Waste management and health safety in Cameroon
Gestion des déchets urbains et sécurité sanitaire au Cameroun
Published on Tuesday, January 09, 2024
Abstract
In their quest to improve lifestyles, contemporary societies find themselves faced with a whole range of waste, the quantity of which has increased considerably. It includes objects that are not biodegradable on a human scale, as well as compounds that are likely to damage certain natural resources (water, soil and atmosphere). The effects of today’s chemical waste on human health and the environment can be chemical, bacteriological or parasitic. People can feel the effects in different ways, for example in the short term, pollution can be detected by the human senses (olfactory or visual nuisance) and in the longer term, there can be health risks for people and the environment. This situation calls for reflection on public policies for urban waste management and their effects/impacts on people’s health, in line with the SND30 guidelines. The aim of this study day is to analyse the issues involved in appropriate waste management with a view to proposing solutions to public authorities for better management of urban waste, with a view to preventing harm to public health.
Announcement
Appel à communications pour la 7ème journée d’étude du département des études politiques et juridiques (DEPJ)/CNE/MINRESI
Argumentaire
Contexte
Les États africains en général et l’État du Cameroun en particulier, font face depuis des décennies, à l’épineuse problématique de gestion des déchets. Il s’agit aujourd’hui d’un réel problème de gouvernance urbaine, car la gestion des déchets est un élément incontournable dans l’amélioration de conditions de vie et la santé des populations. La question de la gestion des déchets au Cameroun revêt d’une importance cruciale en ce qu’elle remet en question les politiques publiques émises à son endroit[1]. Mais aussi en ce qu’elle met en exergue la corrélation qui existe entre la mauvaise gestion des déchets, la sécurité sanitaire des populations et la protection de l’environnement. Nos métropoles notamment, Douala et Yaoundé ressemblent à des poubelles géantes. Au sens de la loi N°96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement, « est considéré comme déchet tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon »[2]. Dans la catégorie déchets ménagers spécifiquement, on dénombre quatre grandes familles de déchets à savoir : les déchets ménagers solides et assimilés, les déchets toxiques en quantités dispersées, les déchets ménagers liquides (eaux usées et eaux vannes), les déchets ménagers gazeux.
L’épineuse question de l’accumulation des déchets peut être tributaire du fait qu’il n’existe pas à proprement parler de Loi propre à la gestion des déchets bien que le pays soit doté d’instances régulatrices. Au rang de ses instances, on cite le Département des normes et du contrôle[3] responsable de la gestion des déchets solides (GDS) qui relève de la compétence du Ministère de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED), le service en charge de la gestion des déchets médicaux du Ministre de la santé. Le Ministère de l’Habitat et du et du Développement Urbain (MINHDU) quant à lui est chargé entre autres, en matière de développement urbain, du suivi de l’application des normes en matière d’assainissement et de drainage, du suivi du respect des normes en matière d’hygiène et de salubrité, d’enlèvement et/ou du traitement des ordures ménagers[4], En outre, conformément à l’article 241 alinéa 3 de la loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des Collectivités Territoriales Décentralisées, la communauté urbaine est compétente pour toute action relevant de l’intercommunalité, et à ce titre est compétente pour « (…) le nettoyage des routes nationales, régionales et départementales, ainsi que des espaces publics communautaires ; le suivi et le contrôle de la gestion des déchets industriels ; l’élaboration des plans communautaires d’action pour l’environnement, notamment en matière de lutte contre les pollutions et les nuisances, de protection des espaces verts ; la création, l’entretien et la gestion des espaces verts, parcs et jardins communautaires ; la collecte, l’enlèvement et le traitement des ordures ménagères (…) ». En dépit de cet appareillage institutionnel et de l’existence d’une Stratégie nationale pour la gestion des déchets de 2007 dotée d’un budget national d’approximatif de 4 milliards de Fcfa[5] mise en œuvre par le MINEPDED, la question de l’insalubrité dans nos villes reste d’actualité.
La croissance rapide de l’urbanisation au Cameroun a entraîné une augmentation significative de la quantité de déchets produits par les ménages[6]. Cependant, le pays est confronté à des défis majeurs en matière de gestion des déchets, notamment le manque d’infrastructures adéquates telles que des centres de traitement et des installations de recyclage. De ce qui précède, couplé à l’absence de site d’enfouissement des déchets sanitaires[7], encore moins de système de mise en place pour collecter des déchets solides (GDS) auprès des gouvernements locaux ; explique le fait que les tas d’immondices de plusieurs mètres de haut et de large s’amoncellent çà et là dans les grandes métropoles camerounaises. Le tableau général de l’état de gestion des ordures ménagers ainsi brossé, il revient d’interroger, le binôme Santé- déchets qui en réalité semble vaste et complexe, et son contour difficile à délimiter[8]. Qu’à cela ne tienne, les auteurs Tissot et Pédro procèdent à une classification des déchets comme suit : les déchets ménagers, agricoles, hospitaliers, médicaux, industriels et nucléaires. Sans être un phénomène nouveau, les déchets existent de tout temps ; le réel problème et celui de leur gestion qui, de nos jours, est marqué par l’accroissement de la population mondiale, de sa concentration dans les grandes villes (dont plus de 300 comptent entre 1 à 10 millions d’habitants). Dans leur recherche de l’amélioration des modes de vie (elle-même créatrice de déchets), l’agriculture de seconde génération, les techniques d’élevage hors sol qui produisent des matières non biodégradables à moyen terme etc., les sociétés contemporaines se retrouvent face à un ensemble de déchets dont la quantité a considérablement augmenté. On y retrouve des objets non biodégradables à l’échelle humaine ainsi que des composés susceptibles d’endommager certaines ressources naturelles (eau, sol et atmosphère). Aussi les effets de déchets chimiques actuels sur la santé de l’homme et son environnement sont tout aussi complexes à interpréter ces effets peuvent être d’ordre chimiques, bactériologiques ou parasitaires. Les populations peuvent ressentir les effets selon la forme par exemple à cours termes, des pollutions peuvent être détectées par les sens humains (nuisance olfactive, visuelles) à plus long terme, des risques sanitaires pour les populations et l’environnement[9].
Problématique
Si l’extension considérable de la ville et l’augmentation croissante de la population urbaine ont un impact certain sur la production des déchets ménagers, ces déchets ménagers posent de nombreux problèmes relatifs aux conditions d’hygiène de vie, la santé des populations des grandes villes du Cameroun, la ville en elle-même n’est pas épargnée eu égard à la pollution de l’environnement urbain, voire à l’esthétique de ces grandes villes qui en est affectée. En effet, il se pose un véritable problème des politiques publiques de gestion des déchets ménagers et leurs effets/ impacts sur la santé des populations. Ces politiques publiques qui s’adossent sur les objectifs du millénaire pour le développement (ODD) en ce qui concerne : l’amélioration à l’horizon 2030 de « la qualité de l’eau en réduisant la pollution en éliminant l’immersion des déchets et en réduisant au minimum les émissions des produits chimiques et de matières dangereuses, en diminuant de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et en augmentant considérablement à l’échelle mondiale le recyclage et la réutilisation de l’eau », (ODD 6-3). De même, l’ODD 11-6 met l’emphase sur la réduction de l’impact environnemental négatif des villes par habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et de la gestion notamment municipale des déchets. Au niveau local, la, l’atteinte de l’objectif de la transformation structurelle de l’économie prévue dans la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 au Cameroun (SND 30), passe par la protection de l’environnement et de la nature, et le gouvernement, et à ce titre, envisage élaborer et mettre en œuvre une stratégie nationale de gestion des déchets tout en promouvant la responsabilité sociétale des entreprises (p. 10). Pour ce qui est de l’adaptation aux changements climatiques, au regard de la nature polluante de certaines industries, le gouvernement envisage de renforcer le contrôle de la gestion des déchets par les entreprises industrielles (p. 66). L’exposition des populations aux effets des déchets urbains et les effets sur leur santé et sur l’environnement demeure un problème crucial. Dès lors il est question de s’interroger sur les mesures adéquates de gestion des déchets urbains et de prévention des atteintes à la sécurité sanitaire des populations.
La présente journée d’étude ambitionne d’analyser les enjeux de la gestion appropriée des déchets dans l’optique de proposer aux pouvoirs publics de pistes de solutions pour une meilleure gouvernance et gestion des déchets urbains, en vue prévenir les atteintes à la sécurité sanitaire des populations.
Axes de réflexion
- Au regard de ce qui précède, quelques axes de réflexions non exhaustifs ont été élaborés pour orienter les éventuelles propositions de communications :
- Politiques publiques et gestion des déchets ménagers
- Gouvernance locale et gestion des déchets urbains dans les grandes villes
- Rapports sociaux et gestion des déchets ménagers
- Risques sanitaires et environnementaux liés aux déchets ménagers
- Déchets ménagers et efficacités énergétiques
- Déchets ménagers et villes vertes
- Acteurs institutionnels et sociaux de gestion des déchets ménagers
- Pluralités d’acteurs institutionnels de gestion des déchets urbains : efficacité ou inertie ?
- Gouvernance locale et gestion des déchets électroniques
- La place de la société civile à la gestion des déchets urbains
- Déchets ménagers et problématique de l’eau
- L’éducation environnementale, etc.
Calendrier
- Publication de l’appel : 10 décembre 2023;
- Les résumés des propositions de communications de 400 mots maximum sont attendus au plus tard le 31 janvier 2024 ;
- Les différents contributeurs seront notifiés de l’acceptation ou du rejet de leurs propositions à partir du 10 février 2024 ;
- La date limite d’envoi des textes complets (1er Draft) et des power-points (en français ou anglais) est fixée au 10 mars 2024.
- La journée d’études se tiendra le mercredi 13 mars 2024 dès 08 Heures précises au Centre National d’Education du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Yaoundé-Cameroun).
Modalités de contribution
- Les résumés ou projets de communications de 400 mots maximum devront comporter une idée générale (avec la double dimension empirique et théorique), les objectifs bien définis, une problématique, la méthodologie, les axes de réflexion et une bibliographie comportant au maximum 15 références.
- Ils devront respecter les modalités de rédactions suivantes : police : Times New Roman ; interligne : 1 ; Taille : 12, assorti de 5 mots clés et, suivi du nom, prénom, affiliation institutionnelle et grade de l’auteur.
- Chaque proposition finale, de 12 à 20 pages maximum (bibliographie comprise en fin d’article), devra comporter un résumé final (en Français et Anglais) de 150 à 200 mots au maximum ; Références bibliographiques en notes de bas de page.
NB : Seuls les meilleurs textes feront l’objet de publication.
Les textes doivent être envoyés simultanément aux adresses suivantes :
- mbangfoumane@yahoo.com
- obame2011@gmail.com
- oliviaruiz0694@gmail.com
- nkcarole@ymail.com
Comité scientifique et de lecture
- Mforteh Stephen Ambe, Professeur titulaire – CNE
- Nouazi Kemkeng Carole Valérie, Maître de Recherche– CNE
- Mboumegne Dzesseu Serges Frédéric, Maître de Recherche– CNE
- Sourna Loumtouang Erick, Maître de Recherche – CNE
- Jeugue Doungue Martial, Maître de Recherche – CNE
- Jiotsa Albert, Maître de Recherche– CNE
- Njikam Njifotie Abdou, Maître de Recherche – CNE
- Manga Kalniga, Maître de Recherche – CNE
- Ehode Raoul, Maître de Recherche – CNE
- Nana Komey Daniel Georges, Chargé de Recherche – CNE
- Aboubakar Adamou, Chargé de Recherche – CNE
- Bessala Gaston, Chargé de Recherche – CNE
- Mahini Bertrand-Michel, Chargé de Recherche – CNE
- Dekane Emmanuel, Chargé de Recherche – CNE
- Obame Alain Hugues, Chargé de Recherche – CNE
- Assola Emmanuel, Chargé de Recherche – CNE
- Yaya Kenfoy Mary, Chargé de Recherche – CNE
- Mbang Marcelle Lucette, Chargé de Recherche – CNE
- Tchinda Giscard, Chargé de Recherche – CNE
- Tamouya T. Aurélien, Chargé de Recherche – CNE
Sécrétariat technique
- Nouazi Kemkeng Carole Valérie, Maître de Recherche, CDEPJ/CNE
- Obame Alain Hugues, Chargé de Recherche – CNE
- Mbang Marcelle Lucette, Chargé de Recherche – CNE
- Yorsam Manhouli Amandine Floriane, Attaché de Recherche, DEPJ/CNE
- Omgba Carl Jonathan, Attaché de Recherche, DEPJ/CNE
- Mbakop Kamdoum Darelle Féreolle, Attaché de Recherche, DEPJ/CNE
- Menewa Olivia, Attaché de Recherche, DEPJ/CNE
- Ngo Ngue Marie-Ange, Attaché de Recherche, DEPJ/CNE
Notes
[1] La politique camerounaise de gestion des déchets ménagers s’appuie sur un partenariat public-privé qui permet aux plus grandes villes camerounaises de disposer d’un service régulier de collecte et de traitement des ordures ménagères. Cependant, ce modèle de gestion reste confronté à des difficultés notoires, parmi lesquelles, la pérennité de son financement.
[2] Stratégie nationale de gestion des déchets au Cameroun (période 2007-2015), DRAFT V
[3] Ce Département est sous la tutelle du Ministère de l’environnement
[4] Article 1 (b) du Décret N°2012/384 du 14 septembre 2012 portant organisation du Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain.
[5] United Nation Department, of Economic and Social Affairs, Population Division (2018), World Organization Prospects : The 2018 revision online Edition.
[6] 67% de la population urbaine du Cameroun vivent dans des bidonvilles (Profil urbain national du Cameroun, 2007) où il est difficile de parler de gestion des déchets.
[7] … à l’exception de la décharge de Nkolfoulou à Yaoundé
[8] Bernard Tissot et Georges Pédro.
[9] Bernard Tissot et Georges Pédro., op cit
Subjects
- Africa (Main category)
- Society > Urban studies
- Periods > Modern
- Society > Economics
- Society > Political studies
Places
- Salle des Conférences du Centre National d'Education du MINRESI
Yaoundé, Cameroon (6331 Yaoundé)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Wednesday, January 31, 2024
Keywords
- Déchets urbains, sécurité sanitaire, environnement sain, gestion, poubelles géantes, urban waste, health safety, healthy environment, management, giant dustbins
Contact(s)
- ADAMOU ABOUBAKAR
courriel : aboubakaradamou2000 [at] yahoo [dot] fr
Information source
- CAROLE VALERIE NOUAZI KEMKENG
courriel : nouazi [dot] carole [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Waste management and health safety in Cameroon », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, January 09, 2024, https://doi.org/10.58079/vk0m