Clairement nommée depuis 1920 dans le texte Au-delà du principe de plaisir, la pulsion de mort gagne dans l’œuvre freudienne une grande importance et devient un concept essentiel pour aborder la clinique. Réinterroger la question de sa pertinence, travailler sur son bien-fondé pour éclairer les ressorts actuels de certaines formes cliniques de la souffrance psychique, reconnaître la manière dont elle s’est imposée à Freud dans son œuvre nous paraît essentiel pour aborder certaines problématiques actuelles.

Argumentaire

Clairement nommée depuis 1920 dans le texte Au-delà du principe de plaisir, la pulsion de mort gagne dans l’œuvre freudienne une grande importance, et devient un concept essentiel pour aborder la clinique. Elle comprend deux aspects principaux : d’une part, elle se manifeste par l’instinct d’autoconservation, où l’organisme cherche à préserver sa propre intégrité, à travers le retour à un état de non-excitation. D’autre part, elle se traduit par l’instinct de destruction, où l’individu peut éprouver des pulsions agressives envers lui-même ou envers les autres. Exerçant sa poussée de manière inconsciente, elle se manifeste à travers des symptômes psychopathologiques tels que l’auto-sabotage, la réaction thérapeutique négative, la compulsion à la répétition, les comportements destructifs ou les tendances autodestructrices. Bien que la pulsion de mort soit le plus souvent, et parfois trop rapidement, associée à des aspects destructeurs, Freud a également soutenu que son existence était nécessaire pour maintenir l’équilibre psychique, car loin d’être une réalité nouvelle, elle lui apparaît plutôt comme cette force agissante qui œuvre à l’intérieur de l’humain depuis l’origine, d’où l’idée que l’individu canalise une partie de cette énergie dans des activités créatives, artistiques ou sociales, afin de trouver un équilibre entre les forces de vie et de mort. Pourtant, ce concept a été critiqué et/ou remis en question par certains psychanalystes post-freudiens, qui ont souligné son manque de clarté ou son aspect trop biologique. Réinterroger la question de sa pertinence, travailler sur son bien-fondé pour éclairer les ressorts actuels de certaines formes cliniques de la souffrance psychique, reconnaître la manière dont elle s’est imposée à Freud dans son œuvre nous parait essentiel pour aborder certaines problématiques actuelles. Surtout à l’ère d’une contemporanéité où se dessinent des tendances qui visent à appréhender et à comprendre les symptômes et leurs manifestations cliniques du seul point de vue d’un déficit ou d’une défaillance lorsqu’ils ne sont pas tout simplement réduits au registre des pathologies narcissiques. Pour autant, le contexte social n’échappe pas non plus à son emprise ni à ses effets. Comment alors ne pas la solliciter à participer à la réflexion ?

Modalité de soumission

Date limite d’envoie des textes : 15 janvier 2024

Adresse e-mail pour l’envoie des textes : morgane.castaing68@gmail.com

Responsables du numéro : Cristina Lindenmeyer et Gerard Reynier

Les articles seront soumis anonymement à deux ou trois relecteurs, membres du comité de rédaction et/ou spécialistes extérieurs à la revue. Les articles acceptés le sont sous réserve des modifications de forme ou précisions de fond demandées par ces référés.

Revue Corps & Psychisme

La revue Corps & Psychisme s’inscrit historiquement dans la continuité de la revue Champ Psychosomatique (Champ Psy), elle-même la continuation de la Revue de médecine psychosomatique et de psychologie médicale créée en 1958 par les psychiatres Michel Sapir et Léon Chertok. Elle a été dirigée jusqu’en 2015 par Gisèle Harrus-Révidi. Elle a été l’une des premières revues à travailler sur le corps non pas dans la seule psychosomatique mais dans l’actuel, le politique, l’art, la philosophie, les découvertes scientifiques. Et ce en gardant le référentiel psychanalytique ouvert à de nouveaux prolongements.

Directrice de la publication

Annie Roux

Comité scientifique

• Birman J., (Pr. de l’Instituto de psicologia de la Universitade federal de Rio de Janeiro, Pr. adjoint I l’Insituto de medecina social de l’Universitade do Estado do Rio de Janeiro)
• Brun A., (Professeure de psychologie clinique et psychopathologique à l’Université Lumière Lyon 2)
• Cohen D., (Professeur de pédopsychiatrie à la Salpêtrière)
• Consoli S. (Dermatologue, psychanalyste et membre de la SPP)
• Dejours C. (Professeur, chaire « Psychanalyse, Santé et Travail » au CNAM
• Psychiatre, Psychanalyste et membre titulaire de l’APF)
• Gampel Y., (Psychanalyste, Professeure émérite, Université de Tel-Aviv, Israël.)
• Guarneri R., (Psychiatre, psychanalyste)
• Héritier F., (Professeure au Collège de France)
• Kaës R., (Psychanalyste, Professeur émérite de psychopathologie, Université Lumière Lyon 2.)
• Le Breton D., (Professeur de sociologie, Université Marc Bloch de Strasbourg, Membre de l’UMR « Cultures et Sociétés en Europe »)
• Neau F. (Professeure, Institut de psychologie, Université Paris V)
• Schneider M., (Psychanalyste, écrivain)
• Trémine T., (Psychiatre des hôpitaux honoraire)

Comité de lecture national et international

Brasil Tarouquella k. (BR), Dejours R. (Fr), Demeule C. (Fr), Desprats-Péquignot C. (Fr), Dupuis C. (Fr), Edréi B. (Fr), Ferry S. (Fr), Gernet I. (Fr), Hamraoui E. (Fr), Ikiz T. (Turq.), Jacquot M. (Fr), Joly F. (Fr), Macedo P (Port.), Martens F. (Belg.), Pestureau S. (Fr), Pérétié R. (Fr), Petit A. (Fr), Pheulpin M.-C. (Fr), Ravit M. (Fr), Samacher R. (Fr), Scelles R. (Fr) , Tassel A. (Fr), Tessier H. (Can.), Thetio S. (Fr), Zerbib M. (Fr), Zingg M. (Fr), Zornig Sylvia (Br.).

Comité de rédaction

Marco Araneda, Jérôme Boutinaud, Marcela Gargiulo, Brigitte George, Simone Korff-Sausse, Lise Haddad, Annie Roux, Serge Soriano, Cristina Lindenmeyer, Gérard Reynier, Ouriel Rosemblum, Claire Squires.

Secrétaire de rédaction

Castaing Morgane