La modernité musicale du vingtième siècle s’est fondée sur la notion, très offensive, d’avant-garde. Beaucoup d’acteurs de ces mouvements se voyaient d’ailleurs en combattants, et certains le furent véritablement, comme les futuristes ou Iannis Xenakis. D’immenses tensions se sont immiscées dans les relations des artistes entre eux et avec les institutions, mais aussi dans le rapport des créateurs avec le public, et peut-être même au sein de l’écriture musicale, marquée par de nombreuses intransigeances. Ces tensions sont encore bien présentes. Pourtant, sans rien lâcher des enjeux esthétiques d’une musique vivante, les nouvelles générations de compositeurs n’aspirent-elles pas à un autre modèle, et à une forme d’apaisement propre à reconfigurer la composition musicale, dans son modèle social comme dans son régime de production ? La SICM24 souhaite interroger les liens entre la Paix, pensée comme élaboration sans cesse à construire, et les processus de création musicale.

Argumentaire 

La modernité musicale du vingtième siècle s’est fondée sur la notion, très offensive, d’avant-garde. Beaucoup d’acteurs de ces mouvements se voyaient d’ailleurs en combattants, et certains le furent véritablement, comme les futuristes ou Iannis Xenakis. D’immenses tensions se sont immiscées dans les relations des artistes entre eux et avec les institutions, mais aussi dans le rapport des créateurs avec le public, et peut-être même au sein de l’écriture musicale, marquée par de nombreuses intransigeances. Ces tensions sont encore bien présentes. Pourtant, sans rien lâcher des enjeux esthétiques d’une musique vivante, les nouvelles générations de compositeurs n’aspirent-elles pas à un autre modèle, et à une forme d’apaisement propre à reconfigurer la composition musicale, dans son modèle social comme dans son régime de production ?

Après avoir consacré l’édition de 2023 à la notion de « conflit dans la création musicale contemporaine », la Semaine Internationale de la Création Musicale 2024 (SICM24) souhaite interroger les liens entre la Paix, pensée comme élaboration sans cesse à construire, et les processus de création musicale : dans quelles mesures est-il possible de penser l’activité de création musicale en soutenant une paix entre ses protagonistes, que le monde actuel (mondialisé—privatisé) ou récent (des excommunications majeures de la modernité aux diktats des « retours-à ») tend pourtant à dresser les uns contre les autres ? Nos projets de composition ou d’improvisation reflètent-ils une fascination pour la violence des oppositions irréfragables ou agissent-ils pour en révéler toute la subtilité, dans la résolution des conflits ? L’art de la création musicale peut-il prétendre, dans ses processus, à cet apaisement des mœurs et devenir un modèle palpable, concret, d’engagement pour la Paix ?

Modalités pratiques d'envoi de propositions

Les propositions d’intervention, comprenant un titre et une note d’intention (résumé) de 2000 caractères environ (sans espaces) sont à envoyer

avant le 21 avril,

conjointement à Jean-Marc Chouvel jeanmarc.chouvel@free.fr et à Eric Maestri eric.maestri@sorbonne-universite.fr

Informations pratiques 

Le colloque aura lieu durant la Semaine internationale de la création musicale 2024 organisé conjointement avec l’Université de Lille du 3 au 5 juin (3 juin, Lille ; 4 et 5, Paris).

Comité scientifique

• Jean-Marc Chouvel (PU - SU IReMus),
• Francis Courtot (MdC – U. Lille, CEAC),
• João Fernandes (MdC – U. Lille, CEAC),
• Éric Maestri (MdC – SU IReMus),
• Louisa Martin-Chevalier (MdC – SU IReMus)