HomeLes gars et les filles du coin : ancrage spatial et sociabilité
Les gars et les filles du coin : ancrage spatial et sociabilité
Revue « Géographie et cultures »
Published on Tuesday, November 28, 2023
Abstract
En géographie le mot « coin » renvoie à une variété de lieux, d’espaces, de territoires et d’échelles, en somme à un « quelque part » avec sa matérialité, ses qualités, les activités qui y prennent place, et pour lequel des personnes ont un attachement, une relation particulière constituée d’émotions et de représentations. Ce numéro de Géographie et Cultures a pour objectif de réunir des textes permettant de prendre la mesure de cette thématique et de son potentiel pour rendre compte des dimensions sociales et culturelles du rapport à l’espace — et donc du rapport au monde. Le rapport intime à l’espace, à une portion d’espace et à un monde est une constante dans la vie des hommes et des femmes sur cette planète.
Announcement
Argumentaire
En géométrie, le mot « coin » ne présente aucune complexité : deux lignes qui se recoupent forment un angle, là, se trouve le coin. C’est tout le contraire en géographie où le sens métaphorique et symbolique du coin renvoie à une variété de lieux, d’espaces, de territoires et d’échelles, en somme à un « quelque part » avec sa matérialité, ses qualités, les activités qui y prennent place, et pour lequel des personnes ont un attachement, une relation particulière constituée d’émotions et de représentations.
Dans la langue française, on l’utilise pour qualifier un lieu isolé, reculé, perdu, à moins qu’il ne soit charmant, joli, tranquille, mais aussi pour préciser la forme ou la fonction d’un lieu, le petit coin, un coin de terre ; pour évoquer la distance, aller aux quatre coins du monde, pour préciser une attitude, rester dans son coin, tourner les coins ronds[1], enfin, pour exprimer un état d’esprit par rapport à une situation, dans un coin de ma tête, du coin de l’œil, un sourire en coin. En anglais, le mot « coin » (corner) a une résonnance plus limitée, le « corner boy » étant le dealer ou caïd du coin (SIMON and BURNS 2013), un personnage résolument urbain qui occupe littéralement les coins de la rue comme le précise le poète-chansonnier américain, Tom WAITS[2] ; on l’utilise aussi pour marquer un espace personnel d’expression comme dans coach’s corner, mom’s corner, etc., ou encore in this corner (de mon point de vue). La géographie anglo-américaine parle du « local » plutôt que du « coin », les local boys/local girls remplacent donc les gars et les filles du coin, mais dans un cas comme dans l’autre, ces expressions populaires permettent aux chercheur.es de se focaliser, soit sur les dimensions spatiales des rapports sociaux et culturels, soit sur les dimensions sociales et culturelles du rapport à l’espace. Deux approches différentes qui néanmoins se recoupent.
Ce numéro de Géographie et Cultures a pour objectif de réunir des textes permettant de prendre la mesure de cette thématique et de son potentiel pour rendre compte des dimensions sociales et culturelles du rapport à l’espace — et donc du rapport au monde. Le rapport intime à l’espace, à une portion d’espace et à un monde est une constante dans la vie des hommes et des femmes sur cette planète. L’urbanisation, la globalisation, entre autres, ont considérablement changé ce rapport. On les associe à une perte de sens, et donc avec une dislocation des collectivités, mais aussi avec des recompositions et des résistances, certaines négatives, d’autres positives, dont les causes et les effets sociaux et culturels, voire politiques, sont des plus variées (SEBASTIEN 2020). Dans ce numéro, nous sommes à la recherche de récits géographiques d’histoires de gars et de filles du coin, d’analyses de cas d’ancrage ou d’attachement dans divers contextes, situations et milieux géographiques et sociologiques, de pair avec différentes approches et problématisations. Comme le titre de cet appel peut l’indiquer, on pose au point de départ, sans s’y limiter, que le coin, comme référent géographique, renvoie à différents espaces (rural, urbain, périurbain, etc.), que la question du genre importe dans l’usage du coin comme référent sociospatial, qu’enfin, la notion ne va pas sans une discussion théorique, et donc sans des positionnements sur le rapport à l’espace et ses dimensions sociales et culturelles.
Deux recherches importantes en français, l’une en sociologie, l’autre en anthropologie, ont montré la pertinence de cette thématique, qui, même si elles se limitent à un type d’espace, le monde rural, montrent que le coin, dès qu’on lui associe un groupe, des activités, des émotions et des représentations, est une thématique porteuse et originale pour l’analyse sociale et culturelle en géographie.
Dans Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, le sociologue Nicolas RENAHY (2005) nous fait découvrir la situation de ces jeunes ruraux de petites villes : [e]n nous faisant pénétrer dans le monde des « gars du coin », en retraçant leurs parcours familiaux et scolaires, en s’intéressant à leurs espaces quotidiens (l’usine, le domicile, le foot, les cafés, etc.) et à leurs expériences intimes, l’auteur éclaire les tentatives individuelles et collectives pour maintenir une honorabilité populaire menacée et offre un portrait inédit d’une jeunesse rurale méconnue, qui tente… de survivre socialement en se repliant sur les ressources que leur offre le seul fait d’être « du coin » (leur « capital d’autochtonie »).[3] L’enquête focalise sur les rapports sociaux, mais nous en apprend tout autant sur le rapport à l’espace, vécu comme une sorte de confinement, un repli sur un milieu dont les repères traditionnels ont cessé de fonctionner pour la jeunesse (ici, masculine). Le capital culturel du coin n’en structure pas moins un mode de vie et un rapport au monde à travers un espace délimité qui, vécu de l’intérieur, se passe d’interprétations. On peut certes faire intervenir des causes, sociales, économiques, mais on peut aussi inverser l’équation : mieux connaître ce rapport intime à l’espace qui structure un monde en sublimant les diverses causes ? RENAHY n’hésite pas à faire des parallèles avec les gars du coin des petites villes ou du milieu rural et les « jeunes des banlieues », soit des gars du coin des espaces urbain et périurbain (parmi eux des corner boys), cas plus connus et plus problématiques en France, ne serait-ce que par leur nombre et l’actualité qu’ils nourrissent (COQUART 2019). Dans « Un football des champs et un football des villes : analyse géographique du service football dans un cadre régional », Frédéric GROSJEAN (2006) montre d’ailleurs comment ces deux types de coins et de gars du coin se rencontrent le temps des matchs de foot amateur (masculin), moment vécu en parallèle le long des lignes de touche, mais parfois tendu dans l’espace-temps partagé du terrain de jeu.
Dans Les filles du coin. Enquête sur les jeunes femmes en milieu rural, l’anthropologue Yaël AMSELLEM-MAINGUY (2021) retrace les parcours de jeunes femmes en milieux ruraux, qui, contrairement aux gars du même coin, sont plus susceptibles « d’aller ailleurs », c’est-à-dire en ville, pour poursuivre des études. Elles abordent les difficultés d’adaptation en milieu urbain, le choix des filières, et donc la pression des parents, enfin, le dilemme : rester en ville ou revenir dans son lieu d’origine, choix auquel s’entremêle la vie amoureuse. Sa problématisation, plus géographique, s’articule autour des liens entre image du territoire et image de soi sur son territoire. Si au point de départ les filles apparaissent moins confinées que les garçons, l’auteure fait état d’une assignation qui se manifeste par une pression pour revenir (des parents et des amoureux du coin), mais aussi par la diminution des ambitions des filles-du-coin-en-ville, dont le capital culturel demeure tendu entre les deux images du territoire qui renvoient à deux dimensions de leur rapport à l’espace, et donc de leur rapport au monde.[4] Une comparaison genrée qu’avait du reste abordée Julian DEVAUX en 2015 dans L’adolescence à l’épreuve de la différenciation sociale Une analyse de l’évolution des manières d’habiter de jeunes ruraux avec l’âge.
On pourrait ajouter une troisième étude au titre à la fois expressif et explicite : « ‘Un gars que j’avais sous mes ordres est devenu maire’. Domination professionnelle et pouvoir politique dans un bourg industriel » (MISCHI 2013). L’histoire est celle d’une lutte à l’échelle municipale (un bourg industriel en Bourgogne) entre le gars-ouvrier du coin et le notable du coin. Pour l’auteur, l’analyse localisée offre l’opportunité de saisir des relations sociales en situation et ainsi d’évaluer comment des interactions et des tensions à l’œuvre dans la sphère du travail rejaillissent sur la scène électorale municipale […] cet article répond à une insatisfaction devant certaines opérations routinières de la science politique centrées sur la seule mise au jour des origines sociales des élus (p. 98).[5] Un positionnement comme une invite à l’analyse sociale et culturelle en géographie de s’emparer de cette thématique.
Thèmes et problématisations géographiques
Le « coin » n’est pas considéré ici comme une catégorie géographique indépendante, sujette à réification, puisqu’elle est inséparable du rapport social et culturel (voire politique et économique) à l’espace. Le rapport au coin met en jeu des questions de représentations (images), d’attachement (à un lieu, un espace un territoire), d’appropriation, mais aussi et surtout d’émotions et d’affects, d’actions et d’imaginaire. D’un point de vue théorique, on pose comme point de départ une équation simple de l’espace, composé de lieux, dans leur matérialité (naturel/artificiel) et leurs fonctions, de gens et de choses qui se passent. L’analyse géographique consiste alors à conjuguer ses éléments suivant les contextes et les situations, et en fonction des questionnements préalables, mais aussi de l’entrée privilégiée pour les combiner. La thématique des « gens du coin » devient ainsi porteuse de plusieurs problématisations. Sans s’y limiter, voici quelques pistes.
Émotions et affects. Les récits ou histoires des gens du coin
Les gars et les filles du coin ont une relation particulière avec un espace délimité par un quartier, une ville, une région, mais ce peut être aussi par l’imaginaire et des représentations qui transcendent les limites géographiques effectives. Cela comprend une vision et une connaissance de cet espace, et de la place que l’on y occupe : c’est d’abord un espace d’affect et des émotions. L’analyse sociale insiste sur le caractère construit de ces représentations et même de ces émotions. Soit. Tout lieu est une utopie, une création. Il n’empêche, les gens du coin ont un attachement singulier à cette portion d’espace ; leur rapport au monde se comprend et surtout se vit par rapport à cette émotion et ses affects en lien avec la nature présente dans le coin, les activités qui y prennent place, le milieu bâti, mais aussi avec ceux et celles qui comptent comme filles et gars du coin. Ils et elles connaissent intimement le coin, ses chemins, ses différentiations, ses transformations, ses tensions, les gens qui s’y trouvent. S’exprime ainsi à travers les récits des gars et des filles du coin une géographicité, un rapport à l’espace et au monde, à moins que ce ne soit un espace vécu, pour utiliser des concepts forts de la géographie française. Le récit des gens du coin n’est-il pas un moyen de conjuguer, voire de sublimer, les marqueurs sociaux de la contrainte, du confinement, de l’assignation géographiques ? Les causes sociales, politiques culturelles, économiques ne sont pas niées, le but est plutôt de montrer comment ce rapport au monde et à l’espace peut permettre de mieux saisir ces causes, et comment le récit assure la pérennité de la recherche de sens, aux lieux et aux gens. Ces récits, en tout cas et en tout lieu, sont ici ardemment souhaités.
Inclusion et exclusion
Comment sait-on qu’un gars ou une fille sont du coin ? Comment sait-on qu’il.les ne le sont pas ? Le rapport au monde des gens du coin délimite inévitablement un périmètre par un contrôle, effectif et/ou émotif, qui peut être plus ou moins perméable ou tolérant envers l’autre. Du reste, comment vit-on quelque part en n’étant pas du coin ? Quel récit pour ceux et celles qui ne sont pas du coin ? Pour inspiration, on pense ici à l’excellent ouvrage de Tim CRESSWELL (1996), In place, out of place. Il y a des choses qui se font, d’autres pas, bref des transgressions qui vous trahissent. Le récit de ces transgressions nous intéresse. Par ailleurs, le coin n’est pas coupé du monde, même si le monde qui le constitue forme une sorte de bulle, plus ou moins perméable : où va-t-on, et quand, pour ne plus sentir le poids du coin ? Quels lieux et quels temps, quelles activités, permettent d’échapper à la pression d’un rapport au monde qui tend à vous exclure de l’espace en partage ? Un bar, un café, une escapade sur la base de la solitude ou dans un entre-soi autre ? Quelles échappatoires spatiales ? De la même façon, pour ceux et celles qui sont du coin, comment sortir de l’enfermement ou de l’assignation ? Rester. Partir.[6]
« Heimat » et rapport à l’espace
La langue allemande possède un terme fort pour exprimer un état d’âme et d’esprit en lien avec un lieu d’attachement, le heimat (EIGLER 2012), sorte de « chez soi », traduit peut-être avec plus d’acuité en anglais par « home », comme dans l’expression : « there is no place like home » (WINDSONG 2010). D’intéressantes pistes en découlent. Le heimat n’est pas qu’un lieu, c’est un rapport aux lieux, comme l’exprime la tension « home and away ». Le terme exprime ici l’attachement à son « chez soi » qui se révèle quand on n’y est plus : vague à l’âme/home sick. L’industrie touristique met en valeur des voyages où on vous dit comment faire pour passer pour quelqu’un du coin, ce qui donnerait une grande valeur à votre voyage : how to travel and be a local (KIANICKA et all. 2006)[7].
Le heimat se manifeste aussi quand, l’espace se transformant, on n’est plus chez soi et on ne s’y reconnaît plus. Des recompositions du récit des gens du coin deviennent ainsi un moyen de préserver un rapport à l’espace d’un monde ; question de nostalgie, et surtout de nostalgie du « bon vieux temps », qui, érigé en discours a des conséquences politiques évidentes, pouvant parfois générer, dans le pire des cas, de la xénophobie ou du racisme. Enfin, le heimat se manifeste par la tension entre l’appartenance et le détachement (belonging and indifference), mais aussi entre l’attachement et le placelessness (RELPH 1976), notamment dans les grandes villes (SOUTHWORTH and RUGGERI 2011), soit un état de désœuvré.e spatial.e (un gars ou une fille sans coin !). Dans la géographie anglo-américaine, en tenant compte de la place centrale du concept de « place » (lieu), ce sont du reste les notions de « place attachment », de place identity, et de sense of place qui sont au cœur des problématisations des local boys and girls dans divers espaces, à différentes échelles : HIDALGO and HERNANDEZ, 2001 ; KEITH and PILE 2004 ; LEWICKA, 2011, et dans une approche féminisme où la dimension politique est importante, ADAMS 1989.
Pouvoir et notables du coin. Le coin comme discours
Comme on vient de l’évoquer plus haut en référence au heimat, la question du pouvoir n’est pas détachée du récit, sinon du discours, des gens du coin. Hors des grandes villes, et encore, peut-on se faire élire (en France) sans être un gars ou une fille du coin, ou le prétendre suffisamment ? Sinon, c’est du parachutage ! Cela vaut bien sûr pour les representant.es locaux et régionaux, mais aussi pour les députés et même le Président. Le Président doit être d’un coin, quelque part, sinon il doit s’en trouver un même si sa vie se passe à Paris. Chirac ? Hollande ? Macron ? Bien sûr ! Sarkozy avait certes son coin, mais moins bien considéré (de la gauche du moins) dans le discours effectif et sublimé des gars du coin, bref, ce n’était pas un bon coin ! Le texte de MISCI (2013), cité plus haut, montre aussi les luttes de classes à l’échelle locale entre notable du coin et gars ordinaire (syndiqué) : les deux revendiquent le ou un contrôle du coin en s’appuyant sur les gens du coin.
Global/Local
La globalisation, première vague, a bouleversé les cohésions sociales et culturelles dans plusieurs régions, plusieurs villes ; plus récemment, la pandémie a eu comme effet une forme de retour au local, aux liens sociaux dans l’espace du lieu, via le commerce, via le politique, la culture. Ces recompositions, bien documentées par ailleurs, s’appuient-elles, dans certains cas et d’une certaine façon, sur un retour ? une réinvention ? du lieu et du lien des gens du coin ? Haut du formulaireBas du formulaire
Modalités de soumission et d’évaluation
Les articles (entre 35 000 et 50 000 signes maximum, résumés, illustrations et bibliographie inclus) sont à soumettre au plus tard le 28 mai 2024, à la rédaction de la revue Géographie et cultures :
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Les articles seront évalués en double aveugle.
Coordination scientifique
Louis DUPONT (UR MÉDIATIONS)
Références
- ADAMS, M. L. 1989. « There’s No Place Like Home: On the Place of Identity in Feminist Politics ». Feminist Review, 31(1) : 22–33. [En ligne : https://doi.org/10.1057/fr.1989.4].
- AMSELLEM-MAINGUY Y. 2021. Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural, Paris, Presses de Sciences Po.
- COQUART, B. 2019. Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin, Paris : La Découverte.
- CRESSWELL, T. 1996. In Place/Out of Place: Geography, Ideology, and Transgression. Minneapolis (MN): University of Minnesota Press.
- DAVAUX, J. 2015, « L’adolescence à l’épreuve de la différenciation sociale Une analyse de l’évolution des manières d’habiter de jeunes ruraux avec l’âge », Sociologie (4): 6, 339-358.
- EIGLER, F. 2012. « Critical Approaches to Heimat and the “Spatial Turn” », New German Critique (39-1): 27-48. [En ligne : https://doi.org/10.1215/0094033X-1434497].
- GROSJEAN, F. 2006. « Un football des champs et un football des villes : analyse géographique du service football dans un cadre régional », Staps(74) : 85 à 98.
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- WINDSONG E.A. 2010. « There is no place like home: Complexities in exploring home and place attachment », The Social Science Journal, (47 (1): 205-214. [En ligne : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0362331909000858].
Notes
[1] Expression québécoise issue de l’anglais cutting corner, qui signifie « bâcler le travail ».
[2] « There is no time for the corner boys, down the street makin’ all that noise… », tiré d’un couplet de Jersey Girl, en référence ici aux rues de New York.
[3] Tirée de la note de l’éditeur de l’ouvrage : https://journals.openedition.org/lectures/4537
[4] Sur les filles du coin, voir aussi GUERAUT et coll. 2021.
[5] Sur le rapport pouvoir/gars du coin, voir aussi RENAHY 2008 et STRZELECKA and all. 2017.
[6] « Well, I’m sure that I could be a movie star, if I could get out of this place », PIANO MAN, song by Billy JOEL: https://www.azlyrics.com/lyrics/billyjoel/pianoman.html
[7] https://www.livelikealocalabroad.com/what-live-like-local-abroad/
Subjects
Date(s)
- Tuesday, May 28, 2024
Keywords
- rapport à l'espace, ancrage, récit géographique, sociabilité, rapports sociaux
Contact(s)
- Emmanuelle Dedenon
courriel : emmanuelle [dot] dedenon [at] cnrs [dot] fr
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Information source
- Emmanuelle Dedenon
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To cite this announcement
« Les gars et les filles du coin : ancrage spatial et sociabilité », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, November 28, 2023, https://doi.org/10.58079/1c9j