexuales en las dictaduras de América latina : ¿quién quiere saber ? ¿Por qué los relatos de abusos cometidos contra los presos políticos en la región sólo están siendo oídos ahora ? », Revista internacional de direitos humanos 13/24 (2016), S. 165-176.
[8] Sasha Gear, « Behind the bars of masculinity: male rape and homophobia in and about South African men’s prison », Sexualities, 10/209 (2007), S. 209-227; Brandi Townsend, « Violentando y rehabilitando masculinidades de izquierda: La tortura sexual contra hombres y la terapia psicológica en las organizaciones de derechos humanos durante la dictadura de Pinochet, 1970s-1980s », Izquierdas 43 (2018), S. 159-185; Patrick Farges u. Elissa Maïlander (Hg.), Marcher au pas et trébucher: Masculinités allemandes à l’épreuve du nazisme et de la guerre, Villeneuve d’Ascq, France, Presses universitaires du Septentrion, 2023.
[9] Anneleen Spiessens, Quand le bourreau prend la parole : témoignage et fiction, Genève, Droz, 2016.
[10] Elisabeth Claverie, « Les combattants, les fétiches et le prétoire », Cahiers d’études africaines 231-232/3-4 (2018), S. 699735; Violaine Baraduc, « La politique du singe au Rwanda. Les femmes génocidaires et la parole », Coline Cardi,Geneviève Pruvost (Hg.), Penser la violence des femmes, Paris, La Découverte, 2012, S. 169-184; Elissa Mailänder, Female SS guards and workaday violence: the Majdanek Concentration Camp, 1942-1944, East Lansing, Michigan State University Press, 2015.