Announcement
Le numéro 13 de Transposition vise à dresser un panorama des relations entre la musique et les mouvements politiques de droite dans le monde contemporain.
Argumentaire
Comprendre et catégoriser un monde qui change
De la défense de la libre compétition économique à la protection de l’exception culturelle et de l’identité nationale, de la demande d’autorité et de sécurité à la préservation de l’ordre, des hiérarchies sociales et des valeurs traditionnelles ou religieuses (Camus 2001 ; Faria Carvalho et Andrade De Oliveira Paiva 2022), la catégorie politique de « droite » renvoie à un large répertoire de pratiques et d’idées dont la définition des frontières est de plus en plus problématique. Phénomène polymorphe, la droite manifeste notamment sa plasticité par la normalisation de l’extrême droite, qui, quand elle n’est pas au pouvoir, voit ses thématiques intégrer l’agenda des gouvernements de droite dite modérée, voire les programmes de certains partis de gauche, brouillant les frontières et les définitions de ces catégories politiques. Face à ce constat, les chercheur·euses œuvrent à saisir l’hétérogénéité des mouvements qui s’identifient ou qu’ils·elles identifient comme étant de droite, et préfèrent la pluralité à l’unification de celle-ci (Bob 2012 ; Rydgen 2018 ; François 2022).
Outre cette difficulté de classification, on a pu observer ces dernières années un important dynamisme des mouvements politiques de droite à travers le monde. Dans de nombreux pays (Brésil, Argentine, Inde, Israël, Pologne, Italie, États-Unis…), les victoires électorales et les expériences gouvernementales de l’extrême droite se sont concrétisées par un ensemble de mesures législatives et administratives touchant autant aux services publics (éducation, justice, santé, recherche, emploi) et aux politiques redistributives qu’aux droits et libertés des femmes et des personnes LGBT+, des immigré·es et des étranger·es (Bob 2012).
En tant que fait social, la musique n’est pas simple spectatrice de ces fluctuations politiques, mais participe activement au tissu social en reflétant et en influençant les dynamiques du monde social. Dans le champ des études sur les rapports entre musique et pouvoirs politiques, l’histoire de la musique et la musicologie ont constitué une somme importante de connaissances sur la musique soumise aux régimes politiques dits de droite. Ces recherches ont plus particulièrement été consacrées aux effets des régimes autoritaires, nationalistes et fascistes sur les mondes musicaux tout au long du XXe siècle. Qu’il s’agisse de la vie musicale française sous l’Occupation allemande (Simon 2009 ; Chimènes et Simon 2013 ; Brohm et Petit 2019) ou dans l’Italie fasciste (Ginot-Slacik 2019), des musiciens juifs soumis à la machine de mort nazie (Gilbert 2005 ; Giner 2011 ; Petit 2018), de la création musicale sous le régime de Franco en Espagne (Contreras Zubillaga 2021) ou encore de la condition des artistes dans les régimes autoritaires et/ou dictatoriaux au Chili (Aedo 2015), en Argentine (Buch 2016) ou au Brésil (Chernavsky 2019), les chercheur·euses ont analysé les processus de mainmise idéologique et administrative du pouvoir dans les lieux de formation et de diffusion (organismes et institutions musicales, sociétés discographiques et radiophoniques), les processus de mise au pas de la production musicale via des mécanismes divers (orientation plus ou moins directe de la programmation, censure voire torture), ainsi que les parcours des actrices et des acteurs (bourreaux et collaborateur·rices, victimes et témoins, résistant·es et opportunistes).
Des publications importantes ont par ailleurs porté sur les pratiques socio-musicales des mouvements minoritaires d’extrême droite (Collectif 2004 ; Chevarin 2013 ; Thomas 2020), ou encore sur les effets collatéraux sur la création musicale de la « guerre culturelle » livrée par les mouvements conservateurs dès les années 1980 dans les États-Unis de Ronald Reagan, invoquant des motifs tant économiques que religieux et moraux pour réduire ou supprimer les subventions publiques à la culture (Robin 2012). Cette réaction conservatrice à certaines « sous-cultures » comme le reggae, le heavy metal et le punk et à leurs effets « contre-culturels » a par ailleurs été analysée à travers la notion de « panique morale » (Hebdige 1979 ; Janisse et Corupe 2015).
De nos jours, déjà fragilisés par les politiques néolibérales ayant conduit les États à mobiliser de plus en plus des opérateurs privés au détriment des soutiens publics directs (Robin 2012 ; OECD 2022), les mondes de la culture et de la création artistique sont régulièrement confrontés soit à la délégitimation de leurs productions taxées d’élitisme au nom d’une certaine conception de la démocratisation de la culture (Métais-Chastanier 2015), soit à des formes de censure et de préjudices au motif de porter atteinte à la religion, à la morale, ou de s’inscrire dans une idéologie dite « wokiste » (Mahoudeau 2022) concentrée sur les thématiques liées aux identités sexuelles ou de genre et à la critique sociale de la race : dégradation d’œuvres, retraits d’ouvrages ou d’enregistrements discographiques des bibliothèques, librairies et disquaires, annulation ou interruption d’expositions, de spectacles théâtraux et de concerts (Dupuis-Déri 2022 ; Murat 2022).
Or, si certain·es actrices et acteurs ou si certaines structures du monde de la musique peuvent être confrontées aux actions de militant·es de droite ou subir des politiques publiques mises en œuvre par ce champ politique, d’autres participent à les soutenir activement. Les exemples abondent : dans certains cas, des musicien·nes centrent leur production artistique autour de multiples valeurs et thématiques chères à l’extrême droite, tels que les groupes de rock identitaire In memoriam, Fraction ou Les Brigandes ; parfois, ils renvoient à un imaginaire nationaliste en mobilisant un ensemble de symboles ou d’allusions littéraires dans les paroles de leurs chansons, comme l’a fait Jason Aldean aux États-Unis ou de nombreux groupes de black metal norvégien depuis les années 1990 ; dans d’autres situations, c’est le parti politique de droite qui utilise et instrumentalise des productions d’amateurs, à l’instar d’Olivier Anthony, fermier dans l’État de Virginie qui a vu sa musique être diffusée en ouverture au premier débat de la primaire républicaine sur Fox News. Enfin, lorsque l’on considère le rapport entre droites et religion, d’autres exemples émergent, tel que celui de la compositrice et organiste Kali Malone, empêchée en France de tenir son concert dans une église par des catholiques intégristes issus du mouvement d’extrême droite Civitas, ou le soutien avéré du groupe néo pentecôtiste Renascer Praise à l’alors président brésilien, Jair Bolsonaro.
Dans ce contexte, comment et dans quelle mesure le fait musical peut-il contribuer à éclairer une catégorie politique qui se caractérise par sa mutabilité ? Si la musique est un phénomène tout à la fois esthétique et social susceptible de concourir à la compréhension du monde, existe-t-il une manière spécifiquement musicale de réfléchir à la catégorie politique de droite et à sa définition ?
Un regard multidimensionnel sur les musiques et les droites
Ce numéro de Transposition vise à déplacer un regard encore trop souvent occidentalocentré sur les droites dans le monde. Par conséquent, aucune limite géographique n’est imposée au terrain de recherche, l’ambition de ce dossier étant de diagnostiquer la « droitisation » de la musique aussi bien au Japon qu’au Brésil, en Italie ou en Inde, au Mali ou en Russie, en Nouvelle-Zélande ou en Suisse… sans oublier les phénomènes d’échanges et de circulations internationaux et transnationaux (Cowan 2021). Dans le même sens, aucune restriction n’est imposée concernant les genres musicaux qui pourront être proposés dans les articles. Cependant, considérant le nombre et la diversité des phénomènes musicaux liés à la droite depuis le début du XXIe siècle encore peu étudiés, les contributions devront porter sur des événements contemporains et sur les éventuelles mutations dont ils témoignent dans la généalogie des relations entre les musiques et les droites.
Dans la perspective d’interroger la contribution des musiques à l’évolution des modes de penser et d’agir des droites et réciproquement, les propositions pourront porter autant sur des actrices et acteurs que sur des institutions, ainsi que sur des portées esthétiques des productions artistiques. Plus spécifiquement, nous attendons des articles qui discuteront :
- des artistes elles/eux-mêmes, auteur·rices, compositeur·rices, interprètes ;
- de leurs publics ;
- des intermédiaires engagé·es dans la production, l’enregistrement, la programmation, la diffusion, live ou discographique, de la musique ;
- des institutions publiques ou privées qui forment les musicien·nes, produisent, accueillent ou financent des activités artistiques ;
- des implications esthétiques d’un engagement pour ou contre les droites : peut-on parler d’une musique « de droite » ?
Modalités de soumission
Les propositions, en français, en anglais ou en espagnol (~1500-2500 caractères espaces compris hors bibliographie), devront être soumises à l’adresse suivante : transposition.submission@gmail.com
avant la date du 15 juin 2024.
- Les auteur·ices dont les propositions auront été acceptées seront notifié·es avant le 1er juillet 2024.
- Les articles seront à produire pour le 15 octobre 2024.
- Outre les contributions scientifiques au dossier thématique, soumises à l’approbation du comité scientifique, la revue Transposition est ouverte à d’autres thématiques pour sa section Varia (voir https://journals.openedition.org/transposition).
Présentation de la revue
Transposition est une revue scientifique interdisciplinaire à comité de lecture en libre accès, soutenue et coéditée par l’École des hautes études en sciences sociales et la Cité de la musique-Philharmonie de Paris. Envisageant l’importance de la musique et des pratiques musicales dans l’organisation des sociétés, Transposition entend questionner la manière dont celles-ci les pensent, les instituent et les mettent en scène. Elle veut ainsi se faire l’écho de l’ouverture de la musicologie aux autres disciplines des sciences humaines et sociales, tout en encourageant ces dernières à s’intéresser à l’objet musical. Transposition est indexée au Répertoire International de Littérature Musicale (RILM) et au Directory of Open Access Journals (DOAJ). Son contenu est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons CC BY-NC-ND 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).
Coordination du numéro
- Júlia Donley (CREDA UMR 7227 Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, Université Sorbonne Nouvelle)
- Lambert Dousson (École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Dijon, Unité de recherche « Art et société »)
- Jason Julliot (IHRIM-UMR 5317, Département de lettres et arts, École Normale Supérieure de Lyon)
Comité scientifique
- Christian Accaoui (Université Paris 8)
- Talia Bachir-Loopuyt (Université de Tours)
- Esteban Buch (École des hautes études en sciences sociales)
- Christelle Cazaux-Kowalski (FHNW / Schola Cantorum Basiliensis)
- Marc Chemillier (École des hautes études en sciences sociales)
- Igor Contreras Zubillaga (Universidad Complutense de Madrid)
- Paulo F. de Castro (Universidade Nova de Lisboa)
- Alessandro Di Profio (Université Sorbonne Nouvelle)
- Jérôme Dokic (École des hautes études en sciences sociales)
- Nicolas Donin (Ircam)
- Katharine Ellis (University of Cambridge)
- Florence Gétreau (CNRS / Sorbonne Université)
- Cécile Grand (Bibliothèque nationale de France)
- Jean Gribenski (Université de Poitiers)
- Gérôme Guibert (Université Sorbonne Nouvelle)
- Philippe Gumplowicz (Université d’Evry-Val-d’Essonne)
- Isabelle His (Université de Poitiers)
- Étienne Jardin (Palazzetto Bru Zane)
- Martin Kaltenecker (Université Paris-Diderot)
- Barbara Kelly (Royal Northern College of Music)
- Denis Laborde (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Le Guern (Université de Nantes)
- Catherine Massip (École pratique des hautes études / BNF)
- Geneviève Mathon (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
- Eva Moreda Rodríguez (University of Glasgow)
- Max Noubel (Université de Bourgogne)
- Emmanuelle Olivier (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Jann Pasler (University of California, San Diego)
- Olivier Roueff (CNRS / Université Paris 8)
- Catherine Rudent (Université Sorbonne Nouvelle)
- Frédéric Saffar (Université Paris 8)
- Laure Schnapper (École des hautes études en sciences sociales)
- Victor A. Stoichita (CNRS / Université Paris Nanterre)
- Patrick Taïeb (Université Paul-Valéry Montpellier)
- Jodie Taylor (SAE Institute)
- Patrice Veit (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Vendrix (CNRS / Université de Tours)
- William Weber (California State University, Long Beach)
- Michael Werner (École des hautes études en sciences sociales)
Bibliographie indicative
- AEDO Javier Rodríguez, “Exil, dénonciation et exotisme : la musique populaire chilienne et sa réception en Europe (1968-1989)”, Monde(s). Histoire, espaces, relations, 2015/2 (N° 8), Presses universitaires de Rennes, p. 141-160.
- BOB Clifford, The Global Right Wing and the Clash of World Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.
- BROHM Jean-Marie et Laetitia PETIT, « La musique, un appareil idéologique d’État. L’Occupation nazie en France », Topique, vol. 2, n° 146, 2019, p. 45-58.
- BUCH Esteban, Trauermarsch. L’Orchestre de Paris dans l’Argentine de la dictature, Paris, Editions du Seuil, 2016.
- BUCH Esteban, Igor CONTRERAS ZUBILLAGA et Manuel DENIZ SILVA (dir.), Composing for the State : Music in Twentieth-Century Dictatorships, Londres, Routledge/Fondazione Cini, 2016.
- CAMUS Jean-Yves, « Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe », Recherches Internationales, 2001, vol. 65, n° 3, p. 15‑30.
- CHERNAVSKY Analía, « The ‘Dança da Terra Issue’ (1943) : Heitor Villa-Lobos and the Vargas Dictatorship », dans BUCH Esteban, Igor CONTRERAS ZUBILLAGA et Manuel DENIZ SILVA (dir.), Composing for the State : Music in Twentieth-Century Dictatorships, Londres, Routledge/Fondazione Cini, 2016, p. 32-50.
- CHEVARIN Alain, Fascinant/Fascisant. Une esthétique d’extrême droite, Paris, L’Harmattan, 2013.
- CHIMÈNES Myriam et Yannick SIMON (dir.), La musique à Paris sous l’Occupation, Paris, Fayard/Cité de la Musique, 2013.
- COLLECTIF, Rock Haine Roll. Origines, histoires et acteurs du Rock Identitaire Français (RIF), Paris, No Pasaran, 2004.
- CONTRERAS ZUBILLAGA Igor (dir.), « Tant que les révolutions ressemblent à cela », l’avant-garde musicale sous Franco, Éditions Horizons d’attente, 2021.
- COWAN Benjamin A., « IV. Preach the word, reach the world. Authoritarian Brazil and the Organization(s) of a Transnational Right », dans Moral Majorities across the Americas : Brazil, the United States, and the Creation of the Religious Right, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2021.
- DUPUIS-DÉRI Francis, Panique à l’université : rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires, Montréal, Lux, 2022.
- OECD, The Culture Fix : Creative People, Places and Industries, Local Economic and Employment Development (Leed), OECD publishing, Paris, 2022, https://doi.org/10.1787/991bb520-en
- FARIA CARVALHO Flaviane et ANDRADE DE OLIVEIRA PAIVA Beatriz, « Brasil acima de tudo, Deus acima de todos : uma análise do discurso de posse do presidente Bolsonaro », Revista da Anpoll, 30 avril 2022, vol. 53, no 1, p. 215‑235.
- FRANÇOIS Stéphane (dir.), Géopolitique des extrêmes droites. Logiques identitaires et monde multipolaire, Paris, Le Cavalier Bleu, 2022.
- GILBERT Shirli, Music in the Holocaust : confronting life in the nazi ghettos and camps, Oxford, Clarendon, 2005.
- GINER Bruno, Survivre et mourir en musique dans les camps nazis, Paris, Berg international, 2011.
- GINOT-SLACIK Charlotte, Musiques dans l’Italie fasciste (1922-1943), Paris, Fayard, 2019.
- HEBDIGE Dick, Sous-culture. Le sens du style, 1979, trad. fr. Paris, Zones, 2008.
- JANISSE Kier-La et CORUPE Paul (dir.), Satanic Panic : Pop-Cultural Paranoia in the 1980s, Toronto, Spectacular Optical, 2015.
- MAHOUDEAU Alex, La Panique woke : Anatomie d’une offensive réactionnaire, Paris, Textuel, 2022.
- METAIS-CHASTANIER Barbara, « Nouveau fascisme et Pop Contestation », Agôn [En ligne], 27 février 2015. URL : http://journals.openedition.org/agon/3142.
- MURAT Laure, Qui annule quoi ?, Paris, Editions du Seuil, 2022.
- PETIT Élise, Musique et politique en Allemagne, du IIIe Reich à l’aube de la guerre froide, Paris, Presses Universitaires Paris Sorbonne, 2018.
- ROBIN William, Industry : Bang on a Can and New Music in the Marketplace, Oxford, Oxford University Press, 2021.
- RYDGREN Jens, éd. The Oxford handbook of the radical right. New York : Oxford University Press, 2018.
- SIMON Yannick, Composer sous Vichy, Lyon, Symétrie, 2009.
- THOMAS Jonathan, La propagande par le disque : Jean-Marie Le Pen, éditeur phonographique, Paris, Éditions de l’EHESS, 2020.
The issue 13 of Transposition aims to provide an overview of the relationships between music and right-wing political movements in the contemporary world.
Argument
Exploring and understanding a changing category
The political category of “right-wing” refers to a wide repertoire of practices and ideas whose boundaries are increasingly difficult to define: from the defense of free economic competition to the protection of cultural exceptions and national identities; from the demand for authority and security to the preservation of social order and traditional or religious values (Camus 2001; Faria Carvalho and Andrade De Oliveira Paiva 2022). A polymorphous phenomenon, the right-wing manifests its plasticity through the normalization of the extreme right, which, when not in power, manages to integrate its agenda into so-called moderate right-wing governments, and even the programs of certain left-wing parties, thereby blurring the boundaries and definitions of these political categories. Following these observations, researchers are working to understand the heterogeneity of political movements that identify themselves or that they identify as right-wing and prefer plurality to its unification (Bob 2012; Rydgen 2018; François 2022).
In addition to the difficulty of classification, we have recently seen a significant dynamism in right-wing political movements around the world. In many countries (Brazil, Argentina, India, Israel, Poland, Italy, USA...), the electoral victories and governmental experiments of the far right have resulted in a range of legislative and administrative measures affecting public services (education, justice, health, research, employment) and redistributive policies as much as the rights and freedoms of women and LGBT+ people, immigrants, and foreigners (Bob 2012).
As a social fact, music is not simply a spectator of these political fluctuations, but actively participates in the social fabric by reflecting and influencing the dynamics of the social world. Studying the relationship between music and political power, music history and musicology has built up a substantial body of knowledge on music under right-wing political regimes. These investigations have focused on the effects of authoritarian, nationalist and fascist regimes on musical worlds throughout the twentieth century. Documenting French musical life under the German Occupation (Simon 2009; Chimènes and Simon 2013; Brohm and Petit 2019) or in Fascist Italy (Ginot-Slacik 2019), Jewish musicians subjected to the Nazi death machine (Gilbert 2005; Giner 2011 ; Petit 2018), musical creation under Franco's regime in Spain (Contreras Zubillaga 2021) or the condition of artists in authoritarian and/or dictatorial regimes in Chile (Aedo 2015), Argentina (Buch 2016) or Brazil (Chernavsky 2019), researchers have analyzed the processes of ideological and administrative control of power in places of training and dissemination (musical organizations and institutions, recording and radio companies), the processes by which musical production is brought to heel through various mechanisms (more or less direct guidance of programming, censorship and even torture), and the paths followed by individuals (executioners and collaborators, victims and witnesses, resisters and opportunists).
Several important publications have also focused on the socio-musical practices of extreme right-wing minority movements (Collectif 2004; Chevarin 2013; Thomas 2020), or on the effects of musical creation on the "culture war" waged by conservative movements from the 1980s onwards in Ronald Reagan's United States, invoking economic as well as religious and moral grounds to reduce or stop public subsidies for cultural institutions (Robin 2012). These conservative reactions to "subcultures", such as reggae, heavy metal and punk, and their "countercultural" effects have also been analyzed through the notion of "moral panic" (Hebdige 1979; Janisse and Corupe 2015).
Today, already weakened by neoliberal policies that have led governments to an increasing use of private operators rather than direct public support (Robin 2012 ; OECD 2022), the worlds of culture and artistic creation are regularly confronted either with the delegitimization of their productions, criticized as elitist in the name of a certain conception of the democratization of culture (Métais-Chastanier 2015), or with forms of censorship and prejudice on the grounds of offending religion, morality, or being part of a so-called "woke" ideology (Mahoudeau, 2022) focused on themes linked to sexual or gender identities and critical race theory: hence the degradation of works, withdrawal of books or recordings from libraries, bookshops and record stores, cancellation or interruption of exhibitions, theatrical performances and concerts (Dupuis-Déri 2022; Murat 2022).
While some players and structures in the music world may be confronted with the actions of right-wing activists or suffer from the public policies implemented by this political field, others actively support them. In some cases, musicians focus their works on values and themes dear to the far-right, such as the French rock bands In memoriam, Fraction or Les Brigandes. They can also refer to nationalist imaginaries and symbols in their lyrics, as Jason Aldean in the United States or numerous Norwegian black metal groups since the 1990s. In other situations, right-wing parties can use and instrumentalize non-professional productions, as in the case of Olivier Anthony, an American farmer from the state of Virginia, who heard his music broadcast on Fox News as the opening track of the first Republican primary debate in 2023. Finally, when we consider the relations between right-wing and religious actors, there are examples such as the actions by French fundamentalist Catholics from the far-right movement Civitas to prevent a concert of the composer and organist Kali Malone that was supposed to take place inside a church, or the support of the neo-Pentecostal group Renascer Praise to the former Brazilian president, Jair Bolsonaro.
In this context, how and to what extent can music help to shed light on a political category characterized by its mutability? If music is both an aesthetic and a social phenomenon that can contribute to our understanding of the world, is there a specifically musical way of thinking about and defining the political category of the right?
A multidimensional look at music and right-wing movements
This issue of Transposition aims to shift the often Western-centric perspective on the right-wing movements around the world. There are no geographical limits to the research contributions, since the goal of this issue is to explore the "rightization" of music in different contexts and countries, including for example Japan, Brazil, Italy, India, Mali, Russia, New Zealand or Switzerland. The editors are particularly interested in contributions that might examine international and transnational circulation of ideologies and practices (Cowan 2021). Similarly, there are no restrictions on musical genres that may be analyzed in the articles. However, given the number and diversity of musical phenomena linked to the right since the beginning of the 21st century, which are still relatively unexplored, contributions should focus on contemporary events and the mutations in the genealogy of relations between music and the right.
With a view to questioning the contribution of music to the evolution of right-wing ways of thinking and acting, and vice versa, proposals may focus as much on actors as on institutions, as well as on the aesthetic scope of artistic productions. More specifically, we look forward to articles focus on:
- artists, authors, composers or performers;
- their audiences;
- intermediaries involved in the production, recording, programming and dissemination of live or recorded music;
- public or private institutions that train musicians, produce, host or finance artistic activities;
- the aesthetic implications of political commitments to or against right-wing movements: can we speak of "right-wing" music?
How to submit
Proposals, in French, English or Spanish (~1500-2500 characters including spaces but excluding bibliography), must be submitted to the following email: transposition.submission@gmail.com
by 15 June 2024
- Authors will receive editorial decisions by 1 July 2024.
- Full articles (5000 - 7000 words) must be submitted for peer-review by 15 October 2024.
- In addition to scientific contributions to the thematic dossier, subject to approval by the scientific committee, Transposition is open to other themes for its Varia section (see https://journals.openedition.org/transposition).
Journal Transposition. Music and Social Sciences
Transposition is an interdisciplinary peer-reviewed journal, supported and co-published by the École des hautes études en sciences sociales (EHESS) and the Cité de la musique - Philharmonie de Paris.
Transposition considers music and sound research at the intersection of the humanities and social sciences, in particular through the exploration of cross-disciplinary themes. Addressing the significance of music in the understanding of human societies, the journal seeks to examine how societies conceive, establish and stage their musical, sonic and listening practices. Transposition promotes open research, publishing original articles, commentaries and reviews in open access under the Creative Commons license CC BY-NC-ND 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/). A member of OpenEdition Journals, Transposition is indexed in the Répertoire International de Littérature Musicale (RILM) and the Directory of Open Access Journals (DOAJ).
Editors of the issue
- Júlia Donley (CREDA UMR 7227 Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, Université Sorbonne Nouvelle)
- Lambert Dousson (École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Dijon, Unité de recherche « Art et société »)
- Jason Julliot (IHRIM-UMR 5317, Département de lettres et arts, École Normale Supérieure de Lyon)
Scientific committee
- Christian Accaoui (Université Paris 8)
- Talia Bachir-Loopuyt (Université de Tours)
- Esteban Buch (École des hautes études en sciences sociales)
- Christelle Cazaux-Kowalski (FHNW / Schola Cantorum Basiliensis)
- Marc Chemillier (École des hautes études en sciences sociales)
- Igor Contreras Zubillaga (Universidad Complutense de Madrid)
- Paulo F. de Castro (Universidade Nova de Lisboa)
- Alessandro Di Profio (Université Sorbonne Nouvelle)
- Jérôme Dokic (École des hautes études en sciences sociales)
- Nicolas Donin (Ircam)
- Katharine Ellis (University of Cambridge)
- Florence Gétreau (CNRS / Sorbonne Université)
- Cécile Grand (Bibliothèque nationale de France)
- Jean Gribenski (Université de Poitiers)
- Gérôme Guibert (Université Sorbonne Nouvelle)
- Philippe Gumplowicz (Université d’Evry-Val-d'Essonne)
- Isabelle His (Université de Poitiers)
- Étienne Jardin (Palazzetto Bru Zane)
- Martin Kaltenecker (Université Paris-Diderot)
- Barbara Kelly (Royal Northern College of Music)
- Denis Laborde (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Le Guern (Université de Nantes)
- Catherine Massip (École pratique des hautes études / BNF)
- Geneviève Mathon (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
- Eva Moreda Rodríguez (University of Glasgow)
- Max Noubel (Université de Bourgogne)
- Emmanuelle Olivier (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Jann Pasler (University of California, San Diego)
- Olivier Roueff (CNRS / Université Paris 8)
- Catherine Rudent (Université Sorbonne Nouvelle)
- Frédéric Saffar (Université Paris 8)
- Laure Schnapper (École des hautes études en sciences sociales)
- Victor A. Stoichita (CNRS / Université Paris Nanterre)
- Patrick Taïeb (Université Paul-Valéry Montpellier)
- Jodie Taylor (SAE Institute)
- Patrice Veit (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Vendrix (CNRS / Université de Tours)
- William Weber (California State University, Long Beach)
- Michael Werner (École des hautes études en sciences sociales)
Indicative bibliography
- AEDO Javier Rodríguez, “Exil, dénonciation et exotisme : la musique populaire chilienne et sa réception en Europe (1968-1989)”, Monde(s). Histoire, espaces, relations, 2015/2 (N° 8), Presses universitaires de Rennes, p. 141-160.
- BOB Clifford, The Global Right Wing and the Clash of World Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.
- BROHM Jean-Marie et Laetitia PETIT, « La musique, un appareil idéologique d’État. L’Occupation nazie en France », Topique, vol. 2, n° 146, 2019, p. 45-58.
- BUCH Esteban, Trauermarsch. L’Orchestre de Paris dans l’Argentine de la dictature, Paris, Editions du Seuil, 2016.
- BUCH Esteban, Igor CONTRERAS ZUBILLAGA et Manuel DENIZ SILVA (dir.), Composing for the State: Music in Twentieth-Century Dictatorships, Londres, Routledge/Fondazione Cini, 2016.
- CAMUS Jean-Yves, « Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe », Recherches Internationales, 2001, vol. 65, n° 3, p. 15‑30.
- CHERNAVSKY Analía, « The ‘Dança da Terra Issue’ (1943): Heitor Villa-Lobos and the Vargas Dictatorship », dans BUCH Esteban, Igor CONTRERAS ZUBILLAGA et Manuel DENIZ SILVA (dir.), Composing for the State: Music in Twentieth-Century Dictatorships, Londres, Routledge/Fondazione Cini, 2016, p. 32-50.
- CHEVARIN Alain, Fascinant/Fascisant. Une esthétique d’extrême droite, Paris, L’Harmattan, 2013.
- CHIMÈNES Myriam et Yannick SIMON (dir.), La musique à Paris sous l’Occupation, Paris, Fayard/Cité de la Musique, 2013.
- COLLECTIF, Rock Haine Roll. Origines, histoires et acteurs du Rock Identitaire Français (RIF), Paris, No Pasaran, 2004.
- CONTRERAS ZUBILLAGA Igor (dir.), « Tant que les révolutions ressemblent à cela », l’avant-garde musicale sous Franco, Éditions Horizons d’attente, 2021.
- COWAN Benjamin A., « IV. Preach the word, reach the world. Authoritarian Brazil and the Organization(s) of a Transnational Right », dans Moral Majorities across the Americas: Brazil, the United States, and the Creation of the Religious Right, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2021.
- DUPUIS-DÉRI Francis, Panique à l'université : rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires, Montréal, Lux, 2022.
- OECD, The Culture Fix: Creative People, Places and Industries, Local Economic and Employment Development (Leed), OECD publishing, Paris, 2022, https://doi.org/10.1787/991bb520-en
- FARIA CARVALHO Flaviane et ANDRADE DE OLIVEIRA PAIVA Beatriz, « Brasil acima de tudo, Deus acima de todos: uma análise do discurso de posse do presidente Bolsonaro », Revista da Anpoll, 30 avril 2022, vol. 53, no 1, p. 215‑235.
- FRANÇOIS Stéphane (dir.), Géopolitique des extrêmes droites. Logiques identitaires et monde multipolaire, Paris, Le Cavalier Bleu, 2022.
- GILBERT Shirli, Music in the Holocaust : confronting life in the nazi ghettos and camps, Oxford, Clarendon, 2005.
- GINER Bruno, Survivre et mourir en musique dans les camps nazis, Paris, Berg international, 2011.
- GINOT-SLACIK Charlotte, Musiques dans l'Italie fasciste (1922-1943), Paris, Fayard, 2019.
- HEBDIGE Dick, Sous-culture. Le sens du style, 1979, trad. fr. Paris, Zones, 2008.
- JANISSE Kier-La et CORUPE Paul (dir.), Satanic Panic: Pop-Cultural Paranoia in the 1980s, Toronto, Spectacular Optical, 2015.
- MAHOUDEAU Alex, La Panique woke : Anatomie d'une offensive réactionnaire, Paris, Textuel, 2022.
- METAIS-CHASTANIER Barbara, « Nouveau fascisme et Pop Contestation », Agôn [En ligne], 27 février 2015. URL : http://journals.openedition.org/agon/3142.
- MURAT Laure, Qui annule quoi ?, Paris, Editions du Seuil, 2022.
- PETIT Élise, Musique et politique en Allemagne, du IIIe Reich à l’aube de la guerre froide, Paris, Presses Universitaires Paris Sorbonne, 2018.
- ROBIN William, Industry: Bang on a Can and New Music in the Marketplace, Oxford, Oxford University Press, 2021.
- RYDGREN Jens, éd. The Oxford handbook of the radical right. New York: Oxford University Press, 2018.
- SIMON Yannick, Composer sous Vichy, Lyon, Symétrie, 2009.
- THOMAS Jonathan, La propagande par le disque : Jean-Marie Le Pen, éditeur phonographique, Paris, Éditions de l’EHESS, 2020.
El dossier temático del número 13 de Transposition investiga la relación entre la música y los movimientos políticos de derechas en el mundo contemporáneo.
Argumentos
Comprender y categorizar un mundo cambiante
De la defensa de la libre competencia económica a la protección del excepcionalismo cultural y de la identidad nacional, de la exigencia de autoridad y seguridad a la preservación del orden, de las jerarquías sociales y de los valores tradicionales o religiosos (Camus 2001; Faria Carvalho y Andrade De Oliveira Paiva 2022), la categoría política de “derecha” hace referencia a un amplio repertorio de prácticas e ideas cuyos límites son cada vez más difíciles de definir. Fenómeno polimorfo, la derecha ha demostrado su plasticidad por medio de la normalización de la extrema derecha, que, cuando no está en el poder, logra integrar sus temas en la agenda de los llamados gobiernos de derecha moderada, e incluso en el programa de ciertos partidos de izquierda, diluyendo las fronteras y definiciones de estas categorías políticas. Ante esta situación, los investigadores se esfuerzan por comprender la heterogeneidad de los movimientos que se identifican como de derechas, y prefieren la pluralidad más que la unificación (Bob 2012; Rydgen 2018; François 2022).
Junto a esta dificultad de clasificación, en los últimos años se puede observar un aumento significativo del dinamismo de los movimientos políticos de derechas en todo el mundo. En muchos países (Brasil, Argentina, India, Israel, Polonia, Italia, Estados Unidos, etc.), las victorias electorales y los experimentos gubernamentales de la extrema derecha se han traducido en una serie de medidas legislativas y administrativas que afectan tanto a los servicios públicos (educación, justicia, sanidad, investigación, empleo) y las políticas de redistribución, como a los derechos y libertades de las mujeres, las personas LGBT+, los inmigrantes y los extranjeros (Bob 2012).
En cuanto hecho social, la música no es una mera espectadora de estas fluctuaciones políticas, sino que participa activamente en el tejido social reflejando e influyendo en la dinámica del mundo social. En el campo de los estudios sobre la relación entre música y política, la historia de la música y la musicología han aportado un amplio conocimiento sobre la música en los regímenes políticos de derecha. Estas investigaciones se han centrado en particular en los efectos de los regímenes autoritarios, nacionalistas y fascistas sobre los mundos musicales a lo largo del siglo XX. Ya se trate de la vida musical francesa bajo la ocupación alemana (Simon 2009 ; Chimènes et Simon 2013 ; Brohm et Petit 2019) o en la Italia fascista (Ginot-Slacik 2019), de los músicos judíos sometidos a la máquina de muerte nazi (Gilbert 2005 ; Giner 2011 ; Petit 2018), de la creación musical bajo el franquismo en España (Contreras Zubillaga 2021) o de la condición de los artistas en los regímenes autoritarios y/o dictatoriales de Chile (Aedo 2015), Argentina (Buch 2016) o Brasil (Chernavsky 2019), estos trabajos analizaron el control ideológico y administrativo ejercido por los gobernantes en los espacios de producción y difusión de la música (organismos e instituciones musicales, empresas discográficas y radiofónicas), los procesos de represión de la producción musical a través de diversos mecanismos (control más o menos directo de la programación, censura e incluso tortura) y las trayectorias de los implicados (verdugos y colaboradores, víctimas y testigos, resistentes y oportunistas).
También han habido importantes publicaciones sobre las prácticas sociomusicales de los movimientos minoritarios de extrema derecha (Collectif 2004; Chevarin 2013; Thomas 2020), y sobre los efectos colaterales en la creación musical de la “guerra cultural” emprendida por los movimientos conservadores en los Estados Unidos de Ronald Reagan a partir de la década de 1980, utilizando motivos económicos, además de religiosos y morales, para reducir o abolir las subvenciones públicas a la cultura (Robin 2012). Esta reacción conservadora ante determinadas “subculturas” como el reggae, el heavy metal y el punk y sus efectos “contraculturales” también se ha analizado a través de la noción de “pánico moral” (Hebdige 1979; Janisse y Corupe 2015).
Actualmente, ya debilitados por las políticas neoliberales que han llevado a los gobiernos a movilizar cada vez más a los actores privados en detrimento de las subvenciones públicas directas (Robin 2012; OCDE 2022), los mundos de la cultura y de la creación artística se enfrentan regularmente o bien a la deslegitimación de sus producciones, acusadas de elitismo en nombre de una determinada concepción de la democratización de la cultura (Métais-Chastanier 2015), o a formas de censura y prejuicios por ofender sensibilidades religiosas o morales, o por formar parte de una ideología supuestamente “wokista” (Mahoudeau, 2022) centrada en temas vinculados a las identidades sexuales o de género y a la crítica social de la raza: degradación de obras, retirada de libros o grabaciones de bibliotecas, librerías y tiendas de discos, cancelación o interrupción de exposiciones, representaciones teatrales y conciertos (Dupuis-Déri 2022; Murat 2022).
Mientras que algunos actores y estructuras del mundo de la música pueden confrontarse con las acciones de los militantes de derechas o sufrir las políticas públicas aplicadas por este campo político, otros lo apoyan activamente. Los ejemplos son múltiples: en algunos casos, los músicos centran su producción artística en los valores y temas defendidos por la extrema derecha, como los grupos franceses de rock identitario In memoriam, Fraction y Les Brigandes; a veces, se refieren a un imaginario nacionalista utilizando una serie de símbolos o alusiones literarias en las letras de sus canciones, como ha hecho Jason Aldean en Estados Unidos o muchos grupos noruegos de black metal desde los años noventa. En otras situaciones, es el partido político de derecha el que utiliza e instrumentaliza las producciones de aficionados, como en el caso de Olivier Anthony, un granjero estadounidense del estado de Virginia cuya música fue difundida como tema de apertura del primer debate de las primarias republicanas en Fox News. Finalmente, cuando nos fijamos en la relación entre la derecha y la religión, surgen otros ejemplos, como el de la organista Kali Malone, a la que los católicos fundamentalistas del movimiento ultraderechista Civitas impidieron celebrar su concierto en una iglesia en Francia; o el apoyo del grupo neopentecostal Renascer Praise al entonces presidente brasileño, Jair Bolsonaro.
En este contexto, ¿cómo y en qué medida puede contribuir la música a dilucidar una categoría política que se caracteriza por su mutabilidad? Si la música es al mismo tiempo un fenómeno estético y social que puede contribuir a nuestra comprensión del mundo, ¿existe una forma específicamente musical de pensar la categoría política de la derecha y su definición?
Una mirada multidimensional a las músicas y las derechas
El propósito del dossier temático de Transposition no. 13 es desviar la atención de la visión centrada en Europa y en América del norte de la música de derechas en el mundo. En consecuencia, no hay límites geográficos para el campo de investigación, siendo la ambición de este número diagnosticar la “derechización” de la música tanto en Japón como en Brasil, Italia o India, Mali o Rusia, Nueva Zelanda o Suiza... sin olvidar los fenómenos de intercambio y circulación internacional y transnacional (Cowan 2021). Asimismo, no hay restricciones en cuanto a los géneros musicales que pueden figurar en los artículos. Sin embargo, dado el número y la diversidad de los fenómenos musicales vinculados a la derecha desde principios del siglo XXI aún poco estudiados, las contribuciones deberán centrarse en los acontecimientos contemporáneos y en los eventuales cambios que los mismos representen en relación con la genealogía de las relaciones entre la música y las derechas.
Con vistas a examinar la contribución de la música al desarrollo de las formas de pensar y actuar de la derecha, y viceversa, las propuestas de artículos pueden centrarse tanto en los actores como en las instituciones, así como en el aspecto estético de las producciones artísticas. Concretamente, nos interesan artículos que traten de :
- los propios artistas, autores, compositores, intérpretes ;
- sus públicos ;
- los intermediarios que participan en la producción, grabación, programación y difusión de música en directo o grabada
- las instituciones públicas o privadas que forman a músicos, producen, acogen o financian actividades artísticas
- las implicaciones estéticas de un posicionamiento a favor o en contra de la derecha: ¿se puede hablar de música “de derechas”?
Presentación de resúmenes
Los resúmenes, en francés, inglés o español (~1500-2500 caracteres incluyendo espacios y sin incluir bibliografía), deberán enviarse a la siguiente dirección: transposition.submission@gmail.com
antes del 15 de junio de 2024.
- Las propuestas aceptadas serán anunciadas a sus autores el 1 de julio de 2024.
- Los artículos completos seleccionados deberán enviarse antes del 15 de octubre de 2024.
- Además de las contribuciones científicas al dossier temático, sujetas a la aprobación del Comité Científico, la revista Transposition está abierta a otros temas para su sección Varia (consultar https://journals.openedition.org/transposition)
Revista Transposition. Música y ciencias sociales
Transposition es una revista científica interdisciplinaria de libre acceso y revisada por un comité de lectura, contando con el apoyo y la coedición de la École des hautes études en sciences sociales y de la Cité de la musique-Philharmonie de París. Transposition explora la importancia de la música y de las prácticas musicales en la organización de las sociedades, cuestionando los modos en que éstas últimas las piensan, instituyen y ponen en escena. Su objetivo es reflejar la apertura de la musicología a otras disciplinas de las humanidades y las ciencias sociales, al tiempo que las incita a interesarse por el objeto musical. Transposition está indexada en el Répertoire International de Littérature Musicale (RILM) y en el Directory of Open Access Journals (DOAJ). Su contenido está disponible bajo los términos de la licencia Creative Commons CC BY-NC-ND 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).
Coordinadores del dossier temático
- Júlia Donley (CREDA UMR 7227 Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine, Université Sorbonne Nouvelle)
- Lambert Dousson (École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Dijon, Unité de recherche « Art et société »)
- Jason Julliot (IHRIM-UMR 5317, Département de lettres et arts, École Normale Supérieure de Lyon)
Comité científico
- Christian Accaoui (Université Paris 8)
- Talia Bachir-Loopuyt (Université de Tours)
- Esteban Buch (École des hautes études en sciences sociales)
- Christelle Cazaux-Kowalski (FHNW / Schola Cantorum Basiliensis)
- Marc Chemillier (École des hautes études en sciences sociales)
- Igor Contreras Zubillaga (Universidad Complutense de Madrid)
- Paulo F. de Castro (Universidade Nova de Lisboa)
- Alessandro Di Profio (Université Sorbonne Nouvelle)
- Jérôme Dokic (École des hautes études en sciences sociales)
- Nicolas Donin (Ircam)
- Katharine Ellis (University of Cambridge)
- Florence Gétreau (CNRS / Sorbonne Université)
- Cécile Grand (Bibliothèque nationale de France)
- Jean Gribenski (Université de Poitiers)
- Gérôme Guibert (Université Sorbonne Nouvelle)
- Philippe Gumplowicz (Université d’Evry-Val-d'Essonne)
- Isabelle His (Université de Poitiers)
- Étienne Jardin (Palazzetto Bru Zane)
- Martin Kaltenecker (Université Paris-Diderot)
- Barbara Kelly (Royal Northern College of Music)
- Denis Laborde (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Le Guern (Université de Nantes)
- Catherine Massip (École pratique des hautes études / BNF)
- Geneviève Mathon (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
- Eva Moreda Rodríguez (University of Glasgow)
- Max Noubel (Université de Bourgogne)
- Emmanuelle Olivier (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Jann Pasler (University of California, San Diego)
- Olivier Roueff (CNRS / Université Paris 8)
- Catherine Rudent (Université Sorbonne Nouvelle)
- Frédéric Saffar (Université Paris 8)
- Laure Schnapper (École des hautes études en sciences sociales)
- Victor A. Stoichita (CNRS / Université Paris Nanterre)
- Patrick Taïeb (Université Paul-Valéry Montpellier)
- Jodie Taylor (SAE Institute)
- Patrice Veit (CNRS / École des hautes études en sciences sociales)
- Philippe Vendrix (CNRS / Université de Tours)
- William Weber (California State University, Long Beach)
- Michael Werner (École des hautes études en sciences sociales)
Bibliografía indicativa
- AEDO Javier Rodríguez, “Exil, dénonciation et exotisme : la musique populaire chilienne et sa réception en Europe (1968-1989)”, Monde(s). Histoire, espaces, relations, 2015/2 (N° 8), Presses universitaires de Rennes, p. 141-160.
- BOB Clifford, The Global Right Wing and the Clash of World Politics, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.
- BROHM Jean-Marie et Laetitia PETIT, « La musique, un appareil idéologique d’État. L’Occupation nazie en France », Topique, vol. 2, n° 146, 2019, p. 45-58.
- BUCH Esteban, Trauermarsch. L’Orchestre de Paris dans l’Argentine de la dictature, Paris, Editions du Seuil, 2016.
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- CAMUS Jean-Yves, « Une extrême droite sans filiation fasciste : les populismes xénophobes en Europe », Recherches Internationales, 2001, vol. 65, n° 3, p. 15‑30.
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- CHEVARIN Alain, Fascinant/Fascisant. Une esthétique d’extrême droite, Paris, L’Harmattan, 2013.
- CHIMÈNES Myriam et Yannick SIMON (dir.), La musique à Paris sous l’Occupation, Paris, Fayard/Cité de la Musique, 2013.
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- CONTRERAS ZUBILLAGA Igor (dir.), « Tant que les révolutions ressemblent à cela », l’avant-garde musicale sous Franco, Éditions Horizons d’attente, 2021.
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- FRANÇOIS Stéphane (dir.), Géopolitique des extrêmes droites. Logiques identitaires et monde multipolaire, Paris, Le Cavalier Bleu, 2022.
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