Nous entendons par « lieux collectifs à usage mixte » des lieux qui mêlent différentes fonctions et usages : habitation, production ou création (artistique, agricole), lutte politique etc. Les squats, zones à défendre (ZAD), communautés intentionnelles néorurales (ou non), mais aussi les occupations de places, d’usines ou d’universités, ou encore les milieux libres anarchistes du XIX^e siècle correspondent à de tels lieux. Le séminaire s'articule autour de trois axes : Comment est défini ce qui est politique/politisable au sein de ces lieux ? Quels arbitrages sont trouvés entre individus et collectif, et comment évoluent-ils dans le temps ? Quelles sont les questions d’ordre éthique et méthodologique particulières à l’étude de ces lieux où l’on est souvent immergé.e, soi-même, en tant que chercheur ou chercheuse ?

Présentation

Ce séminaire fait suite à un appel à communications qui a été lancé à l’été 2023, et que vous trouverez en version extensive ici et ici. Notre objectif est de rassembler des chercheurs et chercheuses de différentes disciplines (sociologie, science politique, histoire, théorie politique, géographie, droit, urbanisme, architecture etc.) qui travaillent sur des objets proches: les lieux collectifs à usage mixte.

Nous entendons par là des lieux qui mêlent différentes fonctions et usages: habitation, production ou création (artistique, agricole), lutte politique etc. Les squats, ZAD, communautés intentionnelles néorurales (ou non), mais aussi les occupations de places, d’usines ou d’universités, ou encore les milieux libres anarchistes du XIXe siècle correspondent à de tels lieux.

L’objectif du séminaire est d’offrir un espace de dialogue autour de trois axes :

• La question de la définition du politique. Comment est défini ce qui est politique/politisable au sein de ces lieux ?
• Les tensions entre individus et collectif. Quels arbitrages sont trouvés et comment évoluent-ils dans le temps ?
• Des questions d’ordre éthique et méthodologique, qui nous semblent particulières à l’étude de ces lieux où l’on est souvent immergé.e, soi-même, en tant que chercheur ou chercheuse.

Le séminaire aura lieu du 10 janvier au 27 juin 2024, à l'université Paris X Nanterre, salle 01 du bâtiment Max Weber. Un lien visio sera aussi disponible sur inscription à : coraliedouat [a] gmail.com et elenamejias.sid [a] gmail.com

Plus d'informations  ici : https://lieuxcol.hypotheses.org/

Programme

Séance inaugurale – Mercredi 10 Janvier – Définition du politique 1/2

• Geneviève Pruvost, sociologue (EHESS) – Maisonnées politiques et alternatives rurales
• Pablo Corroyer, politiste (CERAPS) – Du Braconnage contestataire. Des processus conflictuels de politisation de la subsistance dans deux collectifs d’écologie radicale

Discussion : Edith Gaillard, sociologue (LABERS)

Séance 2 – Jeudi 1 er février – Engagement par l’espace et relocalisation du politique

• Stéphanie Dechézelles, politiste (TREE) – Les occupations de lieux : formes et performances d’un mode d’action protestataire

Discussion: Laurent Jeanpierre, politiste (CESSP)

Séance 3 – Mercredi 6 mars – Des lieux collectifs écologistes en ville, de la Belle Époque à nos jours

• Léo Grillet, théorie politique (Sciences Po) : Naturiens des villes ou des champs ?
• Aurélien Bouayad, juriste (Muséum d’Histoire Naturelle) : Occuper pour mieux dépolluer : réflexions autour des usages du squat comme outil de résistance à un projet de dépollution à risque à Montreuil

Discussion: Irène Pereira, philosophe et sociologue (IRESMO), en visioconférence

Séance 4 – Jeudi 14 mars : Rapports individu-collectif 1/3

• Marc Breviglieri, sociologue (AAU, Genève) : Le lieu du collectif et la question de l’usage
• Romane Rozenwajg, politiste (Cresspa-LABTOP) :Occuper pour changer sa vie… au moins un temps ?

Discussion: Carmen Dreysse, sociologue (Centre Marc Bloch)

Séance 5 – Jeudi 4 avril – Rapports individu-collectif 2/3

• Laurian Laborde, sociologue (EHESS-ENS) : Individuel et collectif : tensions, articulations et redéfinitions dans l’espace de la cause environnementale
• Elissa Al Saad, architecte (CRH-LAVUE) :Co-produire un modèle d’habitat écologique: l’ambition de la coopérative habitante “le 23”

Discussion: Marina Casula, sociologue (IDETCOM)

Séance 6 – 25 avril : Table ronde « Questions éthiques et méthodologiques »

• Anaïs Angeras, anthropologue (SSH/IACS, Louvain) : Comprendre l’habiter d’un lieu de vie utopique en l’habitant ? Quand l’expérience de recherche devient cheminement
• Arthur Contejean, urbaniste (PACTE) : L’ethnocomptabilité comme outil d’étude des pratiques de subsistance et d’entresubsistance des lieux collectifs
• Alizée Lazarino, géographe (Géographie-cités) en visioconférence : Les pratiques d’occupation informelles et solidaires dans le quartier à travers l’étude de la formation d’une “identité citoyenne micro-localisée” à Beyrouth et à Barcelone.”

Discussion: Nathanel Amar, politiste (CEFC)

Séance 7 – Jeudi 16 mai : Définition du politique 2/2

• Madeg Leblay, politiste (Arenes) : La prise en charge du travail militant dans les lieux de vie collectifs à visée écologique : étude des mécanismes de politisation à partir d’une enquête comparative
• Pierre Servain, sociologue (LABERS) : L’extension du domaine de ce qui se discute. Déplacements des frontières entre le privé et le commun dans les habitats participatifs

Discussion: Fanny Hugues, sociologue (CEMS)

Séance 8 – Jeudi 6 juin : Rapports individu-collectif 3/3

• Margot Verdier, politiste (Sophiapol): La relation anti-autoritaire. Individu et collectif dans l'expérience de l'occupation de la zad de Notre-Dame-des-Landes
• Jean Autard, anthropologue (EHESS): Devenir, fluidité et recomposition de collectifs lâches : du rêve communautaire au modèle villageois ?
• Agathe Roux-Lafay, sociologue (EHESS) :Politiser le care autour des addictions : Une relation d’aide sur le fil entre valorisation des singularités et dynamiques de prise en charge collectives

Discussion: Yasmine Amedeo (EHESS)

Séance 9 – Jeudi 27 juin : Design communautaires et outils juridiques pour les lieux collectifs

• Rémi Astruc, littérature (THALIM) et Fabienne Martin, sociologie (LISST): Projet pour une comparaison internationale des formes communautaires
• Claire Annereau, droit public (CERSA) : Reconnaître l’espace du commun : les stratégies d’institutionnalisation juridique à Naples

Discussion: Etienne Lamarche, histoire du droit (CHAD)