Argumentaire
Le colloque « Mémoires, Formes et Lieux : Vers des modèles intelligents entre dataïsme et plasticisme », se positionne au carrefour des interprétations complexes et des avancées technologiques. Comme l'ont mis en lumière les travaux de Cheng et al. (2020), l'impact de l'intelligence artificielle sur la perception des formes et des lieux redéfinit la cartographie cognitive en analysant les modèles de représentation spatiale de manière inédite. Ces avancées témoignent des changements profonds qui se dessinent à l'intersection de la technologie et de la sensibilité dans notre perception et notre appréhension de l'environnement.
Par ailleurs, en accord avec les recherches de Smith (2019) sur le plasticisme, l'évolution des technologies change notre rapport à l'environnement, façonnant nos interactions avec les lieux et les formes, créant ainsi de nouveaux paradigmes perceptifs. Cette transformation engendre une reconfiguration significative de notre relation à l'environnement physique et conceptuel, soulevant des questionnements clés quant à notre perception et interaction avec le monde qui nous entoure. En ce sens, la citation de Valéry, "La mémoire est l’avenir du passé", prend tout son sens. Les travaux de Garcia (2021) sur l'impact des nouvelles technologies sur la perception du passé illustrent la façon dont la mémoire, remodelée par le dataïsme et le plasticisme, influence notre compréhension du monde actuel et sa transformation.
En effet, l'avènement du dataïsme et de l'intelligence artificielle redéfinit profondément la manière dont nous appréhendons les notions de mémoire, de forme et de lieu. Ces changements nous obligent à repenser notre rapport à la complexité, à l'intelligibilité et à la médiation, posant ainsi les jalons d'une réflexion approfondie autour de ces thématiques. Ces évolutions nous incitent à repenser non seulement notre rapport au passé, mais également notre interprétation du présent et nos perspectives pour l'avenir.
Les intervenants exploreront les dynamiques qui sous-tendent ces transformations, allant des modèles prospectifs de mémoires à l'émergence de nouvelles technologies, créant ainsi un espace de débat scientifique riche et stimulant.
Comment les mémoires, les formes et les lieux se transforment-ils à l'ère du dataïsme et du plasticisme, et quel impact ces évolutions ont-elles sur notre compréhension du monde ? Ces questionnements guideront nos réflexions tout au long de cette troisième édition. Nous abordons ces thèmes essentiels à travers trois axes de discussion approfondie :
Axe 1 : Mémoires, Formes et Lieux : Intelligibilité, Perceptions et Représentations complexes.
Dans cet axe, nous explorons la compréhension approfondie des liens complexes entre Mémoires, Formes et Lieux. Il s’agit de proposer des définitions de la mémoire, notamment dans l’l’articulation perception-compréhension-mémoire et de les croiser avec les nouveaux modèles technoscientifiques
Il s’agit d'analyser de quelle manière ces interactions façonnent la construction des connaissances, influent sur notre perception de l'univers et modèlent nos représentations du monde ? La mémoire est à la fois singulière et plurielle ; elle est générée et régénérée par l’interaction de plusieurs composantes. De la philosophie à la psychologie et aux neurosciences cognitives en passant par les sciences de conception et ingénierie, cet axe explore un large spectre de conception de la notion de mémoire. Partant de la conception « multi-système » des neurosciences, « Les représentations mnésiques et les traces » qui les sous-tendent sont destinées à se modifier au fil du temps ». (Eustache F., 2018) Elles ne sont pas donc statiques et figées, leur caractère dynamique dénote des processus cognitifs complexes qui aboutissent à l’assimilation, à la maîtrise et la systématisation et enfin à la synthèse à la conduite des processus génératifs. À cette première strate du système de la mémoire individuelle, se superpose la mémoire collective, construite par le vécu social et les événements partagés par le groupe. Par ailleurs, au substrat de tous ces processus complexes qui allient mémoire individuelle à celle collective, se constitue en nous la mémoire de l’univers et conditionne notre manière intelligible, mais aussi sensible de l’appréhender. Dans son roman Du côté de chez Swann, à la recherche du temps perdu, Marcel Proust décrit d’une manière subtile cette mémoire perceptive « […] Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps comme des âmes à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir ».
Cette mémoire est multi sensorielle, elle permet de reconstituer à travers des représentations mentales, des formes, des objets et des lieux. Ces « images mentales » sont liées aux lieux de vie et génèrent les symboles par l’intuition, le rêve, la fulgurance et la méditation en constituant des créations inédites, mais signifiantes « d’une identité sans cesse questionnée » (Dambricourt Malassé A., 2018). Cette mémoire est donc évolutive et en perpétuelle reconstruction. Elle est véhiculée via des systèmes de représentations motivés par les contextes et évolutions qui les sous-tendent.
L’histoire "des arts de la mémoire" se constitue en deux catégories, l’art combinatoire et l’art figuratif. Nées au moyen âge, ces deux occurrences de la pensée et de la représentation mûrissent à la Renaissance, se croisent et s’expriment à l’âge Baroque avant de préfigurer l’arrivée des images en mouvement et l’émergence des arts numériques. Les images véhiculées deviennent multiples et publiques, les couplages lieux-images donnent naissance aux séquences filmées et sites interactifs. Les nouvelles technologies nous plongent dans des constructions et des dispositifs aux combinaisons infinies. « De la caméra obscura au cinéma, des cabinets de curiosité aux paysages virtuels et jusqu’à la caméra numérique qui redonne aujourd’hui vie à l’antique projet de Mnémosyne, une grande diversité d’expérimentations forment dans le temps cette histoire » (BOUTONNET F., 2018). Plus l’image, la forme et le lieu sont imaginaires, plus ils apparaissent comme un bon support de mémorisation. Dans cet axe, il s'agit d’aller de l’avant en prenant en compte à la fois le sens de l’histoire et la mémoire de l’avenir. Cet axe promeut la recherche interdisciplinaire pour révéler l’intelligibilité de l’univers, la richesse culturelle et identitaire inhérente à chaque conformation et favoriser la mémorisation et la transmission des connaissances.
Axe 2 : Mémoires des formes, mémoires des lieux à l'ère du Dataïsme et de l'IA: Modèles Intelligents prospectifs et Médiation
Cet axe se focalise principalement sur les modèles intelligents prospectifs de la médiation de la mémoire des lieux et des formes impliquant différentes techniques numériques émergentes, à savoir l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle ou augmentée, les médias socio-numériques, les interfaces applicatives de programmation (API), la modélisation par nuage de points et les objets connectés (Internet des objets). L’accent sera mis sur une transformation de notre « écologie » médiatique également analysée par le philosophe Bernard Stiegler. En ce qui concerne la mémoire, les modèles intelligents peuvent aider à extraire des informations pertinentes à partir d'énormes quantités de données, à identifier des schémas et des tendances, et à fournir des recommandations basées sur des expériences antérieures. Ils peuvent également être utilisés pour créer des interfaces interactives qui permettent aux individus et aux communautés de partager et de sauvegarder leurs souvenirs de manière plus efficace. Ils offrent en plus des représentations précises, des expériences interactives et des narrations personnalisées pour une meilleure compréhension et appréciation des lieux historiques et culturels. En ce qui concerne les lieux, les modèles intelligents peuvent être utilisés pour analyser et interpréter des données géospatiales, pour créer des représentations virtuelles et augmentées de l'environnement physique, et pour fournir des informations contextuelles et personnalisées aux utilisateurs lors de leurs déplacements. Enfin, en ce qui concerne les formes, les modèles intelligents peuvent être exploités pour reconnaître, classer et générer des modèles complexes à partir de données 2D et 3D, pour faciliter la conception et la fabrication assistées par ordinateur, et pour permettre des interactions plus naturelles entre les humains et les machines.
Les travaux de Hoskins (2009) rappellent qu’il est indispensable de reconnaître l’importance d’une nouvelle ontologie pour les études portant sur la mémoire, qui prennent en compte les médias, non pas comme un support partiel, occasionnel ou temporaire de la mémoire, mais comme une modification fondamentale de ce qu’il est possible de se rappeler et de négliger. Ainsi, nous insistons sur le fait que même si l’histoire de la mémoire est intrinsèquement liée à l’histoire des techniques et a fait l’objet de différentes réflexions qui remontent aux écrits les plus anciens, nous notons en effet un enthousiasme singulier au tournant de la première décennie du XXIe siècle pour la « mémoire médiée » (Van Dijck, 2005, 2007) et la « mémoire médiatisée » (Hoskins, 2009, 2018, Niemeyer, 2011, Riefel, Rémy, 2014).
Ainsi, dans cet axe la médiation est approchée à la fois comme un processus, une - ou un ensemble de - pratique, mais aussi, un lieu. Elle est processus, car elle suppose une démarche, et une stratégie et un objectif, car elle s’organise selon une méthodologie claire. Elle est une pratique, car elle a besoin des acteurs et des décideurs répondant souvent à des logiques institutionnelles. Elle est un lieu (au sens topologique) parce qu’elle est cet espace où quelque chose se passe autant qu’elle configure ce qui se transmet et qui se charge (ou change) de sens ou comme le précise Sébastien (Févry, 2017) un environnement médiatique à l’intérieur duquel opère le sujet mémoriel qui n’est pas seulement confronté à de nouvelles applications mémorielles, il se situe également à l’intérieur d’un univers interconnecté qui guide et conditionne une grande part de ses processus de remémoration .
Comme environnement médiatique, les dynamiques mémorielles des lieux et des formes à l’ère du dataïsme seront étudiées comme des phénomènes culturels (Erll ,2010) cherchant à comprendre le rôle central joué par les médias et établir la nature des rapports qu’elles peuvent entretenir. Nous insistons ainsi sur le fait que la médiation des mémoires des formes et des lieux à l'ère de l'IA nécessite une approche holistique et multidisciplinaire qui intègre à la fois des compétences techniques et des perspectives éthiques, culturelles et sociales.
Plusieurs questions peuvent surgir : que se passe-t-il lorsque des mémoires, comprises comme un type rapport au passé entretenu par des individus et par des groupes sociaux en fonction d’enjeux qui leur sont présents, rencontrent la culture médiatique ? Que se passe-t-il également au cours du processus de « documentarisassion » des environnements médiatiques de ces mémoires dans un objectif de valorisation des lieux et des formes à l’ère du dataïsme. Quels sont les impacts /influences des modèles intelligents prospectifs sur notre mémoire
Axe 3 : Conception et Plasticisme des Mémoires des Formes et des Lieux à l’ère des technologies émergentes.
Dans cet axe, nous explorons la conception et le plasticisme des mémoires des formes et des lieux à l'ère des technologies émergentes. La notion de "plasticisme" suggère une capacité d'adaptation, de transformation, voire de malléabilité, offrant une perspective novatrice sur la manière dont les formes et les lieux sont mémorisés, perçus et interprétés. Les avancées technologiques émergentes ont un impact considérable sur la conception même de nos mémoires. Les formes et les lieux, jadis ancrés dans des réalités matérielles et souvent figées, subissent une métamorphose. Ils deviennent malléables, changeants, influencés par la convergence entre le numérique, les données et les innovations technologiques. Cette mutation soulève des questions fondamentales sur la nature même de notre mémoire collective et individuelle, ainsi que sur la construction de nos identités et de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Au cœur de cet axe, nous explorons comment les technologies émergentes transforment la manière dont nous concevons et percevons les formes et les lieux. Des experts en neurosciences, en psychologie cognitive, en arts numériques et en philosophie se pencheront sur la plasticité de nos mémoires, mettant en lumière les dynamiques complexes à l'œuvre dans l'adaptation de nos représentations vis-à-vis des formes et des lieux. La plasticité de la mémoire ne se limite pas seulement à l'aspect individuel, mais s'étend également à l'échelle collective. Comment les communautés, les cultures et les sociétés intègrent-elles ces transformations dans leur manière de se souvenir, d'interagir et de façonner leurs identités collectives ? Cette plasticité redéfinit notre rapport à l'histoire, à la temporalité et à la construction de nos narrations.
En explorant cet axe, nous aspirons à comprendre les mécanismes sous-jacents à cette transformation mémorielle, ainsi qu'à identifier les opportunités et les défis éthiques et sociaux que cette évolution entraîne. Nous mettrons en lumière la façon dont la conception et le plasticisme des mémoires des formes et des lieux redessinent notre perception du monde, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour des applications pratiques et théoriques. Les travaux de Cheng et al. (2018) sur les mécanismes neuronaux sous-tendant la formation de nouvelles représentations spatiales, ainsi que ceux de Kühn et al. (2014) sur la représentation cérébrale des actions volontaires et automatiques, offrent un éclairage essentiel sur la plasticité de la mémoire face à l'évolution technologique. Konnikova (2016) aborde, quant à elle, la transformation de la mémoire à l'ère d'Internet, soulevant des questionnements sur l'impact du numérique. Li et al. (2020) explorent les changements cérébraux induits par l'ère numérique, ouvrant des perspectives sur la mutation de nos processus mnésiques.
Par ailleurs, les travaux de Halbwachs (1992) et d'Assmann (2011) mettent en exergue l'importance de la mémoire collective dans la construction des identités et des récits historiques, soulignant ainsi l'impact des changements technologiques sur ces processus sociaux. Enfin, les recherches de Hirst et al. (2019) sur la mémoire sociale et identitaire, ainsi que celles de van Dijck (2014) sur la société datafied, offrent une perspective sociologique et psychologique cruciale pour appréhender l'évolution des mémoires collectives et individuelles dans un contexte technologique en mutation.
La citation de Paul Valéry « L’homme est un essai pour concilier une extrême spécialisation avec une extrême faculté d’adaptation…mais il lui a été donné de ne pas se borner à subir. Il est capable de modifier – de créer ce dont il a besoin. », souligne notre capacité créatrice et générative d’adaptation et d’évolution. Ainsi, nous aspirons à découvrir les nouvelles formes et les nouvelles interactions et immersions spatiales, que les architectes, artistes et designers ont pu produire et expérimenter au moyen des nouvelles technologies immersives, du big data, des données immédiates (Debono, 2020) et de l’intelligence générative, augmentée et interactive. Grâce à ces hybridités, nous sommes en mesure de développer de nouvelles façons de voir, de représenter, de proposer et de partager des imaginaires (Tassin, 2023), toutefois, ces usages suscitent des réflexions et des interrogations sur les conséquences et les enjeux humains, sociétaux, économiques et conceptuels de l'intelligence artificielle.
Nous nous pencherons aussi sur les projets de recherches actions/ recherches créations intégrant, les sphères : de l’art, du design, de la culture, et des technologies, qui ont interrogé les mémoires des formes et des lieux sous le regard croisé du dataïsime et du platicisme. Ces études explorent souvent la manière dont l'IA et le flux d’informations numériques peuvent être utilisés pour générer des formes artistiques, des narrations ou des compositions qui s'inspirent de l'héritage visuel, architectural ou conceptuel des lieux spécifiques. Ils explorent la manière où machines et humains peuvent co-évoluer et fusionner pour mettre en place de nouvelles manières de perception, de mémorisation, d’interprétation et de conception des formes et des lieux. Sous le sillage, des recherches actions participatives, le lieu comme support matériel et immatériel des mémoires individuelles et collectives, a fait l’objet de plusieurs travaux. Le travail d’Isabelle Becuywe (2020) a souligné comment la dynamique participative et sociale a su s'appuyer sur un imaginaire des techniques numériques pour contrer la perte culturelle et créer une relation ambiguë entre immatériel et virtuel.
Objectifs du colloque
- Explorer les transformations de la mémoire, des formes et des lieux à l'ère du dataïsme et du plasticisme.
- Traitement du passé, archivage, reconstruction, médiations, de l’histoire et de l’archéologie culturelle.
- Examiner l'impact de ces évolutions sur notre compréhension du monde.
- Encourager les discussions interdisciplinaires sur l'intelligibilité, les perceptions et les représentations complexes de la mémoire, des formes et des lieux.
- Examiner les modèles intelligents prospectifs de médiation de la mémoire en ce qui concerne les lieux et les formes à l'intersection des technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle (IA) et le dataïsme.
- Approfondir la conception et la plasticité des souvenirs des formes et des lieux dans le contexte des technologies émergentes, mettant en évidence leurs implications pour les identités collectives et individuelles.
- Comprendre comment les technologies émergentes façonnent notre perception du monde et redéfinissent les récits.
- Aborder les défis éthiques, sociaux, culturels et pratiques posés par l'évolution de la mémoire à l'ère des avancées technologiques.
- Explorer les manières dont les interactions entre l'humain et la machine redéfinissent les perceptions, les interprétations et la conception des formes et des lieux.
Modalités de soumission
Le résumé d’une communication ne doit pas dépasser les 4000 caractères (espaces compris), le résumé d’un poster ne doit pas dépasser les 2000 caractères (espaces compris). Chaque résumé comporte : l’axe d’intervention, le titre, le nom et le prénom, l’affiliation, 5 mots-clés, une bibliographie et une brève biographie (500 caractères).
- Langues de soumission : Arabe, Français ou Anglais.
-
Deadline d’envoi : 15 novembre 2024
- Adresse électronique d’envoi : digi.artsandsciences@gmail.com
Modalités d’évaluation et de publication
Les résumés, une fois anonymisés, seront soumis à un comité scientifique pour une expertise en double aveugle. L’acceptation des propositions n’engage pas le principe de sa publication dans les actes du colloque. Chaque article parvenu sera évalué suivant le même principe de double aveugle.
Les publications seront sous la forme d’un :
- Article long, de 30 000 caractères (espaces compris).
- Article court, de 10 000 caractères (espaces compris).
NB : Les communications doivent obligatoirement être sous la forme d’un diaporama.
Le canevas du poster sera envoyé une fois le résumé accepté.
Calendrier
Le colloque aura lieu à Djerba (Tunisie), du 02 au 06 juillet 2025.
- Date limite pour la réception des résumés : 15 novembre 2024
- Notification du comité scientifique aux auteurs: 15 janvier 2025
- Date limite de réception des textes intégraux: 15 avril 2025
Frais de participation
Frais d’inscription : 200 DTN (le pack du colloque et les sorties, etc. )
Et Hébergement[1] :
695 DTN : couvrant [4 nuitées] dans un hôtel 4* en chambre double et en All Inclusive Soft.
Ou
855 DTN : couvrant [4 nuitées] dans un hôtel 4* en chambre single et en All Inclusive Soft.
Le paiement doit être effectué avant le 15 avril 2024 sur le compte de l’agence Ifriqiya travel située à l'adresse suivante : 46, Av. de Paris 1001 - Tunis - Tunisie.
Partenaires
- Ministère des Affaires Culturelles Tunisie.
- Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC).
- Institut National du Patrimoine (INP).
- Ordre des Architectes de Tunisie (OAT).
- Union des Artistes Plasticiens Tunisiens (UAPT).
- Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU-Univ.CAR).
- Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax (FLSHS-Univ.Sfax).
- Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis ( Tunis).
- Ecole Supérieur des Sciences et Technologies du Design (ESSTED-Univ. Manouba).
- Ecole Centrale de Lille (ECL).
- Université Catholique de Louvain (UCL).
- Laboratoire Théorie des systèmes en architecture ((tsa-lab)-UC Louvain).
- Laboratoire MICA, Univ. Bordeaux Montaigne (MICA-Univ. Bordeaux Montaigne).
- Laboratoire Archéologie et d’Architecture Maghrébines (LAAM-Univ. Manouba).
- Centre de Recherche en Numérique de Sfax (CNRS).
- Association Tunisian Smart Cities (TSC).
- Association pour la Sauvegarde de l'Ile de Djerba (ASSIDJE).
- Association pour la Sauvegarde de la médina de Bizerte (ASMB)
- Museum Lab (M.Lab).
- Association DOcumentation et COnservation des édifices et sites du MOuvement MOderne en Tunisie (Do.co.mo.mo_tn)
Comité d’organisation
- BELCADHI Ferdaws (Univ. Carthage)
- BOUDABBOUS Yosra (Uni. Carthage)
- CHAFFAI Fatma (Univ. Carthage)
- FENDRI Senda (Univ. Carthage)
- MASRI Dorra (Univ. Manouba)
- LAAROUSSI HENTATI Jihen (Univ. Tunis)
- MENIF Imen (Univ. Sfax)
Comité scientifique
- BOUATTOUR, Mohamed-Professeur (Univ. Sfax).
- CLAEYS, Damien - Professeur (Univ. Cath. Louvain).
- CROCE, Cécile - Professeure (Univ. Bordeaux Montaigne).
- DHOUIB, Mounir - Professeur (Univ. Carthage).
- KIYINDOU, Alain - Professeur des Universités à l’Université Bordeaux Montaigne, directeur régional de l’Agence Universitaire de la Francophonie en Afrique centrale et Grands Lacs.
- LAFHAJ, Zoubeir - Professeur titulaire de la chaire "Construction 4.0" et ancien doyen des affaires internationales à Centrale Lille.
- LESCOP, Laurent - Professeur (Univ. Nantes).
- TEJERINA, Daniel - Professeur (Univ. Alicante - Espagne).
- TRIKI, Mounir - Professeur (Univ. Sfax).
- ABIDI, Beya -MC-HDR (Univ MC-HDR. Manouba).
- BELCADHI, Ferdaws -MC-HDR (Univ. Carthage).
- DHAHER Najm- MC-HDR (Univ. Carthage).
- HAMMAMI Montasser Amel- MC-HDR (Univ. Carthage).
- KESSENTINI, Yousri - MC-HDR (CNR Sfax).
- NERCAM, Nicolas - MC-HDR (Univ. Bordeaux).
- WALI, Ali - MC-HDR (Univ. Sfax).
- TURKI, Ramzi - MC-HDR (Univ. Sfax).
Président du colloque
DHOUIB, Mounir - Professeur (Univ. Carthage).
Coordinateurs du colloque
- BELCADHI Ferdaws, MC-HDR (Responsable de l’Équipe ASC-Lab UMRAN, Univ. Carthage).
- TURKI Ramzi, MC-HDR (Responsable de l’Équipe ADNT-Lab LLTA, Univ. Sfax).
Note
[1] Les participants choisissent leur durée de séjour et le type de chambre selon leurs besoins pour le colloque.
Argument
The symposium "Memories, Forms, and Places: Towards Intelligent Models between Dataism and Plasticism" stands at the crossroads of complex interpretations and technological advancements. As highlighted by the works of Cheng et al. (2020), the impact of artificial intelligence on the perception of forms and places is redefining cognitive cartography by analyzing spatial representation models in innovative ways. These advancements testify to the profound changes emerging at the intersection of technology and sensitivity in our perception and understanding of the environment.
Furthermore, in alignment with Smith's research (2019) on plasticism, the evolution of technologies is reshaping our relationship with the environment, shaping our interactions with places and forms, thus creating new perceptual paradigms. This transformation engenders a significant reconfiguration of our relationship with the physical and conceptual environment, raising key questions about our perception and interaction with the world around us. In this sense, Valéry's quote, "Memory is the future of the past," takes on its full meaning. Garcia's work (2021) on the impact of new technologies on the perception of the past illustrates how memory, reshaped by dataism and plasticism, influences our understanding of the current world and its transformation.
Indeed, the advent of dataism and artificial intelligence profoundly redefines how we understand the concepts of memory, forms, and places. These changes compel us to rethink our relationship with complexity, intelligibility, and mediation, thereby laying the groundwork for in-depth reflection on these themes. These evolutions urge us to reconsider not only our relationship with the past but also our interpretation of the present and our perspectives for the future.
The speakers will explore the dynamics underlying these transformations, ranging from prospective memory models to the emergence of new technologies, thus creating a rich and stimulating space for scientific debate. How do memories, forms, and places transform in the era of dataism and plasticism, and what impact do these evolutions have on our understanding of the world? These questions will guide our reflections throughout this symposium. We approach these essential themes through three axes of in-depth discussion:
Axis 1: Memories, Forms, and Places: Intelligibility, Perceptions, and Complex Representations.
In this axis, we delve into a comprehensive understanding of the complex links between Memories, Forms, and Places. It involves analyzing how these interactions shape the construction of knowledge, influence our perception of the universe, and mold our representations of the world. Memory is both singular and plural; it is generated and regenerated by the interaction of multiple components. From philosophy to psychology, cognitive neuroscience to design and engineering sciences, this axis explores a broad spectrum of the concept of memory, linking it alternately or simultaneously to forms, places, and sciences. Starting from the "multi-system" concept in neuroscience, "mnemonic representations and the 'traces' underlying them are intended to change over time" (Eustache, 2018). They are not static and fixed; their dynamic nature indicates complex cognitive processes that lead to assimilation, mastery, systematization, and ultimately, synthesis in guiding generative processes.
At this first level of the individual memory system, the collective memory overlays, constructed by social experience and events shared by the group. Moreover, beneath all these complex processes that combine individual and collective memory, the memory of the universe is formed within us and conditions our intelligible but also sensitive way of apprehending it. In his novel "Swann's Way," in search of lost time, Marcel Proust subtly describes this perceptive memory, “[…] But when from a long-distant past nothing subsists, after the people are dead, after the things are broken and scattered, taste and smell alone, more fragile but more enduring, more unsubstantial, more persistent, more faithful, remain poised for a long time, like souls, remembering, waiting, hoping, amid the ruins of all the rest, bearing without giving way, on their almost impalpable droplet, the immense edifice of memory".
This memory is multisensory and allows the reconstruction of mental representations of object forms and places. These images are linked to living spaces and generate symbols through intuition, dream, insight, and meditation. These symbols constitute unique but significant creations "of a constantly questioned identity" (Dambricourt, 2018). This memory is evolutionary and in perpetual reconstruction. It is conveyed through systems of representations motivated by underlying contexts and evolutions.
The history of memory arts comprises two categories: combinatorial art and figurative art. Born in the Middle Ages, these two occurrences of thought and representation matured in the Renaissance, intersected, and expressed themselves in the Baroque period before foreshadowing the arrival of moving images and the emergence of digital arts. The conveyed images become multiple and public; the couplings of places and images give birth to filmed sequences and interactive sites. New technologies immerse us in constructions and devices with infinite combinations. "From the camera obscura to the cinema, from cabinets of curiosities to virtual landscapes and up to the digital camera that today revives the ancient project of Mnemosyne, a great diversity of experiments form this history over time" (Boutonnet, 2018). The more imaginary the image, form, and place, the more they appear as good memorization support. In this axis, the aim is to move forward by taking into account both the meaning of history and the memory of the future. This axis promotes interdisciplinary research to reveal the intelligibility of the universe, the cultural richness and identity inherent in each conformation, and to facilitate the memorization and transmission of knowledge.
Axis 2: Memories of Forms, Memories of Places in the Era of Dataism and AI: Prospective Intelligent Models and Mediation
This axis focuses primarily on prospective intelligent models of the mediation of place and form memories involving various emerging digital techniques, namely artificial intelligence, virtual or augmented reality, social digital media, application programming interfaces (APIs), point cloud modeling, and internet of things (IoT). Emphasis will be placed on a transformation of our media "ecology" also analyzed by the philosopher Bernard Stiegler. Concerning memory, intelligent models can help extract relevant information from vast amounts of data, identify patterns and trends, and provide recommendations based on past experiences. They can also be used to create interactive interfaces that allow individuals and communities to share and safeguard their memories more efficiently. In addition to providing accurate representations, interactive experiences, and personalized narratives for a better understanding and appreciation of historical and cultural places.
Regarding places, intelligent models can be used to analyze and interpret geospatial data, create virtual and augmented representations of the physical environment, and provide contextual and personalized information to users during their movements. Lastly, concerning forms, intelligent models can be leveraged to recognize, classify, and generate complex patterns from 2D and 3D data, facilitate computer-aided design and manufacturing, and enable more natural interactions between humans and machines.
The works of Hoskins (2009) remind us of the importance of recognizing a new ontology for memory studies, taking into account media not merely as a partial, occasional, or temporary support for memory, but as a fundamental modification of what can be remembered and neglected. Thus, we emphasize that even though the history of memory is intrinsically linked to the history of techniques and has been the subject of various reflections dating back to ancient writings, we indeed observe a unique enthusiasm at the turn of the first decade of the 21st century for "mediated memory" (Van Dijck, 2005, 2007) and "mediated memory" (Hoskins, 2009, 2018; Niemeyer, 2011; Riefel, Rémy, 2014). Therefore, in this axis, mediation is approached as both a process, one - or a set of - practices, and also a place. It is a process because it implies an approach, a strategy, and an objective and is organized according to a clear methodology. It is a practice because it requires actors and decision-makers who often respond to institutional logics. It is a place (in the topological sense) because it is the space where something happens as much as it configures what is transmitted and what is charged with (or changes) meaning, or as Sébastien (Févry, 2017) specifies, a media environment within which the memorial subject operates, not only faced with new memorial applications but also situated within an interconnected universe that guides and conditions much of its remembrance processes.
As a media environment, the memorial dynamics of places and forms in the era of dataism will be studied as cultural phenomena (Erll, 2010) seeking to understand the central role played by the media and establishing the nature of the relationships they can maintain. Thus, we emphasize that the mediation of memories of forms and places in the era of AI requires a holistic and multidisciplinary approach that integrates both technical skills and ethical, cultural, and social perspectives. Several questions may arise: what happens when memories, understood as a type of relationship to the past maintained by individuals and social groups according to their present stakes, encounter media culture? What also happens during the process of documenting the media environments of these memories with the aim of enhancing the value of places and forms in the era of dataism?
Axis 3: Design and Plasticity of Memories of Forms and Places in the Era of Emerging Technologies.
In this axis, we explore the design and plasticity of memories of forms and places in the era of emerging technologies. The notion of "plasticity" suggests an ability to adapt, transform, or even be malleable, offering an innovative perspective on how forms and places are memorized, perceived, and interpreted. Emerging technological advancements have a considerable impact on the very conception of our memories. Forms and places, once anchored in material realities and often static, undergo metamorphosis. They become malleable, changing, influenced by the convergence between digital technologies, data, and technological innovations. This mutation raises fundamental questions about the nature of our collective and individual memory, as well as the construction of our identities and interactions with the surrounding world.
At the heart of this axis, we explore how emerging technologies transform how we conceive and perceive forms and places. Experts in neuroscience, cognitive psychology, digital arts, and philosophy will delve into the plasticity of our memories, shedding light on the complex dynamics at work in adapting our representations of forms and places. The plasticity of memory is not limited solely to the individual aspect but also extends to the collective scale. How do communities, cultures, and societies incorporate these transformations into their ways of remembering, interacting, and shaping their collective identities? This plasticity redefines our relationship with history, temporality, and the construction of our narratives. By exploring this axis, we aim to understand the mechanisms underlying this memory transformation, as well as identify the opportunities and ethical and social challenges that this evolution entails. We will highlight how the design and plasticity of memories of forms and places reshape our perception of the world, thus opening new perspectives for practical and theoretical applications. The works of Cheng et al. (2018) on the neural mechanisms underlying the formation of new spatial representations, as well as those of Kühn et al. (2014) on the cerebral representation of voluntary and automatic actions, provide essential insight into the plasticity of memory in the face of technological evolution. Konnikova (2016) addresses the transformation of memory in the Internet age, raising questions about the impact of the digital realm. Li et al. (2020) explore brain changes induced by the digital age, offering perspectives on the mutation of our mnemonic processes.
Furthermore, the works of Halbwachs (1992) and Assmann (2011) highlight the importance of collective memory in the construction of identities and historical narratives, thus underlining the impact of technological changes on these social processes. Finally, the research of Hirst et al. (2019) on social and identity memory, as well as that of Van Dijck (2014) on the datafied society, offers a crucial sociological and psychological perspective for understanding the evolution of collective and individual memories in a changing technological context.
Paul Valéry's quote, "Man is an essay to reconcile extreme specialization with extreme adaptability...but he has been given not only to endure. He is capable of modifying - of creating what he needs," emphasizes our creative and generative capacity for adaptation and evolution. Thus, we aim to discover new forms and spatial interactions that architects, artists, and designers have been able to produce and experience through new immersive technologies, big data, immediate data (Debono, 2020), and generative, augmented, and interactive intelligence. Through these hybridities, we are able to develop new ways of seeing, representing, proposing, and sharing imaginaries (Tassin, 2023). However, these uses provoke reflections and inquiries about the human, societal, economic, and conceptual consequences and stakes of artificial intelligence.
We will also focus on participatory action research/creation research projects integrating the spheres of art, design, culture, and technologies that have explored the memories of forms and places under the cross-eyed gaze of dataism and plasticism. These studies often explore how AI and the flow of digital information can be used to generate artistic forms, narratives, or compositions inspired by the visual, architectural, or conceptual heritage of specific places. They explore how machines and humans can co-evolve and merge to establish new ways of perceiving, memorizing, interpreting, and designing forms and places.
In the wake of participatory action research, the place as a material and immaterial support for individual and collective memories has been the subject of several works. Isabelle Becuywe's work (2020) highlighted how participatory and social dynamics were able to rely on an imagination of digital techniques to counter cultural loss and create an ambiguous relationship between the immaterial and the virtual.