HomeDater les peintures murales médiévales : approches interdisciplinaires
*  *  *

Published on Tuesday, December 12, 2023

Abstract

Cette journée d’études a vocation à réunir toutes les disciplines confrontées au problème de la datation des peintures murales : histoire de l’art, archéologie, épigraphie, chimie, optique, pour dresser un bilan des failles et des apports des méthodes antérieures, envisager des corrections possibles à ces méthodes de datation, et évaluer les nouvelles possibilités liées aux investigations physicochimiques. Sont les bienvenues toutes les communications relatives aux peintures murales médiévales et à leur datation. Il peut s’agir aussi bien d’un exposé de nouvelles méthodes (chaux, typo-chronologie, analyse des matériaux), que la présentation d’un dossier problématique ou inversement d’une étude de cas où la datation interdisciplinaire fonctionne parfaitement.

Announcement

Argumentaire

Depuis l’apparition du carbone 14 dans la seconde moitié du XXe siècle, les sciences historiques ont trouvé dans cette méthode de datation un nouvel allié bousculant leurs propres manières de faire. L’analyse chimique de la matière pour estimer l’âge d’un objet ou d’un artefact tranchait largement avec les méthodes de datation par les formes stylistiques, le contexte historique ou l’iconographie qui prédominait à l’époque. Ces méthodes de datation chimiques se sont elles-mêmes affinées et, en matière de peintures, l’analyse par radiocarbone est maintenant appliquée à certaines de leurs composantes comme la chaux, le blanc de plomb ou les charbons de bois présents dans l’enduit de sous-couche. Toutes ces nouvelles méthodes d’analyse sont d’une grande aide pour l’étude des peintures médiévales, elles-mêmes peu ou rarement documentées par des sources extérieures. Il faut s’en remettre à la peinture elle-même pour connaître son processus de création et estimer sa date de réalisation.

S’il arrive que le résultat des études physicochimiques permette de trancher des débats parfois centenaires sur la datation d’un ensemble peint (Saint-Pierre-les-Églises de Chauvigny), cet allié peut également devenir le pire ennemi du spécialiste des peintures murales qu’il soit archéologue ou historien de l’art. Les fourchettes de datation sont souvent larges, plus que celles des estimations stylistiques ou iconographiques, et n’apportent qu’un éclairage lointain à d’autres questions propres aux disciplines historiques telles que l’antériorité d’un édifice par rapport à un autre, l’attribution de l’ensemble à un commanditaire, ou la corrélation entre un évènement historique et la réalisation d’un décor peint.

C’est la raison pour laquelle cette journée d’études a vocation à réunir toutes les disciplines confrontées au problème de la datation des peintures murales : histoire de l’art, archéologie, épigraphie, chimie, optique, pour dresser un bilan des failles et des apports des méthodes antérieures, envisager des corrections possibles à ces méthodes de datation, et évaluer les nouvelles possibilités liées aux investigations physicochimiques. Sont les bienvenues toutes les communications relatives aux peintures murales médiévales et à leur datation. Il peut s’agir aussi bien d’un exposé de nouvelles méthodes (chaux, typo-chronologie, analyse des matériaux), que la présentation d’un dossier problématique ou inversement d’une étude de cas où la datation interdisciplinaire fonctionne parfaitement. L’oscillation entre recherche d’une datation absolue et nécessaire accommodation d’une datation relative est également à examiner.

Les problématiques explorées peuvent être les suivantes :

  • Les apports des données physicochimiques pour la datation (radiocarbone, dendrochronologie etc…) : quelle méthode pour quelle fiabilité ?
  • Les traités de peinture peuvent-ils aider à la datation des peintures ?
  • L’identification des pigments et des liants par spectroradiomètre peut-elle apporter des éléments de datation ?
  • Quels sont les apports de l’observation stratigraphique dans un dossier de datation ?
  • L’œil du spécialiste peut-il dater à coup sûr ?
  • Que retenir des méthodes de datation stylistiques ou iconographiques ?
  • La contextualisation historique (commande artistique, chantier de construction) : quelles failles et quels apports ?

Modalités de contribution

Les propositions de communication sont à envoyer àclaire.boisseau@sorbonneuniversite.fret àamaelle.marzais@univ-lyon2.fr,

avant le 15 janvier.

Le programme de la journée sera publié au début du mois de février.

Comité organisateur

  • Claire Boisseau, Chargée de recherche CNRS-Centre André Chastel (UMR 8150) 
  • Amaëlle Marzais, MCF Université de Lyon 2, ArAr (UMR 5138)

Bibliographie indicative

Armel BOUVIER, « Datation radiocarbone de prélèvements de mortier, dossier méthodologique », CIRAM, département archéologie, 2016.

Claude COUPRY, Bénédicte PALAZZO-BERTHOLON, « Pour une connaissance des peintures murales anciennes : des recettes de fabrication aux analyses physicochimiques. », dans P. CHEVALIER, B. BOISSAVIT-CAMUS, S. BALCON-BERRY, La mémoire des pierres : Mélanges d'archéologie, d'art et d'histoire en l'honneur de Christian Sapin, 29, Brepols, p.155-164, 2016.

Paul DESCHAMPS et Marc THIBOUT, La peinture murale, en France. Le haut moyen âge et l'époque romane

Paul DESCHAMPS et Marc THIBOUT, La peinture murale en France au début de l'époque gothique, de Philippe Auguste à la fin du règne de Charles V (1180-1380), Paris, Centre national de la Recherche scientifique, 1963.

Marianne GILLY-ARGOUD, « Item fuit dictum … Item fui actum : Les peintures murales de Besse-en-Oisans, étude d’un contrat notarial », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge [En ligne], Tome 125, n°2, 2013. URL : http://journals.openedition.org/ mefrm/1540. 

Helen HOWARD, Pigments of English Medieval Wall painting, Londres, Archetype, 2003.

Amaëlle MARZAIS, « Rochecorbon. Datation de la chaux (AMS) appliquée à une peinture romane », dans Bulletin Monumental, tome 177, n°3, année 2019, p. 267-268.

Amaëlle MARZAIS, « De la main à l’esprit : étude sur les techniques et les styles des peintures murales dans l’ancien diocèse de Tours entre les XIe et XVe siècles », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre (BUCEMA) [En ligne], 26.1 | 2022. URL : http://journals.openedition.org/cem/19175.

Amaëlle MARZAIS, « Pour une archéologie des peintures murales, la Chasse royale de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon (Indre-et-Loire) : étude technique et résultat des datations par le 14C », Revue archéologique du Centre de la France [En ligne], Tome 61 | 2022. URL : http://journals.openedition.org/racf/5329

Cyrielle MESSAGER, Lucile BECK, Tom GERMAIN, Christian DEGRIGNY, Vincent SERNEELS, Delphine CANO, Georges CARDOSO et Équipe LMC14, « Datation par la méthode du radiocarbone du blanc de plomb : du psimythion des cosmétiques antiques au pigment des peintures murales médiévales », Technè [En ligne], 52 | 2021, mis en ligne le 14 avril 2023.

Bénédicte PALAZZO-BERTHOLON. « Les peintures de Saint-Pierre-les-Églises sont-elles carolingiennes ? », Revue historique du Centre-Ouest, 2005, Tome IV, p.53-67.

Géraldine VICTOIR, « La polychromie de la cathédrale de Noyon et la datation des voûtes quadripartites de la nef », Bulletin monumental, Tome 163, n°3, 2005, p. 251-254.

Subjects

Places

  • Paris, France (75)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Monday, January 15, 2024

Keywords

  • peinture murale, datation, médiéval, moyen âge, histoire de l'art, archéologie, archéométrie

Information source

  • Amaëlle Marzais
    courriel : amaelle [dot] marzais [at] univ-lyon2 [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Dater les peintures murales médiévales : approches interdisciplinaires », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, December 12, 2023, https://doi.org/10.58079/1cc8

Archive this announcement

  • Google Agenda
  • iCal
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search