Les industries culturelles et créatives (ICC) constituent un secteur particulier en Afrique. Elles se présentent à la fois comme moteur de l’économie informelle dans nombre de pays et patrimoine qui permet à ces pays de rayonner sur le plan international. C’est dans ce sillage que la rumba congolaise, un des fleurons des ICC africaines, s’est vue couronnée suite à son inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. L’un des axes fondamentaux attendus dans ce colloque concerne l’imbrication des cultures urbaines et de la rumba à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) et des ICC. Quel est le devenir de la rumba au sein d’un écosystème fortement saturé par les systèmes employant l’IA ? Quelle trajectoire devrait emprunter la rumba et les cultures urbaines pour s’intégrer organiquement dans ce nouvel écosystème ? 

Organisé par l’Université de Kinshasa et l’Institut national des Arts (INA) avec la collaboration de l’Université Marien Ngouabi (Brazzaville/Congo) & Johns Hopkins University (Baltimore/USA)

Dates : du 12 au 14 décembre 2024

Lieu de l’organisation : Hôtel Hilton-Gombe & Institut National des Arts (INA)

Argumentaire

Les industries culturelles et créatives (ICC) constituent un secteur particulier en Afrique. Elles se présentent à la fois comme moteur de l’économie informelle dans nombre de pays et patrimoine qui permet à ces pays de rayonner sur le plan international. C’est dans ce sillage que la rumba congolaise, un des fleurons des ICC africaines, s’est vue couronnée le 14 décembre 2021 suite à son inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Il convient cependant de souligner que malgré leur succès, les ICC sont confrontées aujourd’hui à la transition numérique et à la montée en force d’un nouvel écosystème numérique où les modes de création, de production et de diffusion ne sont plus au diapason avec les usages traditionnels, mais sont désormais tributaires de l’Intelligence Artificielle (IA). Cette dernière figure dorénavant en tête dans les agendas technologique, économique, culturel et politique élaborés au niveau mondial. Une somme d’applications et d’outils utilisés au quotidien incorporent l’IA — moteurs de recherche, assistants personnels et agents conversationnels (chatbots), pour n’en citer que quelques-uns — ce qui confère à ces derniers un fort impact dans des secteurs aussi variés que la santé, la mobilité, l’éducation ou la finance. L’intervention de l’IA dans les secteurs précités inaugure également un horizon d’opportunités — meilleure productivité, renforcement des industries culturelles et créatives, sans pour autant écarter les craintes évidentes, notamment la fermeture de postes de travail dans de multiples industries musicales, la concentration accrue de la richesse et l’augmentation des inégalités sociales.

Dans cette logique, nombreux sont les pays et les organisations qui promeuvent une utilisation de l’IA éthique, responsable et centrée sur le développement humain. Dans le domaine de l’art et de la culture, l’accent est mis sur le recours omniprésent aux algorithmes. Il faut se rendre à l’évidence : les applications basées sur les outils de l’IA impactent les industries culturelles et créatives à plusieurs niveaux. D’une part elles sont utilisées par les concepteurs de contenus créatifs, au sein d’entreprises fournisseuses de contenus, qui sont amenées à créer du contenu de manière routinière (dans le domaine de l’édition de texte, de la production de musique et de vidéo, de jeux vidéo, etc.). Elles sont également le cœur des activités des concepteurs d’applications créatives. Enfin, les artistes peuvent jouer ici un rôle important en tant qu’utilisateurs précoces de ces outils. L’IA peut aussi répondre à leurs préoccupations pour la promotion d’un meilleur cadre légal et d’institutions capables d’assurer le respect et la garantie des droits d’auteurs et des droits voisins.

L’un des axes fondamentaux attendus dans ce colloque concerne l’imbrication des cultures urbaines et de la rumba à l’ère de l’IA et des ICC. Quel est le devenir de la rumba au sein d’un écosystème fortement saturé par les systèmes employant l’IA ? Quelle trajectoire devrait emprunter la rumba et les cultures urbaines pour s’intégrer organiquement dans ce nouvel écosystème ? Les nouvelles réflexions issues de ce colloque cherchent donc à questionner la stratégie de sauvegarde et d’épanouissement de la rumba et œuvrer ainsi à sa pérennisation sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ci-dessous les axes prévus dans le cadre de ce Colloque.

Axes du colloque

Cet appel à contributions s’adresse aux enseignants, chercheurs, étudiants, artistes et artivistes, et à tous les spécialistes des sciences humaines et d’autres disciplines scientifiques, venant d’horizons divers : littérature, art, histoire, musique, économie, informatique, marketing, entreprenariat et animation culturels, droit du numérique, science politique, management et animation culturels, création et gestion d’événements ou de festivals, animation de radio ou de télévision, expertise du patrimoine immatériel, animation de musée, etc., qui s’intéressent à ces problématiques. Sans toutefois prétendre à l’exhaustivité, les propositions de communications doivent s’inscrire dans au moins l’un des axes suivants :

Axe 1 : Cultures urbaines et rumba à l’ère des nouvelles technologies

• L’apport des NTIC au développement des cultures urbaines liées à la rumba
• Création et diffusion de la rumba dans les réseaux numériques
• Musiques urbaines & IA
• Lien entre la rumba, les ICC et l’IA
• L’avenir de la rumba dans l’approche IA et ICC

Axe 2 : ICC et IA : régulation, opportunités et risques pour la rumba

• Aspects de régulation de l’IA et ICC dans le cadre de la rumba
• Opportunités pour l’adaptation de la rumba aux exigences ou normes de l’IA et des ICC
• Quels sont les risques majeurs de l’IA et des ICC pour la rumba ?
• Numériser la rumba : Acteurs, conditionnalités et défis structurels
• Politiques, stratégies et initiatives de numérisation de la rumba en Afrique subsaharienne
• Imbrication des nouvelles technologies et de l’IA à la rumba
• Quelle éthique promouvoir pour la chanson de la rumba à l’ère de l’IA et ICC ?
• Réformes politiques et juridiques pour intégrer l’IA dans la musique en Afrique subsaharienne
• Défis et perspectives des Nouvelles technologies, IA et la rumba en Afrique subsaharienne

Axe 3 : Économie numérique et entreprenariat culturel de la rumba

• Aspects de régulation de l’IA et ICC dans le cadre de la rumba
• Comment impliquer les praticiens de la rumba dans les enjeux d’appropriation/intégration des technologies numériques technologies ? (Organiser un Master class montrant application/potentiel de l’AI pour les artistes/praticiens)
• Développer et numériser l’économie de la rumba
• Initiatives et projet d’entreprenariat culturel autour de la rumba à l’ère de l’IA
• Cartographie et catégories d’acteurs de la rumba dans le champ de l’IA et des ICC
• Comment améliorer le climat d’affaires pour la promotion de la chanson rumba à l’ère de l’IA et des ICC ?
• Monétisation et paiement en ligne d’objets culturels, des droits d’auteurs et des droits voisins
• Comment l’IA peut-elle contribuer à l’amélioration du cadre juridique et des institutions consacrées au recouvrement des droits d’auteurs et droits voisins par les artistes de la rumba ?

Axe 4 : Art dramatique, photographie, peintures, lettres et chanson à l’ère du numérique et de l’IA, etc.

• Intégration des domaines artistiques porteurs de la rumba à travers l’IA
• Approches d’investissements publics et privés
• Défis pour l’ICC et l’IA dans les domaines de l’art dramatique, la photographie, la peinture, les lettres et la chanson, etc.

Modalités de soumission

Les propositions de communications ne doivent pas excéder 300 mots (police Times new roman, taille 12, interligne simple). Elles doivent indiquer clairement le titre de la communication, le(s) nom(s) et prénom(s) de(s) auteur(s), l’institution d’attache, les contacts, la problématique, la méthodologie, les grandes orientations de la communication et cinq mots clés.

Les résumés sont à envoyer aux deux adresses suivantes : colloquerumba2024@gmail.com et ngulungu@gmail.com

avant le 30 avril 2024

Calendrier

• Diffusion de l’appel : 1 mars 2024
• Date limite de soumission des résumés : 30 avril 2024
• Réponses aux auteurs : 15 mai 2024
• Date du colloque : 12-14 décembre 2024

Le colloque se tiendra en présentiel et en Visio.

Contacts

Pour plus d’informations sur le Colloque International, contacter :

• Alain Parfait Ngulungu, Centre d’études Politiques (Université de Kinshasa/RD Congo) Phone (whatssapp) : +243 81 622 3420, Email : ngulungu@gmail.com ;
• Didier Gondola, Johns Hopkins University (Baltimore/USA), Email : cgondol1@jhu.edu
• Théodore Nganzi, Institut National des Arts (RDC), Email : nganzitheodore@gmail.com

Comité scientifique 

Yvette Balana, Université de Douala (Cameroun) ; Charles Binam Bikoï, CERDOTOLA, Université de Yaoundé I (Cameroun) ; Joachim Emmanuel Goma-Thethet, Université Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville) ; Didier Gondola, Johns Hopkins University (USA) ; Honoré Mobonda, Université Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville) ; Théodore Nganzi, Institut National des Arts (RDC) ; Ribio Nzeza Bunketi Buse, Université Senghor d’Alexandrie (Egypte) ; Henri Ossebi, UNESCO (Paris) ; Katrien Pype, KU Leuven (Belgique) ; André Yoka Lye Mudaba (Président du Comité scientifique,), Institut National des Arts (RD-Congo)

Comité d’organisation 

Président : Ministre de la Culture et des Arts ; Vice-Président : Fond de promotion culturelle (FPC) ; Secrétariat technique : Théodore Nganzi (INA) & Alain Parfait Ngulungu (Centre d’études Politiques/Université de Kinshasa)