Il est important d’aborder les conséquences des opérations de sélection sur la gestion des données scientifiques de l’archéologie. L’ensemble de la chaîne opératoire de l’archéologie, préventive et programmée, est concerné par des choix : choix de fouiller, choix de prélever, choix d’engager des analyses spécifiques... Dans le cadre de la table-ronde du Réseau interprofessionnel des gestionnaires du mobilier archéologique (RIGMA), les choix concernant le mobilier en fouille et en post-fouille seront abordés, qui pourront être élargis aux ensembles documentaires générés par les opérations.

Le réseau interprofessionnel des gestionnaires de mobilier archéologique propose pour sa cinquième table ronde la thématique suivante : « Faire des choix : gérer et sélectionner le mobilier archéologique ».

Présentation

Il s’agit d’assumer des actes de sélection qui sont l’ordinaire des équipes archéologiques : sur le terrain lors des opérations de fouille, pour étude, pour des traitements de conservation-restauration, dessin ou photographie, choix d’échantillons pour les analyses, destructives ou non, pour la conservation à long terme après comptage ou étude. D’autres sélections sont effectuées après le rendu du rapport d’opération : entrée dans les collections du musée, inscription à l’inventaire ou, encore, réflexion pour la réalisation du plan de sauvegarde. La liste est ouverte et les responsabilités ne sont pas toujours facilement établies ou identifiées.

Ces choix ont des implications patrimoniales et scientifiques fortes, mais également en termes de gestion et d’inventaire, que ce soit sur :

• la gestion dynamique des différents ensembles identifiés lors des sélections effectuées (mobilier et documentation) ;
• l’aménagement des espaces consacrés à la conservation des ensembles ainsi constitués ;
• la prise en compte des implications légales de certains de ces choix ;
• la conservation de données concernant les éléments écartés de la collection et non destinés à la conservation de long terme ;
• la cohérence du discours lié aux stockages et à la conservation pour justifier les budgets, dans un contexte où la sobriété énergétique et les conséquences environnementales de nos actions deviennent des critères à prendre en compte.

Le contexte réglementaire offre aujourd’hui des opportunités : les responsables des opérations doivent maintenant proposer à l’État, dans son inventaire, une liste des biens archéologiques mobiliers dont la conservation ne se justifie pas d’un point de vue scientifique. De plus, depuis la loi de 2016 il est possible de déclasser du mobilier archéologique appartenant aux collectivités publiques ou à l’État.

Programme provisoire

Jeudi 28 mars

9h-10h Accueil des participants

10h-10h30 Ouverture, discours d’accueil

10h30- 11h - Points d’actualité

• La conservation sélective des biens archéologiques mobiliers (BAM) : cadre législatif. Anne Chaillou, Ministère de la Culture, DGPA, service du Patrimoine, sous-direction de l’Archéologie

11h-12h – Faire des choix : chantier des collections et gestion du passif

• 11h-11h30 La question du tri / sélection dans les dépôts bretons (titre provisoire). Véronique Gendrot, DRAC / SRA Bretagne
• 11h30-12h La démarche de conservation sélective des mobiliers archéologiques dans le cadre d’un chantier des collections à l’échelle d’un territoire. Sophie Gizard, DRAC / SRA Bourgogne-Franche-Comté

12h-12h30 – Faire des choix : présentation des posters

12h30-13h45 Pause déjeuner

14h-17h- Faire des choix : chantier des collections et gestion du passif (suite)

• 14h-14h30 Quand toute une génération d’archéologues « amateurs » remet à l’État leurs produits de fouilles : chantiers des collections et choix de conservation pour le Nord. Laetitia Maggio, Amélie Marie, DRAC / SRA Hauts-de-France
• 14h30-15h De la difficulté d’appliquer un tri/sélection aux collections issues de fouilles anciennes. Soazic Bezault, Service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence
• 15h-15h30 Conservation sélective du mobilier archéologique de l’opération de fouille programmée de Mâlain (Côte d’Or) conservé par le SRA BFC. Violaine Bresson, DRAC / SRA Bourgogne-Franche-Comté.

15h30-16h Pause

• 16h-16h30 « Choisir, c’est exclure » : évolutions du protocole d’échantillonnage du matériel archéologique au Musée royal de Mariemont (Belgique). Marie Demelenne, Domaine et Musée royal de Mariemont
• 16h30-17h Choix opérés dans les dépôts sur les Biens Culturels Maritimes du passif (titre provisoire). Nathalie Huet, DRASSM

17h-18h - Faire des choix : discussions

Vendredi 29 mars

8h30-9h Accueil des participants

9h-10h – Faire des choix : le plan de de sauvegarde des biens culturels

• 9h-9h30 La sélection d’objets archéologiques prioritaires dans le cadre du plan de sauvegarde des biens culturels. Silvia Païn, Seine et Yvelines Archéologie
• 9h30-10h Un PSBC au CCE : retour d'expérience sur le cas particulier des « petites structures ». Jérôme Defaix, Inrap / CCE Poitiers, Christine Redien-Lairé, CCE Poitiers

10h-12h30 – Faire des choix : les critères de la recherche

• 10h-10h30 Quarante ans d’étude et de gestion des mobiliers archéologiques à Bibracte. Vincent Guichard, Bibracte EPCC, Laïla Ayache, Bibracte EPCC

10h30-11h Pause

• 11h-11h30 Les grands ensembles de terre cuite : quels enjeux entre pertinence scientifique, gestion et capacité de stockage des mobiliers archéologiques volumineux ? Amandine Charles, Pierre Merlhe, Eveha
• 11h30-12h30 Poser la première pierre d’une réflexion sur la conservation sélective des collections lithiques préhistoriques. Aurélie Crowch, Service départementale d’archéologie du Morbihan, Yoann Chantreau, DRAC / SRA Bretagne, Elena Paillet, DRAC / SRA Bretagne

12h30-13h45 Pause déjeuner

14h-15h- Faire des choix : sur le terrain

• 14h-14h30 Gérer et sélectionner le mobilier archéologique sur une fouille urbaine de grande ampleur, le site de la place du 11 Novembre à Laval (Mayenne, Pays de la Loire). Gwénaëlle Petuya, Service Archéologie et Inventaire Général, Ville de Laval
• 14h30-15h Sélectionner le mobilier archéologique des conflits récents, du terrain au lieu de conservation pérenne. Choix et difficultés de sélection à travers l'exemple de trois fouilles d'archéologie préventive réalisées en Pays de la Loire. Hélène Courty, DRAC / SRA Pays de la Loire, Sylvie Labroche, CD Loire-Atlantique, Laboratoire Arc’Antique, Antoine Le Boulaire, Inrap, Guillaume Varennes, DRAC / SRA Pays de la Loire

15h-16h - Faire des choix : table ronde, discussions et échanges autour des pratiques

• 16h-16h30 Présentation de la publication des actes de la table ronde RIGMA 4, Thématique des prochaines journées
• Clôture de la table ronde

Posters

• Nathalie Huet, DRASSM, Choix opérés dans la réimmersion d'objets pour un temps court ou très long (titre provisoire)
• Sophie Vauthier, Archéologie Alsace, Protocole de tri-sélection mis en place au CCE
• Margaux Lainé, Archeodunum, L’archéologie au service des choix de conservation : le cas du dépôt lapidaire du couvent des Jacobins de Rennes (35).
• Élodie Guezennec, Centre départemental de l’archéologie du Finistère, Les meules, ces malaimées des dépôts
• Stéphanie Hurtin, Inrap, Une culture du tri raisonné des biens archéologiques mobiliers (BAM) : l’exemple de l’archéologie préventive en Bretagne (Inrap).
• Sophie Quévillon, DRAC Normandie, Tri-sélection à la mode de Caen. Retour d'expérience sur le récent chantier des collections mené en Normandie
• Marielle Duflos, Marion Humbert, Archives départementales du Morbihan, (titre à venir)