HomeDouala : ville, politique et société
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Published on Monday, February 12, 2024

Abstract

La ville de Douala est aujourd’hui le reflet d’une diversité culturelle qui prend ses racines au cœur des populations autochtones et dans le brassage avec les peuples venus de l'arrière-pays. Douala, c’est une histoire, un peuple et une ville dans sa trajcetoire coloniale. Au-delà de multiples travaux sur la ville, cet appel à contribution se donne pour objectif de repenser et de panser la première ville camerounaise à avoir connu le processus d’occidentalisation. Ce programme de recherches qui aboutira à un ouvrage collectif vise un regain d’intérêt devant conduire à un renouvellement de l’état des savoirs sur la ville de Douala en la situant désormais dans une approche politologique et transdiciplinaire. Dans cette perspective, la sociohistoire du politique, autant que la socologie du droit, la sociologie, la sociologie des élites, l’engagement partisan dans la ville, la gouvernance urbaine et locale, les politiques d’aménagement du territoire se verront accorder une place de choix.

Announcement

Coordination

  • Alphonse Bernard AMOUGOU MBARGA, Professeur de science politique, Département de science politique  Université de Douala
  • Aristide Michel MENGUELE MENYENGUE, Maître de conférences en science politique Département de science politique Université de Douala. 

Argumentaire du projet

Douala est connue comme la capitale économique du Cameroun. Avec son tissu économique et commercial, la ville se structure très tôt en tant que microcosme du monde des affaires rentabilisant ainsi sa façade maritime. Douala est avant tout Kamerunstadt, la porte d’entrée du colonialisme et de ce qui est connu, de nos jours, comme La République du Cameroun. En effet, le traité germano-douala est le processus de fabrication d’un espace politique sui generis. La ville de Douala est  aujourd’hui le reflet d’une diversité culturelle qui prend ses racines au cœur des populations autochtones et plus tard dans le brassage avec les peuples venus de l’arrière-pays à la recherche d’opportunités diverses. Dans la dynamique d’un espace politique en mutation à la faveur du retour au multipartisme des années 1990, la ville de Douala s’illustre par une indocilité politique qui fait d’elle le berceau des « villes mortes » qui ont marqué les années de braise. Ce regain d’indocilité, manifestation de la « rebelléité » qui la distingue parmi les autres villes lui vaut les étiquettes de « ville rebelle », « ville  frondeuse », « ville insoumise », etc. Et, malgré la constitutionnalisation d’une décentralisation dite « progressive », la ville berceau du Cameroun n’a cessé de poser des problèmes de gouvernance. En cela, elle est le cadre propice de lecture des questions de gouvernance locale et d’aménagement du territoire. La ville se donne également à voir dans le rapport au politique et les jeux politiques des différents acteurs qui travaillent à la contrôler, à la dominer ou alors à la conquérir en fonction des enjeux. Désordre urbain, rivalités ethnocommunautaires, échanges culturels, conflits fonciers, rurbanisation, phénomène militant, trajectoires sociales des élites et des élus permettent de saisir le politique et la vie politique à Douala.

Alors qu’elle abrite la plus grande université du Cameroun, de nombreux Instituts Privés d’Enseignement Supérieur, des établissements d’enseignements secondaires et primaires à la renommée établie, des centres et clubs culturels, la ville de Douala traine l’image d’un espace impropre à la production scientifique et intellectuelle. Faire la science et surtout la science politique à Douala devient donc un impératif dans une ville politiquement marquée. De plus, la survie d’une société dépend de sa capacité à produire de la pensée. A cet effet, le monde industriel et commercial de Douala ne saurait se développer sans un rapport à la science et à la recherche.

Douala, c’est une histoire, un peuple, « le peuple sawa », des modes de vie, une association traditionnelle « le ngondo », des hommes, des vies construites et reconstruites ; Douala, c’est pardessus toute chose, le politique en action au cœur des trajectoires et des tragédies humaines et politiques. Avec la révolte de Rudolph Douala Manga Bell et sa condamnation à mort par le colonisateur, l’on saisit déjà le politique à travers la terre et le foncier. Douala, c’est  l’UPC avec ses révoltes et les incendies du marché Congo. Douala, c’est aussi l’instigation des années de braise et cette reprise en main par le RDPC. Douala, c’est l’imaginaire des acteurs politiques dans leur rapport à la conquête des trophées politiques. Douala, ce sont des identités et des cultures humaines et sociales. Douala, c’est la cristallisation de l’article 246 du code général des CTD. Douala, c’est l’articulation entre l’économique et le politique, le culturel et le social, l’autochtone et l’allogène, la pauvreté et la richesse ostentatoire, le désordre urbain et les mutations de l’urbanité. En somme, la ville de Douala s’offre à l’analyse et à la science politique ; un champ fécond pour un regard politologique un espace où la recherche scientifique et la recherche-action peuvent se combiner. Douala, c’est une singularité urbaine propice à l’investigation scientifique et les sciences du politique doivent s’en saisir.

Au-delà de multiples travaux connus sur la ville, cet appel à contributions se donne pour objectif de repenser et de panser la première ville camerounaise à avoir connu le processus d’occidentalisation. Ce programme de recherches, qui aboutira à un ouvrage collectif, vise un regain d'intérêt devant conduire à un renouvellement de l'état des savoirs sur la ville de Douala en la situant désormais, par une approche politologique et transdisciplinaire. Cette étude revendique une démarche empirique, discursive et instrumentale. Dans cette perspective, la sociohistoire du politique, autant que la sociologie du droit, la sociologie des élites, l’engagement partisan dans la ville, la gouvernance urbaine et locale, les politiques d’aménagement du territoire, se verront accorder une place de choix. A terme, les chercheurs sur l'histoire et la dynamique de la ville, les sociologues, les citoyens, les politiques, les acteurs politiques de Douala (eux-mêmes) trouveront dans ces analyses, non plus les raisons du désintérêt d'alors, mais les nouvelles réponses aux préoccupations tous azimuts sur l'objet Douala. Des approches scientifiques différentes doivent désormais se rencontrer, se frotter et se confronter pour manifester, préserver et donner une approche scientifique originale. La ville de Douala est, en effet, une institution politique et un cadre social de la modernité sociale et du développement économique du Cameroun.

L'étude de la ville de Douala comme objet politiquement identifié doit s'inscrire au centre des préoccupations de recherches en sciences politiques au Cameroun. L'histoire, le Droit de l’aménagement urbain, le droit foncier, la sociologie des mouvements et des mobilisations politiques, l'Anthropologie politique et culturelle, l'économie se combinent pour saisir la ville de Douala, hier, aujourd’hui et son rôle dans la société. Les chercheurs, les analystes, les citoyens, les acteurs politiques y trouveront un référentiel pour comprendre et faire la ville de Douala.

Pour ce projet, les axes de recherche ci-après suggérés sont ceux dans lesquels doivent s'inscrire les différents contributeurs. Les auteurs peuvent, toutefois, proposer des thématiques tant qu’elles s’inscrivent dans la saisie et la compréhension d’un imaginaire propre à l’analyse sociopolitique de la ville de Douala.

AXE 1: Le regard sur la ville

  • Douala, le regard de l’autochtonie et des autochtones
  • Douala, l’allochtonie et le regard des allogènes
  • Douala, la fabrique des identités
  • Douala, le Ngondo hier et aujoud’hui, actualités d’une scénographie culturelle
  • Douala et La science politique, actualités et réalités d’une discipline scientifique
  • Douala, les figures historiques, politiques, économiques et culturelles - Douala, ville internationale

AXE 2: Douala, la capitale économique

  • Le droit des affaires : enjeux et pratiques à Douala
  • Le droit foncier : enjeux et défis
  • Le monde des affaires et ses réalités
  • Douala et entrepreneuriat
  • Douala et le système D
  • Sociographie industrielle de la ville de Douala
  • Les phénomènes de corruption à Douala

AXE 3: Doula et la question des identités

  • Les identités politiques à Douala
  • Partis politiques et jeux partisans à Douala
  • Quartiers, identités et cosmopolitisme à Douala
  • Les identités sociales à Douala
  • Le communautarisme identitaire à Douala : manifestations et enjeux
  • Images et cultures à Douala : représentations des espaces et espaces de représentations
  • Discours sur les identités à Douala
  • Douala : la tradition Sawa et la modernité urbaine

AXE 4: Douala, CTD et aménagement urbain

  • La décentralisation et la gouvernance urbaine à Douala
  • Les politiques locales à Douala
  • Urbanisation et aménagement du territoire à Douala
  • Les politiques de transport et de mobilité à Douala
  • Développement durable à Douala
  • Le rapport ville-port à Douala
  • Douala et accès aux services sociaux de base
  • Se loger à Douala : stratégies, enjeux et perspectives

AXE 5: Le désordre urbain à Douala

  • La rue et son envahissement
  • Trottoirs : prostitution humaine et prostitution économique
  • Douala de jour, Douala de nuit
  • la question des déchets ménagers et industriels à Douala
  • Pollution publicitaire

AXE 6: Doula et production de la pensée

  • Faire la science politique à Douala : épistémologie, techniques, enjeux et défis
  • L’espace médiatique à Douala
  • Douala, espace culturel
  • Douala, dynamiques socio-éducatives et production des savoirs savants
  • Les débats politiques et la liberté d’expression
  • Médiologie à Douala

Modalités de soumission

Les auteurs sont invités à soumettre leur proposition de chapitre d’ouvrage, accompagnée d’un titre, de cinq (5) mots-clés, et d’une courte biographie (rattachement institutionnel, titre, fonction et discipline, courriel, contact WhatsApp). La mention du thème de l’appel doit être spécifiée dans l’objet du message.

Les propositions ne doivent pas dépasser 500 mots. Elles incluent une problématique, une présentation du sujet traité et un plan sommaire. Elles peuvent être soumises en français ou en anglais, et envoyées aux adresses suivantes : amougou_ud@hotmail.comm.aristidemichel@yahoo.com

Présentation des tapuscrits

  • Les contributions devront avoir 7000 mots maximum (notes et bibliographie incluses). - Le texte doit être présenté sur Word (docx) et formaté de la manière suivante :
  • Format de page A4, Marges justifiées. Police de caractère : Times News Roman
  • Taille de caractère: 12. Notes infrapaginales: 10. Interligne : 1.15 - Paragraphes Justifiés (vaut aussi pour les notes infrapaginales) - Pagination : chiffres arabes (1, 2, 3, 4…) en bas à droite. - Les polices en gras sont utilisées uniquement pour les titres ; - Les sous-titres sont en italiques.
  • Accents, trémas et cédilles sur les majuscules. Écrire À Douala, Études, Être, FAÇADE, etc. pour les textes en français ;
  • Écrire années 1950 ou années cinquante au lieu de années 50.
  • Les sigles, acronymes et abréviations doivent être systématiquement explicités en toutes lettres à la première occurrence.
  • Les termes et locutions latins (a priori, in abstracto, a contrario, stricto sensu, ou en d’autres langues étrangères sont en italique.
  • Utiliser des guillemets français (« … ») pour les guillemets de premier. Les guillemets anglais sont utilisés en guise de guillemets de second rang (« …“…”… »).
  • Les notes infrapaginales sont numérotées en continu. Elles doivent être réduites au strict minimum.
  • Les appels de note sont placés en exposant dans le texte, sans parenthèses, sans espace et avant la ponctuation.
  • Les tirets d’incise sont des tirets demi-cadratins (tirets longs) : –.
  • Envoyer les tableaux, graphiques et illustrations, schémas, photos séparément. Les fichiers en images doivent avoir une résolution d’au moins 300 ppp (dpi). Pour les tableaux, envoyer séparément les fichiers d’origines (comme Excel). Toujours indiquer où les insérer dans le tapuscrit. - Pour les citations et référencements, respecter les normes de citations et de référencements suivantes. Les citations textuelles, placées entre guillemets, sont insérées dans le texte et suivies de la référence correspondante suivant le modèle du Chicago Manual of Style auteur-date. Dépassant 40 mots, une citation textuelle est isolée en paragraphe avec un retrait marginal de 1 point à gauche. La taille de caractère est alors réduite de 1 point, i, e à 11. Les citations d’idées ne sont pas placées entre guillemets.

Calendrier

  • Lancement du projet : 1er janvier 2024  
  • Date limite d’envoi des résumés : 10 mars 2024

  • Notification d’acceptation : 15 mars 2024
  • Date limite de soumission du texte final : 30 mai 2024   
  • Notification d’acceptation des textes: 16 juin 2024
  • Dépôt final des tapuscrits après corrections : 31 juillet 2024    
  • Parution de l'ouvrage : octobre 2024  

Bibliographie indicative

Amougou Mbarga, Alphonse Bernard. 2010. « Le phénomène des motos-taxis dans la ville de Douala : crise de l’Etat, identité et régulation sociale. Une approche par les cultural studies », Anthropologie et Sociétés, vol 34, N°1, pp 55-73

Amougou Mbarga, Alphonse Bernard. 2013. « A travers les dénominations des rues et des quartiers de la ville de Douala : La quotidienneté comme univers de sens », Anthropologie et Sociétés, vol 37, N°1, pp 195-212

Bardhan, Pranab and Dilip Mookherjee (eds). 2006. Decentralization and Local Governance in Developing Countries : A Comparative Perspective, London, The MIT Press Cambridge

Bureau, René. 1996. Le peuple de l’eau : sociologie de la conversion chez les Douala, Paris, Karthala

Ekambi Dibongue, Guillaume. 2005. « Autochtones et allogènes à Douala : quête hégémonique exogène et résistance endogène », Janus-Revue Camerounaise de droit et science politique, vol1, N°1, pp 69-105

Ekambi Dibongue, Guillaume. 2016. Douala : ville rebelle, Abidjan, Editions du Sud

Ela, Jean-Marc. 1983. La ville en Afrique Noire, Paris, Karthala

Gouellain, René. 1973. «  Douala : formation et développement de la ville pendant la colonisation », Cahiers d’études africaines, vol 13, N° 3, pp 442-468

Hilgers, Mathieu. 2009. Une ethnographie à l’échelle de la ville. Urbanité, histoire et reconnaissance à Koudougou (Burkina-Faso), Paris, Karthala

Jacquemot, Pierre et Jean Yango. 2020. « Soixante ans de politique urbaine à Douala : la revanche de l’informel face à la rationalité planificatrice », Afrique contemporaine, vol1-2, N°271-272, pp281301

Menguele Menyengue, Aristide Michel. 2023. « Le Ngondo dans la construction et l’animation de l’ordre politique au Cameroun », Anthropologie et Sociétés, vol 49, N° , pp 202-237

Nantchop Tenkap, Virginie Laure. 2015. « L’action publique urbaine à l’épreuve des réformes du service de d’eau à Douala (Cameroun) », Géocarrefour, https://doi.org/10.400/geocarrefour.9686 pp 61-71

Onana, Janvier. 2004. Le sacre des indigènes évolués : Essai sur la professionnalisation politique, Paris, Dianoia

Places

  • Douala, Cameroon (4982)

Date(s)

  • Sunday, March 10, 2024

Keywords

  • douala, politique, société, histoire, culture, économie, aménagement du territoire

Contact(s)

  • Aristide Michel Menguele Menyengue
    courriel : m [dot] aristidemichel [at] yahoo [dot] com

Information source

  • Alphonse Bernard Amougou Mbarga
    courriel : amougou_ud [at] hotmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Douala : ville, politique et société », Call for papers, Calenda, Published on Monday, February 12, 2024, https://doi.org/10.58079/vsxy

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