HomeL’intelligence économique en Afrique
Published on Tuesday, December 12, 2023
Abstract
L’Afrique subsaharienne est souvent qualifiée de réserve mondiale de développement. Pour que cette ambition se réalise, le chemin à parcourir au sein des pays qui composent cette partie du monde par les gouvernements, le secteur privé, les sociétés civiles, les médias etc., est très long mais surtout parsemé de multiples défis à relever. L’ouvrage projeté ferait partie des rares initiatives, à la fois théorique et empirique sur l’intelligence économique en Afrique subsaharienne. À ce titre, il s’adressera aux institutionnels, aux politiques, aux chefs d’entreprise, aux consultants, aux enseignants et chercheurs ainsi qu’aux étudiants, pour lesquels l’économie subsaharienne est un riche potentiel qu’il convient de matérialiser. Il constitue en ce sens un outil d’aide à la décision pour la mise en place de politiques publiques nationales d’intelligence économique et d’intelligence territoriale en Afrique subsaharienne.
Announcement
Argumentaire
L’Afrique subsaharienne est souvent qualifiée de réserve mondiale de développement. Pour que cette ambition se réalise, le chemin à parcourir au sein des pays qui composent cette partie du monde par les gouvernements, le secteur privé, les sociétés civiles, les médias etc., est très long mais surtout parsemé de multiples défis à relever. Face à cette réalité, décideurs, intellectuels, entrepreneurs et chercheurs examinent les différents outils à utiliser pour la transformation structurelle de l’économie africaine mise en perspective ces dernières années avec la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), déjà ratifiée par presque tous les Etats.
L’intelligence économique (IE) s’est révélée depuis plusieurs décennies, dans les pays industrialisés, comme un instrument de conquête et de consolidation des parts de marché dans tous les segments de l’économie mondiale. Utilisées depuis des décennies par les partenaires économiques de l’Afrique sous des formes diverses, l’IE s’impose de plus en plus comme une culture managériale incontournable des organisations. Par conséquent, elle s’est invitée dans la réflexion sur son insertion harmonieuse au sein des économies africaines, dans l’optique de relever les différents défis du continent en général et de l’Afrique Subsaharienne en particulier. Au plan stratégique, l’Intelligence économique est considérée comme une approche multi méthodologique, mais ses jalons ont pu s’unifier à l’ensemble des disciplines allant de la collecte de l’information à son exploitation. Face aux nouvelles formes que prend l’environnement économique mondial (hyper compétition, incertitude, instabilité), les Etats, les entreprises, les territoires, les régions et les communes etc. ont un besoin accru d’informations à forte valeur ajoutée pour anticiper les ruptures potentielles d’un environnement très compétitif, de communiquer plus efficacement ou de maîtriser les techniques d’influence contemporaines (Abolo Mbita, 2020) (cyber-lobbying, e-réputation, soft power, etc.). Pour cela, l’IE se veut un outil incontournable et proactif d’aide à la prise de décision. Elle constitue un domaine multidisciplinaire qui vise la collecte, l’analyse et l’exploitation des informations stratégiques, la valorisation, la diffusion et la protection de l’information économique, aux fins de renforcement de la compétitivité, la résilience et la prise de décision éclairée des organisations dans un environnement économique complexe et en évolution rapide.
Elle s’articule autour de la veille économique, qui consiste à scruter l’environnement économique et à collecter systématiquement des informations pertinentes sur les marchés, les Etats, les concurrents sectoriels, les évolutions technologiques et réglementaires, afin de détecter les tendances, les opportunités et les menaces qui pourraient impacter une organisation ; la collecte (quelle qu’en soit la méthode) des informations stratégiques provenant de différentes sources, telles que les médias, les bases de données spécialisées, les réseaux sociaux, les entretiens avec des experts, afin d’obtenir des données fiables et pertinentes; l’analyse des données qui revient à traiter et à interpréter les informations collectées, les modèles et les relations significatives. Cela implique l’utilisation de méthodes statistiques, d’outils d’analyse de données et d’autres techniques pour en extraire des connaissances exploitables ; la protection de l’information qui concerne la sécurisation des données sensibles et stratégiques afin d’éviter tout accès non autorisé.
Sont ainsi usitées des techniques telles que le chiffrement des données, les contrôles d’accès, la sensibilisation à la sécurité, etc. ; l’influence et le lobbying qui consistent à infléchir les décisions politiques, réglementaires et économiques sont décisifs. Cela peut inclure des actions structurées de groupes d’influence plus ou moins puissants issus du monde économique, de la politique, des milieux associatifs (ONG), en termes de plaidoyer, de relations publiques plus ou moins directes, dans le but de promouvoir les intérêts d’une organisation ou d’un secteur spécifique. La gestion des risques qui consiste à identifier et à évaluer les risques potentiels pour une organisation (risques politiques, risques de réputation, risques liés à la cyber sécurité, etc.) gagne en importance afin de mettre en place des stratégies d’atténuation de ceux-ci et de prise de décisions éclairées.
En l’absence d’un modèle distinct de l’intelligence économique africaine (Tsafack Nanfosso, 2004), du fait de la diversité et de la « mosaïque africaine », de nombreux auteurs ont examiné les enjeux de l’intelligence économique en Afrique (Achchab et Harrizi, 2013 ; Azeumo, 2013 ; Dugoin, 2021 ; Guerraoui, 2019 ; Haoudiet Bennagem, 2020 ; Houre,2020 ; Jeanne-Beylot, 2021 ; Kherraz, 2020 ; Konate et al., 2022 ; Saber, 2020 ; Tchokonte, 2020). De ces analyses, il ressort que des pays africains reconnaissent de plus en plus l’importance de l’intelligence économique pour stimuler le développement économique et renforcer la compétitivité. Pour cela, les gouvernements, les entreprises et les organisations commencent à intégrer des pratiques d’intelligence économique dans leurs stratégies et processus de prise de décision. Certains pays africains ont mis en place des initiatives gouvernementales visant à promouvoir l’intelligence économique. A titre d’exemple, des gouvernements ont pris des initiatives pour promouvoir l’intelligence économique telles que la création d’Agences de Promotion des Investissements (API), la mise en place de stratégies nationales de développement ou plan stratégique d’émergence, la création de centres d'Intelligence Economique, la mise en place de programmes de formation et de renforcement des capacités en matière d'intelligence économique, la promotion de l'entrepreneuriat et l’innovation, la collaboration avec des institutions internationales et des partenaires étrangers. Ces initiatives gouvernementales contribuent à créer un environnement propice à la promotion de l'intelligence économique, et visent à renforcer la compétitivité des entreprises, à favoriser l'innovation et à stimuler la croissance économique de ces pays. Bien que ces initiatives soient mises en œuvre, l’état de l'intelligence économique en Afrique Subsaharienne peut varier d’un pays à l’autre en raison des différences de niveau de développement économique, de la qualité de la gouvernance et du niveau de ressources. Cependant, dans l’ensemble, l’intelligence économique joue un rôle de plus en plus important dans la promotion de la croissance économique et de la compétitivité en Afrique. Au moment où la ZLECAf prévoit la suppression des droits de douanes pour 90% des lignes tarifaires pour accélérer le commerce entre les pays, l’IE apparaît comme un outil absolument indispensable pour asseoir une politique éclairée de pénétration des marchés intra-africains.
Eu égard à ces initiatives, nationales pour la plupart, le regard porté sur l’intelligence économique en Afrique subsaharienne peut-être d’autant plus sensiblement nuancé que la plupart des pays se sont engagés dans des politiques et stratégies de décentralisation administrative, qui confèrent aux territoires et autres collectivités territoriales décentralisées, un degré de liberté plus ou moins grand dans la formulation et la mise en œuvre de certaines stratégies de développement au niveau local. L’Intelligence économique au niveau national a alors trouvé une correspondance à une échelle décentralisée, qui a fécondé la problématique de l’intelligence territoriale (Tsafack Nanfosso, 2006). Il apparaît par conséquent nécessaire de procéder à un état des lieux et d’examiner les enjeux et perspectives de l’intelligence économique en Afrique subsaharienne.
L’ouvrage projeté ferait partie des rares initiatives, à la fois théorique et empirique sur l’intelligence économique en Afrique Subsaharienne. A ce titre, il s’adressera aux institutionnels, aux politiques, aux chefs d’entreprise, aux consultants, aux enseignants et chercheurs ainsi qu’aux étudiants, pour lesquels l’économie subsaharienne est un riche potentiel qu’il convient de matérialiser. Il constitue en ce sens un outil d’aide à la décision pour la mise en place de politiques publiques nationales d’intelligence économique et d’intelligence territoriale en Afrique subsaharienne.
Si les auteurs évoqués supra ont beaucoup apporté à la compréhension des idées et pratiques subsahariennes d’IE, il reste encore à interroger cette stratégie dans sa substance, aussi bien au plan théorique que de manière empirique, afin de répondre à la question globale, de l’état de connaissance, d’appropriation et de maîtrise de l’IE par les africains.
Peuvent alors émerger les questions spécifiques ci-après :
- Quelles sont les spécificités africaines dans les pratiques et les outils d’intelligence économique et territoriale ?
- L’Afrique Subsaharienne doit-elle développer son propre modèle d’intelligence économique ? Doit-elle (et dans quelle mesure) se défier de l’approche occidentale ?
- Quel est le rôle des gouvernements et des administrations des pays d’Afrique Subsaharienne dans la mise en œuvre de l’intelligence économique ?
- Quelles qualifications académiques et professionnelles, quelle formation continue, informelle, etc., sont nécessaires pour une appropriation réussie de l’intelligence économique en Afrique ?
- Comment les Etats africains utilisent-ils l’intelligence économique pour protéger et développer leurs économies ?
- Quel peut être le rôle de l’intelligence économique dans le développement intra-africain dans le contexte de la ZLECAF ?
- Quelles pratiques d’intelligence économique ont été développées par le secteur privé (petites, moyennes et grandes entreprises africaines) ?
- Quel rôle à jouer par les sociétés civiles et les médias africains dans l’implémentation de l’intelligence économique ?
- Comment les collectivités territoriales décentralisées utilisent-t-elles l’intelligence territoriale pour se démarquer et se développer ?
Langue : Les articles proposés devront être rédigés en langue française.
Axes des contributions : Les contributions sont issues d’un champ pluridisciplinaire
- Axe 1 : Sciences Economiques et de Gestion
- Axe 2 : Sciences Juridiques et Politiques, criminologie, etc.
- Axe 3 : Sciences de l’Information et de la Communication/Cybernétique
- Axe 4 : Sciences du Langage (Linguistique/analyse du discours et Sémiotique, etc.)
- Axe 5 : Histoire, Sociologie, Psychologie, Anthropologie, etc.
Calendrier
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28/02/2024 : Date limite de soumission des propositions (résumés) des articles ;
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30/03/2024 : Début des notifications d’acceptation ou de refus ;
- 20/05/2024 : Date limite de réception des articles complets ;
- 20/06/2024 : Retour des évaluateurs ;
- 30/06/2024 : Début des notifications d’acceptation, de correction ou de modification.
- 21/07/2024 : Date limite de réception des articles corrigés et définitifs ;
- 30/07/2024 : Processus de publication envisagée.
Soumission des articles
Les contributions complètes en français, qui n’excéderont pas 15 pages Word (marges : 2,5 ; police : Time New Roman ; taille : 12 et interligne simple), seront envoyées à l’adresse électronique unique : ouvrage.collectif.ie@gmail.com.
Chaque auteur, dans sa proposition, devra mentionner ses noms et prénoms, son intuition ou laboratoire d’attache, son adresse électronique, etc. Les normes bibliographiques à respecter sont celles de l’APA.
Évaluation des articles
Chaque article sera examiné par au moins deux évaluateurs (en double aveugle), qui estimeront sa pertinence, sa cohérence avec le thème de l’ouvrage, sa validité scientifique, son originalité et la clarté de son contenu.
Comité scientifique
- TSAFACK NANFOSSO Roger, Professeur (Universités de Dschang) ;
- ABOLO MBITA Christian, Professeur (Université de Yaoundé II) ;
- AVOM Désiré, Professeur (Université de Yaoundé II) ;
- ATANGANA ONDOUA Henri, Professeur (Université de Yaoundé II)
- FOMBA KAMGA Benjamin, Professeur (Université de Yaoundé II) ;
- MONDJELI MWA NDJOKOU, Professeur (Université de Maroua) ;
- ATANGANA AMOUGOU Jean Louis, Professeur (Université de Yaoundé II) ;
- ATENGA Thomas, Professeur (Université de Douala) ;
- ONANA Janvier, Professeur (Université de Ngaoundéré) ;
- ZAMO AKOMO Christian, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II) ;
- NKOUMOU NGOA Brice, Maître de Conférences (Université de Dschang) ;
- Mme ONDOUA BIWOLE Viviane, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II);
- TAMBA Isaac, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II) ;
- MIGNAMISSI Dieudonné, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II) ;
- ONGO NKOA Bruno Emmanuel, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II) ;
- NGUENDA ANYA Saturnin, Maître de Conférences (Université de Yaoundé II) ;
- MEKA Cosmas Bertrand, Maître de Conférences (Université de Bertoua) ;
- BAKEHE Novice Patrick, Maître de Conférences (Université de Douala) ;
- MBONDO Georges D., Maître de Conférences (Université de Douala) ;
- MVELE Sigismond, Maître de Conférences (Université d’Ebolowa) ;
- NLOM Jean Hugues, Maître de Conférences (Université de Douala) ;
- BIDIASSE Honoré, Maître de Conférences (Université de Douala) ;
- Madame OKAH EFOGO Françoise, Maître de Conférences (Université d’Ebolowa).
Direction de l’ouvrage
- Professeur TSAFACK NANFOSSO Roger (Université de Dschang) ;
- Professeur ABOLO MBITA Christian (Université de Yaoundé II) ;
Secrétariat et suivi
- Docteur TSAMBOU André Dumas (Université de Yaoundé II) ;
- Docteur FAMBEU Ariel (Université de Douala).
- Docteur MAYI Joseph Fidèle Eric (Université de Yaoundé II)
Bibliographie
- Abolo Mbita C, médias, politiques et opinion publique, les logiques d’influence, Afrédit, Yaoundé, 2020.
- Achchab, B., &Harrizi, D. (2013). Les défis de l’intelligence économique au Maroc. La Revue Gestion et Organisation, 5(2), 130-137.
- Azeumo, S. W. (2013). L'intelligence économique camerounaise (IEC). L'intelligence économique camerounaise (IEC), 1-94.
- Dugoin, C. (2021). L’influence comme lien entre géopolitique et intelligence économique en Afrique : étude de cas de l’influence russe au Sénégal et à Madagascar. Revue internationale d’intelligence économique, 13(1), 37-52.
- Glaser B & Strauss A (1968) The Discovery of Grounded Theory: Strategies for Qualitative Research, Weidenfeld & Nicholson Ed., 271 p.
- Guerraoui, D. (2019), L'intelligence économique en Afrique, Expériences nationale et Partenariats Africains, L’Harmattan, 296 p.
- Haoudi, A., et Bennagem Touati, M. (2020). Les TIC en intelligence économique : quels développements en Afrique ? Recherches en Économie et Gestion Dossier 9, n°1, juin, p. 139-155
- Houre, N. (2020) Les réalités de la veille stratégique et de l’intelligence économique dans les entreprises au Cameroun, Dossiers de Recherches en Économie et Gestion,Dossier 9, n°1, p. 121-138
- Jeanne-Beylot, F. (2021), Atlas de l'intelligence économique en Afrique, édition VA Presse, 196 p.
- KherrazI, S. (2020) Les spécificités de la pratique d’intelligence économique dans un contexte émergent – Le cas marocain, Revue Internationale d'Intelligence Économique2020/1(Vol.12), p.13-33
- Konate, L., Mortier, S., Darankou, E. (2022) Manuel de l'Intelligence Économique en Afrique, édition VA Presse, 500 p.
- Saber, H. (2020). L’intelligence économique dans la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine Enjeux et défis. Dossiers de Recherches en Économie et Gestion, 9(1), 283-300.
- Tchokonte, S. T. (2020). Intelligence économique et projet de renaissance africaine à l’horizon 2063 : de l’asymétrie à la symétrie dans les relations entre l’Afrique et ses partenaires étrangers. Dossiers de Recherches en Économie et Gestion, 9(1), 11-23.
- Tsafack Nanfosso, R. (2004), Quelle intelligence économique en Afrique ? Diplomatie économique et développement : bilan et perspectives. Colloque IRIC, Yaoundé, 14 et 15 juin.
- Tsafack Nanfosso, R. (2006), Quels outils pour l’intelligence territoriale ? Colloque « Entretiens internationaux du développement et de l’aménagement des territoires ». Première édition sur le thème « Les territoires face à la mondialisation », Rabat, 4 et 5 avril.
Articulation de l’ouvrage
- Partie 1 : Fondements théoriques de l’intelligence économique
- Partie 2 : Etat des lieux de l’intelligence économique en Afrique Subsaharienne
- Partie 3 : Intelligence économique et performance économique africaine
- Partie 4 : Stratégies d’influence, relations internationales et risque économique en Afrique
Subjects
- Africa (Main category)
- Society > Sociology
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > Science studies
- Society > Economics
- Society > Political studies
- Society > Law
Places
- Dschang, Cameroon
Event attendance modalities
Full online event
Date(s)
- Wednesday, February 28, 2024
Keywords
- intelligence économique, afrique
Contact(s)
- Andre Dumas Tsambou
courriel : tsamboudumas [at] yahoo [dot] fr - Ariel Fambeu
courriel : afambeu [at] yahoo [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Ouvrage Collectif
courriel : ouvrage [dot] collectif [dot] ie [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« L’intelligence économique en Afrique », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, December 12, 2023, https://doi.org/10.58079/1cfg