Dans un contexte de changements globaux, de transitions démographiques et climatiques, la problématique de la sécurité alimentaire dans les pays du sud reste un enjeu majeur. La situation de vulnérabilité des populations liée à la baisse de la disponibilité des ressources alimentaires et à la dégradation de l’environnement interroge la durabilité des modèles de production alimentaire. Les systèmes alimentaires offrent une entrée pour analyser de manière systémique les liens entre les acteurs et leurs activités, de la production, à l’agrégation, au transport, à la transformation, à la distribution, à la consommation de produits alimentaires. Ce colloque propose d’explorer la diversité des systèmes alimentaires selon des ancrages spatiaux différents, des échelles locale, nationale, urbaine, les registres de connaissances qui accompagnent ces systèmes alimentaires ainsi que leur prise en compte par les politiques publiques. 

Argumentaire

Dans un contexte de changements globaux, de transitions démographiques et climatiques, la problématique de la sécurité alimentaire dans les pays du sud reste un enjeu majeur. La situation de vulnérabilité des populations liée à la baisse de la disponibilité des ressources alimentaires et à la dégradation de l’environnement interroge la durabilité des modèles de production alimentaire.

Les systèmes alimentaires offrent une entrée pour analyser de manière systémique les liens entre les acteurs et leurs activités, de la production, à l’agrégation, au transport, à la transformation, à la distribution, à la consommation de produits alimentaires (David-Benz, 2022).

Ce colloque propose d’explorer la diversité des systèmes alimentaires selon des ancrages spatiaux différents, des échelles locale, nationale, urbaine (Fournier S et al., 2014), les registres de connaissances qui accompagnent ces systèmes alimentaires ainsi que leur prise en compte par les politiques publiques.

Axes

Plusieurs axes thématiques sont proposés.

Thème 1 : Systèmes alimentaires situés, circuits courts, savoirs alternatifs dans un contexte de mondialisation.

L’injonction de modernisation agricole (Charlery, 2014), à travers des formes d’intensification, a inscrit les systèmes de productions dans des formes de concurrences à l’échelle mondiale. Le modèle agro-industriel qui s’est imposé dans les économies du nord s’est accompagné d’accords de libres échanges ouvrant les marchés des Suds aux produits négociés dans les marchés mondiaux. L’agrobusiness qui se présente aux yeux des décideurs comme le seul modèle capable de répondre durablement à la demande en produits alimentaires investit les ressources des Suds (terre, main d’œuvre et eau) pour répondre à la demande des marchés des Nords bouleversant ainsi les systèmes de production locaux, les modes de gouvernance des ressources et les circuits de distribution. Les conséquences sont la paupérisation des petits producteurs, une concurrence déloyale et une mise en scène du déficit de productivité des agricultures des Suds (Fournier et Touzard, 2014). En réponse, les systèmes alimentaires se sont diversifiés avec le développement, sous différentes appellations, de circuits courts de proximité, de circuits alternatifs (Corade et al., 2022), pour renforcer le dynamisme des exploitations familiales. Ils mettent à profit le raccourcissement des distances, l’ancrage territorial, la mobilisation de savoirs endogènes dans la valorisation des ressources territoriales.

L’objectif de cet axe thématique est d’interroger les formes de relocalisation des systèmes alimentaires. L’occasion sera d’identifier les dynamiques collectives en termes de proximité organisée, de liens, de logiques d’appartenance, de formes de mise en scène des savoirs traditionnels, qui accompagnent ce processus.

Thème 2 : Mobilisations citoyennes et gestion des ressources productives

La pression accrue sur les ressources productives et le spectre de l’accaparement des terres à grandes échelles suscitent des formes de mobilisations citoyennes dans les Suds. Les agricultures familiales tentent de résister à ces formes de privatisation des ressources foncières qui traduisent des logiques de « marchandisation du foncier » (Colin et Bouquet, 2022). A côté de l’Etat central qui promeut l’agriculture intensive, en facilitant l’accès des capitaux à la terre, des promoteurs privés, en accord avec des collectivités territoriales, deviennent des acteurs incontournables de la « fabrique foncière » (la production et la gouvernance foncière) dans les espaces périurbains et ruraux.

Cet axe thématique s’intéresse aux formes de gouvernance autour de la question foncière dans les Suds, les mobilisations citoyennes autour du foncier, les stratégies et les registres discursifs mobilisés, les répertoires d’actions et leurs configurations territoriales, les rapports à l’État et aux pouvoirs publics locaux et traditionnels, les normes et les dispositifs de gestion foncière. La place et l’avenir de l’agriculture familiale en contexte de forte pression foncière, urbain et périurbain, peuvent être analysés. Il en est de même des modèles d’accès, d’utilisation et de gestion des ressources foncières qui sont âprement disputées.

Thème 3 : Gouvernance alimentaire et alternatives agricoles dans les Suds

La problématique de la souveraineté alimentaire est au centre des programmes de développement. Dans un contexte de crises internationales, les actions publiques dans les pays pauvres sont orientées vers l’autosuffisance alimentaire. Elles intègrent des modalités de co-construction de systèmes alimentaires, de mobilisation d’acteurs divers, privés, publics, associatifs, dans le renforcement des systèmes productifs.

La responsabilité des acteurs publics dans la recherche de solution à la souveraineté alimentaire explique le foisonnement des programmes agricoles. L’objectif de cet axe est d’en analyser la pertinence et l’impact en termes de réduction de la pauvreté et du déficit de la balance commerciale. Les formes d’opérationnalisation des programmes agricoles à l’échelle locale, les relais mobilisés, les stratégies de médiation et/ou coordination (Campagne P., Pecqueur B, 2014) par la puissance publique, et la place des communautés dans ces programmes de souveraineté alimentaire peuvent être analysées. Les enjeux de consommation locale pour sous-tendre la pérennité des exploitations familiales peuvent être discutés. Les analyses centrées sur les référentiels normatifs et discursifs, les instruments d’action publique (Lascoumes et Le Gales, 2007), les approches et les échelles territoriales d’intervention, les acteurs qui élaborent et mettent en œuvre les politiques publiques de souveraineté alimentaire sont également encouragées.

Thème 4 : Durabilité des systèmes alimentaires, enjeux de transitions agroécologiques dans un contexte de changements climatiques.

Cet axe porte sur la diversité des expériences de transitions agroécologiques. Dans une perspective de remise en cause du modèle intensif, la notion de transition apparait comme un futur souhaitable, reposant sur une remise en cause de l’agrobusiness et une idéalisation de celle familiale. La transition agroécologique peut apparaitre comme une « notion incantatoire » mettant en avant les principes de la participation ou encore celle de la durabilité, avec une sorte de reconnaissance de la rationalité paysanne (Charlery, 2014). Elle soulève aussi la question de la contribution des parcs agroforestiers à la diversification et la performance des systèmes alimentaires (Cardinel R. et al., 2024). Les propositions dans cet axe pourront s’appuyer sur des expériences de transitions agroécologiques dans les exploitations familiales afin d’analyser les pratiques et les narratifs associés, voir comment elles s’inscrivent dans des projets de territoire. La notion de transition pourrait aussi être discutée dans une perspective plus réflexive. Des propositions qui analysent les liens entre la diversification des systèmes de production, la préservation des ressources naturelles et la souveraineté alimentaire dans une perspective de transition agroécologique sont aussi attendues.

Modalités de soumission

Envoyez votre proposition à l’adresse : laboratoire.geohum@gmail.com

avant le 30 Juin 2024

En copie : ibrahimafaye.diouf@ucad.edu.sn

• 3 à 6 mots clés en français ou anglais
• Un résumé 300 mots en français ou anglais
• Une bibliographie indicative de 3 à 5 références
• Prénom(s) + nom de famille, institutions de rattachement et adresse
• La proposition devra préciser dans quel axe elle s’inscrit.

Les communications seront orales et en présentiel.

Frais de participation

• Enseignants-chercheurs et professionnels : 40.000 Fcfa (60 euros)
• Jeunes Chercheurs (Doctorants, Docteurs) : 25.000 Fcfa (40 euros)

Calendrier prévisionnel

• 05 Mars 2024 : diffusion de l’appel à communication
• 30 Juin 2024 : clôture de la réception des résumés
• 20 Juillet 2024 : réponses aux e.s
• 30 octobre 2024 : réception des versions longues des propositions
• 11-12 Décembre 2024 : tenue du Colloque International à Dakar (Sénégal)
• 01 Juin 2025 : publication des actes du colloque.

Comité scientifique

• Pr Aminata Niang DIENE, Vice-Recteur, chargée de la Recherche et de la Pédagogie.
• Pr Alioune Badara KANDJI, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines(FLSH)
• Pr Mor NDAO, Directeur de l’Ecole doctorale ET.HO.S., FLSH.
• Pr Amadou Abdoul SOW, Directeur général de l’Enseignement supérieur (DGES), FLSH.
• Pr Aminata NDIAYE, Directrice des Affaires académiques et juridiques, Ministère de l’enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, FLSH.
• Pr. Awa Fall NIANG, Directrice de l’école doctorale EDEQUE.
• Pr Jérôme LOMBARD, Pôle de Recherche pour l'Organisation et la Diffusion de l'Information Géographique (PRODIG), Paris, France
• Pr Mahamet TIMERA, Unité de Recherches Migrations et Sociétés, Université de Paris, France
• Pr Sergiu Moscoiu, Directeur de la coopération, Faculté d'Etudes Européennes de l'Université Babes-Bolyai de Cluj, Roumanie.
• Pr Mamadou BAMBA, Département d'Histoire, Université Alassane Ouattara, Côte D’Ivoire.
• Pr. Mamadou Bouna TIMERA, Assesseur de la FLSH, Directeur du Laboratoire Géographie humaine.
• Dr. Jean-François Bruneaud, Maître de conférences HDR, Université de Bordeaux.
• Dr. Rania Hanafi, Maître de conférences, Université Côte d’Azur (Nice)
• Dr. Diatou Thiaw NIANE, Maître de conférences.
• Dr. Pape SAKHO, Maître de conférences.
• Dr Sidia Diaouma BADIANE, Maître de conférences.
• Dr Amadou Abou SY, Maître de conférences.

Comité d’organisation

• Dr. Ibrahima Faye DIOUF
• Dr Abdoulaye DIAGNE
• Dr Momar DIONGUE
• Dr Mame Cheikh NGOM
• Dr Ibrahima SYLLA
• Dr Ndèye NGOM
• Dr Anastasie MENDY
• Dr Cheikh DIOP
• Dr Ibrahima SY
• Dr Pierre Corneille SAMBOU
• Dr Edmée MBAYE
• Dr Arame SOUMARE
• Dr Diène DIONE
• Dr Ndiacé DIOP
• Dr Salimata WADE
• Dr Honoré Dacosta
• Dr Cheikh Ahmed Tidiane FAYE
• Dr Seydou Alassane SOW
• Dr Ndickou GAYE
• Dr Birane CISSE
• Dr Dramane CISSOKHO
• Dr Mohamadou Mountaga DIALLO
• Dr Agnes Daba THIAW
• Dr Marème NIANG
• Dr Babacar FAYE
• Dr Madiop YADE
• Dr Abdoulaye FATY
• Dr Ramatoulaye MBENGUE
• Dr Cheikh Abdoul Ahad Mbacké BA
• Dr Néné DIA
• Dr Mamadou THIOR Dr El hadji Rawane BA
• Dr Awa FALL
• Dr Amadou Tidiane Ba
• Dr Amadou Tidiane Diallo