HomeColloque étudiant sur les musiques populaires
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Published on Thursday, February 08, 2024

Abstract

L’appel à communication de la huitième édition du colloque ACEMuP (Association pour un colloque étudiant sur les musiques populaires) s’adresse aux étudiant·es en master 1 et 2, ainsi qu’aux doctorant·es en première année de thèse, dont les recherches portent sur les musiques populaires. Transdisciplinaire, le colloque accueillera des travaux issus des sciences humaines et sociales, de l’esthétique, de la musicologie ou encore des sciences de l’acoustique. Il s’articulera autour de cinq axes thématiques : « musiques, scènes et territoires », « musiques et innovations technologiques », « travailler les musiques, travailler dans la musique », « musiques populaires, entre processus de domination et stratégies d'émancipation » et « étudier les musiques populaires : méthodes et postures de recherche ».

Announcement

Argumentaire

En s’inspirant de la définition portée par les Popular music studies, les musiques populaires ont d’abord été pensées dans leur dimension commerciale en comprenant leur diffusion et leur reproduction par des technologies dédiées (Dorémieux et Moreddu, 2021). Dotée d’un « potentiel critique vis-à-vis des champs de recherche classique sur la musique » (Amico et Parent, 2022), l’approche épistémologique et disciplinaire introduite par les musiques populaires est ici envisagée en ce qu’elle permet de dépasser les oppositions trop strictes entre « musiques industrielles », « musiques savantes » ou encore « musiques folkloriques ». Le terme « populaire » est ainsi appréhendé dans la diversité des représentations sociales qu’il véhicule. L’acception du terme anglo-saxon de « popular » (grand public) est, ainsi, volontairement large et peut qualifier des formes musicales produites à l’écart des principaux circuits commerciaux, des musiques massivement consommées, ou encore désigner des pratiques qui se développent à différentes échelles, du local au global (Martin, 2006 ; Julien, 2010), pour ne citer que ces exemples. De cette hétérogénéité résulte une variété de prismes d’analyse, témoignant de l’évolution constante de ce champ d’études : à la critique des représentations médiatiques (Peterson, 1997) se sont ajoutés des travaux traitant de la production et de la réception comme un continuum (Pecqueux et Roueff, 2009), tout en faisant de la dimension acoustique et sonore de la musique une focale d’analyse essentielle (Sterne, 2015).

Les Popular Music Studies se sont solidement installées dans le paysage académique français et international (Tagg, 2015) et conservent une actualité forte (Guibert et Heuguet, 2022). Ce colloque se pense pleinement dans ce champ qui rassemble aujourd’hui des chercheur·euses, des revues (Popular Music and Society, IASPM Journal, Popular Music, Volume !, etc.) et des acteurs institutionnels (IASPM, ISMMS, etc.). En partenariat avec la branche francophone de l’IASPM et le FGO Barbara, l’Association pour un Colloque Étudiant sur les Musiques Populaires (ACEMuP) encourage les propositions issues aussi de multiples disciplines et domaines d’étude des sciences humaines et sociales : anthropologie, économie, gestion, géographie, histoire, sciences de l’information et de la communication, sociologie, ethnomusicologie, esthétique, musicologie et sciences de l’acoustique. Ce colloque a pour but de permettre aux étudiant·es de présenter leurs travaux de recherche dans un cadre d’échange composé de pairs et de chercheur·euses expérimenté·es. La huitième édition du colloque, organisé sous la forme d’une journée d’étude thématique, s’articulera autour de cinq axes principaux, non exhaustifs et non exclusifs, qui peuvent servir de cadrage pour des propositions générales et transversales.

Axe 1 « Musiques, scènes et territoires »

Dans cet axe, nous souhaitons mettre en avant les approches qui mobilisent la notion de scène (Guibert et Bellavance, 2014 ; Bennett et Peterson, 2004 ; Straw, 1991 ; 2014). Si de nombreux travaux analysent l’articulation entre activités musicales et enjeux socio-spatiaux (Johansson et al., 2023), la notion de scène doit être comprise au-delà de son sens géographique. La scène renvoie à des réseaux stylistiques (Turbé, 2014), des ambiances urbaines (Silver et Clark, 2014), des clusters (Florida, 2015), mais peut également se référer à des représentations médiatiques (Guibert, 2012), des marquages culturels ou encore des processus de construction identitaire (Stokes, 2004). Cet axe a ainsi pour objectif de discuter la notion de scène dans ses différents aspects et usages, en s’interrogeant sur les frontières (Stendebach, 2021) ainsi que les différents jeux d’échelles compris dans cette notion au niveau territorial (quartier, ville, région, etc.). Une attention particulière sera accordée aux travaux portant sur les encastrements territoriaux des activités musicales (production, diffusion, réception). Enfin, parce que les pratiques musicales peuvent fortement marquer des territoires et la mémoire des lieux, les phénomènes de patrimonialisation et de mise en tourisme des scènes musicales peuvent également être étudiés (Cohen, 2007 ; Baker, 2019).

Axe 2 « Musiques et innovations technologiques »

Cet axe invite à envisager le lien que la musique entretient avec différentes dispositifs techniques (Eco, 2012 ; Maisonneuve, 2012). En cela, les innovations technologiques amènent des changements de pratiques, tant du point de vue des auditeurs (Perticoz, 2009 ; Beuscart et al., 2019, Maisonneuve, 2019), des artistes (Théberge, 1997 ; Ribac, 2008), des amateurs (Prior, 2012) ou des industries musicales (Wikström, 2013 ; Hesmondhalgh et Meier, 2017), que des acteurs médiatiques (Heuguet, 2018). Un des enjeux porte sur la pérennisation de « nouvelles » technologies, par exemple d’instruments (Pinch et Trocco, 2002 ; Harkins, 2019) ou de dispositifs d’écoute (Maisonneuve, 2009 ; Sterne, 2012 ; Morris, 2015). Les analyses proposées peuvent, dès lors, porter sur les usages permis par ces technologies, mais également sur les pratiques « low tech » et « lo-fi », les bidouillages ou encore le hacking (Nova et Ribac, 2019 ; Benhaïm, 2019). Les recherches portant sur les reconfigurations des canaux de diffusions (Collet et Garcia-Bardidia, 2023) ou de promotions (Beuscart, 2008 ; Beuscart et Mellet, 2012 ; Chemillier et Rabearivelo, 2023) générées par les innovations technologiques peuvent aussi faire l’objet de communications. En ce sens, une attention particulière sera accordée aux propositions portant sur les innovations technologiques dans la musique « live », qui demeure un objet peu étudié (Guibert, 2020), à l’instar des concerts en livestreaming (Guibert, 2023) ou des concerts holographiques (Arnold, 2015 ; Guesdon et Le Guern, 2016).

Axe 3 « Travailler les musiques, travailler dans la musique »

Cet axe vise à interroger la musique comprise comme une diversité de milieux socioprofessionnels en constante mutation. Plus précisément, l’enjeu est de discuter ou de prolonger certaines connaissances ou approches classiques du travail de la musique ou du travail dans la musique (Hennion, 1981), qu’il s’agisse de concevoir la musique comme un « monde de l’art » (Becker, 1982) ou une « industrie culturelle » (Morin, 1961), pour ne citer que ces exemples. Une attention particulière sera accordée aux contributions qui discutent des mutations contemporaines de ces univers socioprofessionnels, à l’instar des transformations de l’intermédiation musicale (Beuscart, 2007) avec l’arrivée des plateformes de streaming (Anderson, 2013 ; Eriksson et al., 2019) et des débats autour de la rémunération des artistes générée par le streaming (Marshall, 2015 ; Schweitzer, 2019). Les pratiques amateurs (Nowak, 2016) et l’apprentissage du métier (Hatzipetrou-Andronikou et Papastavrou, 2021) peuvent également faire l’objet de contributions. Les propositions explorant les univers professionnels de certaines esthétiques musicales spécifiques (Hein, 2016 ; Jouvenet, 2014) ou proposant un regard centré sur certaines organisations (Picaud, 2015 ; Pucheu, 2012) sous-réseaux et professions en marge sont bienvenues. De même, les recherches s’intéressant au marché du travail musical, qu’il s’agisse d’en explorer les spécificités (Menger, 2009) ou de s’intéresser aux professionnels occupant le rôle d’intermédiaires de ce marché (Lizé et al., 2011) peuvent faire l’objet d’une communication. Enfin, cet axe encourage les propositions portant sur les conditions de travail, qu’il s’agisse de mettre en lumière les enjeux de santé mentale (Güsewell et al., 2021) ou les récentes controverses comme #MusicToo.

Axe 4 « Musiques populaires, entre processus de domination et stratégies d’émancipation »

Les mondes des musiques populaires semblent être traversés ces dernières années par des dynamiques contradictoires. On observe d’une part un intérêt croissant des institutions, tels que le CNM ou le ministère de la Culture, à mesurer l’ampleur des inégalités de genre dans la production musicale, mais aussi une volonté médiatique de mise en visibilité des champs musicaux investis majoritairement par des populations discriminées (Hammou, Sonnette, 2020). D’autre part, subsistent, voire s’érigent des formes de résistances, se matérialisant notamment par des phénomènes de ségrégation horizontaux et verticaux (Prévost-Thomas, Ravet, 2007), et d’illégitimation (Dalibert, 2020). Cet axe permet ainsi d’accorder une attention particulière aux travaux qui étudient les musiques populaires aux prismes du genre, de la race et de la classe, mais aussi d’autres facteurs de discriminations (âge, orientation sexuelle, handicap…), en considérant ces concepts comme véritable « catégorie d’analyse » (Clair, 2016). Les contributions pourront notamment interroger les processus d’appropriation (Turbé, 2016), de transgression (Guibert, 2022) ou d’identification et d’hégémonie (Hall, 2007). Elles pourront aussi questionner les enjeux de consécration artistique, les notions de « talent » (Buscatto, Cordier, Laillier, 2020), de « génie » (Denora, 1995) ou encore de « succès » (Hennion, 2013).

Axe 5 « Étudier les musiques populaires : méthodes et postures de recherche »

Si l’analyse de la musique par les sciences sociales, du fait de sa dimension sonore, a pu apparaître en elle-même comme un défi (Ravet, 2010), l’étude des musiques populaires ne semble pas échapper à cette difficulté. Au-delà des objets que l’étude des musiques populaires amène à considérer, cet axe s’intéresse aux terrains et aux méthodes d’enquête qui permettent de les comprendre. La perspective des musiques populaires invite alors à penser comment tenir ensemble ses différents enjeux. Ainsi, les réflexions portant sur le dialogue des musiques populaires avec différentes disciplines (Amico et Parent, 2022) ou d’autres ancrages théoriques et méthodologiques (Boivin, 2022 ; Ferrand, 2012 ; Frith, 2007) peuvent faire l’objet d’une communication. Cet axe est aussi destiné aux propositions de communication qui voudraient questionner ou présenter la pertinence d’objets et de terrains d’enquêtes originaux pour penser les musiques populaires comme ont pu l’être les discours médiatiques (Peterson, 1992), l’expérience musicale (Bennett et Becker, 2017) ou encore les processus de production et de consommation des musiques (Frith, 1983). Par ailleurs, cet axe entend réfléchir à la posture du chercheur étudiant les musiques populaires (Guibert 2008 ; Walser 2003). Une attention sera ainsi portée aux propositions engageant un retour réflexif dans le cadre de leurs démarches d’enquête ; l’étude des musiques populaires – comme dans d’autres domaines – invitant à s’interroger sur le rapport entretenu avec l’objet étudié (Tassin, 2005 ; Buscatto, 2005), avec son terrain d’enquête (Guibert, 2019 ; Perrenoud, 2007) et la manière dont ce rapport sert l’analyse (Le Guern, 2005).

Modalités de participation

Les propositions de communication sont à adresser par mail à : colloque.acemup@gmail.com

avant le 31 mars 2024 inclus. 

Les propositions de communication (5000 signes maximum, hors bibliographie, espaces compris) devront contenir les éléments suivants :

  • une présentation de la question de recherche et du cadre théorique ;
  • une présentation de la méthodologie et des données employées ;
  • une présentation des principaux résultats ou hypothèses ;
  • une courte bibliographie.

Merci de préciser, dans l’en-tête du document, les informations suivantes :

  • nom de l’auteur·e ;
  • statut et formation actuellement suivie ;
  • adresse électronique ;
  • axe dans lequel s’inscrit la communication ;
  • titre de la communication.

Seront retenues en priorité les propositions s’inscrivant dans les thèmes susmentionnés et proposées par des étudiant·es pouvant justifier d’un travail aboutissant à un écrit de type mémoire ou thèse (M1, M2, D1). Nous tenons par ailleurs à mettre en avant le fait que cet appel s’adresse également à des étudiant·es de Master Professionnel qui feraient preuve d’une démarche réflexive et d’un intérêt pour la recherche sur les musiques populaires.

Les propositions reçues seront anonymisées et distribuées à deux relecteur·trices du comité scientifique, composé de doctorant·es et jeunes docteur·es, en charge de sélectionner les propositions à partir d’une grille commune.

Cette proposition, soumise à la sélection du comité scientifique, sert de base à une présentation orale d’une durée de 20 minutes suivie d’un temps d’échange de 10 minutes.

Calendrier

  • Date limite pour l’envoi des propositions de communication : 31 mars 2024 inclus
  • Date de réponse du comité : 15 avril 2024
  • Date et lieu du colloque : 6 juin 2024 au FGO-Barbara (Paris)

Comité d’organisation

  • Paco GARCIA (Doctorant en Sciences de l’information et de la communication, 5ème année, Université Sorbonne Paris Nord)
  • Noé LATREILLE DE FOZIERES (Doctorant en Sociologie, 3ème année, EHESS)
  • Sacha NAJMAN (Doctorant en Musique, histoire, société, 2ème année, EHESS)
  • Agathe ROCHET (Doctorante en Sociologie, 1er année, Université Jean Monnet)
  • Etienne TARDY (Master de Sociologie, Université Paris-cité)

Comité scientifique

  • Clara HEYSCH DE LA BORDE (Doctorante en Musique, histoire, société, 5ème année, EHESS)
  • Arnaud JOORIS (Doctorant en Sciences de l’information et de la communication, 2ème année, Université Sorbonne Paris Nord)
  • Noé LATREILLE DE FOZIERES (Doctorant en Sociologie, 3ème année, EHESS)
  • Felipe MAIA FERREIRA (Doctorant en ethnomusicologie, 4e année, Université Paris- Nanterre)
  • Sacha NAJMAN (Doctorant en Musique, histoire, société, 2ème année, EHESS)
  • Agathe ROCHET (Doctorante en Sociologie, 1er année, Université Jean Monnet)
  • Sarah TERAHA (Doctorante en Musique, histoire, société, 3ème année, EHESS)

Comité de parrainage

Ce colloque bénéficie du soutien d’un comité de parrainage constitué de chercheur·euse·s spécialistes des musiques populaires :

  • Louise BARRIERE (Maîtresse de conférence en Médiation Culturelle, Université Aix- Marseille)
  • Marlène BELLY (Maîtresse de conférences en Ethnomusicologie, Université de Poitiers)
  • Anna CUOMO (Docteure en Anthropologie, EHESS)
  • Gérôme GUIBERT (Professeur des universités en Sociologie, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)
  • Séverin GUILLARD (Maître de conférences en Géographie, Université de Picardie)
  • Marc KAISER (Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8)
  • Emmanuelle OLIVIER (Chargée de recherche en Ethnomusicologie, EHESS / CNRS)
  • Cécile PREVOST-THOMAS (Maîtresse de conférences HDR en Sociologie et Musicologie, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle)

Places

  • FGO-BARBARA - 1 rue Fleury
    Paris, France (75018)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Sunday, March 31, 2024

Attached files

Keywords

  • musique, populaire, art, culture, son, territoire, scène, technologie

Contact(s)

  • Sacha Najman
    courriel : sacha [dot] najman [at] ehess [dot] fr

Information source

  • Sacha Najman
    courriel : sacha [dot] najman [at] ehess [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Colloque étudiant sur les musiques populaires », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, February 08, 2024, https://doi.org/10.58079/vs77

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