Le colloque « Métropole sensible #11 » est organisé par le LEIRIS (laboratoire d’études interdisciplinaires sur le réel et les imaginaires sociaux) et le département de sociologie de l’université Paul-Valéry Montpellier 3. Arrivé à sa onzième édition, « Métropole Sensible » expérimente les points de vue sur une ontologie de la pensée sensible liée à la compréhension de la réalité urbaine à travers les ambiances, les atmosphères, les émotions, les imaginaires.

Argumentaire

Le colloque « Métropole sensible #11 » est organisé par le LEIRIS, laboratoire d’études interdisciplinaires sur le réel et les imaginaires sociaux et le département de sociologie de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.

Fondé sur une spécificité théorique interdisciplinaire, les questionnements que le colloque propose se focalisent sur une approche phénoménologique visant le décryptage des formes sensible du social capable de percevoir les effets des émotions, atmosphères et ambiances dans la configuration urbaine.

L’objectif visé est d’entretenir un questionnement continu sur la réalité urbaine à travers la lecture et à l’analyse de la ville et de ses espaces. Le cycle met également l’accent sur une approche phénoménologique et formelle de l’imaginaire urbain et des nouvelles sensibilités urbaines. Pour ce faire, la théorie des ambiances fondée sur une méthodologie plurielle (sociologie des sens, perception sensorielle, méthode sensitive), associée à l’étude des images (sociologie visuelle) et à l’observation in situ (phénoménalité de l’espace urbain, interactionnisme et symbolisme de la rue) permet de connaitre, montrer et construire l’expérience esthétique des environnements urbains.

Pour la onzième édition, l’enjeu des réflexions se situe en particulier sur les dimensions du corps et des pratiques spatio-culturelles comme formes de l’expérience, ainsi que sur les manières dont elles amplifient les atmosphères perçues et ressenties. L’ambiance qui émane de la spatialité et qui est vécue à travers le corps et ses pratiques nous amène à déchiffrer divers phénomènes relatifs à une « corpographie » sensible des situations. Corps et pratiques spatiales sont à penser en syntonie dans le sens d’une influence réciproque, où les corporéités s’insèrent dans le paysage urbain en le construisant par des pratiques ordinaires : marche, flânerie, effervescence… Éléments d’une constellation de l’imaginaire urbain qui contribuent à définir les notions d’espace, d’ambiance et leurs impacts sur la perception de la ville. L’expérience corporelle et les usages des espaces produisent un rythme de la ville et de ses lieux, une tonalité spécifique, une caractérisation atmosphérique s’exprimant dans une « corpographie urbaine ». Celle-ci signifie que les espaces sont cartographiés par les corps, les mouvements, les trajectoires. Ce qui est en jeu, c’est une compréhension de l’expérience sensible à travers les corps, les pratiques et leurs influences sur la production des ambiances. Le perçu et le vécu des espaces sont à comprendre à partir de la vie quotidienne qui donne vie à une certaine géographie émotionnelle par laquelle les individus sentent, éprouvent, ressentent l’espace et ses atmosphères et où ils vivifient la ville à travers leurs parcours expérientiels.

Le monde social et les spatialités urbaines sont caractérisés par une expérience corporelle où les individus en mouvement produisent une cartographie sensible donnée par les formes d’acquisition des modes de vie. Ainsi faisant, ils s’approprient des effets symboliques et affectifs qui caractérisent un vécu spatial et, par-là même, une identification collective et atmosphérique. À travers l’expérience des corps, l’espace assume la forme d’un kaléidoscope de sensations où l’expérience même est amplifiée par les qualités tonales de l’espace.  

Si l’expérience se situe spatialement, elle reflète en même temps l’influence de la formation des ambiances et des atmosphères en reconfigurant le vécu dans une sorte de « corpographie expérientielle ». Traces, lignes, parcours, déambulations, flâneries, itinéraires, danses : une somme de variables qui s’incarnent dans une phénoménologie du sensible et de l’espace et s'expriment dans une généalogie des atmosphères tonales urbaines. 

Les questionnements se concentreront sur le point de vue phénoménologique et méthodologique, afin de déchiffrer les manières dont se dessinent les atmosphères et les ambiances dans les espaces urbains en investiguant la pluralité des situations susceptibles de montrer et de rendre attentif à la dimension sensible des corporalités, des pratiques, des perceptions émotionnelles et sensorielles et des rythmes urbains.  

Modalités de contribution

Les propositions, en français, devront parvenir par e-mail à : metropolesensible@gmail.com

avant le 31 janvier 2024

au format Word et devront comprendre obligatoirement les modalités suivantes :

• Le titre de la communication
• Nom, prénom et coordonnées complètes (adresse électronique et appartenance académique) du communicant
• Un résumé de la communication ne comprenant pas plus de 4000 signes, espaces compris.

Les textes seront soumis à une sélection par le comité d'organisation. Le colloque se tiendra uniquement en présentiel et en français les 25 et 26 avril à Montpellier.

Organisation

• Idée & projet : Fabio La Rocca
• Collaborateurs : Marianne Celka, Bertrand Vidal

Comité Scientifique

• Manuel Bello (ENSAS Saint Etienne),
• Sylvaine Conord (Paris Nanterre),
• Ricardo Freitas (UERJ, Rio de Janeiro),
• Daniel Gutierrez (El Colegio Mexiquense, Mexique),
• Emilio Martinez Gutierrez (Complutense, Madrid),
• Philippe Joron (LEIRIS, UPVM3),
• Julieta Leite (UFPE, Recife),
• Alain Mons (MICA, Bordeaux),
• Antonio Rafele (Sapienza, Rome)
• Artur Rozestraten (FAUUSP, São Paulo),
• Cíntia Sanmartin Fernandes (UERJ, Rio de Janeiro),
• Adrian Scribano (CONICET, Buenos Aires),
• Olivier Sirost (Université Rouen),
• Vincenzo Susca (LEIRIS, UPVM3),
• Rachel Thomas (CRESSON, Grenoble),
• Apolline Torregrosa (UniGe, Gèneve).

Comité d’organisation

• Marianne Celka,
• Fabio La Rocca,
• Maya Mansour,
• Caroline Pierre-Elien,
• Bertrand Vidal

Bibliographie de référence

(non exhaustive)

Augoyard, J.F., Pas à pas : essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain, À la croisée, Grenoble, 2010.

Bachelard G., La dialectique de la durée, PUF, Paris, 1950.

Bachelard G., La poétique de l’espace, PUF, Paris, 1957.

Balzac de H., Théorie de la démarche (1833), Fayard, coll. Mille Et Une Nuits, Paris 2015.

Benjamin W., Paris capitale du XIX^e siècle. Le livre des Passages (1939), Éditions du Cerf, Paris 1986.

Bégout B., L’éblouissement des bords de routes, Gallimard, Paris, 2004.

Britto F. D., Jacques P.B.,  « Corpographies urbaines – Expériences, corps et ambiances » in  Ambiances in action/Ambiances en acte(s), sep. 2012, pp.423-428.

Britto F. D., Jacques P.B.,  Corpocidade : debates, ações e articulações, EDUFBA, Salvador, 2010.

Careri F., Walkscape, la marche comme pratique esthétique, Jacqueline Chambon, Arles 2013.

Debord G., « Théorie de la dérive », Les Lèvres Nues, vol. 8/9, novembre 1956.

De Certeau M., L’invention du quotidien. Tome I : Art de faire, Gallimard, Paris, 1980.

Ghyta M.C., Essai sur le rythme, Gallimard, Paris, 1938.

Laplantine F., Penser le sensible, Pocket, Paris, 2018.

La Rocca F., La ville dans tous ses états, CNRS Éditions, Paris, 2013.

Le Breton D., Éloge de la marche, Métaillé, Paris, 2000.

Minkowski E., Le temps vécu, PUF, Paris, 1995.

Mons A., Les lieux du sensible. Villes, hommes, images, CNRS Éditions, Paris, 2013.

Robin R., Mégalopolis. Les derniers pas du flâneur, Éditions Stock, Paris 2009.

Sansot P., Poétique de la ville, Klincksieck, Paris, 1973,

Shin J., Le flâneur postmoderne. Entre solitude et être-ensemble, CNRS Éditions, Paris, 2014.

Tallagrand D., Thibaud J.P., Tixier N., L’usage des ambiances : une épreuve sensible des situations, Hermann, Paris, 2021.

Thibaud J.-P., En quête d’ambiances. Éprouver la ville en passant, MetisPresses, Genève, 2015.

Thomas R., Marcher en ville. Faire corps, prendre corps, donner corps aux ambiances urbaines, Les Archives Contemporaines, Paris, 2010.

Thomas R., La ville charnelle, Cosmopolitiques, 2007, 15, p. 111-120.