Published on Wednesday, March 20, 2024
Abstract
La compréhension des transformations des milieux a été renouvelée ces dernières années par l’attention portée aux sources d’énergie et aux éléments fondamentaux que sont l’eau, le bois, le sable, etc. Les questionnements autour du biomimétisme incitent, dans ce contexte, à réévaluer la part du vivant dans l’histoire des matérialités techniques. Dans les sociétés pré-industrielles, l’observation et le ménagement du végétal ont permis de concevoir des solutions empiriques afin de modifier les dynamiques des sols, permettant de modifier le comportement naturel des sols sous l’effet des vents, du ruissellement des eaux ou encore des alternances gel/dégel. Ce type d’aménagements, qui limitent l’artificialisation des sols, fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt, aussi bien dans les corps de métier concernés que du point de vue des pouvoirs publics. La journée d’étude sera particulièrement attentive aux gestes et aux pratiques concrètes qui permirent longtemps de façonner les paysages par le végétal. Elles renvoient à un monde technique perdu, ou longtemps oublié, face au triomphe du génie civil dans nos sociétés contemporaines.
Announcement
Argumentaire
L’expression « génie végétal » prend appui sur un pan de l’historiographie qui a permis de mieux comprendre l’émergence de la figure de l’ingénieur à partir de la fin du Moyen Âge (H. Vérin), la genèse de grands corps d’État à la fin des XVIIe et XVIIIe siècles (M. Virol ; I. Laboulais) et, plus largement, la construction d’un rapport à l’expertise dans le champ des sciences et des techniques (L. Hilaire-Pérez). Cette notion peut aider à mieux comprendre la circulation des savoirs sur le monde végétal entre le monde paysan et les ingénieurs, agronomes et autres savants, c’est-à-dire la théorisation et la systématisation de savoirs empiriques sur les plantes à des fins d’aménagement (É. Burgel). Ce faisant, il s’agit de proposer une manière renouvelée d’aborder l’histoire des paysages entre la fin du Moyen Âge et l’époque contemporaine. Les apports récents de l’histoire environnementale ont attiré l’attention sur les effets de seuil résultant du déploiement de l’agir humain, par exemple à partir de réflexions stimulantes autour du concept d’Anthropocène (C. Bonneuil et J.-B. Fressoz ; G. Quenet). La compréhension des transformations des milieux a également été renouvelée ces dernières années par l’attention portée aux sources d’énergie et aux éléments fondamentaux que sont l’eau, le bois, le sable, etc. Les questionnements autour du biomimétisme (B. Bensaude-Vincent) incitent, dans ce contexte, à réévaluer la part du vivant dans l’histoire des matérialités techniques. Dans les sociétés pré-industrielles, l’observation et le ménagement du végétal ont permis de concevoir des solutions empiriques afin de modifier les dynamiques des sols sous l’effet des vents, du ruissellement des eaux ou encore des alternances gel/dégel. Ce type d’aménagements, qui limitent l’artificialisation des sols, fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt, aussi bien dans les corps de métier concernés (ingénieurs des Ponts et Chaussées, agents des Eaux et Forêts, etc.) que du point de vue des pouvoirs publics. La journée d’étude sera particulièrement attentive aux gestes et aux pratiques concrètes qui permirent longtemps de façonner les paysages par le végétal. Elles renvoient à un monde technique perdu, ou longtemps oublié, face au triomphe du génie civil dans nos sociétés contemporaines.
Programme
9h30-10h — Accueil des participant.e.s, introduction
- 10h00-10h30 : André EVETTE (INRAE, Grenoble) : Le génie végétal pour la protection des berges de rivière : des techniques ancestrales au défi des mutations de l’anthropocène.
- 10h30-11h00 : Élias BURGEL (USMB, Chambéry) : Savoirs ruraux, savoirs ingénieuriaux et génie végétal : le cas du tamaris à la fin de l’époque moderne (bas Languedoc, XVIIIe siècle)
- Discussions -
11h30-13h30 — Pause déjeuner
- 13h30-14h00 : Stéphanie LACHAUD (UBM, Bordeaux) : De la pratique technicienne à la science : l’élaboration d’un savoir de la culture de la vigne en France à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles)
- 14h00-14h30 : Marie DELCOURTE DEBARRE (UPHF, Valenciennes) : Guerre et génie végétal en forêt de Mormal (Nord, XVIIe siècle)
- 14h30-15h00 : Vincent BALLAND (UB, Dijon) : Vie et déclin du “troisième grenier de Bourgogne” autour du panage des porcs : transformation des paysages forestiers et savoirs vernaculaires dans les forêts du Morvan sur la longue durée (Moyen Âge-Ancien Régime)
- Discussions- Pause
- 15h45-16h45 — Table-ronde : les sources de l’histoire du génie végétal. Invitée : Frédérique MOCQUET (Ecole d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est), chercheure associée au laboratoire LLSETI
Organisation
Élias Burgel et Émilie-Anne Pepy (LLSETI, Université Savoie Mont Blanc)
Lien de connexion
Subjects
- History (Main category)
- Periods > Middle Ages
- Society > History > Rural history
- Periods > Early modern
- Periods > Modern
- Zones and regions > Europe > France
- Society > Geography > Nature, landscape and environment
Places
- Bâtiment 9, salle 911/LLSETI salle des conseils - Université Savoie Mont Blanc, Campus de Jacob Bellecombette
Chambéry, France (73)
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Friday, March 22, 2024
Attached files
Keywords
- environnement, paysage, savoir vernaculaire, savoir savant
Contact(s)
- Élias Burgel
courriel : elias [dot] burgel [at] unicaen [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Élias Burgel
courriel : elias [dot] burgel [at] unicaen [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Génie végétal, techniques et façonnement des paysages, de la fin du Moyen Âge à nos jours », Study days, Calenda, Published on Wednesday, March 20, 2024, https://doi.org/10.58079/w1r0