Published on Wednesday, May 22, 2024
Abstract
Depuis l’apparition du carbone 14 dans la seconde moitié du XXe siècle, les sciences historiques ont trouvé dans cette méthode de datation un nouvel allié bousculant leurs propres manières de faire. Ces méthodes de datation chimique se sont elles-mêmes affinées et, en matière de peintures, l’analyse par radiocarbone est maintenant appliquée à certaines de leurs composantes comme la chaux, le blanc de plomb ou les charbons de bois présents dans l’enduit de sous-couche. Toutes ces nouvelles méthodes d’analyse sont d’une grande aide pour l’étude des peintures médiévales, elles-mêmes peu ou rarement documentées par des sources extérieures. Cette journée d’études a vocation à réunir toutes les disciplines confrontées au problème de la datation des peintures murales (histoire de l’art, archéologie, épigraphie, chimie, optique), pour dresser un bilan des failles et des apports des méthodes antérieures, envisager des corrections possibles à ces méthodes de datation, et évaluer les nouvelles possibilités liées aux investigations physicochimiques.
Announcement
Présentation
Depuis l’apparition du carbone 14 dans la seconde moitié du XXe siècle, les sciences historiques ont trouvé dans cette méthode de datation un nouvel allié bousculant leurs propres manières de faire. L’analyse chimique de la matière pour estimer l’âge d’un objet ou d’un artefact tranchait largement avec les méthodes de datation par les formes stylistiques, le contexte historique ou l’iconographie qui prédominait à l’époque (cf. Marc Thibout et Paul Deschamps). Ces méthodes de datation chimique se sont elles-mêmes affinées et, en matière de peintures, l’analyse par radiocarbone est maintenant appliquée à certaines de leurs composantes comme la chaux, le blanc de plomb ou les charbons de bois présents dans l’enduit de sous-couche. Toutes ces nouvelles méthodes d’analyse sont d’une grande aide pour l’étude des peintures médiévales, elles-mêmes peu ou rarement documentées par des sources extérieures. Il faut s’en remettre à la peinture elle-même pour connaître son processus de création et estimer sa date de réalisation.
S’il arrive que le résultat des études physicochimiques permette de trancher des débats parfois centenaires sur la datation d’un ensemble peint (Saint-Pierre-les-Églises de Chauvigny), cet allié peut également devenir le pire ennemi du spécialiste des peintures murales qu’il soit archéologue ou historien de l’art. Les fourchettes de datation sont souvent larges, plus que celles des estimations stylistiques ou iconographiques, et n’apportent qu’un éclairage lointain à d’autres questions propres aux disciplines historiques telles que l’antériorité d’un édifice par rapport à un autre, l’attribution de l’ensemble à un commanditaire, ou la corrélation entre un évènement historique et la réalisation d’un décor peint.
C’est la raison pour laquelle cette journée d’études a vocation à réunir toutes les disciplines confrontées au problème de la datation des peintures murales : histoire de l’art, archéologie, épigraphie, chimie, optique, pour dresser un bilan des failles et des apports des méthodes antérieures, envisager des corrections possibles à ces méthodes de datation, et évaluer les nouvelles possibilités liées aux investigations physicochimiques.
Diffusion
Les interventions de la journée d’études sont consultables en ligne, avant la publication de la journée. Pour pouvez donc les visionner sur la chaîne Canal U du Centre André Chastel (https://www.canal-u.tv/chaines/cac/dater-les-peintures-murales-medievales-approches-interdisciplinaires) ou directement sur le site internet du Centre : https://www.centrechastel.sorbonne-universite.fr/medias/journee-detudes-dater-les-peintures-murales-medievales-approches-interdisciplinaires
Organisatrices
Claire Boisseau (CNRS, Centre André Chastel, UMR 8150), Amaëlle Marzais (MCF Université Lumière Lyon 2, ArAr, UMR 5138)
Programme
09h00 : Accueil
9h30-10h00 : Introduction
Séance du matin : Questions de méthodes
- 10h00-10h30 : Géraldine Victoir, MCF Université de Montpellier, CEMM (EA 4583). Dater la polychromie de l’architecture gothique : méthodes, limites et perspectives
- 10h30-11h00 : Benjamin Reidiboym, Studiolo. Etudes de diagnostic préalables à la restauration de peintures murales : l’approche pratique d’un bureau d’étude pour la proposition de datations de peintures murales
Pause (15 minutes)
- 11h15-11h45 : Anastasiya Shmauhanets, Docteure en histoire de l’art médiéval, Université Paris-Nanterre, Centre d'Études du Patrimoine Architectural de l'Ouest. La difficulté de dater le décor de faux appareil : le cas de l’abbatiale de Montivilliers (76)
- 11h45-12h15 : Amaëlle Marzais, MCF Université Lumière Lyon 2, ArAr (UMR 5138). La typo-chronologie : une méthode applicable à la peinture murale ?
- 12h15-12h45 : Marcello Angheben, MCF HDR Université de Poitiers, CESCM (UMR 7302). La datation de la peinture romane de Catalogne : questions de méthode
Repas : 12h45-14h30
Séance de l’après-midi : Usages et évolution des méthodes de datation physico-chimiques
- 14h30-15h00 : Christian Davy, Chercheur honoraire de l’Inventaire, membre du GRPM. Dendrochronologie et datation stylistique. Une opération d'évaluation menée dans les Pays de la Loire
- 15h00-15h30 : Christine Oberlin, Ingénieure de recherche au CNRS, ArAr (UMR 5138, Lyon 1, CNRS) et Anne Schmitt, Directrice de recherche au CNRS, ArAr (UMR 5138, Lyon 2, CNRS). Du bon usage des datations 14C
- 15h30-16h00 : Marine Wojcieszak et Laurent Fontaine, Institut Royal du Patrimoine Artistique (KIK-IRPA), Bruxelles, Belgique ; Studiebureau Fenikx bvba, Gentbrugge, Belgique. Datation carbone 14 et caractérisation interdisciplinaire des enduits et mortiers de chaux du donjon du château médiéval de Horst (Holsbeek, Brabant flamand, Belgique) – Résultats, interprétations et limites
Pause (15 minutes)
- 16h15-16h45 : Lucile Beck, Responsable de la Plateforme Nationale LMC14 - Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (CEA/CNRS/IRD/IRSN/MC)-LSCE. La datation radiocarbone du blanc de plomb, un nouvel outil chronologique pour les peintures murales
- 16h45-17h15 : Anne Schmitt, Directrice de recherche au CNRS, ArAr (UMR 5138, Lyon 2, CNRS) et Nicolas Herreyre, Doctorant en Archéométrie, CNRS, Lyon 2, ArAr (UMR 5138), iLM (UMR (5306). Perspectives de datation de la chaux au radiocarbone
- 17h15-17h45 : Carolina Sarrade, Ingénieure de recherche au CNRS, archéographe, CESCM (UMR 7302). Le Carbone 14 et la datation des peintures de la crypte de Saint-Savin
17h45-18h15 : Conclusion
Subjects
- Middle Ages (Main category)
Places
- INHA, Galerie Colbert, salle Vasari (1er étage) - 2 rue Vivienne
Paris, France (75002)
Event attendance modalities
Full online event
Date(s)
- Wednesday, April 24, 2024
Attached files
Keywords
- peinture murale ; datation ; analyses ; méthode ; médiéval
Reference Urls
Information source
- Amaëlle Marzais
courriel : amaelle [dot] marzais [at] univ-lyon2 [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Dater les peintures murales médiévales : approches interdisciplinaires », Study days, Calenda, Published on Wednesday, May 22, 2024, https://doi.org/10.58079/11p2h