Couleur, Lumière, Matière et Finition : CLMF, quatre lettres inspirées qui ont la capacité d’influencer nos émotions, nos ressentis, nos perceptions et représentations, nos choix en matière de produits et de quotidien. Cette journée aura pour objectifs de poser le vocabulaire commun constituant les pratiques CMLF ; définir les enjeux et territoires de ses pratiques ; questionner les cas fédérateurs ou a contrario hors-les-murs d’une pratique de designer‑chercheur en ouvrant les pratiques à la critique ; enfin, de définir un cadre commun et fédérateur pour envisager les projets-couleurs de demain.

Argumentaire

Le design est omniprésent dans le quotidien. Nous sommes entourés d’objets, de produits et de services qui ont non seulement une forme, mais aussi une couleur, un matériau et une finition. Bien qu’il s’agisse de paramètres physiques, ces caractéristiques CLMF (couleur lumière matière finition) nous affectent à un niveau émotionnel en plus de nous guider dans l’usage ou l’acte d’achat. Si chaque utilisateur crée sa propre perception et sa propre relation avec un objet conçu, les détails qui constituent ce dernier émanent d’un acte de conception que le designer opère pour façonner les créations qui nous entourent.

Ainsi, couleur, lumière, matière et finition (CLMF) caractérisent, dans le cadre des pratiques design, les paramètres constitutifs de chaque objet. Changeant au fil du temps qui passe (effets de modes, de tendances ou d’innovations) et du temps qu’il fait (besoins, ergonomies, expériences usagers, approches culturelles, etc.), les paramètres chromatiques mais aussi matiéristes, et les caractères esthétiques ou sensoriels des surfaces de nos produits, représentent des signes envoyés à l’usager qui suscitent divers effets psychologiques ou physiques sur ce dernier.

Produisant un résultat particulier recherché, chaque choix combinatoire (entre couleur, lumière, matière et finition) répond à un cahier des charges qui demande l’expertise du professionnel et l’imagination du designer afin de générer une entité singulière permettant à l’usager de se repérer dans l’offre. Ainsi, les effets de surface de nos objets quotidiens, les finitions de nos environnements, et le choix des matériaux qui composent nos artefacts ou services jouent un rôle crucial dans ce que l’on appelle le design et dans la traduction de son ancrage sensible et poétique. De la propriété des matériaux à leur combinatoire socioculturelle et symbolique, le CLMF impacte l’usage et la fabrication comprenant, pour exemples, la conception de motifs, de formes graphiques et de structures pour la surface d’un produit ; la conception et le développement des matériaux ancestraux ou innovants ; la création de nouvelles colorations et de nouveaux codes sensoriels, soutenables et durables ; l’invention d’effets symboliques et socioculturels forts, etc. Cette approche Couleur - Lumière - Matière - Finition constitue une démarche méthodologique gageure de singularité et créatrice d’identité d’un produit, mais aussi des savoir-faire et de directions stratégiques mis en œuvre par le designer-couleur.

Percevoir la couleur n’est pas neutre. Chaque individu est « conditionné » par différents facteurs : l’apprentissage, la culture, la physiologie, l’environnement individuel et collectif. Comment se construit cette condition ? Comment peut-on jouer avec ou la manipuler ? Qui le peut ?

Acheter la couleur n’est pas sans sens. Chaque individu crée sa singularité par ses choix chromatiques, selon différents facteurs : ses goûts personnels ou par influences plus artificielles, par responsabilité et croyances individuelles, par affinités avec les tons, les effets visuels sur soi ou sur le monde, par défaut ou normes imposées, etc. Quelles expériences usagers la couleur crée-t-elle ? Quelles formes d’échanges le CMLF crée-t-il avec l’usager ?

Concevoir la couleur n’est pas un acte anodin. S’il paraît logique de dire que la couleur se voit, il est possible de noter aussi qu’elle peut se goûter, s’entendre, se sentir et se toucher. En cela, le designer-coloriste intervient pour différents terrains de pratiques où la couleur peut faire projet. En usant des sensations et des sensibilités soutenues par les matières, les lumières et les effets de finitions, il porte une « forme de pouvoir » pour donner naissance à nos imaginaires futurs et œuvre à une pédagogie du sensible. Par la nuance, la texture, l’éco-chromatique oules nominations d’effets et de couleurs, l’approche couleur-matière-lumière-finition se construit entre le discours et le dialogue pour accompagner les artefacts du monde. En cela, le designer fait dire aux choses… Que peut-il faire dire ? Quels sont les enjeux du CLMF aujourd’hui ? Quels imaginaires personnels se retrouvent dans l’approche ? Peut-on parler d’éthique en design couleur ?

On retiendra finalement ici et de manière simplifiée que nous sommes entourés d’objets, de produits et de services qui ont non seulement une forme, mais aussi une couleur, un matériau et une finition qui n’ont pas été par hasard. Ces caractéristiques CLMF (couleur lumière matière finition) affectent un niveau émotionnel en plus de guider dans l’usage ou l’acte d’achat. Si chaque utilisateur crée sa propre perception et sa propre relation avec un objet, les détails qui constituent ce dernier émanent d’un acte de conception que le designer opère pour façonner les créations qui nous entourent. Le CLMF est un processus global et intégral qui va de pair avec la conception physique et technique des produits, des objets et des services, pour toute industrie tournée vers le design et la couleur. Il est considéré comme une partie fondamentale du processus de conception lui-même et s’évalue par l’expérience pratique. Alors que les biens de consommation connaissent une rotation rapide, quels sont les enjeux d’une recherche en couleur dans les champs du design aujourd’hui ?

Le cycle de journées d’études « Design-couleur. Recherches et projets pour la société »participera à définir une recherche en CLMF à l’université et en entreprise en partant de ses origines, à savoir les trois critères d’une évaluation chromatique : la tonalité, la luminosité et la saturation. Pour cela, une programmation découpée en quatre temps permettra de traiter chacun de ces critères après avoir posé les bases définitionnell es du CLMF.

La première journée d’étude se concentrera sur les éléments définitionnels du concept du CLMF :

Couleur, Lumière, Matière et Finition : CLMF, quatre lettres inspirées qui ont la capacité d’influencer nos émotions, nos ressentis, nos perceptions et représentations, nos choix en matière de produits et de quotidien. CLMF, un design des formes, des codes ou des normes, des modes ou du prendre soin de l’usager pour mieux analyser ou comprendre un produit, de l’artisanat à l’industrie. Le CLMF est une approche méthodologique qui prend racine dans la 3/6 pratique plus répandue du CMF, issue du design industriel, et qui combine identité chromatique, sensorielle et culturelle des produits conçus. Si le CLMF est en mesure d’habiller un produit d’une esthétique qui le met en valeur, il constitue surtout un ensemble de paramètres qui rend leproduit plus ou moins adapté à son usage, modifiant sa perception et celle de l’environnement qu’il occupe. Cette journée aura pour objectifs de (1) poser le vocabulaire commun constituant les pratiques CMLF ; (2) définir les enjeux et territoires de ses pratiques ; (3) questionner les cas fédérateurs ou a contrario hors-les-murs d’une pratique de designer-chercheur en ouvrant les pratiques à la critique ; enfin, (4) de définir un cadre commun et fédérateur pour envisager les projets-couleurs de demain.

Modalités de soumission

L’appel invite à des contributions venant de disciplines plurielles, tant universitaires que professionnelles et qui peuvent prendre la forme d’articles originaux, mais aussi de retours d’expérience ou de libre-propos. Le thème de ce cycle de journée d’études constitue un appel à ce que des initiatives et expérimentations soient présentées.

Soumission en français Les propositions attendues pourront provenir de toutes disciplines et de toutes approches universitaires et professionnelles. Les débats, controverses, ainsi que des contributions dans une logique comparatiste ou visant à rendre compte d’expérimentations réalisées et/ou à venir sont les bienvenues.

Les propositions de communication en français comprenant le nom, le prénom, l’adresse mail, le statut et les appartenances institutionnelles ou professionnelles, un titre, un résumé (500 mots maximum) et les mots-clés (5 maximum) et une courte bibliographie respectant la norme APA sont à envoyer à : recherche.clmf@gmail.com

au plus tard le 06 mars 2024

Le comité d’organisation informera les auteurs de l’acceptation ou du refus de la proposition le 11 mars 2024.

Comité d’organisation

• Estelle Guerry, Docteure en Design-couleur et Care, ATER, LARA SEPPIA, Université de Toulouse-Jean Jaurès
• Nathalie Wiart, Docteure en Arts Appliqués, coloriste-designer spécialisée dans la cosmétique bio et végane
• Céline Caumon, Professeure des Universités en Arts & Design, LARA SEPPIA, Université de Toulouse-Jean Jaurès