Des engagements. Le social au risque du politique
Revue « Sociographe »
Published on Monday, February 19, 2024
Abstract
Cet appel à contribution invite à réfléchir à la façon dont le travail social et les acteurs du social se situent aujourd’hui face à la question politique. Sans interdire le recours à des références théoriques (mais aussi poétiques et politiques), nous invitons les auteurs et les autrices à écrire à partir de leurs expériences et de leurs engagements et désengagements politiques. Peut-on œuvrer pour l’autonomie et l’émancipation des plus vulnérables sans un engagement politique actif ? Enfin, et au risque de réveiller des mots que l’on avait sans doute un peu tôt condamnés, nous nous demandons : le travail social peut-il exister sans la lutte ?
Announcement
Argumentaire
En septembre 2009, le numéro 30 de la revue le Sociographe titrait : « Le travail social est-il de gauche ? ». Il traitait notamment la question de la fonction politique du travail social censé venir nourrir le débat démocratique. Quinze ans plus tard, où en sommes-nous ?
Le travail social est politique. Il façonne et est façonné par les politiques publiques. Il incarne une fonction sociale en œuvrant à la construction de ce qui fait société, en contribuant à la transformation sociale, le développement social, la cohésion de la société (définition du Haut Conseil en Travail social, 3 février 2017). Pour autant, il œuvre aussi potentiellement pour le contrôle social comme le notait Michel Foucault dans le célèbre numéro de la revue Esprit d’avril mai 1972 (Numéro spécial 4-5, Pourquoi le travail social ?). Tour à tour considéré comme émancipateur, indiscipliné, individualisant ou réactionnaire, le travail social peut être également collaboratif, partenarial, diffus, institutionnalisé, etc. Et chacune de ces formes du travail social véhicule des postures, des institutions et des valeurs politiques. Cependant, on peut se demander comment est pensée cette valence politique du travail social par tous les acteurs qui font le travail social, qu’ils soient travailleurs sociaux, personnes accompagnées, formateurs ou citoyens.
À l’heure des politiques publiques libérales et sécuritaires, des 49.3, du New public management, de l’injonction à la participation, à l’horizontalité et au pouvoir d’agir, les institutions, comme les travailleurs sociaux, sont en prise avec des (r)évolutions politiques qui les engagent. À titre d’exemple, que faire lorsqu’on accompagne un bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA) à qui l’État demande des heures d’activité obligatoires ? N’y a-t-il pas des enjeux politiques et éthiques qui sous-tendent cet « accompagnement » ? Les travailleurs sociaux sont-ils, dans ce contexte, de simples prescripteurs de la politique ? Quelles sont leurs marges de manœuvre ? S’organisent-ils collectivement ? Réagissent-ils individuellement ? Se contentent-ils d’appliquer ?
Des initiatives politiques traversent le champ du travail social : un collectif d’associations dépose un recours contre une mesure de dématérialisation impactant les demandeurs d’asile ; une tribune dénonce l’uniformisation des métiers du travail social ; une journée nationale pour la reconnaissance des métiers est organisée. Ces actions, tantôt encourageantes, tantôt dérangeantes ou inconvenantes selon le camp dans lequel on se situe, nous invitent toutefois à nous demander si les luttes sectorielles sont les seules en mesure de rassembler les travailleurs sociaux. En effet, le silence et la faible agitation politique des écoles en travail social pendant le mouvement social contre la réforme des retraites en 2023 nous ont invités à nous questionner sur la place qu’occupe la question politique dans la formation des travailleurs sociaux. Se parle-t-elle dans les amphis ? Est-elle réservée aux temps informels avec parfois l’étayage d’un formateur ou d’un intervenant politiquement engagé ? S’inscrit-elle dans les référentiels et dans les contenus de formation ? Quelle est, plus largement, la place du débat politique dans les écrits des étudiants, quand on sait qu’une forme de censure, ou d’autocensure, les invite à choisir un objet politiquement correct ou « neutre » pour son mémoire ?
Et les premiers de corvées ? Où en sont les travailleurs sociaux ? Comment s’accordent-ils avec la question politique ? Pensent-ils et agissent-ils cette question ? En ont-ils encore la volonté, la force et les moyens ? Les personnes accompagnées ont-elles accès à la tribune, et comment ? Si le travail social tend au renforcement de la conscience individuelle, sociale et politique des individus, comment les acteurs de terrain le déclinent-ils ? Y a-t-il tabou, déni, évitement, résistance ? Comment le travail social et les travailleurs sociaux se protègent-ils des risques d’instrumentalisation dans la participation au système de domination ? Ont-ils encore les moyens et la volonté d’effectuer un travail politique, c’est-à-dire de transmettre des dispositions à la politique ? Les engagements se situeraient-ils finalement à la marge du travail social ?
En fin de compte, cet appel à auteurs invite à réfléchir à la façon dont le travail social et les acteurs du social se situent aujourd’hui face à la question politique. Sans interdire le recours à des références théoriques (mais aussi poétiques et politiques), nous invitons les auteurs et les autrices à écrire à partir de leurs expériences et de leurs engagements et désengagements politiques. Peut-on œuvrer pour l’autonomie et l’émancipation des plus vulnérables sans un engagement politique actif ? Enfin, et au risque de réveiller des mots que l’on avait sans doute un peu tôt condamnés, nous nous demandons : le travail social peut-il exister sans la lutte ?
Modalités de contribution
Dépôt des manuscrits jusqu’au 1er juin 2024
par mail : gnoel.pasquet@faire-ess.fr en mentionnant vos coordonnées (téléphonique etpostale).
Manuscrit sous fichier Word entre 5000 et 30 000 signes maximum. Les autres recommandations sont sur le site du Sociographe.
Tout manuscrit est signé par un ou des auteurs physiques (pas de personnes morales). En cas de co-auteurs, nécessité d’avoir un seul contact pour la rédaction (ils seront présentés dans la publication par ordre alphabétique sauf contre-indication). Les manuscrits et autres documents remis le sont à titre gracieux ; la publication est soumise à un contrat d’édition.
Tout fichier proposé suppose l’autorisation par l’auteur d’une mise en ligne possible sur Internet.
Les manuscrits et autres documents remis le sont à titre gracieux ; la publication est soumise à une lettre d’engagement.
Les règles suivantes s’appuient sur les normes APA (American psychological association) de la 7e édition avec quelques caractéristiques ajoutées en raison du champ professionnel du travail social. Celui-ci bénéficie au commun. Il s’attache aux relations. On y fait un usage important des prénoms. Aussi, les règles de présentations des articles proposés essaieront d’être en adéquation avec ces principes. On privilégie les minuscules, les prénoms en entier, le commun, le détail des références qui manifeste l’attention portée aux relations. On proscrit les mots entièrement en majuscule, trop d’effet de texte, trop de noms propres, de retour à la ligne, de saut de ligne, etc.
De tradition francophone, la revue est dans la police de caractère Garamond, en 11 points, avec un interligne simple et avec des marges de 2,5 centimètres en haut, en bas, à droite et à gauche.
Coordination
Dossier coordonné par Pascaline Delhaye, formatrice à l’IRTS Hauts de France (pdelhaye@irtshdf.fr), Léo Lebrun, formateur à l’IRTS PACA et Corse (leo-lebrun@irts-pacacorse.com) et Alexia Duytschaever, chargée d’études à l’IRTS Hauts de France(aduytschaever@irtshdf.fr).
Modalité d’évaluation
La revue Sociographe est une revue à Comité de lecture et les auteurs sont obligés d’accepter le processus d’expertise en double aveugle par leurs pairs.
Les experts sont sélectionnés en fonction de leur compétence dans leur travail de terrain particulier et choisis par la rédaction et en aucun cas par les auteurs. Ils reçoivent les indications et les attendus des expertises de la part de la revue. Les articles soumis sont rendus anonymes par le rédacteur en chef et examinés par au moins deux experts indépendants et par notre équipe de rédaction. En aucun cas, durant le processus d’expertise, les experts ne doivent avoir de lien avec l’auteur.
L’évaluation des articles garantit le processus d’examen « en double aveugle par les pairs » qui détermine l’autonomie d’une publication et sa démarche scientifique, autrement dit, avec une visée d’objectivité.
Les articles sont examinés par au moins deux experts indépendants et par notre équipe de rédaction.
Le principe d’un comité de lecture est d’être à l’interface entre un auteur et des lecteurs. Les experts ont le souci de déterminer :
- la pertinence du contenu de l’article proposé par l’auteur,
- la lisibilité de l’article pour les lecteurs de la revue.
Ainsi, les experts évaluent si l’article proposé a déjà été publié dans une autre revue. Ils qualifient la nature de l’article proposé : essai, résultats de recherche, ordonnance administrative, programme politique, analyse de pratiques professionnelles, témoignage, etc.
Les experts évaluent si l’article proposé est, selon le cas,
- méthodologiquement construit,
- contient des résultats clairement présentés et étaye les conclusions,
- contient une bibliographie appropriée,
- apporte une contribution significative au travail social,
- est écrit dans un langage rigoureux et une progression cohérente et claire.
Dans le souci du lectorat de l’article, les experts vérifient si l’article proposé possède :
- une graphie en correspondance avec les normes de la revue,
- une longueur comprise entre 5000 et 30 000 signes, espace comprise, des références éventuelles pertinentes, complètes et dans les normes de la revue,
- un résumé de 450 signes, espace compris, maximum, et soigneusement rédigé,
- de 3 à 5 mots clés pertinents,
- un titre adéquat et pas plus de 2 niveaux de sous-titre.
Les experts jugent chaque article en fonction de l’échelle suivante : accepter en l’état ; accepté avec modifications mineures ; accepté avec modifications majeures ; refus.
Une décision est envoyée à l’auteur correspondant, accompagnée des recommandations faites par les experts.
Les auteurs sont en droit de s’attendre à ce que les experts ou autres personnes au courant du travail qu’un auteur soumet à une revue ne volent pas leurs idées de recherche ou ne plagient pas leur travail.
De plus, les experts,
- ont la responsabilité d’argumenter leurs appréciations ;
- n’ont aucun conflit d’intérêts par rapport au contenu de l’article, par rapport aux auteurs et/ou par rapport aux financeurs ;
- signalent les travaux publiés pertinents qui ne sont pas encore cités par le ou les auteurs ;
- traitent les articles examinés de manière confidentielle.
Le rédacteur en chef détient la pleine autorité pour rejeter/accepter un article ; n’accepter un article que lorsque cela est raisonnablement certain ; promouvoir la publication de correction ou de rétractation lorsque des erreurs sont constatées ; préserver l’anonymat des évaluateurs ; et n’ont aucun conflit d’intérêts par rapport aux articles qu’ils rejettent/acceptent.
Consignes de rédaction
Bibliographie
La liste des références bibliographiques doit figurer en fin d’article.
La bibliographie contient uniquement la liste des auteurs cités dans l’article.
Il faut classer les documents par ordre alphabétique de nom d’auteur, puis par année de première publication.
Il faut indiquer les URLs stables (permaliens) des versions électroniques des références citées.
Chaque référence doit être terminée par un point.
La présentation des références bibliographiques doit être la suivante :
Ouvrages
Nom de l’auteur, Prénom en entier (année). Titre. Éditeur. (Majuscule sur le premier et le deuxième mot si le premier est un article).
Exemple :
Castoriadis, Cornélius (1975). L’Institution imaginaire de la société. Seuil.
Articles de revues
Nom de l’auteur, Prénom en entier (année). « Titre ». Revue, Numéro, Pagination.
Exemple :
Brohm, Jean-Marie (1997, octobre). « Un chien se meurt… », Prétentaine, 7/8, 297-310.
Contributions à des ouvrages collectifs :
Nom de l’auteur, Prénom (année). « Titre de la contribution ». Dans Nom, Prénom du directeur (dir.), Titre de l’ouvrage. Éditeur, Pagination.
Exemple :
Clouzot, Olivier (1963). « La musique de film ». Dans Roland, Manuel (dir.), Histoire de la musique, vol. 2, Du XVIIIe siècle à nos jours, Gallimard, 1494-1522.
Ouvrages, articles ou contributions traduits :
Mêmes règles que précédemment avec l’ajout de la mention :
Traduit de (la langue d’origine) par (nom, prénom du traducteur).
Films
Nom du réalisateur, Prénom (réalisateur), Titre du film [type de contenu], distribution, date.
Exemple :
Pillonca, Stéphanie (réalisatrice), C’est toi que j’attendais [documentaire], Pyramide, 2021.
Documents sonores
Nom de l’auteur, prénom (année). Titre [type de document], compagnie de production.
Exemple :
Nougaro, Claude (1977). Plume d’ange [chanson], Barclay.
Citations
Les emprunts à d’autres œuvres ne devraient pas dépasser la reproduction autour de 10 lignes par livre, ces éléments pouvant être interprétés comme des plagiats. Dans tous les cas, ces emprunts ne peuvent excéder 10 % de l’article et doivent figurer entre guillemets. Le renvoi à la référence bibliographique suit la citation dans une parenthèse qui indique successivement le nom de l’auteur, l’année de publication et la page. Exemple : (Durkheim, 1895, p. 134).
Les différentes publications d’un même auteur dans la même année sont distinguées par des lettres minuscules. Exemple : (Lefèbvre, 1973b, p. 78)
Lorsque du texte est coupé dans une citation après un point, il faut mettre 3 points de suspension entre crochets […].
On utilise 3 points de suspension entre parenthèses pour signaler le fait que du texte est coupé dans la citation à l’intérieur d’une phrase (…).
Le point final est à l’extérieur du guillemet de fin lorsque la citation n’excède pas une phrase. Elle est à l’intérieur du guillemet de fin lorsque la citation contient plus d’une phrase.
Dates
Les références temporelles doivent être écrites de la façon suivante :
– les années et les décennies sont écrites en chiffres : 1968, années 1820, années 1980 (et non les années 80 ou années quatre-vingt).
– les siècles sont écrits de la façon suivante : XIXe siècle, avec les chiffres romains suivis du « e » (et non pas XXème siècle ou XIXème siècle, ni vingtième siècle ou dix-neuvième siècle).
Genre
Il n’y a pas d’obligation d’usage d’une écriture inclusive, épicène, non sexiste, neutre, ouvert, dégenré, etc. Les auteurs utilisent l’écriture de leur choix et en sont responsables. Les auteurs veillent à ce que l’ensemble de l’article soit dans le même usage.
Guillemets
Il faut encadrer les citations dans le corps du texte de guillemets français (« citation », avec espace insécable après le guillemet ouvrant et avant le guillemet fermant). À l’intérieur de ceux-ci, utiliser les guillemets anglais “citation dans la citation” (sans espace).
Exemple : « Une citation dite “bien faite”, possède aussi une bonne graphie ».
Illustrations
Les illustrations, les figures et les tableaux sont acceptés sous réserves. Ils doivent être insérés dans le texte à la suite du paragraphe où on s’y réfère. Ils sont numérotés en chiffres arabes et identifiés par un titre qui précède le document.
Dans le corps du texte, il faut faire référence aux tableaux et aux figures en citant leur numéro.
Les illustrations, figures et tableaux insérés dans le document doivent également être joints au document, séparément (en Jpeg, Tiff, ou PDF).
Intertitres
Le document peut comporter deux niveaux de titres au maximum.
Les différents niveaux de titres doivent être en minuscules.
Le titre premier est en gras. Le titre second est en gras et en italique.
Italiques
L’usage des italiques est strictement réservé à un certain nombre de cas particuliers, énumérés ici. Il faut mettre en italique les titres de livres ou de revues, ainsi que les mots de langue étrangère :
– Titres d’ouvrages, avec une capitale au premier mot seulement, ou au premier et second mot si le premier est un article. Exemple : La Division du travail social, ou Psychanalyse et copulation des insectes.
– Mots étrangers et expressions latines. Exemple : a priori, a minima, sine die, etc.
Majuscules
Les majuscules sont accentuées.
Nom
Quand ils désignent un objet, les noms nationaux ne prennent pas de majuscules (une voiture française, espagnole, indienne). Quand ils désignent des personnes, les noms nationaux prennent une majuscule (« Est-il américain cet Américain ? »).
Notes de bas de page
L’appel de note se fait en chiffre arabe (1, 2, 3, etc.), en continu sur tout l’article et en bas de page.
La note de bas de page sert à donner un complément, une digression. Elle ne sert jamais à donner la référence d’une citation (cf. « Citations »).
Sigles
Ils sont déployés à leur première utilisation, le sigle est placé entre parenthèses à la fin. Seule la première lettre du premier mot est en majuscule. Ex. : Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS)
Titres
Le titre et sous-titre, les titres et sous-titres des parties sont court pour pouvoir entrer sur une ligne (80 signes). Un des éléments entre titre et sous-titre doit être explicite, l’autre peut être plus allusif (ex. : titre : La Distinction. Sous-titre : Critique sociale du jugement)
Résumé
Rédigé au style impersonnel, de 450 signes maximum, placé en début de texte, précédé de « Résumé : ». C’est un texte dont la responsabilité incombe à la rédaction.
Présentation de l’auteur
C’est du texte qui appartient à la rédaction de la revue. Il donne les titres, qualifications et/ou fonctions de l’auteur.
Traduction
Les citations en d’autres langues que la langue de l’article doivent être traduites dans la langue de l’article, et suivies du mot « traduction » entre parenthèses. Le texte cité et traduit peut être reproduit dans la langue originale en note de bas de page.
Subjects
- Political studies (Main category)
- Society > Political studies > Political science
- Society > Political studies > Political sociology
- Society > Political studies > Political institutions
Date(s)
- Saturday, June 01, 2024
Attached files
Keywords
- travail social, politique, engagement, prise de position
Contact(s)
- Pascaline Delhaye
courriel : pdelhaye [at] irtshdf [dot] fr - Léo Lebrun
courriel : leo-lebrun [at] irts-pacacorse [dot] com - Alexia Duytschaever
courriel : aduytschaever [at] irtshdf [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Guy-Noël Pasquet
courriel : gnoel [dot] pasquet [at] faire-ess [dot] fr
License
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« Des engagements. Le social au risque du politique », Call for papers, Calenda, Published on Monday, February 19, 2024, https://doi.org/10.58079/vuz6