La géographie, dont l’objet d’étude est l’espace, est par excellence une science du sensible au sens philosophique, c’est-à-dire de ce qui peut être connu par les sens. Ni plus simple, ni plus bas que sa matrice universelle, l’espace géographique correctement délimité a la qualité d’être plus accessible et donc, sans doute, plus facile à connaître. Mais pour beaucoup d’entre nous, même cette délimitation de l’espace qui renvoie aux territoires et lieux peut être décourageante car, toujours trop vaste, sa maîtrise est impossible en dehors des outils conventionnels offerts par la connaissance scientifique. Le colloque se propose de réunir des spécialistes du domaine des sciences socio-humaines (philologie, géographie, histoire) qui réfléchiront sur les représentations du paradigme de l’espace réel et fictionnel, de l’esthétique sensible de l’espace, sur les significations spatiales et leurs effets impactant sur l’affirmations identitaire individuelle et collective.

Présentation

Le Département de langue et littérature françaises, le Centre de recherches Théorie et Pratique du Discours de la Faculté des Lettres et le Centre de recherches juridiques et administratives de la Faculté de Droit et des Sciences administratives, sous le patronage de l’Université « Dunărea de Jos » de Galaţi, Roumanie organisent les 17-19 avril 2024 le colloque international interdisciplinaire Géographies du sensible.

Le colloque se propose de réunir des spécialistes du domaine des sciences socio-humaines (philologie, géographie, histoire) qui réfléchiront sur les représentations du paradigme de l’espace réel et fictionnel, de l’esthétique sensible de l’espace notamment dans la perspective géocritique, telle qu’elle a été développée par Bernard Westphal (La Géocritique. Réel, fiction, espace, Paris, Ed. de Minuit, 2007), sur les significations spatiales et leurs effets impactant sur l’affirmations identitaire individuelle et collective.

La géographie, dont l’objet d’étude est l’espace, est par excellence une science du sensible au sens philosophique, c’est-à-dire de ce qui peut être connu par les sens. Ni plus simple, ni plus bas que sa matrice universelle, l’espace géographique correctement délimité a la qualité d’être plus accessible et donc, sans doute, plus facile à connaître. Mais pour beaucoup d’entre nous, même cette délimitation de l’espace qui renvoie aux territoires et lieux peut être décourageante car, toujours trop vaste, sa maîtrise est impossible en dehors des outils conventionnels offerts par la connaissance scientifique. C’est pourquoi chaque domaine « extrait » de cet hyperespace géographique son propre espace de recherche, qu’il investit avec une importance et une priorité maximale.

Vu de cette perspective, le sensible réunit des multiples acceptions, psychologique, physiologique, somatique, psychique etc. qui se manifestent dans divers types d’écriture et d’expressions littéraires. L’espace géographique est alors sondé, interrogé par le prisme du sensible, sujet, sujet et objet du/des sens et de la sensibilité. Une géographie neutre, médiocre n’intéresse guère, de sorte que l’on parle des géographies, de multiples configurations spatiales, comme on parle des sensibilités, dans les deux cas le pluriel faisant sens. Nous sommes redevables à l’idée que le sujet décrivant un espace sensible se tourne vers une intériorité profonde, réfléchit, médite et s’interroge sur l’ipséité, l’altérité, voire l’hybridité identitaire.

Comment un espace devient-il sensible ? Quels sont les facteurs externes ou internes qui rendent le sujet sensible à un espace/ Et quelle sont les facettes et les portées d’un espace sensibilisé ? Il y a, certes, un rapport conscientisé entre une géographie et les vécus sensoriels et qui a un impact sur le psychique. Ainsi les perceptions sensorielles de l’espace ont-elles passé dans la littérature et ont revêtu diverses formes de descriptions. Nous nous interrogerons sur les taxonomies, les caractéristiques qui rendent un espace sensible. Quelle empreinte met l’histoire sur certains lieux et les métamorphosent en sensibles ? La mise en « œuvre » du sensible, le dit et le non-dit de la sensibilité se fait tant dans le romanesque fictionnel (romans, nouvelles, récits et chroniques de voyage, essais, poésie même), que dans les témoignages, chroniques, récits et études des géographes, chroniqueurs d’un locus amœnius sensible. Du contact direct et intime du corps, de (tous) ses sens avec un certain lieu/endroit connu, méconnu, inconnu, sur des sentiers rebattus ou avec l’insolite naissent des expériences inouïes, indicibles, originales, extravagantes, de l’extra-ordinaire. Comment s’écrivent et se décrivent les vécus qui en découlent ? Dans quelle optique et avec quels instruments ?

Axes

Les airs (inter)disciplinaires de la littérature, de la géographie, des études culturelles au sens large, de l’histoire se fédèrent autour des géographies du sensible et se déclinent comme suit :

• espace sensible du quotidien et proximité de la contingence ;
• esthétique du sensible à travers l’espace ;
• espace sensibilisé, vecteur de modélisation identitaire ;
• introspection sensorielle dans l’espace public ;
• « transcription » et mise en récit de l’espace sensoriel ;
• jeux et enjeux de la géographie du sensible ;
• sensible du rural vs sensible de l’urbain ;
• vecteurs du sens, du sensible et de la sensibilité dans les récits de voyage ;
• du sensible dans la géographie autochtone et/ou exotique ;
• la ville, lieu de mémoire, espace du souvenir ;
• la ville – point de vue endogène, exogène, allogène ;
• espaces sensibles et métaphores existentielles ;
• l’écrivain, géographe du sensible ;
• le géographe, écrivain du sensible ;
• matrices structurantes, porteuse d’identité dans les places urbaines.
• palimpsestes du sensible chez l’exilé, déraciné et enraciné.

Sont conviés à participer universitaires, chercheurs, professeurs de collège, doctorants, masters qui s’interrogent dans leurs activités de recherche ou d’enseignement sur la littérature et la géographie au sens large des termes avec des communications dans les axes thématiques indiqués supra. Les axes ne sont pas restrictifs, toute proposition ponctuelle non strictement littéraire, inter- ou pluridisciplinaire, est bienvenue.

Propositions d’ateliers

Les intervenants qui souhaitent organiser des ateliers thématiques / pratiques avec les autres participants, les étudiants en français et les masters de nos facultés ou témoigner de leur expérience professionnelle en rapport avec la thématique du colloque sont invités à envoyer des propositions.

• From Galaţi, with love ;
• Le Danube, sceau symbolique et identitaire de Galați ;
• L’exil – de l’hypersensible ;

Modalités de soumission

Les propositions de communication sont à envoyer aux adresses :

• andrei@ugal.ro
• puscasu@ugal.ro

La date butoir de réception des propositions est fixée au 1er mars 2024.

Les propositions de communication comprendront : 

• le nom, le prénom et l’affiliation institutionnelle ;
• l’axe thématique privilégié ;
• un résumé dans les 300 mots avec l’objectif et la problématique envisagé.e et l’originalité de la recherche, débouchées escomptées ;
• 3-5 mots-clés
• une bibliographie sélective pour la recherche envisagée (3-5 titres) ;
• une notice biographique de présentation de l’intervenant (max.10 lignes)

Calendrier

• 9 janvier 2024 – lancement de l’Appel à communication ;
• Jusqu’au 1^er mars 2024 – dépôt des communications ;
• 10 mars 2024 – avis du comité scientifique et notification envoyée aux intervenants retenus ;
• 15 mars – programme provisoire ;
• 17-19 avril 2024 – déroulement du colloque ;
• 1^er juillet 2024 – envoi des articles aux évaluateurs pour procéder à l’expertise scientifique ;
• janvier 2025 – parution des actes en volume.

Après l’expertise en double aveugle, une sélection des articles est prévue dans la revue Mélanges francophones.

Modalités pratiques

• Le temps alloué à chaque communication est de 20 minutes, suivi de 10 minutes de discussions / questions.
• Les communications seront organisées en sections thématiques.
• La langue du colloque est le français.
• Il n’y a pas de frais de participation au colloque. Le dossier du colloque et les pauses-café sont offerts par l’Université. Les frais de déplacement et de logement et les formalités éventuelles de visa des participants sont à la charge exclusive des participants, des aides sur place seront toujours disponibles. Nous nous mettons à votre disposition pour tous les renseignements nécessaires relatifs au voyage à Galaţi, à l’hébergement et aux repas.
• Le colloque se tiendra à la Faculté des Lettres (corps AS) et à la Faculté de Droit et des Sciences administratives (corps AN), 112, rue Domnească, Galați. Sont privilégiées les communications soutenues in situ, des participations à distance ou en hybride synchrone sont toujours possibles exceptionnellement.

Organisation

Comité scientifique

• Sonia ANTON, Université Le Havre-Normandie, France
• Pascal LARDELLIER, Université de Bourgogne, France
• Sophie BEAULÉ, Saint-Mary’s University Halifax, Canada
• Nicolae POPA, Université de l’Ouest de Timișoara, Roumanie
• Simona JIŞA, Université « Babeş Bolyai » de Cluj, Roumanie
• Simona MODREANU, Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi, Roumanie
• Brânduşa-Elena STEICIUC, Université « Ştefan cel Mare » de Suceava, Roumanie

Organisatrices du colloque 

• Carmen ANDREI, professeure des universités, HDR
• Violeta PUŞCAŞU, professeure des universités

Secrétaire du colloque

• Iulia Chloé ROMAN, doctorante UDJG